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Critiques de Cory Doctorow (67)
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Little Brother

Plaisant et édifiant



7 ans après le 11 septembre un nouvel attentat d’ampleur secoue l’Amérique. Le gouvernement en place en profite pour mettre sous surveillance toute la ville se San Francisco pour y trouver des terroristes. Mais Marcus et ses amis, adolescents, fan de jeux grandeur nature, de logiciels libres cryptés et d’une fureur digne de tout ado rebelle se retrouve dans le viseur. Jusqu’où peut-on aller, dans les atteintes aux libertés fondamentales pour chercher du terroriste ?



Publié chez nous en pocket jeunesse en 2008, multiprimé (mais que des prix que je ne connaissais pas), je le qualifierais de YA tout à fait lisible par des vieux croulants. Par contre, si vous êtes allergiques à un peu de technologie informatique, passez votre chemin. Ce serait dommage pour le message que cherche à véhiculer l’auteur, mais c’est rédhibitoire.



Le message justement : Little brother, référence non masquée et revendiquée à 1984. Etat démocratique mais aux tendances totalitaires, sous couvert de sécurité qui traque sa population, crée des prisons secrètes pour y torturer, mais dans le lot, des innocents s’y font piéger.

Tiens tiens tiens… si le trait est volontairement exagéré pour le roman, on pourrait presque s’y croire au USA non ? Patriot Act, Guantanamo.

Ils avaient montré la voix pourtant non ? : Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux (Jefferson).





Le roman est rythmé mais parfois un peu trop technique (au détriment de l’histoire), quelques personnages un peu caricaturaux, qui représenteront donc une certaine catégorie d’Américains. De l’ado pas trop agaçant de bêtise (c’est un plus quand on a passé l’âge). On assiste malgré tout aux premiers émois de Marcus (côté garçon, ça change un peu, ces derniers temps, ces demoiselles ont la vedette), le tout pour un roman au final assez digeste (si on accepte, je le répète, un peu d’informatique) agréable et instructif.



A lire donc.
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IRL - Dans la vraie vie

Voici le récit d'une jeune lycéenne Anda qui se plonge dans un jeu de rôle en ligne multijoueur. Elle va y passer la majeure partie de son temps car dans ce lieu magique, elle est une féroce guerrière alors que dans sa vie scolaire, c'est plutôt une élève timide et réservée.



En fait, elle est en manque d'amitié et ce jeu lui permet de faire des rencontres assez fructueuses notamment avec un joueur venu de Chine qui a d'énormes problèmes liés à la pauvreté qu'elle va tenter de régler malgré le choc des cultures. Cela ne sera pas aussi facile malgré de bonnes intentions.



Il est question de nous montrer un monde virtuel qui obéit à des règles mais qui est également connecté à une certaine réalité économique. C'est une vision assez intéressante de ce univers qui nous est proposé par l'auteur Cory Doctorow, journaliste, auteur de science-fiction et activiste.



La vraie vie, ce n'est certainement pas celle de l'enseigne Auchan, ni celle des jeux vidéos et de ces mondes imaginaires à la Matrix. Non, la vraie vie, c'est la nôtre avec une pandémie mondiale assez meurtrière, une guerre au porte de l'Europe, des attentats islamistes et du nationalisme partout, sans compter les fakes news et autres catastrophes climatiques. Je comprends qu'on puisse vouloir se tourner vers d'autres alternatives.



Au final, on aura droit à un beau récit de solidarité, de girl power, et de culture du jeu vidéo mais cela reste quand même assez peu creusé dans l'ensemble.
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IRL - Dans la vraie vie

IRL signifie In real life, c'est-à-dire dans la vraie vie. Anda aime beaucoup jouer à ses jeux en ligne comme Coarsegold Online. Dans ce jeu, elle se fait de nouvelles connaissances, elle est complètement une autre personne, elle est une meneuse. Un jour, elle fait la connaissance d'un Gold Farmer et comprend que tout n'est pas noir ou blanc. Une BD très intéressante même si j'ai eu du mal aux moments des jeux de rôle en ligne où les personnages avaient une identité complétement différente de celle de leur vie réelle et inconnue de son entourage. J'avoue que je ne connais peu ces jeux mais l'histoire est très immersive et on comprend assez vite les enjeux qui sont bien expliqués. L'image de la couverture résume bien les deux faces, l'une dans la vie réelle, l'autre dans le jeu avec des personnalités complètement opposées.
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De beaux et de grands lendemains

Percer le secret de l’immortalité dans un monde ravagé. Quelle ironie !



Jimmy vit en effet dans un monde post-apocalyptique : les grandes villes sont devenues des immenses ruines vides. Seules quelques communautés humaines éparses semblent avoir survécues ; si elles parviennent à utiliser correctement les derniers vestiges technologiques, elles paraissent incapables de construire quelque chose de comparable : ce qui se casse est perdu à jamais. On ne sait pas très bien ce qui s’est passé, mais vu que certaines de ces communautés pratiquent un terrorisme écologique extrême, on se doute que l’industrialisation a du jouer un petit rôle néfaste dans l’histoire.



