AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Craig Holden (18)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les quatre coins de la nuit

Lorsque j'ai choisi ce livre " sur sa bonne mine " ( mon libraire était absent ) , j'étais loin de penser que j'avais déniché " un oiseau rare " . Certes , les éditions " Rivages noirs " ont l'habitude de satisfaire mes goûts mais ...

Accroché dés les premières lignes , comme Mack Steiner et Bank Arbaugh au comptoir d'un petit " boui- boui " à l'issue de leurs patrouiiles de nuit ..Deux flics comme il ne s'en fait plus , deux flics qui se connaissent depuis l'enfance pour avoir été voisins , qui se sont éloignés, qui ont eu des parcours différents et plus ou moins cahotiques mais ont toujours renoué des liens à des moments clés de leur vie , moments clés qui apparaissent de ci , de là , et toujours à bon escient dans le roman . On sort de la " zone de confort classique " de l'intrigue pour prendre des " chemins de traverse " parfaitement maîtrisés et du plus bel effet . Relations fortes mais ambiguës, deux hommes attachants , attachés et plein de mystères . Et puis l'intrigue , puisque tout de même, intrigue il y a .Accoudés au zinc , l'affreuse nouvelle leur " tombe dessus " : une jeune enfant de 12 ans a disparu , réveillant chez Bank le pire souvenir qui ne peut que hanter éternellement des parents ....L'histoire se répète, jusqu'où les deux hommes iront - ils ? C'est noir ....mais pouvait - il en être autrement ?

Je le redis , ce roman à été une très belle surprise , confirmée par les belles critiques que j'ai pu découvrir après avoir tourné la dernière page .L'intrigue est bien menée, et l'alternance avec des retours vers le passé est remarquable . Pas d'ennui , les phrases complexes sont riches , porteuses de sens , bien construites et constituent une trame sérieuse. Le vocabulaire a été choisi avec soin et les dialogues , sans empiéter sur la partie récit , sont efficaces même si , bien entendu , il n'est pas toujours facile d'éviter les redites pour les verbes introducteurs . Qu'on se rassure aussi , bien que le sujet soit bien sombre , il y a peu de scènes de violence et le sang ne " coule pas à flots " , de quoi , donc , ne pas rebuter les âmes les plus sensibles . Je recommande toutefois une " lecture suivie " pour ne pas perdre le fil .

Et puis , l'image de la société et des moeurs en Amérique, dans un modeste bourg , la misère, le chômage et ses dérives. Franchement , pour moi , une belle découverte que je n'hésite pas un instant à vous conseiller ...
Commenter  J’apprécie          674
Route pour l'enfer

Craig Holden est avant tout pour moi l'auteur du magistral " Les quatre coins de la nuit", un livre qui m'avait vraiment enthousiasmée à l'époque ou je l'avais lu.

Il fallait bien une fois que je me continue à découvrir l’œuvre de cet auteur pas trop connu ( ou reconnu ? ) en France.

Joe Curtis, un jeune vétéran de l'armée américaine, en route pour retrouver son frère va se voir contraint de faire du stop.

Il va être " embarqué" par un couple qui, sous ses dehors sympathiques, lui semble un peu, comment dire ? ...bizarre...

Très vite, les événements prennent un tournant inattendus et Joe va se retrouver pris dans un engrenage qui semble insoluble et qui va le mener jusqu'au bout de lui-même...

En parallèle, on suit l’enquête d'une agent de l'ATF d'origine indienne, Leanne Red Feather, qui s'interresse de près aux agissements de trafiquants d'armes qui semblent liés à une secte.

Comment les chemins de ces deux personnages vont-ils arriver à se croiser ?

J'ai lu avec intérêt ce livre, et certaines parties étaient vraiment prenantes. L'embrigadement des gens victimes de gourous charismatiques est bien restituée et le rythme de l'histoire est soutenu.

Cependant, je dirais que Route pour l'enfer, tout en étant un bon livre, reste largement en dessous de la qualité et la puissance "des quatre coins de la nuit".



