AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Cynthia Bond (34)


"Son père buvait jusqu'au moindre sou que sa mère réussissait à trouver, ce qui le rendait méchant et amorphe, avec des yeux injectés de sang qui n'exprimaient que la haine à l'état pur.....
Jamais il ne se levait pour frapper un enfant, il était trop paresseux pour ça, mais si l'un d'eux avait le malheur de passer trop près de ses mains araignée, il attrapait un bras, une jambe et se mettait à taper avec ce qui lui tombait sous la main- un balai, un bâton, une poêle à frire, un marteau.................."
Commenter  J’apprécie          100
Donc Liberty ne dépend ni de l'Amérique, ni de Dieu, de rien. Merde, un endroit qui n'a jamais été baptisé par la loi de personne. [...]
Ce qui explique bien que le Diable l'ait inscrit dans son livre, il y a inscrit beaucoup d'hommes de Liberty, leur âme fait partie de la liste.
Commenter  J’apprécie          90
Ruby sentit la solitude avant qu’elle ne fût là. Sut que, en dépit de tout ce qu’elle allait devoir affronter quand elle quitterait cette petite baraque, la solitude serait le pire.
Commenter  J’apprécie          80
Ils l’avaient tous observé avec constance, s'enfoncer dans la folie. Leur inquiétude, mêlée d'une secrète satisfaction, s'était résorbée dans les replis de leurs corps, comme de la vaseline. Au bout d'un certain temps, ils levaient à peine le nez de leurs journaux quand Ruby débarquait. Ils niaient sa présence en baillant ou saluaient sa présence en crachant un jet de jus de tabac.
Commenter  J’apprécie          80
Puisqu'il n'y avait personne à qui demander des conseils, il inventa. Il commença par lui savonner la tête. D'emblée, ça tourna au noir. Il rinça avec une cruche en faisant couler l'eau dans un seau à part pour ne pas gâcher le bain chaud et propre. Il lui lava la tête une deuxième fois puis il recommença encore et encore. Au septième rinçage l'eau était presque claire. Ses cheveux ressemblaient maintenant à de la laine mouillée, lourde et noire.
Ils commencèrent à chouchoter sous ses doigts. Ils lui montrèrent où les séparer et quoi laisser de côté. Ils lui apprirent à écraser du gingembre sauvage et à le mélanger avec l'huile d'arachide, à tiédir la mixture, à la glisser dans les galeries creusées sous cette effervescence tout en massant du bout des doigts la peau du crâne. Il prit soudain conscience que les cheveux s'étaient adressés à lui toute la journée pendant qu'il faisait le ménage, lui expliquant ce qu'il devait acheter, ce dont ils avaient besoin .
Commenter  J’apprécie          60
La véranda retrouva son calme, chacun s’arrachant au puits des souvenirs. Chemin faisant, ils tombaient sur des pierres repères – souvenirs d’autres lynchages – famille et amis égorgés en plein champ, traînés à l’arrière des voitures, pendus à une branche basse. Dans l’esprit d’Ephram surgit l’image de son père mourant seul dans la forêt de pins.
Commenter  J’apprécie          60
Mais ce que Chauncy ne pouvait pas savoir, ce que le révérend ne pouvait pas imaginer, c’est qu’ils ne seraient jamais de taille à résister à une mère qui cherche ses petits.
Commenter  J’apprécie          40
"Mais il réfléchissait ainsi du temps où il respirait encore.
La mort avait beaucoup simplifié les choses. Jésus était un peu de bourre de tabac parti en fumée.Dieu le fruit du whisky distillé.Le nom que sa mère lui avait donné, Omar Jennings, et le nom qu'il avait inventé, le révérend Jennings, les deux n'étaient plus que poussière dans les cassures de ses chaussures."
Commenter  J’apprécie          30
Ma Tante ouvrit brusquement les yeux. " Me regarde pas comme ça gamin, je mords". Puis " Viens donc ici."
Ses yeux l'attrapèrent, comme un hameçon se plante dans les branchies d'un poisson. Il avança en tremblant.
"Comment tu t'appelles?"
- Ephram Jennings. Son regard s'adoucit
- Ah! le fils d'Otha?
- Oui M'dame
- T'as ses yeux... J'espère que t'auras pas sa chance.
Ephram avait envie de s'enfuir de la pièce mais quelque chose dans ce visage de pleine nuit le retenait. Elle lui toucha l'arrière du crâne en lui grattant doucement la nuque avec avec ses ongles.
T'es rien d'autre qu'un bréchet. L'os du pari comme on dit. Tu vois, là?
Elle lui toucha la base du crâne où elle tapota une petite bosse.
- Ça veut dire que tu vis sur des souhaits.
Elle lui appuya sur la nuque. - Le truc avec l'os du pari? Faut qu'il se casse en deux pour que les souhaits se réalisent. Et, y a toujours un perdant, mais n'empêche..."
Commenter  J’apprécie          20