Visiblement, il restait suffisamment de techniques et suffisamment de connaissances pour faire de Jimmy un post-humain : son père a en effet bidouillé son code génétique pour ralentir son vieillissement. De longs siècles, voire de longs millénaires (après tout, il est un des premiers, on ne sait pas très bien ce qu’il va donner) s’offrent à lui.



Mais voilà, à quoi ça sert d’être immortel dans un monde pareil, à vivre dans les glorieuses ruines d’une civilisation disparue? Et où une bonne partie de l’humanité restante le considère comme la dernière monstruosité d’un système devenu fou à lier ?



J’aime beaucoup ce type de romans, qui en dit assez pour nous questionner et nous mettre mal à l’aise avec nos propres convictions, mais qui se tait aussi suffisamment tôt pour nous laisser trancher ces questions tous seuls ensuite. On aborde d’ailleurs une foule de thèmes sensibles : l’écologie, le vieillissement, le post-humanisme, …



En tout cas, force est de constater qu’aujourd’hui, les beaux et grands lendemains, il n’y a plus grand monde pour les rêver.
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IRL - Dans la vraie vie

La BD « IRL dans la vraie vie » raconte l’histoire d’une jeune fille qui s’appelle Anda. Elle découvre un jeu mondialement connu qui regroupe un certains nombres de joueurs. Dans Coarsegold Online elle fait la connaissance d’une autre fille qui s’appelle Lucy . Grace à ce jeu elle fait des nouvelles connaissances dans le monde réelle. En voyageant dans le monde-imaginaire de ce jeu elle découvre des « gold-miners ». Anda fait une connaissance avec l’un d’eux et l’aide de se libérer.



D’après nous cette BD a des graphismes médiocres et le thème principal de « gold-mine » et de MMORPG (les jeux de rôle en ligne) ne nous inspire pas tellement, même si ce thème fait fortement penser aux problèmes qui existent dans les jeux vidéos très populaires de nos jours comme par exemple World of Warcraft, cette BD reste pas trop intéressante.



tymouille et ludmage
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Engooglés

Greg a quitté l'entreprise Google il y a six mois. Il a converti ses stock options en cash et s'est accordé un peu de bon temps. Il a passé cinq mois à réparer les ordinateurs de ses amis, à regarder la télé non-stop et à engraisser doucement. Il s'est ensuite offert un long séjour au soleil du Mexique et à son retour sur le sol américain, il s'est retrouvé bloqué plusieurs heures à la douane. Un fonctionnaire aussi zélé que borné l'a longuement interrogé sur l'historique de ses recherches sur Internet en se basant sur les spams de publicité qui s'y étaient rattachés automatiquement. Libéré, il se pose beaucoup de questions. A quoi se livre le gouvernement ? Quel est le rôle de Google dans la recherche des « déviants » ? Va-t-on continuer à l'espionner, à le traquer longtemps ? Pourra-t-il aller effacer ce qui peut être dangereux dans la base de données de Google et ainsi se refaire une virginité ? Aura-t-il droit à l'oubli ?

« Engooglés » se présente sous la forme d'une longue nouvelle ou d'un très court roman, en fait d'une novela, format très courant dans la littérature anglo-saxonne. Ce texte coruscant, bien écrit et assez dérangeant pose la question cruciale de la liberté de penser en particulier et de la liberté humaine en général. Ou comment une démocratie peut basculer insensiblement dans le pire des totalitarismes par le simple biais des technologies informatiques... Le lecteur découvre que Google a une puissance d'espionnage des âmes et des consciences mille fois supérieure à celle des ridicules fichages manuels de la défunte Stasi. De là à penser qu'un système digne de 1984 ou du « Meilleur des mondes » en dix fois plus efficace en est la résultante immédiate, il n'est nul besoin d'être paranoïaque pour le comprendre. Une petite histoire en forme de conte philosophique qui fait froid dans le dos et qui n'est déjà plus de la science-fiction mais une sinistre réalité bien actuelle. Comment l'humanité pourra-t-elle s'affranchir d'une pareille tutelle ? Toute la question est là.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Little Brother

Marcus ,jeune homme de 17 ans et hacker ,après un attentat contre sa ville ,San Francisco ,se retrouve suspecté et emprisonné . Une fois libre ,il décide avec quelques amis de s'engager dans une lutte contre le tout sécuritaire incarné par la sécurité intérieure.

J'ai vraiment aimé ce roman parce qu'il est assez réaliste , en effet la lutte contre le terrorisme efface peu à peu les libertés au nom de la sécurité , et ça ressemble bien à ce que sont ou pourrait devenir les démocraties actuelles.

Le petit bémol c'est tout ce jargon informatique auquel je n'ai pas tout compris mais heureusement on peut suivre sans être un geek !

Donc un livre plaisant qui fait réfléchir et lance le débat entre sécurité et liberté ,un livre hommage à 1984.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Je suis convaincu que ce roman nous dévoile un pan de notre futur.