3.5/5 en réalité



Challenge Pavés 2015/2016
Commenter  J’apprécie          210
Les quatre coins de la nuit

Bank Arbaugh et Mack Steiner sont amis d’enfance et collègues dans la police d’une ville américaine. Mack et Bank sont très différents mais leur amitié remonte à leur enfance, le jour où Bank prend sous sa protection Mack sur le point de se faire casser la figure à la sortie de l’école. Ils se perdent de vue jeunes adultes alors que Bank rentre dans le corps des Marines puis la police et que Mack poursuit de manière incertaine des études de droit. Bank réapparaît dans la vie de Mack au bras de Sarah, une beauté que Bank épousera.

Le roman commence un dimanche matin alors que de retour de patrouille (Mack a abandonné ses études et est entré aussi dans la police) ils reçoivent un appel concernant l’enlèvement d’une fillette de 12 ans, Tamara. Cet évènement fait ressurgir une autre affaire douloureuse : 7 ans auparavant, Jamie, la fille de Bank, a disparue et on ne l’a jamais revue depuis. Une même empreinte digitale relie les deux affaires et Mack, le narrateur, au cours de l’enquête sur la disparition de Tamara nous fera revivre l’enquête sur celle de Jamie.

Excellent polar de facture classique. L’intrigue est bien ficelée suffisamment tordue pour qu’on ne pressente pas trop tôt la fin de l’histoire. Les lieux et les personnages sont très bien décrits ce qui donne de la substance à l’atmosphère du roman. Les personnages sont complexes et leur amitié ambiguë. Il n’y a pas de méchants ni de bons juste des êtres humains dont les épreuves subies, les silences et les circonstances ont façonné la personnalité. Mais surtout, l’écriture de Craig Holden, bien servie par la traduction, mise au service de son intelligence et de sa sensibilité lui permet d’aborder sans jugement un sujet aussi délicat que la pédophilie.

Ne vous attendez pas à un thriller haletant, plein de sang, de poursuites échevelées, de rebondissements improbables mais à un polar d’atmosphère dont la lenteur sert bien à dérouler l’intrigue.

Commenter  J’apprécie          132
Les quatre coins de la nuit

Deux flics, Bank et Max/Marck, amis depuis l'enfance, sont confrontés à la disparition d'une fillette, Tamara. Cette disparition replonge Bank dans ce qu'il a vécu lui-même 7 ans plus tôt, à savoir la disparition mystérieuse et irrésolue de Jamie, sa fille.

Les deux collègues enquêtent et npus font découvrir le quotidien d'une ville pas très agréable, très glauque où le pire semble vite être la règle.

Des retours dans le passé émaillent l'enquête présente. L'enfance de ces deux amis, la disparition de Jamie, ce qui en a suivi pour Bank. Au fur et à mesure du récit, les retours dans le passé sont de plus en plus explicites, dans le même temps l'univers de la petite disparue actuelle dévoile beaucoup de choses.

L'écriture est très visuelle, très intelligente car l'auteur nous amène peu à peu sur un terrain qu'on ne peut pas voir venir au début.



Un roman très noir et en même temps pétri d'un peu d'espoir pour ces filles de cette ville dont les quatre coins sont fouillés peu à peu et fourmillent d'informations.
Commenter  J’apprécie          70
Les quatre coins de la nuit

Ce roman policier de Craig Holden nous immerge dans la vie de deux flics, Bank Arbaugh et Mack Steiner, d'une ville de l'Ohio.

En toile de fond, la disparition d'une fille de 12 ans enlevée près de chez elle faisant échos à la disparition de la fille de Bank il y a sept ans et jamais retrouvée.

L'histoire est bien construite même si au début les flashback entre le passé et le présent ne sont pas clairement défini dans le texte ce qui est perturbant pour savoir de qu'elle disparition on parle.

La fin de la troisième partie et la quatrième réserve des surprises et de sacrés rebondissements.

Les personnages ne sont pas vraiment attachants mais leur personnalité donne corps et épaisseur à l'histoire.
Commenter  J’apprécie          60
Lady Jazz

Le roi des bootleggers George Remuz, le 6 octobre 1927, tire sur sa femme Imogene dans l’Eden Park de Cincinnati et la blesse mortellement. Lors du procès, il assure sa propre défense. Le procureur Charlie Taft, fils du chef de la Cour suprême et ancien président des Etats-Unis, fasciné par celle qu’on surnommait Lady Jazz, reconstitue l’histoire du couple le plus en vue de Cincinnati.

