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Critiques de Corinne Morel-Darleux (75)
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La sauvagière

Une autre découverte pour laquelle je remercie la Fnac, mais qui me laisse sur une impression mitigée. Autant la forme m’a séduite, autant je suis restée sur ma faim en ce qui concerne le fond.

J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteure, une écriture poétique et précise à la fois, qui excelle à décrire la nature, et les sentiments qu’elle inspire à ses personnages, tout autant que la ville, ses bruits, et la sensation d’étouffement qu’elle va engendrer chez la narratrice.

J'ai beaucoup aimé la première partie du livre, jusqu'au moment où la narratrice se retrouve seule. Ses sentiments, son ressenti dans sa vie passée et celle qu’elle découvre dans la maison sont très bien traduits en mots par l'auteure. Celle-ci dénonce avec beaucoup de justesse, la dépendance qu’entraine notre société de consommation, les besoins toujours plus importants que crée la vie en société. Elle y oppose le quasi dénuement de la vie en autarcie dans cette maison forestière, où la nature pourvoit aux besoins essentiels de ces femmes. Et le soulagement éprouvé par la narratrice à vivre ainsi simplement, en suivant le rythme de la nature.

A la moitié du roman j'ai eu l'impression de basculer dans un livre différent et je n'ai pas perçu ce que voulait nous transmettre l'auteure. Il reste à la fin beaucoup de questions non répondues. J'aurai pu ignorer ce manque de sens pour moi si j'avais été plus "embarquée" dans l'histoire, ce qui n'a pas été le cas, je suis restée spectatrice. Je n’ai pas réussi à adhérer à l’aspect onirique du texte, ne sachant plus distinguer la frontière entre rêve et réalité, et l’épilogue ne m’a pas apporté les réponses espérées.

Peut-être n’était-ce pas le bon moment pour moi, peut-être n’est-ce pas le genre de livre à lire avec une contrainte temporelle. Je suis curieuse de découvrir d’autres avis sur ce roman.

Lu dans le cadre du jury du prix FNAC
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Être heureux avec moins ?

J'ai fait l'acquisition de ce petit opus hier, dans une librairie où il siégeait au comptoir avec certains de ses frères de la collection ALT.

Je sortais de l'Emmaüs Saint-Serge dans lequel j'avais trouvé quelques dizaines de livres attendant leur prochain lecteur.

L'ouvrage est bref, mais particulièrement utile voire indispensable, puisqu'il DONNE ENVIE! Envie de décroisser heureux, d'aller plus loin et de s'interroger vraiment sur l'indispensable et le superflu.

L'ouvrage est bref, mais abonde en faits alarmants concernant notre unique planète... Faits qui remettent radicalement en cause le mode de vie invraisemblable des pays riches.

Alors, oui, il y a un axiome qui se dégage de ce livret: Si nous ne pouvons être heureux avec moins, nous deviendrons malheureux avec beaucoup moins! Tous.

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La sauvagière

Elle a conquis son indépendance et s’est approchée de ses rêves de liberté avec l’acquisition de cette moto. Des petits boulots ingrats, des économies patientes et au bout du chemin, l’accident.

Jeanne et Stella seront à ses côtés , aux abords d’un forêt sauvage, veillée par l’éclat étrange de deux lunes jumelles. La nourriture frugale, la cueillette ou la chasse assurent leurs subsistance. Malgré les crises et les disparitions soudaines de ses deux anges gardiens, elle semble heureuse, en communion avec une nature retrouvée …



Fable onirique et voilée d’une aura de mystère, sublimant le rapport à la nature, dans une écriture empreinte de poésie, ce court roman n’est pas sans rappeler Dans la forêt de Jean Hegland, dans un contexte cependant fort différent et avec une ambition romanesque moindre.



La lecture est plaisante mais on devine rapidement ce qui se cache en coulisse de cet univers singulier.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le gang des chevreuils rusés

Quoi de plus merveilleux qu’une forêt vraiment sauvage ! Surtout pour qui aime les cabanes et sait identifier à coup sûr la mélisse citronnée, l’ail des ours et les traces des chevreuils… Le jour où des promoteurs mettent cette magie en péril, on peut compter sur les enfants pour mettre leur détermination et leur inventivité au service de la nature.



