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Citations de Corine Pelluchon (55)


Corine Pelluchon
Nous contraignons les animaux à s'adapter aux contraintes d'un élevage calqué sur la production en série d'objets manufacturés, alors que l'élevage devrait respecter les besoins éthologiques des bêtes. C'est une transgression car nous nous octroyons un droit absolu que nous n'avons pas. Cette violence envers les animaux nous accuse. Pourtant, le rapport aux animaux pourrait être l'occasion de penser une manière d'habiter la Terre qui rende possible la coexistence avec les autres espèces. Cela exige d'autres fondements de l'éthique et de la politique.

(Le Monde des religions)
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Nos rapports aux animaux sont un miroir dans lequel nous voyons ce que nous sommes devenus au fil des siècles. Ce ne sont pas seulement les horreurs dont notre espèce se rend coupable en exploitant d'autres êtres sensibles qui apparaissent dans ce miroir, mais le visage blafard d'une humanité en train de perdre son âme.
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Nos rapports aux animaux sont un miroir dans lequel nous voyons ce que nous sommes devenus au fil des siècles. Ce ne sont pas les horreurs dont notre espèce se rend coupable en exploitant d'autres êtres sensibles qui apparaissent dans ce miroir, mais le visage blafard d'une humanité en train de perdre son âme.
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Il ne suffit pas de dire que nous ne nous mettons pas tout seuls au monde et que nous ne sommes pas à l'initiative de notre naissance ; il importe de reconnaître que cet événement capital, par rapport auquel nous datons tous les événements de notre vie, n'est pas un souvenir. Abandonnant le plan de l'expérience vécue, je dois me placer en spectateur de cet événement objectif dont je ne sais quelque chose que par le récit que m'en font les autres. D'une manière générale, je me trouve toujours après ma naissance, car j'ai été mis au monde avant de pouvoir poser volontairement aucun acte. Tout se passe comme si il y avait deux commencements, l'un qui serait celui de ma vie, l'autre qui renverrait à mes actes ou à ma liberté.
Mes ancêtres sont le fondement de mon existence ; il y a le trouble de plusieurs existences derrière moi. Certes, exister, c'est être pour soi le centre de son existence, à partir de laquelle "irradient son aval et son amont". On dira : je suis issu d'Untel et d'Unetelle, au lieu de parler de ses aïeux comme d'une cause. La conscience de soi est l'acte par lequel j'intègre et assume ce que je suis, c'est à dire aussi mon caractère, qui "me serre de si près". Vivre, c'est donc "consentir à être né", consentir à la vie avec ses chances et ses obstacles, tout en assumant la limite qui me fuit et qui est celle de ma naissance.
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L'individu ne se perçoit que comme une force de production et de consommation ; il a perdu tout ce qui le faisait participer au monde commun. Les gadgets et les petites victoires qu'il peut remporter contre l'anonymat ne comblent pas son vide intérieur.
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La reconnaissance de notre vulnérabilité est la clef pour avoir de la considération envers les autres êtres sensibles
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Pourtant, c'est l'amour de la vie qui est premier. La complaisance avec laquelle nous nous abandonnons au plaisir, sa morsure sur les choses qui fait éclater leur essence élémentale et souligne l'accord du je et du monde dans le sentir, mais aussi notre appétit qui exprime notre désir de vivre, illustrent cette préséance de l'amour de la vie sur l'inquiétude et le malheur. Bien plus, le jeu, auquel les jeunes animaux et les enfants s'adonnent spontanément, témoigne de cette générosité de la vie qui va au-delà des besoins, du danger et de l'équilibre. La vie est une manière d'être qui ne se caractérise pas par la négativité, mais par la jouissance, qui est une insouciance à l'endroit de l'existence, un jeu en dépit de la finalité et de la tension de l'instinct. Vivre, c'est vivre de quelque chose sans que ce quelque chose tende vers un but, mais parce que l'activité même dont je vis me réjouit et fait la grâce de la vie.
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Les animaux peuvent nous aider à dépasser la guerre de la compassion que nous traversons aujourd'hui (...). Les changements dans nos rapports aux animaux, en affectant profondément notre rapport à nous-mêmes, peuvent nous orienter vers ce concept de sujet que nous recherchons et vers cette autre démocratie que nous espérons. La violence envers les bêtes (...) oblige à reconnaître que notre modèle de développement et notre organisation sociale sont défaillants, que notre justice est injustice.