Un vrai roman d'anticipation dans la mesure où l'auteur se livre à une extrapolation de l'une ou l'autre hypothèse scientifique (immortalité par clonage et stockage informatique de notre mémoire) et de leur impact sur la société. Un définition quasi stricto sensu de la science-fiction (si tant est qu'il en existe une).



Relativement bien écrit et très agréable à la lecture, cela donne à réfléchir, notamment sur le monde de l'éducation et la société du divertissement.



Je le recommande et vous invite à découvrir "Scroogled", une nouvelle de Cory Doctorow publiée dans Radar magazine, Numéro d'Octobre 2007, ici : http://cfeditions.com/scroogled/
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

A cent cinquante ans passés, Julius a « vécu assez longtemps pour voir le remède à la mort, assister à l'ascension de la Société Bitchun, apprendre dix langues étrangères, composer trois symphonies, réaliser [son] rêve d'enfance d'habiter à Disney World et assister non seulement à la disparition du lieu de travail, mais du travail lui-même. »



- La disparition de la mort se décompose en deux étapes pseudo-médicales qui constituent quasiment tout le savoir d'un docteur, une sauvegarde permettant, en cas de mort comme de rhum une restauration / réinitialisation dans un clone développé à cet effet.

« Avec un taux de mortalité nul et un taux de natalité non nul, le monde accumulait une épaisse couche de population, même avec les migrations et les temps morts. »

La fin de la mort s'est accompagnée de technique de rejuv' permettant à tout un chacun de choisir son âge d'apparence – les docteurs ont généralement les tempes grisonnantes et les rides qui rassurent -.

Faute de sauvegarde quotidienne ou hebdomadaire, on risque de perdre des souvenirs douloureux ou doux mais précieux. Cependant, on peut décider d'être restauré sous une sauvegarde antérieure à des événements traumatisants ou qu'il est souhaitable de ne pas connaître. Et, si l'on s'ennuie, si la vie n'apporte plus son lot de défis ou de plaisirs, on peut opter pour le temps mort de la durée de son choix, un lustre ou la fin thermique de l'univers.



- La Société Bitchun, liée à la disparition de la mort, a quant à elle fait disparaître les establishments : les Etats se sont dissouts, les universités ont été prises par les étudiants, les adhoc – groupes d'administrateurs auto proclamés, démocratiques – se sont instaurés décisionnaires.

Il ne s'agit pas pour autant d'anarchie. La base de fonctionnement de la Société Bitchun est le niveau de whuffie que chacun accumule, ou non. Le whuffie est constitué du mérite, de la considération, de l'estime que les autres vous portent. Il aboutit à une méritocratie où celui qui est reconnu comme le plus compétent, le plus valable peut influer le plus sur la marche des structures - leur organisation, leur évolution -. Un monde idyllique en somme, où pour obtenir plus, il faut se montrer méritant, meilleur, gentil (?).

Le trait de maître de Cory Doctorow est bien évidemment de situer l'action de son roman – une lutte feutrée, doucereuse et âpre autour de la gestion des attractions du parc) dans la synthèse parfaite de la Société Bitchun, Disney World.

Quant aux éventuels opposants ? « Ceux qui n'avaient pas adopté la sauvegarde / restauration auraient pu soulever une objection... mais, ah tiens ? Ils sont tous morts. » Depuis une génération, naturellement.



- La disparition du lieu de travail, du travail lui-même. Le whuffie se gagne par la considération. Dans une méritocratie, il faut donc se montrer œuvrant pour les autres pour progresser. La méritocratie comme idéal de gouvernement ? Pourquoi pas, d'ailleurs il s'agit sans doute de l'idéal à atteindre, hmm. Mais il a ses travers, comme tout idéal, il sacrifie l'individu. Le principal écueil d'une méritocratie est vraisemblablement le conditionnement induit par la recherche de l'accumulation de whuffie.



« Les autres visiteurs détournaient les yeux après avoir consulté mon whuffie. Y compris les enfants. »

« Voilà à quoi ressemble de toucher le fond : on se réveille dans la chambre d'hôtel de son ami, on allume son mobile, et il ne se connecte pas ; on appelle l'ascenseur et le bouton d'appel se contente de vous adresser un bourdonnement hostile. On descend par les escaliers dans le hall de l'hôtel, et les gens vous croisent en vous bousculant mais sans vous regarder. »



Une recherche qui mène au règne des apparences et des faux-semblants – puisque je vous dis que Cory Doctorow est intelligent de situer son intrigue à Disney World ! -, aux actions cachées et aux trahisons



Avec Dans la dèche au Royaume Enchanté, Cory Doctorow offre à ses lecteurs un roman enthousiasmant. La frivolité apparente d'une société où la mort et le travail n'existent plus, une société de sybarites, est un décor acidulé. Ce caractère est renforcé par une écriture tout à la fois enlevée et maîtrisée. Les retours en arrière suivent des expériences personnelles de Julius, le narrateur, et éclairent sans lourdeurs mais avec bonheur l'avènement de la Bitchunerie, ses bénéfices, ses largesses, ses libertés. Sous la légèreté d'un « petit » roman Doctorow aborde non sans humour et dérision un thème beaucoup moins anodin et intrinsèque à la société humaine, la contrainte faite à l'individu par le groupe. Le héros du roman, Julius a par ailleurs écrit une thèse sur la Foule, Battre la Foule est une de ses marottes.