Impossible pour nous de résister à un titre pareil ! L’occasion de découvrir la collection « Le Grand Bain » qui propose de petits romans illustrés pour les apprenti.e.s lecteur.ice.s. Cette histoire prend peut-être un peu son temps dans les premiers chapitres. Mais elle est charmante, portée par une plume vive et nourrie de réflexions sur les liens entre nature et société. Au passage, elle donne à voir une palette de formes de mobilisation citoyennes, tout en montrant que de nouvelles formes d’expression restent à inventer et que les jeunes générations ont tout leur rôle à y jouer.



Les illustrations de Marine Schneider sont désarmantes d’expressivité : une ode colorée à l’intensité de l’enfance qui donne puissamment envie d’aller jouer dans les bois.



Une jolie découverte, donc, que je vais partager avec ma nièce de sept ans et demi qui lit déjà bien.
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Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce

Profondément marquée et inspirée par La Longue route, le récit du navigateur Bernard Moitessier qui, en 1969, renonça à terminer et gagner la toute première course de vitesse en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance extérieure, pour rester en mer, après sept mois de traversée, pour fuir le monde moderne et sa société de consommation, ses saccages, Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien. Elle propose une voie pour « refuser de parvenir » et instaurer « la dignité du présent ».

(...)

Avec une fort belle plume, Corinne Morel Darleux parvient à clarifier les débats et proposer une ligne de conduite minimale et susceptible d’être consensuelle.



Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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La sauvagière

Un beau livre court et original qui fait, à mon sens, honneur à la #Rentrée Littéraire.

C'est avec une poétique singulière, délicate, sensible que la narratrice déroule le fil des événements qu'elle vit tout au long du roman, certains sont pour le moins étranges et tiennent d'une véritable altérité.

un beau jour, la jeune femme décide de fuir en moto, une vie citadine pour laquelle elle ne se sent pas faite ; la routine au travail, l'ennui, les exigences des clients, la pression, la fatigue, les artifices de la société consumériste, la sursollicitation des sens, de l'attention ont raison de sa résistance.

Comme le moineau qu'elle suit, elle veut se sentir libre, elle fuit la ville et ses contraintes mais voilà que l'accident survient.

Le récit devient quelque peu elliptique entre le moment de la survenue de l'accident et le moment où elle se retrouve dans une maison isolée, en forêt, un lieu qu'elle nomme "ici", ce qui nous tient en haleine, elle se retrouve malgré elle dans cette sorte de cabane, où deux autres femmes, deux personnages aussi étranges qu'accueillants cohabitent, leur relation se passe de mots, le langage articulé a disparu.

La communication entre les trois personnages est non verbale mais toutefois harmonieuse, laissant s'exprimer le langage du corps et des sens, se développe alors une sorte de sororité de fait.

Toutefois, Les comportements paraissent étranges et décalés, s'écartant de l'ordinaire et surtout de la norme, confinant parfois à la folie.

La nature, dans le récit, est omniprésente, la faune et la flore jouxtent les personnages .

La nature les nourrit aussi, les trois femmes font avec, s'adaptent et s'accommodent fort bien de ce qu'elle peut leur offrir.

Le récit entremêle également comportements humains et animaux, qui se confondent parfois jusqu'à la fusion finale.

On s'interroge sur ces va-et-vient entre animalité et humanité.

S'opère alors une harmonie entre les personnages et les éléments qui les entourent.

Un récit où le rêve rejoint la réalité, l'onirisme côtoie le fantastique.

Tout au long de la lecture on s'interroge sur la réalité des événements, sur la part de soi et celle des autres, sur l'identité de la narratrice...

Qui est-elle vraiment ? Qui sont ses deux femmes qu'elle rencontre ?

Une réponse est donnée dans l'épilogue, donnant un sens à ce qui a pu égarer le lecteur...La fin reste toutefois ouverte.

Ce roman rend un hommage vibrant à la nature, interroge sur la part d'animalité que nous recélons en nous, il contient une critique de notre société consumériste, on se demande finalement si l'être humain n'est pas en train de devoir revenir à l'animalité originelle ou du moins s'il n'est pas urgent de changer la donne entre une nature au plus près de l'humain et dont il a besoin et une civilisation décadente qui le mènerait à sa perte.