Comme James Ellroy avec Le Dahlia noir, Craig Holden s’est inspiré d’une célèbre affaire criminelle pour écrire Lady Jazz. Construit sur la trame d’un procès, le récit est entrecoupé de retours dans le passé qui éclaire subtilement en laissant toutefois quelques zones d’ombre les raison du geste de Remus.

Mais à travers le récit haletant d’un procès, ce sont les mythiques années vingt, l’époque d’Al Capone et de la Prohibition, des « speakeasies » et de leurs orchestres de jazz que l’auteur fait revivre. Une extraordinaire toile de fond pour une histoire passionnelle doublée d’un récit criminel hors du commun.

Une chronique des années 20 à la tonalité parfois sombre souvent poétique qui nous plonge avec délice dans l’univers enfumé des clubs de Jazz.

Juste un regret que ce titre ne soit pas réédité en poche chez Rivages.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          50
Les quatre coins de la nuit

Le 31 mars 1996, Tamara, âgée de 12 ans, disparaît près de chez elle, dans une petite ville du Midwest jamais nommée, dans un quartier pourri où la population sait encaisser, est blindée à force de se frotter à la vie, aux coups durs, au quotidien minable, au perpétuel manque d'argent. Mack et Bank, deux flics et néanmoins amis d'enfance, arrivent sur les lieux et rapidement, il apparaît que cette affaire comporte de troublantes similitudes avec l'enlèvement 7 ans plus tôt de Jamie, la fille de Bank, jamais retrouvée.





Craig Holden imagine dans Les quatre coins de la nuit une intrigue à tiroirs, un étrange jeu du chat et de la souris entre la ville et les deux amis, qui depuis toujours entretiennent des relations ambiguës faites d'admiration, de lâcheté, de doutes, de certitudes, de flottements et d'irrésolutions, d'attachement indéfectible. En alternance, Mack le narrateur, égraine les souvenirs de leur enfance, décrit la lente dégradation d'une ville soumise à la récession et à l'explosion du trafic des drogues, rappelle le déroulement de l'enquête concernant la disparition de Jamie, tandis que Bank rongé de l'intérieur, les neurones embrouillés par la répétition d'une histoire qui l'a détruit ainsi que son couple 7 ans auparavant, écume la ville, ses parcs, ses cités, à la recherche d'indices et au-delà d'une explication.





Avec une force évocatrice peu commune, Craig Holden signe un roman débordant d'humanité, parfois poignant, privilégiant l'atmosphère à l'action, qui aborde avec tact les souffrances subies dès le plus jeune âge, dont il livre avec parcimonie au cours du récit, des indices qui semblent n'être que des broutilles rendant l'évolution du mal imperceptible, avant l'épilogue déroutant, radical et glaçant, aux nombreuses interrogations laissées en suspens, qui plongent aux racines mêmes des actes et des motivations des personnages. La réponse à ces questions lancinantes se situe probablement quelque part entre le oui et le non, entre le noir et le blanc. Quelque part dans cet entre-deux grisâtre où chacun traîne ses failles, ses faiblesses, ses abîmes de rage qu'il doit combler coûte que coûte, quel que soit le prix à payer, car "il est parfois difficile d'affronter ce qu'on a vécu et ce qui nous reste à vivre ». Un grand roman noir ! 
Commenter  J’apprécie          30
Route pour l'enfer

Un thriller sans temps mort et totalement abouti



Vétéran traumatisé de la guerre du Golfe, Joe Curtis n'aurait jamais dû tomber en panne dans le Dakota, il n'aurait jamais dû faire du stop, et il n'aurait jamais dû accepter de monter dans le fourgon de ce couple très étrange.

Il aurait ainsi évité de sacrées embrouilles, qui prendront une ampleur telle que même les services secrets américains seront de la partie!



