Cristovâo Tezza vit à Curitiba, dans le sud du Brésil, et enseigne à l'université. Il est l'auteur de nombreux romans.
Le Fils du printemps, traduit dans dix langues, lui a valu entre autres le Prix Jabuti, le Prix Portugal-Télécom de langue portugaise, le Prix Sào Paulo du meilleur livre de 2008.
Mais lui, le père, il rit, c'est son unique recours, à ce moment-là. Il se cache dans l'ombre de l'humour. Le rire démonte - aucune tragédie ne lui résiste. Et dissimule : l'homme qui rit n'est pas visible. Le rire n'a pas de forme - il donne l'illusion de l'égalité universelle de toutes choses.
Il a toujours autant de mal à parler de son enfant en public - quand on l'interroge, il essaie de répondre en vitesse, "ça va", "il va très bien" et cherche à détourner rapidement la conversation. Les rares fois où il dit la vérité - toujours à quelqu'un d'étranger-, il sent l'abîme du malaise mutuel, instantané et sans issue.
Le père commence à comprendre que les enfants handicapés se distinguent tous les uns des autres d'une manière plus radicale que dans le monde de référence de la normalité.