Un beau récit qui interpelle, nous appelle, nous surprend, nous bouscule, pointe du doigt la décadence de nos sociétés, tout en nous permettant de rêver, roman qui ne tombe pas dans les écueils de la dystopie.







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La sauvagière

Qui n’a pas rêvé un jour de tout lâcher, de laisser enfin tomber ces contingences qui nous relient au monde, qui nous relient aux autres ? À l’image de ces « évaporés » du Japon, choisir en conscience de disparaître.



La narratrice l’a fait, se délestant de tout avant de partir à moto. « Je voulais me détacher, que personne ne dépende de moi et ne plus rendre de compte à qui que ce soit (…) C’en était fini pour moi de seconder le monde. »



Et puis survient le choc, l’accident, le noir et l’espace-temps qui se trouble. Avant le réveil en forêt, recueillie par Stella et Jeanne qui la soignent et la font revenir au monde. À l’autre monde. Un monde d’harmonie le temps d’un été ; d’inquiétudes durant l’automne ; puis de solitude et de découvertes quand vient l’hiver…



La Sauvagière de Corinne Morel Darleux est un conte, une fable, une fugue poétique, politique et divagatoire, dont la nature et la conscience qu’on en a, forment le personnage principal.



« Du nature writing à la française » proclamait l’éditrice. Et elle ne mentait pas, ce qui m’a pleinement réjoui. Davantage que les fulgurances imaginaires et métaphoriques qui tout en apportant de jolies pages de styles, ont souvent été au-delà de mes limites en la matière. Mais quelle lecture apaisante…



« Dans un vertige, je me sens devenir magnétique. L’univers se masse atour de moi. Je tutoie les étoiles dans un déferlement de puissance. Je suis un être cosmique et il n’y a plus un golem sur Terre ou aux Enfers pour rire avec moi. »
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Le gang des chevreuils rusés

Depuis qu'elle a quitté Paris avec ses parents pour s'installer au pied des montagnes, Foxy, 10 ans, aime promener sa tignasse rousse dans les bois, faire du vélo toute seule dans le village et grimper jusqu'à sa cabane secrète près du « rocher du Dragon ». Mais un dimanche matin, un panneau publicitaire vantant les mérites d'un futur complexe hôtelier et de son golf apparait, annonçant un chantier qui détruira inévitablement, outre sa cachette, les vignes du voisin, l'auberge de madame Noël et le champ des chevreuils.

Avec ses amis, elle va fomenter une conspiration pour entraver ce projet, « fonder le gang des chevreuils rusés », profiter de la fête du village pour ressusciter une vieille légende et mettre en scène leurs revendications, séquence qui deviendra rapidement virale sur les réseaux sociaux.



Avec ce clin d'oeil appuyé à Edward Abbey, Corinne Morel-Darleux propose aux lecteurs débutants une histoire d'activistes en culotte courte propre à, mine de rien, éveiller des consciences, si ce n'est à susciter des vocations. Elle soulève délicatement la question de la défense de l'environnement et des moyens à mettre en oeuvre, d'une façon on ne peut plus présentable. À mettre entre toutes les mains, donc.



Article à retrouver sur le blog :
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Être heureux avec moins ?

Intéressante cette collection ÀLT : on apprend beaucoup en très peu de pages. Ici, on apprend qu'on n'est pas plus heureux à cumuler à outrance. Le bonheur n'est pas dans "les" choses, et pourtant.... Je ne connaissais pas, par exemple, la théorie d'Adam Smith sur le paradoxe de l'eau et du diamant. Édifiant. L'autrice nous invite au dé-consumérisme. On est des affamés devant un frigo vide ! Encore une fois, je suis A(L)T-téré de notre insouciance, irresponsabilité, etc. Je reviens toujours à cette même incompréhension : à quoi sert-il qu'experts en tout genre, sommités internationales et j'en passe, scientifiques, sociologues, philosophes, économistes, crient l'urgence quand, plus on avance dans le mur, toujours plus d'autruches s'enfoncent dans le sable. Il paraît que le cerveau de ladite autruche est aussi grand que son oeil, ça doit être un début d'explication.
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La sauvagière

Je n'ai pas vraiment adhéré à cette histoire qui est pourtant ingénieuse pour un premier roman.