Laissant libre cours à son imagination féconde, le surdoué Craig Holden signe un suspense à grand spectacle, et mêle habilement espionnage stratégique, aventure dans le Grand Nord américain, thriller psychologique et critique sociale; Le suspense est omniprésent, le style fluide, Craig Holden s'affirme vraiment comme un meneur d'intrigues hors pair.



Et quand on referme la dernière page du livre, on a vraiment l'impression que l'auteur a su tirer le meilleur de ce qu'il pouvait exploiter tant au niveau de l'intrigue que des sujets abordés. Cela donne un thriller totalement abouti, sans gras, sans temps mort. Il est vrai que l'intrigue est de facture classique, le thème de la secte criminelle est récurrent dans le polar, mais on ne s'ennuie jamais à la lecture de ce thriller.


Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          30
La fille de Narcisse

Un très bon thriller psychologique



Craig Holden est un auteur américain de polars trop méconnu, et pourtant, il est aussi talentueux que Dennis Lehane, William Bayer ou encore Harlan Coben. Ses romans sont tous différents les uns des autres et démontrent une capacité énorme de l'auteur à se renouveler. Son dernier roman traduit en France, La fille de Narcisse, est aussi le plus court: 300 pages en format poche. Ici, pas de gras, pas de fioritures, c'est un polar captivant, qui prend à la gorge de la première à la dernière page.



« C’était au printemps 1979, à la fin du règne des blousons de cuir, des ensembles en jean et bien sûr, du disco. » Ainsi commence ce roman, qui raconte l'histoire troublante de Syd Redding, et de Ted Kessler. Syd Redding est un étudiant en médecine issu de la classe ouvrière, qui travaille dans un laboratoire dirigé par le narcissique et très riche Ted Kessler. Sa femme y travaille également. Syd va en tomber amoureux. Une histoire qui finira mal, jusqu’au coup de théâtre final, vingt-cinq ans plus tard.



Erotisme, jalousie, vengeance, manipulation: les thèmes abordés sont classiques, mais quand Holden est à la baguette, ce n'est plus classique du tout. C'est du grand art! Craig Holden nous embarque dans une histoire haletante, troublante, avec un réalisme à faire froid dans le dos.


Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          30
Les quatre coins de la nuit

Il était une fois, dans une petite ville perdue du Midwest, un petit garçon, juif par son père, catholique par sa mère et agnostique par conviction, qui avait atterri là sans beaucoup d'enthousiasme et qui se sentait bien seul. Le malheur voulait qu’il eût un faible inné pour les livres et le travail et qu’il n’eût de ce fait aucun mal à se faire bien voir de ses professeurs. Circonstances aggravantes, il portait des lunettes et souffrait d’allergies qui se manifestaient parfois à l’état de crises d’asthme. Très vite, et nul ne s’en étonnera, le jeune Max se voit donc en but à l’hostilité de certains condisciples, au nombre desquels un certain Gary Urbanoswski qui, un jour que l’enfant attend sa mère à la sortie de l’école, s’avance vers lui avec l’intention on ne peut plus visible de « s’amuser » un peu à ses dépens …





Mais voilà que, du bus de ramassage scolaire qui n’a pas encore pris le chemin du retour et à l’intérieur duquel la timidité de Max l’a jusqu’à ce jour empêché de monter, descend une espèce de petit taureau, du nom de Charles Arbaugh mais déjà connu sous le sobriquet de « Bank. » Urbanoswki préfère s’éclipser, Bank invite Max à l’accompagner dans le bus et c’est ainsi que débute une longue et solide amitié entre deux enfants issus de deux mondes différents : orphelin, Bank vit dans une famille d’accueil tandis que Max réintègre tous les soirs le foyer de ses parents.


A l’âge adulte, Bank et Max, qui répond désormais au surnom de « Big Mack », entrent tous deux dans la Police. Le premier est détaché à la brigade Anti-gang et montre vite un faible pour les patrouilles de nuit ; le second s’oriente vers les Personnes Portées Disparues. Par la suite, ils prennent l’habitude de patrouiller ensemble toutes les fois qu’ils le peuvent dans les méandres d’une ville où, en cette fin des années 90, la prostitution, le crack et les gangs de jeunes gamins, qu’ils soient noirs, blancs ou latinos, se montrent aussi actifs que dans n’importe quelle grande agglomération.