Le côté bon-enfant du Bitchun dissimule, mais n'empêche pas manipulation et opportunisme. La violence est larvée, ne s'exprime plus dans les actes – la perte rapide de whuffie étant à éviter – mais dans les contraintes douces et les mouvements de masse qui écrasent l'individu, comme Zoya, l'épouse folle de Julius.



Ce roman de Cory Doctorow, je l'ai ouvert avec un a priori favorable. Mon jugement final est très positif. On ne s'ennuie pas à cette lecture à la fois distrayante et intelligente. Doctorow intègre avec habileté dans le fonctionnement de son univers beaucoup d'éléments cyberpunk devenus courants dans la science-fiction. Il laisse de côté toute explication scientifique des évolutions qu'il présente comme acquises ce qui accélère - ou plutôt ne ralentit pas - son récit.

Un auteur, et un roman, à ne pas négliger pour tout amateur du genre.
Lien : http://www.culture-sf.com/Da..
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Fringale de lecture. Après la traversée du désert qu'a représenté pour moi la lecture des Bienveillantes, j'ai besoin de me changer les idées, de jouer au touriste spatial japonais. Tous le jours de découvre un autre univers et je m'extasie, mais je ne reste jamais longtemps en place, le temps de prendre quelques photos puis je repart.

Aujourd'hui, mon bus japonais c'est arrêté devant le manège enchanté de Disneyworld. On a visité la vision du futur que présente Cory Doctorow. Dans la dèche au Royaume Enchanté, tel est le titre du livre qui m'a occupé pendant quelques heures. Même pas deux jours, c'est dire si c'était un passage express.



Bon le livre n'est pas mauvais en soi, je l'ai lu d'une traite. Mais par contre j'ai redécouvert les aspects désagréable d'une science fiction à l'ancienne. Pourtant l'auteur est tout jeune et c'est son premier roman, mais il se croit obligé pour rendre crédible son univers d'y immerger le lecteur. En effet, le point de vue du protagoniste est ancré dans son monde. Nouveaux termes, nouveaux concepts, nouvelles technologies sont utilisés sans explications et ça pique un peu aux yeux pendant les cinquante premières pages.

Au cours du livre, le narrateur nous raconte petit à petit comment le monde que nous connaissons en est arrivé là. Et enfin le lecteur peut s'émerveiller devant le bon côté de la science fiction à l'ancienne. Ces romans ou l'on découvre une utopie sociale radicalement différente de notre mode de vie, où les fondements d'une société imaginaire servent à introduire une réflexion sur le réel.

En l'occurrence le contexte de l'histoire, c'est notre bonne vieille terre dans quelques années. Une société nommée Bitchun est devenue omnipotente grâce à la technologie qu'elle propose, à savoir l'immortalité, sympa non ?

Le fondement c'est d'être capable de sauvegarder l'être humain et de le ré-implanter dans un nouveau corps, à priori un clone. Et comme la mort n'existe plus, les gens peuvent explorer les possibilités d'avoir un corps plus jeune, plus vieux ou modifié génétiquement. Dans une telle société ou tout le monde peut vivre éternellement, ou le plus miséreux peut prétendre à la vie éternelle gratuite, ou la technologie se charge des tâches pénibles, le concept même d'argent a disparu. Remplacé par la notion de whuffie qui est la grosse invention de Cory Doctorow.

Ce terme regroupe les notions de reconnaissance, de réputation et de statut social. Ce sont des points que les personnes accumulent à mesure qu'il se font apprécier par leurs concitoyens. Et plus le score whuffie est important, plus le personnage peut prétendre à des biens et des services élevés. C'est un peu comme les discothèques branchées parisiennes le samedi soir, il vaux mieux être riche et célèbres pour pouvoir avoir le droit d'entrer.

Le principe est très intéressant et mieux que ça il devient crédible. Dans un tel monde ou l'on a plus besoin de travailler pour vivre décemment, les gens travaillent pour rendre service aux autres et ainsi augmenter leur score de whuffie et ainsi s'élever dans la société. Le jeu devient encore plus intéressant lorsque des groupes de personnes s'associent sous la forme d'adhocraties pour prendre le contrôle de structures pour le bien de tous et surtout pour augmenter leur réputation commune en rendant le monde "meilleur" ou plus intéressant.

Nous suivons ainsi les aventure d'un homme s'étant investi dans les attractions du Royaume Enchanté de DisneyWorld. Le narrateur, entrainé dans un sombre complot pour la conquête du parc va tout perdre, son accès au réseau omnipotent de la société bitchum, l'amour de sa vie et sa réputation.



