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Citation de Charybde2


Elle l’imaginait dans sa vie d’errant, seul ou accompagné de déracinés volontaires comme lui. Ses modèles étaient les jeunes gens qu’elle croisait en ville ou qu’elle apercevait sur des terrains vagues depuis les vitres de sa voiture quand elle roulait sur le périphérique ; ces petits poucets pétris de rebelle solitude qui s’entouraient de gros chiens la bave à la gueule pour se rassurer bien plus que pour provoquer les passants. Elle le voyait dans la crasse et le froid, affamé, ivre au milieu des autres, dormant sur le bitume. Les filles. Les seringues qui circulent. Les moments d’hébétude. Au début, la nuit, elle l’entendait qui pleurait et l’appelait. De sa voix d’autrefois, sa voix d’enfant craintif, dont le filet tremblant traversait le noir de la chambre porté par l’espoir de sa présence miraculeuse. Elle se réveillait en sursaut, parfois même sortait de son lit et ne s’arrêtait que dans le couloir. Toutes ces années, elle avait pensé à lui comme à un petit garçon qui pleurait la nuit et qu’elle ne pouvait plus consoler. Jamais elle ne l’avait envisagé heureux. (« Valse lente »)
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