Une jeune femme qui n'en peut plus de la société de consommation, du rythme effréné du quotidien, du déferlement d'informations dans les médias, se retrouve suite à un accident de moto dans une cabane perdu au milieu de la nature avec deux femmes un peu étranges. Tandis qu'elle soigne ses blessures et prend goût à une vie en prise avec les réalités de la nature, le comportement de ses compagnes devient de plus en plus étrange.



Et puis le récit devient de plus en plus délirant et quelques allusions au fil du texte nous laissent deviner



Si j'ai trouvé l'idée excellente, je n'ai cependant pas tellement aimé cette histoire avec ses personnages qui restent trop mystérieux car la vie à la sauvagière est trop déconcertante...

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Alors nous irons trouver la beauté ailleurs

Je lis Corinne Morel Darleux comme j'écouterais une bonne copine, toujours heureux de la revoir, quatre ans après Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce. Elle parle de tout et de rien. Elle me raconte ses voyages, ses combats, ses inquiétudes écologiques.

En Inde, elle a gagné un lieu où se retirer en silence, qui n'appartient et ne dépend que de soi, où il est possible de rêver plus loin. Ce retrait est couplé à des rencontres avec des mouvements paysans et des collectifs de villageoises autogérés. L'auteure mélange les genres, chemine au cours d'une déambulation littéraire, politique et géographique. Sa valise est remplie de livres qu'elle cite abondamment, toujours en écho de ce qu'elle voit et ressent.

Celle qui fut une élue régionale, toujours essayiste et romancière (elle tient aussi rubrique dans le magazine belge Imagine), s'efforce de poser un regard nuancé sur les êtres et les choses, forgé depuis une retraite habitée, recul nécessaire à l'écart du monde frénétique. L'Inde offre cet écrin mais nul besoin de partir loin pour se sentir ailleurs, aux confins de la réalité. Ce qui compte, c'est d'être bougé.

Seule au sein du pays le plus peuplé du monde, la penseuse active découvre peut-être notre futur, si nous continuons à saccager les écosystèmes. Le sud sera probablement le mieux capable d'encaisser le réchauffement climatique puisqu'il en éprouve déjà les effets et s'adapte. Les villages ruraux préfigurent notre avenir, où l'on vit de ce que l'on cultive et se contente de l'essentiel.

Il est urgent d'envisager le postcapitalisme, dit-elle. Plus on attend, plus ce sera compliqué. Le propos innove ensuite dans trente dernières pages très politiques, destinées à faire progresser le discernement.

« Nuance, empathie, honnêteté et lucidité restent à mon sens les seules conditions. Avec ces munitions en bandoulière, on doit pouvoir écrire dignement sur tous les sujets et dans toutes les conditions. »

L'essayiste insiste sur la nécessite de changer de perspective, sans attendre les consignes ni que les conditions soient réunies. Le dire, c'est le faire, -idéalement au sein d'actions collectives.

Planter un arbre fruitier, tracer une bande de ralentissement devant une école, retirer la pompe d'une mégabassine. Chaque femme, chaque homme, peut initier le changement, ici et maintenant.

Corinne Morel Darleux montre une pessimisme lucide, pas désespéré.Elle trouve dans le roman, la fiction, l'échappée nécessaire vers l'imaginaire, source de beauté et de répit. L'écriture permet de se reconnecter légèrement à l'inconscient. Elle en parle en exergue, confirmant le caractère atypique de ces écrits hybrides, reflet d'un esprit vagabond, propice à l'innovation. Sa plume est belle, sa parole juste, son propos mesuré.

À elle de conclure :

« Mais même quand le monde semble ruiné, il reste de la beauté à préserver, des combats à mener et des horizons à construire. »



Ainsi soit-elle !



P.S. Des citations nombreuses complètent cette notice.

