Un banc de jardin public, peint en vert, le siège et le dossier en bois, les pieds de fer recourbés, terminés en forme de patte de chien. Un vrai banc : solitaire, paresseux, mélancolique. De ces bancs, qui patients et sans espoir, attendent à l’ombre d’un platane, sur la petite place de tous les bourgs et villages de France. Un platane seulement, un réverbère, un pan coupé de mur avec la sentence Défense d’afficher suffiraient peut-être pour faire de ce banc, le témoin d’une civilisation provinciale fatiguée, le signe précis d’un ordre ancien et noble.