Voilà ce que l'on peut raconter du roman sans trop déflorer l'intriques. Passé la complexité de l'immersion du début, ça se lit bien, c'est rafraîchissant et ça mène à de vraies réflexions. Alors quoi, c'est un bon livre ? En tout cas moi je n'ai pas trop accroché. Le livre est certes intéressant mais il y aurait eu je pense beaucoup mieux à faire.
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Le grand abandon

Une dystopie intéressante mais qui ne m'a pas accrochée



Imaginez une société où les plus riches sont encore plus riches et où le taux de chômage atteint des sommets. Imaginez un monde ravagé par le changement climatique où les matières premières font défaut.



Oh wait... cette dystopie se passerait-elle dans un futur ultra proche ?

Oui bien que cette dystopie se rapproche finalement plus d’une utopie.

Car les protagonistes de ce roman vont franchir le pas : ils vont devenir des abandonneurs.

Ils vont quitter ces règles établies qui ne leur conviennent plus pour rejoindre des communautés en marge, sur des terres dévastées, sans loi et - forcément - dangereuses.

En choisissant le grand abandon ils pourraient bien trouver le secret de l’abondance et peut-être même de l’immortalité...



Si j’ai beaucoup aimé certaines choses dans ce roman, je n’ai pas adhéré à tout.

La critique du monde capitaliste, la mise en garde (pas assez fouillée à mon sens) contre le changement climatique, l’idée derrière l’abondance m’ont plutôt séduite.

L'idée du recyclage (de tout, vraiment TOUT !) est aussi brillante que peu ragoûtante. Je n'ai pu m'empêcher de me demander si nous serons contraints d'en arriver là (ceci dit, je n'ai jamais bu de bière, ouf !)...

La fin m’a quelque peu déroutée mais le thème était intéressant (ce n'est pas l'espoir que je souhaite pour l'humanité mais ça a l'avantage d'être différent des autres dystopies/utopies).



Nous vivons dans la société que, chaque jour, tous ensemble, nous choisissons.

Est-ce à dire que nous avons le monde que nous méritons ?

Ce roman pousse à une réflexion vraiment intéressante.



Par contre, il faut s’accrocher un poil si on n’est pas un nerd.

Technologie, économie, politique... On est effectivement loin de la dystopie young-adult.

C'est parfois un peu technique, "bavard", pas assez dans l'action (outre les scènes de sexe, ce qui n'est pas ma tasse de thé en littérature) pour en faire un page-turner mais le monde est parfaitement bâti.



J’ai la sensation que le message importait plus pour l’auteur que ses personnages. Résultat je ne me suis pas attachée à eux.

J’aurais souhaité plus de « contenu » sur le grand effondrement climatique mais les considérations technologiques étaient plus la « came » de l’auteur.

On est plus sur un exposé d’idées avec de nombreux personnages qui peuvent rendre la lecture laborieuse par moments.



En somme un roman qui dépendra beaucoup du lecteur.

Du côté de nos amis anglo-saxons on trouve autant de lecteurs qui crient au génie que de déçus.

Seul moyen de savoir : lire Le grand abandon et se faire sa propre opinion...
Lien : https://demoisellesdechatill..
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De beaux et de grands lendemains

Une belle découverte.



Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce livre, et j'avoue que ce n'est pas plus mal, car j'ai été totalement désorienté, troublé et j'ai adoré !



Car oui, cette nouvelle à de quoi perdre le lecteur, en nous plongeant directement dans l'histoire sans nous donner trop de contexte, en nous offrant un monde post-apocalyptique très SF, bourré de technologie et de mots nouveaux sans nous offrir de références, cela crée quelque chose de vraiment immersif.



J'ai été troublé, troublé par les sujets qu'aborde ce livre, entre trans-humanisme, technologie, avancée, différence, écologie, vie humaine, bref, ce livre demande de s’interroger, de plonger dans son univers afin de se questionner sur le notre...



Enfin j'ai adoré, adoré cette fin abrupte qui m'a prise au dépourvue et qui m'a demandé de la réflexion. Afin de mieux comprendre cette nouvelle atypique, l'auteur ajoute un entretien et un texte qui permettent de mieux aborder ce livre.



J'ai été touché par le personnage de Jimmy, un personnage qui s’interroge, qui subit, qui mûrit, un personnage qui m'a complètement happée et avec qui j'aurais aimé passer encore plus de temps, ce qui est clairement ironique au vu de la longévité de Jimmy !



En bref, une nouvelle qui à des choses à dire et des personnages convaincants, mais qui pourra peut-être perdre les lecteurs les moins à l'aise avec la SF et les moins concernés par le sujets.