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La sauvagière

Pour la première fois, la bibliothèque de ma petite ville organise un défi lecture adulte avec une sélection de cinq ouvrages autour de la nature. Ma lecture de la Sauvagière s’inscrit dans ce sympathique contexte. Je l’ai entreprise un après-midi où j’avais envie de douceur et j’ai beaucoup aimé me glisser au début dans l’intrigue. Après un accident de moto, la narratrice est transportée dans une maison en lisière de forêt. Aux côtés de deux mystérieuses compagnes, elle a passé l’été en convalescence à vivre au rythme d’une nature généreuse. Et moi aussi je me refaisais une santé dans la chaleur des rayons du soleil, la cueillette des petits fruits et des légumes que je mettrais en conserve ensuite. Moi aussi j’ai goûté le plaisir des flammes dont le poêle inondait la grande pièce, la douceur des plaids et le bonheur d’être pied nus sur le plancher.

Ensuite, ça s’est un peu gâté. Un peu de surnaturel. Un peu d’indécision et d’onirique. Quelque chose d’une transe ? Quoiqu’il en soit, le roman est parti dans une fantaisie hantée où aucun repère ne tiendrait plus. Ni le temps, ni les personnages, ni l’intrigue. Ca change la donne…

C’est peut-être une réflexion poétique sur notre rapport au monde. C’est peut-être une invite, comme le suggère l’exergue, à considérer notre rapport au réel différemment ? Disons que c’est assez dérangeant pour être saillant et que cette lecture n’aura pas eu le caractère gentillet et inodore que je lui prêtais initialement. Mais ça ne m’a pas emportée.

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La sauvagière

Ah, "La Sauvagière", ce titre mystérieux m'avait intrigué, poussant mon esprit à s'enfoncer dans l'œuvre de Corinne Morel Darleux. Quel récit énigmatique ! Le choc sur l'asphalte et l'éveil dans une nature sauvage et indomptée ressemblent à une transfiguration. Quand l'agitation urbaine est mise en sourdine, que reste-t-il sinon l'essentiel? La forêt, ces montagnes, et surtout, Jeanne et Stella – deux guides spirituelles, peut-être, ou simples mirages d'une conscience troublée.



Le silence omniprésent dans cet abri montagneux n'est rompu que par le chuchotement de la nature, qui semble murmurer les secrets ancestraux de notre humanité. Cette femme, notre héroïne accidentée, oscille entre deux mondes, l'un tangible, l'autre aux confins du rêve. Est-elle en purgatoire, à la lisière de la vie et de la mort, ou simplement en pleine métamorphose?



Morel Darleux nous offre une danse poétique, parfois trop éthérée, entre réalité et onirisme. À la fin de cette valse littéraire, le lecteur reste perplexe, en quête de sens. Nous cherchons des réponses, mais l'auteure se dérobe, laissant notre imagination vagabonder.



Le tour de force de "La Sauvagière" réside peut-être dans sa capacité à nous questionner sur notre propre nature, notre place dans le cosmos. Bien qu'empli d'une poésie presque trop luxuriante, le roman se lit comme une méditation, un hymne à notre relation avec la Terre. Mais comme tous les hymnes, il laisse derrière lui un écho, un murmure, une question : Quelle est, au final, notre véritable place dans l'univers?



Forêt murmure secrets,

Rêve et réalité s'entrelacent,

Nature étreint l'âme.
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La sauvagière

Suite à un accident de moto, une jeune femme se réveille dans une maison en pleine nature avec deux autres femmes, Jeanne et Stella, pour prendre soin d'elle. Au fil de sa convalescence, elle découvre que cette vie, en autarcie, au cœur de la montagne, lui convient plutôt bien, après avoir vivoté, et souffert, dans les affres de la société ultra-capitaliste, même si certains comportements de ses compagnes l'interpellent. A l'arrivée de l'hiver, la situation prend une tournure plutôt étrange, qui va remettre en question toutes ses certitudes...



J'aurais pu franchement apprécier cette histoire qui donne toute sa place à la nature, qui propose une alternative à notre mode de vie de plus en plus délétère, sans pour autant proposer une alternative toute belle toute rose non plus. J'aurais pu également apprécier cette histoire de sororité paradoxalement bien assortie malgré les différences entre chacune, et le dénouement qui nous laisse penser, finalement, à tout autre chose, que cette idée de sororité, au sens strict.



