La révolution amoureuse que nous, féministes, sommes en train d'accomplir place au centre la joie de vivre, l'affection, l'attention et le plaisir. Nous savons que d'autres façons de s'aimer et de s'organiser sont possibles et nous voici : créatives et combatives, unies dans notre revendication de la jouissance et du bien-être.
Nous sommes les femmes qui ont décidé de ne plus souffrir par amour. (16)
L'amour ne peut pas transformer la réalité comme par magie : notre vie ne change pas le jour où on se met en couple. Les changements se produisent lorsqu'on est capable d'analyser sa vie et de prendre des décisions, lorsqu'on a de bonnes idées et qu'on s'attelle à les mettre en oeuvre, lorsqu'on décide de changer ce qu'on n'aime pas chez soi ou dans ses relations, lorsqu'on cesse de mettre des obstacles sur son propre chemin, lorsqu'on a confiance en sa capacité à avoir un impact positif sur son environnement, lorsqu'on se réunit avec d'autres personnes pour transformer le monde.
Nous devons nous unir pour éliminer la violence exercée à notre encontre : seule, chacune de notre côté, nous ne pouvons pas mettre fin au patriarcat. Nous devons nous unir pour nous défendre, pour promouvoir le changement social et politique, pour défendre nos droits et nos libertés, pour construire un monde plus féministe, plus pacifique et plus aimant.
A propos des débuts de relation :
"Il n'y a pas de limites, pas de peurs, pas l'ombre d'une obligation et aucun futur : notre unique devoir est de profiter pleinement de l'instant présent, de savourer l'ici et maintenant, d'oublier le monde pour nous livrer au plaisir."
Il n'y a pas d'école pour nous apprendre à bien nous aimer, et il nous faut donc déployer beaucoup d'efforts pour apprendre à construire avec amour nos relations, avec nous-mêmes, avec notre environnement et avec les gens que nous aimons.
On peut aussi tomber amoureu.se, apprendre à découvrir sa ou son partenaire puis se rendre compte à mesure qu’on se connaît mieux qu’on s’apprécie de moins en moins. C’est logique : au moment de la première rencontre, on essaie toustes de faire bonne impression et de se montrer sous son meilleur jour ; on a envie de croire que l’autre personne est merveilleuse, on a tendance à idéaliser et à embellir la figure de l’élu.e. Il est donc normal que la déception puisse naître au fil des jours et des mois.
Vous imaginez à quoi ressemblerait le monde si les femmes cessaient de gaspiller leur temps dans l'amour romantique et le dédiaient à la lutte pour une société plus libre et égalitaire ? Vous imaginez des millions de femmes travaillant ensemble à la défense de la nature et des droits humains ? Moi, je rêve du jour où l'amour brisera la barrière du duo et pourra se déployer pour changer notre mode d'organisation et de relations.
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Apprendre la négociation, c'est une manière de travailler sur son pouvoir afin de faire changer les choses. Personnellement, cela fait des années que j'ai commencé un vrai travail sur mon pouvoir, depuis que je me suis plongée dans les lectures féministes. Avant cela, j'avais utilisé toutes les stratégies toxiques décrites ci-dessus, c'est pourquoi j'essaie à présent de développer des qualités comme l'assertivité, l'empathie ou la solidarité envers les personnes avec qui je me bats. Mon objectif est d'apprendre à mieux communiquer, à dire ce que je ressens, à exercer mon pouvoir depuis une position aimante. Je veux mettre la théorie féministe en pratique dans ma vie quotidienne et apprendre à établir des relations égalitaires dans le respect de l'empathie. Je veux transformer la façon dont je construis et vis mes relations avec les autres, et contribuer à la transformation politique, économique, sociale, sexuelle et émotionnelle du monde dans lequel on vit.
Les humains aiment exercer leur pouvoir, avoir raison, gagner toutes les batailles, montrer qui commande. On veut toustes être admiré.es, craint.es ou écouté.es. On aime être idolâtré.es et que tout tourne autour de soi. On ne voit pas le problème qu'il y a d'accumuler des richesses pendant que la moitié de la planète souffre de la faim, on ne voit pas plus loin que nos propres intérêts.
Dans la logique de la philosophie du "chacun pour soi" , nous pensons que nos problèmes sont personnels, nous cherchons donc des solutions personnelles, et non collectives. Lutter chacun.e de son côté contre un système aussi injuste, violent et cruel nous épuise et nous gâche la vie : on ne peut pas agir seul.es.