Quand s’ouvre le roman, nos deux héros déjeunent d’un sandwich bien gras arrosé de caféine lorsque la radio leur signale la disparition d’une fillette de 12 ans qui, partie tester la réparation de sa chaîne de bicyclette en faisant le tour du pâté de maisons où elle vit, s’est évaporée dans la nature en laissant son vélo derrière elle.


Les deux hommes se précipitent immédiatement sur les lieux et Max, qui est aussi le narrateur de tout l’histoire, commence à démêler pour le lecteur les fils d’une affaire qui, des années plus tôt, a démoli l’existence paisible que son ami Bank s’était faite auprès de Sarah, jolie jeune femme issue d’un milieu bourgeois et mère-célibataire de la petite Jamie. Cette fillette, dont Bank s’occupait comme un véritable père, avait elle aussi disparu un beau jour alors qu’elle se rendait à un entraînement de softball. Et, malgré tous les efforts de Bank – et Dieu sait s’il ne les avait pas ménagés ! – malgré tous ceux de ses collègues, directement atteints par ce coup infligé à l’un des leurs, jamais elle n’avait été retrouvée. On avait fini par la supposer morte ou disparue dans les anneaux d’un réseau de prostitution enfantine. Peu à peu, Bank et Sarah s’étaient éloignés l’un de l’autre et un divorce avait mis fin à une union qui avait pourtant été si parfaite.


L’enlèvement brutal de Tamara Shipley par, aux dires des témoins, contradictoires comme toujours, « deux Noirs dans une voiture marron » ou « deux Blancs dans une voiture violette », ouvre la porte toute grande aux spectres du passé qui, fidèles à eux-mêmes, n’attendaient évidemment qu’une telle opportunité pour s’en venir accabler Bank et tous ceux qui, avec lui, ont partagé les affres de l’incompréhensible disparition de Jamie.


Cependant, dans le drame de la famille Shipley, il semble très vite que se trouvent impliqués des gangs d’adolescents. Tandis que, au fur et à mesure qu’il ressasse ses souvenirs, Mack se désespère de trouver la solution à celui qui a mis fin à toute une partie de la vie de son ami.


Pourtant, peu à peu, des fils surgissent, des pistes s’entrecroisent …


Et la Vérité se fait jour : aussi effarante qu’incroyable.


Ames sensibles qui me lisez, vous pouvez aborder ce roman de Craig Holden sans craindre les horreurs sanglantes qu’assène un Ellroy impavide ou les frissons infernaux savamment distillés par Thomas Harris. Pourtant, si l’on doit établir une quelconque comparaison, c’est bien de la manière de Harris – ou de Dennis Lehane, spécialement dans son « Ténèbres prenez-moi la main » - qu’il faut rapprocher « Les Quatre Coins de la Nuit, » ouvrage superbe et sobre, cynique et ambigu, et malgré tout miséricordieux envers un monde d’où le manichéisme et sa rassurante simplicité sont fermement exclus. C’est aussi un « roman noir » unique en son genre, sur une humanité navrante et navrée qui n’est pas sans rappeler celle qui s’agite dans le « Chinatown » de Roman Polanski. ;o)
Commenter  J’apprécie          30
Les quatre coins de la nuit

Un bon roman mais qui ne me laissera néanmoins pas un souvenir impérissable.

Malgré le thème éculé, l'auteur parvient tout de même à surprendre mais j'ai eu bien du mal à faire avancer ma lecture qui n'était pas désagréable, mais pas passionnante non plus.
Commenter  J’apprécie          20
La rivière du chagrin

Morgantown est une petite ville d'environ trente mille habitants, moitié cité universitaire, moitié site industriel désaffecté, située dans la grande plaine du sud du Michigan, à plus de cent cinquante kilomètres de Detroit. le décor est planté. le docteur Lancaster travaille au service des urgences de l'hôpital local. Au cours d'une garde de nuit, un grand brûlé victime d'un accident de voiture lui est confié. Sans qu'il le sache encore, cette rencontre imprévue ainsi que la mort d'un jeune toxicomane vont bouleverser sa vie et l'obliger à replonger dans un lointain passé où les drogues occupaient la majeure partie de son temps et de ses veines. L'inspecteur Brandon pilote l'enquête. Sa fille ayant été tuée plusieurs années auparavant par un chauffard ivre et drogué, il n'apprécie pas le docteur Lancaster qui officie bénévolement dans un dispensaire où il aide des jeunes en détresse à terrasser leurs addictions.





