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3.85/5 (sur 119 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille
Biographie :

Emmanuelle Cosso-Merad est romancière. Son premier roman s’intitulait « J’ai longtemps été une blonde d’un mètre soixante-quinze ». Bien que très grande, Emmanuelle est plutôt rousse. Elle est aussi marseillaise et a été l’épouse de Kad Merad entre 1992 et 2012.
Par elle-même : "J’ai eu une enfance très tranquille à Marseille. J’habitais Mazargues et j’allais au collège Cluny puis à Chevreul. Mes parents préféraient m’encadrer un peu plus que ma sœur ainée, certainement plus dissipée qu’elle. Après Sup de Co Marseille, je suis montée pour bosser dans l’édition puis en 2002, j’ai écrit des nouvelles pour un concours
« Vive la Presse » organisé par Marie-Claire… et j’ai gagné ! On m’a conseillé alors d’écrire des chansons. Après ma rencontre avec Caroline Molko chez Warner (qui m’a dit pourquoi pas !) je suis aujourd’hui en contrat avec eux et j’écris pour Florent Pagny, Mauranne, Sylvie Vartan, Marie-Amélie Seigner… J’ai également signé un texte interprété par Emmanuel Moire dans Le Roi Soleil. On me propose aussi d’écrire ou réécrire des scénarios…
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Source : http://www.toutma.fr/
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Emmanuelle Cosso est romancière, scénariste et parolière. "La Dernière mort d'Éric Muller est son sixième roman. https://www.fayard.fr/livre/la-derniere-mort-deric-muller-9782213725932/

Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Norma Cots est une femme dont on a toujours pu dire qu’elle était grande, belle et fière. Elle est née en Algérie, a grandi entre les quartiers de Bab El Oued à Alger et des Cinq-Avenues à Marseille. C’est au Palais du Pharo, en faculté de médecine, qu’elle a rencontré son futur époux, un jeune homme gai et dynamique auprès de qui vivre s’est révélé être d’une délicieuse simplicité. Norma a été surprise par cet amour. Son cœur s’est emballé alors même qu’elle était décidée à ce qu’il se tienne à carreau.

Pour Monsieur et Madame Cots, surtout pour Monsieur, envoyer Norma faire ses études au Pharo, c’était lui assurer un avenir. Épouser un médecin, est-ce qu’un père pouvait rêver mieux pour sa fille en 1954 ? Monsieur Cots, lui, ne pouvait pas.

La jeune fille n’était pas du tout enthousiaste à l’idée de faire de longues études et elle avait à peu près autant en horreur la vue du sang que la perspective du mariage. Mais, conformément aux lois du destin qui veulent qu’il n’en fasse qu’à sa tête, Norma trouva en faculté tout à la fois un mari et une vocation.

Voyons cet instant où elle comprit qu’elle venait de tomber amoureuse de Philippe Toulemonde : elle est en train de grimper les escaliers qui conduisent à sa salle de cours. Elle a parcouru la moitié du chemin et se trouve au niveau de la quinzième marche, disons, pour être précis, entre la quinzième et la seizième.
C’est par les rotatives de sa presse intérieure qu’elle prend connaissance de l’information. Celle-ci fait les gros titres de chaque une. Il n’y a pas de place pour le doute. Norma Cots aime Philippe Toulemonde ! Norma Cots enfin amoureuse ! Demandez les nouvelles ! Le petit vendeur de journaux toujours sur la brèche dans l’imaginaire de Norma est sur¬excité.

Norma reçoit le message comme la révélation qui va changer sa vie. Elle survole seulement l’article qui n’a pas grand-chose à lui apprendre, a un sourire entendu et reprend son ascension. À la dix-septième marche, elle a tout compris, à la dix-huitième, elle est d’accord, à la dix-neuvième, elle plisse de plaisir ses beaux yeux sombres en prévision du jour où elle présentera Philippe à Père et Mère.

Un dimanche de mai 1955 fut choisi pour les présentations. Au soir de cette journée, il ne serait plus jamais considéré chez les époux Cots que comme le dimanche de la Grande Contrariété. Les parents de Norma ne désiraient que le bonheur de leur enfant. Le problème vint du fait qu’ils en avaient une conception.