Mais j'ai trouvé la plume de l'autrice très, trop artificielle, s'efforçant à employer un vocabulaire poétique, imagé, avec un peu trop d'emphase, faisant tomber à plat le caractère naturel, et sauvage, justement, de l'histoire de ce roman et de ces personnages. Le décalage entre fond et forme ne m'ont, tout simplement, pas convaincue.
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La sauvagière

Mince. Mince, mince, mince. Je n'ai pas aimé. Je n'ai rien compris. Je n'ai rien saisi. Corinne Morel Darleux, que j'apprécie, écrit merveilleusement bien mais ses mots, beaux à voir, pleins de poésie, s'évaporent quand j'essaye de les comprendre. Hein? Quoi? Qu'est-ce qu'ils me racontent là ? Je ne sais pas. Ce texte est trop loufoque, trop perché pour moi. Il est impénétrable, insaisissable, pour moi. Il raconte une histoire qui va dans tous les sens et qui perd, à la fin, de son sens. Que veux dire l'auteure? D'accord, il faut se rapprocher de la nature, la voir, l'observer, l'écouter, l'entendre, la respecter; d'accord ce roman reflète la sensibilité politique de l'auteure écosocialiste mais après? Je ne sais pas. Si vous avez compris, veuillez me l'expliquer car j'apprécie la femme politique qu'a été Corinne Morel Darleux et j'aurais aimé apprécier son premier roman. C'est un raté pour moi. Sans doute parce que je ne suis pas sensible à ce genre de littérature, à cette sensibilité. Et j'en suis la première désolée.
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Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce

Ni catastrophisme ni collapsologie dans ce court texte de Corinne Morel Darleux. Juste une réflexion intime, littéraire, mais ô combien lucide sur la chronique d’un effondrement annoncé.

De boulimie consumériste en « absurdisme » énergétique, d’hyper connectivité en rêves transhumanistes, humanité et planète dansent peut-être leur dernière valse. Tous les signaux sont au rouge sans qu’aucun ne semble vouloir arrêter cette course en avant vers la catastrophe.

Engagée sans être prosélyte, avec humilité et subtilité, l’auteure propose un chemin de traverse qui, s’il n’inverse pas le cours des choses, nous rend à un peu de dignité. Ce chemin sinue entre les improbables quêtes et les beautés de l’instant. De la guerre magnifique d’un Morel s’acharnant à vouloir sauver les éléphants d’Afrique dans le roman de Romain Gary « les racines du ciel » au refus flamboyant de gagner du navigateur Bernard Moitessier, des pages d’« Aurore Radieuse » de Jack London aux lucioles de Pasolini, tout nous invite à changer notre empreinte sur le monde. « Refuser de parvenir » et cultiver son jardin…

Sans aucun doute sommes nous à une intersection de l’histoire de notre civilisation. Il est possible de fermer les yeux et de foncer « en avant toute » dans un aquoibonisme autocentré. Il est aussi de loisible de ralentir, de réfléchir, de s’interroger sue le sens de nos quotidiens. En questionner la pertinence et la mettre en regard d’une fleur tout juste éclose, d’un geste de tendresse, d’un élan de générosité.

Plutôt qu’un appel militant, ce livre est une tentative de réconciliation avec autre futur possible. Nul ne sait ce que sera demain. Notre chère planète s’avérera peut-être plus résiliente qu’on ne le pense. A nous de l’aider en appuyant sur pause pour ralentir nos trains d’enfer.

Se souvenir de cette phrase de René Char citée en page 91 « la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ». Alors cela éblouit et brûle, c’est vrai, mais c’est aussi là qu’est la lumière.

Ces 100 pages m’ont bouleversée, au sens propre comme au figuré. Je m’en relève en vrac. Pas de révélation nouvelle, mais avec la conviction et l’espoir un peu « doudingue » qu’une autre voie existe. Qui Sait ?
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Être heureux avec moins ?

Collection se se voulant accessible dès 15 ans, ALT des éditions La Martinière, est le jeune pendant des Tracts de Gallimard ou des Libelle du Seuil.