Bonne lecture à tous.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Beaucoup de bonnes idées d'anticipations, comme le principe de réinitialisation du corps, de la méritocratie, etc… Tout ça pour une action qui ce déroule à Disney World ! aïe aïe aïe. Du coup je n'ai pas du tout accroché à cette intrigue.
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Little Brother

Marcus habite San Francisco. Un lycéen comme un autre, à peu de choses prêt : il s'amuse à déjouer la surveillance des systèmes de sécurité de son lycée pour en démontrer les failles. Mais rien qui prête à conséquence.

Du moins le croyait-il jusqu'à ce que la ville soit la cible d'un attentat terroriste. Il est embarqué avec ses amis par des agents fédéraux et retenu illégalement dans une prison pendant 5 jours. Avec quelques mauvais traitements en prime.

A son retour, il constate la mise ne place d'un système de surveillance capable de pister chaque citoyen. Il décide alors de contourner et de brouiller ce système.

C'est une lecture "sympathique". Mais qui manque de profondeur peut-être. Il manque un petit quelque chose qui la rende vraiment bonne. Mais c'est un livre sur le courage de ses opinions et sur leur mise en application ce qui est déjà une bonne chose.

Ce livre permet aussi de se demander ce que chacun est prêt à sacrifier au nom de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Accepterions-nous de voir notre pays transformé en bunker, nos moindres déplacements tracés et analysés ? Serions-nous prêts à abdiquer notre esprit critique, espionner nos voisins ? Et la presse dans tout ça ? Doit-elle jouer le jeu de la sécurité ou essayer de toujours avoir des points de vue divergents pour essayer d'être au plus proche de la réalité ?

Alors oui, l'intrique pèche un peu, mais le livre soulève des questions essentielles.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

A la fin du XXIème siècle, la mort a été vaincue grâce à la connexion des esprits au réseau ; de ce fait ils peuvent se sauvegarder à tout moment, et être restaurés en quelques heures dans un corps cloné en cas de mort accidentelle. Le travail a été aboli puisque tout existe à profusion, rendant par-là même le concept de monnaie obsolète. Pour les êtres humains il n’y a donc rien d’autre à faire que de se divertir ou de s’investir dans un domaine artistique ou culturel quelconque.



Dans cette société, appelée Bitchun, on continue en revanche à mesurer la valeur sociale des êtres humains. Elle se calcule en whuffie, une mesure de la popularité et de la réputation de chacun. Lorsque vous êtes apprécié ou admiré, on vous attribue du whuffie. Dans le cas contraire, votre whuffie diminue. Et quand il devient trop bas, vous êtes méprisé, puis ignoré, et l’on finit par vivre isolé, à l’infini.



C’est dans cet univers qu’à 150 ans le jeune Julius réalise son rêve d’enfance, vivre à Disney World en tant que membre d’une adhoc, une équipe de volontaires dont la mission est d’entretenir et d’améliorer une attraction, en l’occurrence la Maison Hantée. Tout irait pour le mieux si Julius n’était pas un beau jour assassiné et qu’après sa restauration son esprit connaisse des défaillances de plus en plus fréquentes, le poussant à commettre des actions négatives, et voyant son whuffie diminuer dangereusement…



Dans la dèche au Royaume Enchanté décrit donc un univers pour le moins original et donne l’occasion à l’auteur de tenir un discours intéressant sur les technologies de l’information, tout en le projetant dans un futur imaginaire. Avec humour, il nous montre leurs avantages, mais surtout leurs effets pervers, à l’image de cette horloge interne devenue totalement dépendante du réseau. Il est vrai que Cory DOCTOROW, plus qu’écrivain, est journaliste et blogueur, et considéré à ces deux derniers titres comme une personnalité très influente du web. D’ailleurs ce premier roman avait été l’occasion pour lui de démontrer que l’on pouvait distribuer librement son oeuvre sur Internet et connaître le succès en librairie.



Pour autant, l’originalité du propos et l’acte militant ne suffisent pas à faire de son roman une oeuvre véritablement marquante. Car de la genèse de la Société Bitchun on ne sait quasiment rien, les personnages manquent singulièrement d’épaisseur, et le récit est empreint de nombreuses longueurs en dépit de sa taille réduite. Sachant que Dans la dèche au Royaume Enchanté a obtenu le prix Locus du premier roman en 2004, on a donc ici une nouvelle illustration des effets non justifiés d’un buzz médiatique. De celui-ci on ne retiendra finalement qu’une idée originale qui aurait pu être mieux mise en valeur.
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Le grand abandon

C'est assez étrange de dire que j'ai abandonné Le Grand Abandon... Pourtant, c'est vrai : je n'ai pas pu arriver jusqu'à la moitié.



J'ai voulu le lire parce que les thématiques abordées faisaient énormément écho en moi : on y parle d'une société de plus en plus mercantile, inégalitaire, prônant le travail comme sens de la vie avec l'argent comme objectif final. En réaction, un mouvement contestataire, souterrain, fondé sur le don, le volontariat, l'abondance et le lien à autrui se met en place sur des terres désolées qui n'intéressent plus personne. Les personnages sont des laissés-pour-compte en transition vers cette société parallèle. Eux qui n'arrivent pas à trouver leur place dans le « monde d'avant » cherchent un avenir dans ce « monde d'après ».

