L'enfant, qui est un être en croissance, en formation, aura besoin de pouvoir s'appuyer sur des barrières solides et des repères fiables et fixes qui viennent de l'extérieur, donc de ses parents et de toutes les autres figures d'autorité. Il n'est pas en capacité de les édifier, de les ériger ; il pourra par contre, quand elles seront en place, tenter de les contrer : c'est un adolescent, après tout !
Comme ils ne cessent de poser des questions sur tout, les petits zèbres en viennent fatalement à remettre en cause les lois auxquelles on les soumet. Il est donc essentiel de leur expliquer pourquoi on exige d'eux un tel respect. C'est dans cette exigence éclairée, dans cette "douce fermeté" que se trouve la clé du succès de l'éducation des zébreaux.
Or, les parents doivent être en mesure de frustrer leur enfant et de tenir leurs propres positions. Ils ne doivent jamais oublier que c'est à eux de décider, de déterminer ce qui lui convient ou non. Utiliser le "c'est comme ça" et le "on verra bien" sont des pirouettes verbales dont ils devraient très tôt se servir et autant de fois que nécessaires, afin de ne pas se laisser déposséder de leur autorité et de permettre à la fonction parentale de s'exercer. Les parents ne doivent en aucun cas donner réponse à tout ni se justifier des choix qu'ils arrêtent au sujet de leur enfant : ils sont responsables d'eux, ce sont eux les guides, et donc les décisions leur appartiennent.
En effet, l'autorité est une relation asymétrique où un sujet accepte de grandir, d'être nourri par un autre en qui il croit et à qui il reconnaît des qualités et des compétences.