Des textes courts, à prix abordable sur des sujets de société.



Pour ce volume, c'est Corinne Morel Darleux, l'autrice de l'inspirant Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce chez Libertalia, se demande si l'on peut vivre heureux avec moins.

Spoiler alert : oui.



Utilisant des statistiques aussi parlantes qu'effrayantes, Corinne Morel Darleux commence par brosser un tableau sourcé de l'impasse matérielle qui se présente à nous. Entre la limitation des matières premières et la raréfaction d'une ressource comme... l'eau, des choix s'imposent. Des choix qui, avance l'autrice, auraient déjà dû être fait hier.



Hybride de l'Anthropocène, subsidence, biens Veblen, paradoxe d'Easterlin, autant de concept expliqués avec simplicité par l'autrice et qui appuient efficacement son propos.



La question centrale est celle du poids - dans tous les sens du terme - de nos choix. De ceux que l'on peut faire, à notre échelle, du mieux que l'on peut.
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La sauvagière

C’est une petite maison dans un paysage paradisiaque, au milieu de nulle part.

Pas un mot entre les trois colocataires. Comme des fourmis, elles travaillent ensemble pour assurer la nourriture, la chaleur dans la maison, mais à part cela que font-elles ? Elles plongent dans le sommeil. La narratrice ne sait pas toujours si elle rêve ou bien si elle est éveillée. On se demande quelle drogue elle consomme pour avoir autant d’hallucinations, mais rien n’est dit. Ces femmes profitent de l’atmosphère, de la température, des goûts, des odeurs, des sons. Le temps se déroule dans les sensations, comme des existences animales.

D’ailleurs, Jeanne la rousse, au comportement étrange, semble se transformer en renarde lorsqu’elle disparait, nue dans la nuit. Stella est encore plus sauvage, voire menaçante.

La narratrice dont on ne connait pas le nom s’accommode de ce séjour chez elles. Cela s’accorde avec son désir de fuir le monde, pas d’amis, pas de famille, elle fait la morte après son accident.

Ce récit est trop étrange, sans direction, sans histoire, sans réflexion sur l’existence des personnages. Je reste dubitative sur son intérêt.

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Alors nous irons trouver la beauté ailleurs

Comme c'est agréable de suivre Corinne Morel Darleux sur les chemins qu'elle emprunte. On y croise de belles figures (Rosa encore et toujours, Arundhati Roy et d'autres), on respire d'autres lieux, on ressent l'ailleurs qu'il soit tangible en Inde ou imaginaire dans les lectures. Cet essai fait du bien, il invite à ouvrir les yeux, les oreilles, l'esprit, le cœur et tout ce qui peut nous relier au monde, le désespérant et le désirable.
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Être heureux avec moins ?



Partant d'exemples concrets montrant l'absurdité de notre mode de vie consumériste, Corinne Morel Darleux rappelle aussi que "De plus en plus d'animaux sont condamnés à partager les mêmes zones que les nôtres. " , ce qui ne va pas sans conséquences et pour eux et pour nous.

"En l'espace d'un éclair, l'être humain a consommé ou détruit la plus grande partie du monde naturel. " D'où la nécessité au moins de ralentir notre production d'objets le plus souvent inutiles.

Mais, comme le souligne l'autrice, "Tout est fait pour nous persuader du contraire. " via les influenceurs, les célébrités de tous poils qui nous persuadent de pouvoir partager avec eux , un peu , de leur mode de vie qu'on nous incite à envier, en achetant tel ou tel produit .

Pourtant, comme le rappelle le "paradoxe d'Easterlin", économiste des années 70, "la hausse de la richesse n'augment[e] le bien-être que jusqu'à un certain point" et ce aussi bien pour les pays que pour les individus.

De plus, les risques de pénurie de matière et  d'énergie sont réels et il est grand temps de réagir . Enfin, l'autrice en appelle à l'éthique et au discernement , "Faute de quoi, au rythme où le monde va, nous n'aurons plus le luxe de choisir entre sobriété et pénurie. Et les choix seront faits par d'autres que nous. "







Alt 2023, 29 pages . Dès 15 ans.





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