En fait, je suis moi-même dans ce genre de mouvance, en train de repenser ma façon de me déplacer (à vélo), de travailler (en woofing ou sur les chantiers participatifs), d'apprendre (par la pratique et non par la théorie), de me nourrir (véganisme) et de me loger (sous la tente, sur lesdits woofing et chantiers, chez des amis). Pour citer ma famille, je suis une écolo extrémiste.



Cory Doctorow utilise la science-fiction pour pousser à l'extrême les défauts du capitalisme et rendre exotique le combat écologique actuellement mené pour renverser la croissance. Le but est certainement d'intriguer et de sensibiliser un large public. Pas de chance : je suis déjà sensibilisée, et hors mis les débats politiques (qui m'ont réappris la définition de l'anarchisme et permis de voir le communisme autrement), je me suis déjà posée la plupart des questions évoquées ici.

Malheureusement, je n'ai pas cru à ce contexte idéal dans lequel la grande majorité des abandonneurs ont fait un travail sur eux-mêmes (sans aide extérieure, c'est magique), ne sont plus matérialistes, acceptent de vivre dans l'inconfort, savent gérer leurs pulsions et leurs émotions, et le tout sans jamais avoir été sensibilisés à toutes ces problématiques (le « monde par défaut » ne propose visiblement toujours pas d'éducation à la conscience de soi, de l'autre, ou à une communication saine). C'est d'ailleurs étrange qu'aucun des protagonistes ne croisent de « familles écolo ». Pas d'enfants éduqués selon les préceptes du « monde d'après », pas de grands-parents qui militaient déjà à leur époque... A croire que la prise de conscience ne date que d'hier !

Pourtant, il existe déjà plein de sociétés parallèles qui tentent de repenser leur relation à l'environnement et à autrui, et on y croise des couples, des jeunes parents, des adolescents, des familles qui visent l'autosuffisance depuis déjà deux décennies, des étudiants curieux, des trentenaires en post-burn-out... Dans Le Grand Abandon, les profils sont beaucoup moins riches.



On en vient donc à mon autre problème (admirez cette magnifique transition !) : je n'ai pas du tout cru aux personnages. Que ce soit Hubert, 27 ans, qui n'a que des « amis » de dix ans plus jeunes que lui et qui ressent le décalage générationnel comme une fatalité, l'insupportable Seth et la caricaturale Nathalie, ces trois premiers protagonistes ne m'ont absolument pas plu. Pareil pour Limpopo, trop parfaite, trop sûre d'elle, trop « supérieure ». Ils manquaient de finesse.

Et pas seulement eux : la façon dont certaines situations étaient amenées aussi. Certaines ne sont là que pour mettre en pratique une théorie à laquelle Hubert et ses amis ne croient pas (remember la prise du B&B). Idem pour les dialogues : j'ai eu la sensation qu'ils servaient à installer des débats propices à l'exposition de certains points de vue. Et à enseigner au lecteur en quoi le capitalisme et les ultra-riches sont mauvais et en quoi l'abandon est la solution aux problèmes modernes. Et si en soit j'adhère complètement au principe, j'aurais malgré tout souhaité un peu plus de nuance. Les personnages qui débattent sont presque tous du même bord politique : ils s'enseignent mutuellement leurs convictions, qui s'ajoutent les unes aux autres, allant jusqu'à traiter les zottas (les riches) comme une espèce étrangère (sous couvert que ce sont eux qui s'estiment d'une autre espèce que les pauvres… Qu'il est facile de parler pour les absents !). Aucune empathie, uniquement du jugement envers des personnes qui ont fait/hérité d'un choix de vie (très) différent. Chez les abandonneurs, il y a la théorie et il y a la pratique.



En résumé, j'ai fini par décrocher à cause des personnages qui ne m'ont pas touchée, de la société des abandonneurs qui ne me semblait pas réaliste (pour des écolos, ils étaient quand même très équipés en nouvelles technologie ! Remember le manteau à batterie qui diffuse de la chaleur...), de l'écriture, bourrative et prosaïque, et aussi de cette impression frustrante que l'auteur vient donner des leçons alors que (comble de l'orgueil !) je me sens plus au fait de son sujet que lui-même.

Grands dieux. Il faudrait me faire fouetter pour cela.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

La science-fiction est la littérature d'aujourd'hui.

Voilà peu près ce que démontre ce bouquin.

Dans celui-ci, on suit les pas de Julius, qui tente de sauver son rêve de Disneyworld, au mépris de toutes les conventions de son époque.

Et quelle époque ! La mort n'est plus qu'un souvenir, l'argent n'existe plus, et on change de corps un peu comme de chemise.

