Coraline Croquet vous présente son premier roman, finaliste du Prix Fintro 2020, "
Les Ombres de l'innocence". Attention, addiction possible !
Une rencontre diffusée dans le cadre de la Foire du Livre de Bruxelles 2021.
Un simple geste qui a soufflé l'étincelle qui subsistait encore dans le cœur de cette petite fille, qui l'a précipitée dans un monde d'ombres et de ténèbres. Un monde obscur, cruel, sans fée, sans magie, sans rêve.
pour l'éternité.
Sa souffrance, elle la gardait pour elle ou la partageait avec son amie la solitude : amie fidèle qui l'accompagnait depuis un bout de temps déjà et qui ne la trahirait pas.
Les mots qu'elle prononçait pas, elle les dissimulait, les cultivait dans son jardin secret, lequel tenait plus d'un terrain vague que d'un coin de paradis, une terre en friche envahie par la broussaille, les ronces, les orties, et recouverte des gravats de son passé.
Vincent se permit d'espérer. Encore. C'était comme un jeu : l'espoir semait ses graines au fond de son cerveau tandis que le désespoir s'amusait à arracher une à une les plantules qui en émergeaient, annihilant ses espoirs pour survivre. parce que sans espoir, il n'y a plus de raison de vivre. Sans espoir, on meurt.
Un geste.
Un simple geste qui a soufflé l'étincelle qui subsistait encore dans le cœur de cette petite fille, qui l'a précipitée dans un monde d'ombres et de ténèbres.
Un monde obscur, cruel, sans fée, sans magie, sans rêve.
Pour l'éternité.
Elle tentait de se persuader que ce type avait lui-même signé son arrêt de mort en venant frapper à sa porte. Que rien de tout ce qui allait se passer ne se passerait s'il avait marché cent mètres de plus jusqu'à la maison des voisins ; même s'il en était incapable. Qu’elle n'avait pas le choix ; même si on l'avait toujours.
La vie, c'est comme l'école : une succession de leçons, que l'on retient parfois ou que l'on ne retient pas. Si on les oublie, la vie se charge de vous les rappeler de manière cruelle.
C'est vôtre faute. C'est vous qui m obligez.
Elle tenait le manche en plastique du presse purée.
Elle avait enfin trouvé une utilité à cet ustensile.
Elle l avait hérité de sa mère. Un souvenir dont elle se serait bien passé.
Elle détestait la purée, elle détestait nettoyer cet engin et, plus que tout, elle détestait sa mère.
Bien sûr, elle aurait pu la soulager. Elle aurait pu abréger son existence aussi. La tuer avant que la maladie ne l'emporte. Mais elle avait fait mieux. Elle avait fait comme elle. Elle n'avait rien fait.
On peut être accompagné sur le chemin de l'agonie, mais on meurt toujours seul. C'était ainsi. Mourir était une activité solitaire. Et quand on y était confronté, on s'y préparait comme on pouvait.