Soucieuse d’acquérir d’autres romans de ma collection préférée du moment, j’ai opté pour L’école des dingues, de Cornélia Read. Je ne savais pas que l’héroïne, Madeline Dare, était déjà au centre du roman Champs d’ombres. Je ne savais pas encore qu’on la retrouverait dans un troisième roman L’enfant invisible. Heureusement (vu que j’ai commencé par le second), chaque livre peut se lire individuellement des autres, même si une chronologie est quand même suivie par l’auteur.
Nous sommes en 1989, dans le Massachusetts. Madeline a un peu moins de 30 et vit depuis peu dans cet état avec Dean, son mari sans emploi. Elle, elle vient justement d’être embauchée par l’école fondée par le Docteur Santangelo. Cette école est spécialisée dans l’éducation des adolescents à problèmes. Les élèves y sont étranges, violents, fugueurs… D’abord motivée par le salaire particulièrement bon, Madeline finit par s’attacher aux élèves qui y sont plus ou moins prisonniers et se lie d’amitié avec certains profs. Par la suite, elle s’inquiète également du comportement et des règles imposées par Santangelo qui règne en gourou sous tout ce petit monde. Lorsque deux ados sont retrouvés morts, Madeline fait partie de ceux qui ne croient pas au suicide…mais plutôt au meurtre. Elle décide d’enquêter.
Madeline Dare n’est pas une héroïne pas très politiquement correcte. Elle jure à tout bout de champs, elle conduit comme une dingue, elle carbure à la clope et au café… Inutile d’avoir lu le premier roman pour comprendre qu’elle a fuit un passé un peu compliqué… Et inutile d’être bien intelligents pour comprendre qu’elle est encore tombée sur un endroit pas très très recommandable.
Il faut dire que l’auteur en fait des tonnes pour nous prouver à quel point l’école Santangelo est flippante : un directeur étrange, qui se promène avec une cape et qui n’a qu’un but dans la vie : apprendre à piloter son hélico. Des profs aussi dégénérés les uns que les autres. Des rapports entre collègues assez terribles. Des locaux pourris. Des horaires de folie. Une cantine pas forcément chaleureuse. L’ambiance est pesante, les locaux sont glauques, on sent qu’un mystère plane. Il faut également souligner la diversité des thèmes qui y sont évoqués et qui concernent la psychanalyse, les sectes, les écoles de redressement, le suicide des adolescents… Tout ça tout ça. L’histoire et la culture américaine y sont également évoquées, par ci, par là.
Le style de l’auteur est vif, plaisant et suffisamment incisif pour nous fournir une galerie de personnages particulièrement intéressante. J’ai aimé Madeline mais j’ai également apprécié le portrait de Lulu, sa grande copine ou celui de Dean, son géant de mari ou même celui de Sookie, la psy que Madeline compare à un gros labrador… Les dialogues, nombreux, sont également très savoureux et nous permettent de plonger la tête la première dans cet univers particulier.
Pour ce qui est de l’intrigue et surtout du dénouement… j’avoue que je n’ai pas d’avis tranché. Le suspens est bien mené jusqu’au bout mais certaines critiques manquent en avant le manque de cohérence des dernières pages. A la lecture, cela ne m’a pas choquée. Il faut dire que je gobe souvent tout ce qu’on me raconte alors je me suis dit « pourquoi pas » ? A quoi bon chipoter. Il est vrai que Cornélia Read mélange pas mal de choses dans ce roman, une diversité qui, apparemment, gêne certains.
En somme, j’ai vraiment apprécié cette lecture et ai avalé ce roman en très peu de temps (3 jours au maximum). A présent, j’ai juste hâte de lire les deux autres afin de retrouver Madeline dans d’autres aventures !
Lien :
http://cellardoor.fr/critiqu..