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Il importe que nous prenions conscience de ce à quoi nous tenons et de ce que nous voulons être afin de penser les conditions d'une ferme régulation de l'économie et d'une sage évolution des institutions.
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L'espoir est une projection. C'est pourquoi il est inséparable de la peur d'échouer ou de manquer ; il s'accompagne d'une crispation qui trahit un manque d'amour de soi et du monde.
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Si tout s’effondre sous l’effet de crises multiples, écologiques, sociales, géopolitiques, si les pouvoirs en place sont réduits à l’impuissance, que des guerres éclatent sous l’impulsion de dirigeants en proie à la démesure, il faudra bien que les individus qui devront reconstruire le monde aient des repères. Ils devront savoir comment réorienter l’économie, faire évoluer les modes de production et de consommation, réorganiser le travail et les échanges, et accompagner les changements culturels pouvant revitaliser la démocratie et donner naissance à une nouvelle gouvernementalité. Ils devront avoir confiance en eux, en leur intelligence et leur créativité, afin d’affirmer leurs capacités d’agir et de coopérer, au lieu d’être séduits par des récits simplificateurs les dressant les uns contre les autres.
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Ces préjugés ont la vie dure. Ils expliquent que les agriculteurs et les éleveurs, après la Seconde Guerre mondiale et surtout dans les années 1960 et 1970, se soient massivement tournés vers un modèle industriel, s'endettant pour pouvoir se procurer du matériel sophistiqué, acceptant la transformation des fermes en usines et la suppression des bocages et optant pour la monoculture ainsi que pour l'utilisation de produits phytosanitaires censés augmenter la rentabilité. Leurs enfants, quand ils n'ont pas fui vers les villes, ont renié le savoir-faire de leurs parents pour adhérer aux normes d'une agriculture productiviste qui devait, en outre, leur permettre de coller aux standards dominants, c'est-à-dire aux critères de la réussite telle que les urbains la définissent.
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Réparer le monde ne veut pas dire recoller les morceaux, comme lorsqu’on s’obstine à préserver une construction qui s’effondre, mais défendre la vie.
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"L'écologie est un champ qui montre les défaillances de nos institutions et la naïveté de nos présupposés anthropocentriques. Elle invite à élaborer une éthique du respect de la nature et à penser la vie et pas seulement l'existence, renvoyant ainsi à une idée de l'homme et de sa responsabilité qui commande une autre manière de travailler, de penser l'intégration des personnes en situation de dépendance et de faire de la politique;"
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Considérer (considerare) vient de cum (avec) sideris, le génitif de sidus, qui désigne non une étoile isolée, un astre (stella, astram), mais une constellation d'étoiles. La considération est le fait de regarder quelque chose ou quelqu'un avec la même attention que s'il s'agissait d'examiner la position et la hauteur des astres.
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Pour bien agir dans un monde incertain et avoir une vie bonne dans un monde qui ne l’est pas, il faut être capable de dire ce à quoi l’on accorde de la valeur et choisir les fins qui sont, à ses yeux, prioritaires.
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La capacité de chacun à suivre cette voie suppose l'acceptation de sa propre vulnérabilité et de sa propre finitude car il n'y a pas de compassion ni de respect des autres vivants ,humains et non-humains , sans cette appréhension de soi comme être charnel , vulnérable,qui "vit de" a faim et soif,et a besoin pour s'épanouir ,de certaine condition à la fois naturelle et culturelle
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Corine Pelluchon
Un être qui se croit invulnérable ne peut pas se sentir responsable ni agir en conséquence.
L'autonomie, ce n'est pas le fantasme d'une indépendance absolue hors sol, mais, reconfigurée à la lumière de la vulnérabilité, elle devient la résolution de prendre sa part dans les épreuves communes.
Dans "Le Soir" du 25 mars 2020
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D'ordinaire, en politique, on part du sujet pensé comme liberté, et dans le sillage de Thomas Hobbes, on conçoit la socialité comme l'association d'individus qui ne voient pas spontanément le bien commun mais sont en rivalité les uns avec les autres [...] Lévinas prend le contre-pied de Hobbes en déclarant que la paix précède la guerre, c'est-à-dire que l'humanité est là dès que je regarde autrui. (p. 194)
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Le fait que nos modes de vie menacent le patrimoine naturel et culturel nous fait honte : nous nous sentons plus petits que nos ancêtres et injustes à l'égard des générations à venir et des plus jeunes.
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