La rivière du chagrin – The river sorrow – est le premier roman de Craig Holden, paru en 1994, traduit en 2008. L'intrigue est intéressante mais laborieuse ; les histoires des personnages principaux sont émouvantes mais superficiellement évoquées dans un style coûteux en énergie ou illustré de dialogues inutiles comme si l'auteur était soumis à une contrainte de remplissage. Je n'ai pas réussi à m'investir dans ce roman qui avec le sérieux d'un catalogue Yvert & Tellier fournit la cote de toutes les substances psycho-actives vendues sur le marché ainsi que la recette très simple du napalm-maison réalisable avec des ingrédients chimiques tirés du placard, ou encore décortique geste après geste toutes les procédures imposées au personnel d'un service des urgences lors d'une admission.





En résumé, un premier essai littéraire maladroit, qui permet cependant d'apprécier le travail accompli par l'auteur pour atteindre la maîtrise de ses romans ultérieurs.
Commenter  J’apprécie          20
Les quatre coins de la nuit

Une oeuvre sombre et émouvante de bout en bout



Craig Holden a réalisé un véritable chef d'oeuvre, et je pèse mes mots. Cet auteur américain est reconnu par des pairs prestigieux, tels que James Crumley et Tony Hillerman, et ce n'est que justice, tant son écriture est poignante.



Ce roman, très noir, se passe dans une petite ville de province américaine, gangrénée par le chômage, qui entraîne pauvreté et violence. Deux inspecteurs sont appelés pour intervenir sur la disparition d'une petite fille, et cette disparition fait remonter un douloureux passé à la surface, car la petite fille d'un des deux inspecteurs a disparu et n'a jamais été retrouvée.



Dès les premières pages, Craig Holden nous plonge dans une intrigue haletante, très noire, mais tellement réaliste. Son écriture est formidable, prenante, il ne tombe jamais dans la facilité, ce roman pourrait être une histoire vraie.



La relation entre les deux inspecteurs est complexe, troublante, passionnante à suivre, et la fin est à la fois émouvante et très éprouvante. Un écrivain talentueux à découvrir d'urgence, pour ceux qui aiment les polars sombres, dans la lignée de Dennis Lehane, ou John Harvey.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
Commenter  J’apprécie          20
La fille de Narcisse

Syd est un étudiant en médecine pauvre vivant depuis la mort de sa mère avec sa demie-soeur et son beau-père, dans un quartier minable de Detroit. Pour financer ses études, il travaille nuitamment dans un hôpital où il effectue des prises de sang sur les patients admis aux urgences. Ambitieux, Syd souhaite sortir de sa condition et faire profiter sa famille de son ascension sociale.





Ted Kessler, qui a donné son titre, La fille de Narcisse, au roman, dirige le laboratoire hospitalier d'une main de fer ; au sens propre, puisque vétéran de la guerre de Corée, il y a perdu une main remplacée par une pince métallique. Il est marié à Joyce, une belle femme qui possède le don du contact, de la familiarité, de la convivialité et exerce la profession d'infirmière dans l'hôpital où bossent Syd et son mari... Le couple Kessler a une fille, Jessi, une belle plante de 17 ans à qui ses parents offrent des bagnoles plutôt que de l'amour. Tous les personnages sont en place pour ce qui aurait pu être un vaudeville : le mari équivoque, l'épouse affamée, l'amant ambitieux, la fifille un peu niaise. Ca aurait pu, mais ce n'est pas, il s'en faut de beaucoup...