Quand je dis que la science-fiction est la littérature d'aujourd'hui, je veux dire que c'est la littérature qui nous parle le mieux du présent, même si elle l'habille des vêtements du futur. Par exemple, dans ce roman, l'auteur nous parle de l'économie de la réputation que sont en train d'installer les divers réseaux sociaux (si vous voulez plus d'infos, allez donc voir la page sur le whuffie de la wikipedia). Il nous parle aussi des dérives de tels systèmes, où quelqu'un de connu pourra créer le consensus autour de lui, mais où l'innovation divergente est difficilement possible, justement parce que la divergence crée des conflits d'opinion. C'est d'ailleurs ce qui arrive systématiquement au héros.

Il nous parle aussi de la fin du progrès, même s'il ne s'en rend pas compte. Il aurait pu en effet choisir des personnages dont le but soit plus "grand" que de faire vivre DisnleyWorld. Je veux dire par là que, pour le lecteur que je suis, le choix des personnages du roman et leur poitionnement dans la société décrite montre d'une certaine façon quelles sont les aspirations de cette société. Là, les personnages sont bien vus parce qu'ils travaillent dans DisneyWorld. Et quand je dis bien vu, ce sont apparement des héros. Alors quoi ? Est-ce que Doctorow essaye inconsciement de nous montrer sa société comme creuse ? Je n'en suis même pas sûr.



En fait c'est un bouquin qui m'a laissé, une fois terminé, beaucoup de questions dans la tête : est-ce que le whuffie est un systèlme économique viable ? Est-ce que la fin de la mort ne va pas juste provoquer un ennui massif ? Franchement, je n'en sais rien. Et si ces questions sont tout à fait fascinante, je trouve que la manière dont est construit le récit, sur des bases très fortes, est un peu trop classique pour être intéressante.
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Dans la Dèche au Royaume Enchanté

Les creux et les bosses d’une utopie sociale-entrepreneuriale mondialisée, dans un Disneyland post-capitaliste qui n’est pas uniquement de rêve éveillé.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/03/note-de-lecture-dans-la-deche-au-royaume-enchante-cory-doctorow/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Little Brother

J'ai adoré ce livre. Cette dystopie est des plus réaliste.

La confiscation grandissante de nos libertés sous couvert de lutte contre la violence voire le terrorisme nous renvoie à l'actualité.

Les technologies sont maitrisées, l'auteur n'invente rien. On s'identifie facilement au personnage de Marcus qui se retrouve obligé d'agir presque contre son gré car il ne comprend pas que personne ne réagit. Bref, à lire et qui plus est, l'ouvrage est disponible librement ;)
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Makers

Dans un futur proche, Lester et Perry sont deux ingénieux "geeks" qui récupèrent dans les décharges pour bidouiller des gadgets technologiques prisés des collectionneurs.

Récupérés par un entrepreneur aux ambitions démesurés, encadrés par un manager aux dents longues et suivis par une bloggeuse économique en quête de nouveaux horizons, ils deviennent très vite, dans une Amérique en quête de renouveau, les gourous d'un nouveau système économique "le New Work", sorte de révolution industrielle où chacun s'empare des moyens de production pour créer son business.



Rapidement, la bulle éclate et le soufflet médiatique retombe. Les deux amis reviennent alors à leurs inventions, se promettant de ne plus sacrifier leurs valeurs à un corporatisme écrasant et amoral.

Jusqu'à ce qu'un cadre de DisneyLand, envieux et admiratif, décide de faire de Lester et Perry les concurrents du célèbre parc d'attractions et déclenche la bataille juridique...



Makers est un roman d'anticipation complexe qui adopte une progression déroutante : la première partie, qui esquisse rapidement l'esprit et l'essor du New Work, sacrifie quelque peu les personnages pour poser les problématiques économiques, techniques et structurelles de l'entreprise du duo. Cette partie assez complexe se clôt de manière abrupte au bout de 150 pages.

La seconde, qui prend place un nombre indéterminé d'années plus tard, augure enfin un commencement d'intrigue. Les antagonistes entrent alors en jeu, notamment le personnage de Sammy, bien plus savoureux que les protagonistes principaux que sont Lester, Perry ou Suzanne, beaucoup plus lisses dans leur infaillibilité et leurs motivations. Les second couteaux se multiplient, les horizons s'élargissent alors qu'un nouveau mouvement national presque cultuel s'organise autour de ces attractions foraines d'un nouveau genre.

C'est alors seulement que la machine judiciaire s'emballe, que les grands principes d'auto-entreprise et de propriété libre du duo se corrompent d'eux-mêmes qu'on trouve enfin, au delà du formidable catalogue d'idées que constitue cet ouvrage, l'essence même de ce qu'on est en droit d'attendre d'un roman. Les personnages s'humanisent, se délestent alors de leur unique étiquette de visionnaires infaillibles, se contredisent, manquent de s'auto-détruire souvent.



La conclusion logique et amère participe même de la tristesse de quitter ces personnages, plus humains que jamais, victimes de leurs ambitions mais forts de leurs valeurs.

Un bon roman d'anticipation, toujours crédible et presque prophétique dans les bouleversements économiques qu'il suppose...
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