Au matin pourtant, tout se présentait bien…
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La première fois, c’est lui qui s’est assis à côté de moi. Je ne lui ai tout d’abord pas prêté attention, je n’ai pas levé le visage vers lui, je n’ai pas détaillé ses traits.
C’était au printemps dernier. Je regagnais Paris par le train. J’écrivais à cette époque l’autobiographie d’une jeune chanteuse et cette occupation m’avait conduite à Genève. La voie de l’écriture anonyme, je l’avais empruntée trois années auparavant pour améliorer mes revenus – je suis correctrice dans un quotidien. « Plume », m’avait-on dit à l’époque, expression à laquelle je préférais de loin celle d’« écrivain fantôme », ghostwriter en anglais, qui me correspondait mieux.
Chose rare, ce jour-là l’entretien s’était mal passé. Alicia, tel était le nom d’artiste de la jeune fille, était restée mutique. Qu’importe, j’avais l’habitude des enfants gâtés du show-business. Je n’avais pas vraiment besoin d’elle pour écrire sa vie.
Je somnolais donc en toute quiétude, en cette fin d’après-midi, à ma place de première payée par la maison de disques, au retour d’un rendez-vous avec Alicia qui serait probablement suivi d’une dizaine d’autres. J’espérais qu’ils ne seraient pas tous du même acabit.
J’étais à la recherche, dans cette somnolence, de la phrase d’attaque du livre, de sa tonalité, quand mon voisin de voyage attira mon attention d’un simple geste : il sortit d’une pochette de cuir noir un paquet de feuilles blanches.
C’était un voisin de voyage quelconque, une présence indifférente, le genre de corps que l’on regrette vaguement de découvrir assis à côté de sa propre place… On espère toujours pouvoir faire le voyage seul, étaler un peu ses jambes et ses affaires.
L’homme avait été discret jusqu’à présent. Mais lorsqu’il posa ses feuilles sur la petite table amovible rivée au fauteuil devant lui et, avec un stylo-plume pris dans la poche intérieure de son costume, se mit à écrire, son geste me fit l’effet d’un signal.
J’ai tout de suite su qu’il ne s’agissait pas d’une quelconque prise de notes, tout de suite perçu que cet homme n’était pas en train de faire le compte rendu d’une banale journée de travail. Il y avait une fièvre dans son mouvement, et, dans ce wagon, à cette heure-ci, cette fièvre était indécente.
Au milieu de la faune de banquiers alentour, apparaissait un humain. C’était remarquable.
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Quand José rentrait chez lui, il aimait enfin garder le silence. Il le gardait tout contre lui car c'était un silence doux et moelleux comme un oreiller. Il y posait sa tête et repensait à tout ce qu'il avait fait et appris dans sa journée. Puis, il choisissait une lecture et il faisait alors à nouveau le plein de conversation.
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Étienne était parti dans le désert qui n'était pas loin. Là-bas, il sortit du fin fond de lui-même toutes ses colères. Il y en avait plein. Ses colères étaient contre le Ciel qui laisse les bons ouvriers perdre leurs jambes, contre les pieds des femmes qui s'éloignent et ne reviennent pas, et pour finir la plus grosse colère de toutes, la colère contre lui-même.
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Tous les matins, il enfourchait son vélo et n'oubliait jamais sa sacoche, son goûter, son sourire et sa conversation.
Il en choisissait toujours les mots avec soin. Un peu comme on choisit des vêtements dans une penderie. Par exemple, si la personne en face de lui était pressée, il employait des expressions qui évoquaient toutes la rapidité. Vite fait sur le gaz, en coup de vent, bref, zou, c'est la course, rapido presto, en un coup de cuillère à pot !
Si la personne était triste ou même simplement maussade, il choisissait alors des mots réconfortants comme oui, câlin, cher ami, cheminée ou clarinette qui 'a rien à voir mais qui tinte agréablement à l'oreille.
[Les mots choisis par José sont en italiques dans le texte]
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C'est une chose qui arrive quand on perd les mots, qu'on perde les idées aussi...
[à propos d'Antoine, qui s'absente souvent de l'école pour aider son père dans sa boutique de cordonnier]
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On prend connaissance de certaines nouvelles comme on se prend une gifle. Mais lorsqu’il s’agit d’une information que l’on avait déjà, la joue nous cuit deux fois, de douleur et de honte.
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Aujourd'hui, je crois que c'est la chose qui le [son père] rend le plus heureux, faire du bon travail, prolonger la vie des chaussures. Je crois qu'il aime bien les chaussures parce qu'elles ne peuvent pas s'en aller toutes seules, c'est pas comme les gens.
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« Mon père, il avouera jamais qu'il sait pas lire. Il a trop honte. Il dit qu'il ne voit pas bien mais c'est pas vrai. Sa technique pour abuser les gens, c'est qu'il a une paire de lunettes qu'il prétend tout le temps avoir perdue. Ça n'abuse que lui et ça n'amuse personne. C'est à moi qu'il demande de lire le courrier. Pas à mon frère. Mon frère, je crois qu'il veut qu'il soit comme lui. Ça ne lui suffit pas de pas savoir lire. Il veut un complice. Et le problème c'est que c'est en train de marcher. Il lui fait rater l'école en disant qu'il a besoin de sa présence au magasin. Il lui dit que la lecture, c'est un truc de fille et que c'est très mauvais, que ça donne des idées qui sont pas la réalité. Là, il a peut-être pas tort... Parce que moi... la réalité... Pouf, pouf... »
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Ce n’est pas parce que l’on tombe folle amoureuse de quelqu’un que l’on n’aime plus personne d’autre.
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