Dans la scène d'ouverture, Syd participe à une fête d'ados envapés chez les Kessler.Il est venu pour trouver une idée de vengeance, un moyen de faire expérimenter aux Kessler, l'humiliation, la rage et le désespoir qu'ils lui ont infligés. Il imagine différents scénarios sanglants tout en voulant paradoxalement les maintenir bien vivants ici-bas dans un véritable enfer sur terre. Que s'est-il passé ? Quelles relations toxiques ont lié les personnages ? Au cours du roman, Syd déroule l'enchaînement des faits jusqu'au mois d'août 1979 où tout a basculé ainsi que les 25 ans suivants, délai nécessaire à la maturation de sa vengeance.





La fille de Narcisse est un roman noir dont la principale composante est l'érotisme, la sexualité, ses excès, ses déviances. Au cours de très belles scènes explicites dont toute vulgarité est bannie au profit de descriptions poétiques, Craig Holden décrit la descente aux enfers d'un jeune homme emporté par le démon de la chair ; il raconte l'amour-haine, le voyeurisme et l'exhibitionnisme, l'attraction-répulsion puissante exercée par le sexe, le manque, la faim dévorante, le rush grisant devant la noirceur illicite, la dangerosité obscène, la haine qui s'installe et fermente, mais aussi le lent glissement sur le terrain miné et imprévu de l'affection. Une formidable découverte qui m'a donné envie d'explorer la bibliographie de l'auteur.

Commenter  J’apprécie          10
Les quatre coins de la nuit

Voilà un polar qui se démarque ! Un roman sombre et émouvant qui va crescendo dans un va et vient entre passé et présent.

Bank et Mack sont 2 flics liés par bien plus que leur métier… L’histoire de leur amitié pèse également de tout son poids sur ce récit… Le passé éclaire le présent.

2 enquêtes en parallèles, 2 disparitions, celle de la fille de Bank 7 ans avant, puis celle de Tamara sur laquelle les 2 hommes vont enquêter… chacun à leur façon…

Le passé de Bank, enfant élevé en famille d’accueil, son vécu, la disparition de sa fille… Autant d’éléments qui expliquent sa volonté de retrouver Tamara… à tout prix.

Mack nous raconte… il tente de faire des liens entre ses souvenirs et les rebondissements de l’enquête présente… Il se pose des questions mais il est loin de savoir ce qui l’attend.



Au final, un polar puissant et profond qui aborde des sujets délicats avec humanité… une belle découverte !

Commenter  J’apprécie          10
Lady Jazz

Le procès du siècle, tout au moins annoncé comme tel dans la presse de 1927 à Cincinnati. Il y en a eu bien d'autres depuis pour lui ravir le titre. C'est donc une histoire de procès, où malgré que l'accusé ait avoué son crime, le travail de l'accusation comme de la défense va se révéler très complexe. L'auteur a repris une histoire vraie avec un réel talent.
Commenter  J’apprécie          10
Les quatre coins de la nuit

Je viens de découvrir la plume de Craig Holden, et je ne suis de loin pas déçue !

Dans Les quatre coins de la nuit, on suit une enquête sur la disparition d’une enfant de 12 ans. C’est une enquête complexe sur plusieurs temporalités.

J’ai beaucoup apprécié de suivre les enquêteurs et tous les personnages qui ont tous un rôle important à jouer. Chaque intervenant de l’histoire est très bien décrit, on a l’impression de tous les connaître par cœur et ça aide beaucoup à s’imprégner encore plus de l’ambiance.

Le dernier quart du livre a été pour moi un retournement de situation que je n’avais absolument pas vu venir, ça m’a retourné la tête et j’ai adoré ! Grand coup de maître !

En bref, j’ai vraiment aimé cette lecture que j’ai dévorée en deux jours.
Commenter  J’apprécie          00
Les quatre coins de la nuit

Un excellent polar qui traite sur un sujet délicat sans tomber dans le pathos ni dans le sordide...

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Craig Holden (163)Voir plus

Quiz Voir plus

La Traversée

Quel est le nom de naissance de Sam ?

Saybe
Thimothée
Seyba

10 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : La traversée de Jean-Christophe TixierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}