Tu as été le trésor de ton père dès que tu es née et jusqu’à sa mort. Il disait souvent qu’il y avait des rubis enfouis au fond de toi. Souviens-toi, ma chérie, ne laisse jamais un homme extraire de toi ce qui fait ta richesse. Ne le laisse pas piocher dans le trésor de ton âme. Souviens-toi, tant que tu ne le donnes pas, il reste inaccessible. On pourra te mentir et chercher à te duper pour te l’arracher, ma chérie, et ils essaieront. On pourra lever la main sur toi, ou pire, on pourra te briser mais la seule façon d’obtenir ce qu’ils cherchent, c’est de te convaincre que tu n’as jamais possédé de trésor. De te convaincre qu’il n’y a là rien d’autre qu’un boulet de charbon.
Commenter  J’apprécie          20
Ephram l'avait vue allumer une cigarette en lançant au public massé sur la véranda un regard noir, à tous leur couper le souffle. Chauncy Rankin avait déclaré plus tard : "Vu sa dégaine, non seulement sa merde sent la rose mais elle est prête à la vendre au poids."
Commenter  J’apprécie          10
- Qu'est-ce que tu trimballes là ? demanda le shérif en désignant le gâteau.
- Un gâteau des anges. Je... je l'apporte à un ami malade.
- Doit pas être trop malade s'il mange du gâteau.
Commenter  J’apprécie          10
Elle le prépara dans cette poche de temps qui précède l’aube, quand la nuit vieillissante rassemble ses sombres jupons pour se figer dans l’immobilité. Elle le prépara avec douze œufs frais, encore tièdes et mouchetés de plumes. Elle les lava, elle les cassa, l’un après l’autre, retenant le jaune doré au creux de sa paume tandis que le blanc filait entre ses doigts écartés. Elle les mit dans son saladier de porcelaine à fleurs. Alors qu’on était en 1974, Celia Jennings faisait encore la cuisine sur un poêle à bois, elle montait encore ses blancs d’œuf en neige mousseuse avec un fouet, du muscle et de la patience. Elle utilisait de la vanille pure, le même liquide sucré qu’elle versait dans les bains du samedi soir quand leur père, le révérend Jennings, revenait en ville. Le beurre venait de sa propre baratte, le sucre glace du P & K. Et tandis qu’elle incorporait l’aube, la rosée d’une goutte de sueur vint saler le mélange. Le gâteau, dans le four, leva avec le soleil. Ephram dormait quand le gâteau glissa de son moule, si sucré qu’une croûte s’était formée sur les bords émiettés, si léger que des petits cratères s’étaient dessinés à la surface, si humide qu’à coup sûr, comme cela se passait toujours, il resterait collé entre les trois dents de la fourchette d’argent de sa sœur. Celia Jennings n’utilisait jamais de couteau pour couper son blanc gâteau des anges. « Ce serait comme prendre une hache pour écorcher un lapin », disait-elle toujours. Le gâteau refroidissait lorsque Ephram se réveilla. Il se fixa dans sa forme définitive pendant qu’Ephram se baignait et s’habillait pour démarrer la journée.
Commenter  J’apprécie          10
Ses cheveux ressemblaient à de la corde, si dense, si solide qu’il aurait été plus simple de lui raser la tête et de tout recommencer à zéro
Commenter  J’apprécie          10
Ruby Bell représentait un rappel constant de ce qui risquait d'arriver à toute femme chaussée de talons top hauts. La population de Liberty Township brodait autour d'elle des histoires édifiantes sur le prix du péché et des voyages.Ils la traitaient de folle perdue. De braillarde déchaînée, à moitié nue. Finalement, rien de surprenant pour quelqu'un qui revenait de New-York, estimait la ville.
Commenter  J’apprécie          10
Ephram luttait contre la douleur. Elle vint quand même, crépitante comme un brasier. Montante, brûlante, dévorante. Ephram luttait en serrant les dents. La sueur coulait le long de son oreille, tombait sur la taie d’oreiller.
Commenter  J’apprécie          00
Faut absolument que tu saches qu' y a deux catégories d'esprits - les spectres, c'est comme des sangsues, y s'accrochent mais y peuvent pas t'avaler toute entière. Le Dyboù, c'est une autre paire de manches. Y'a rien qui lui fait plus plaisir que t'écraser complètement, la chandelle est mouchée - quand il est là, y'a toujours une odeur de brûlé.
Commenter  J’apprécie          00
Ruby se souvenait que tout le monde disait qu'elles s'étaient retrouvées unies comme les deux doigts de la main en moins de temps qu'une étoile met pour briller. En grandissant, elles passaient leur vie dans le margousier. Les branches étaient assez basses pour qu'une gamine de 7 ans pût facilement grimper dedans. Et s'asseoir les jambes pendantes.
Commenter  J’apprécie          00
Il considérait que le Sud était pour les Noirs du Nord ce que l'Allemagne nazie était pour les juifs. Que c'était débile d'y aller.
Commenter  J’apprécie          00
Là, là, chuchotait-elle comme le vent, tu es à l'abri maintenant. Le ventre ou la terre. Le ventre ou la terre. Les deux seuls endroits où les enfants sont à l'abri.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cynthia Bond (120)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz dragon ball super

A quelle moment dragon ball super commence t'il

A la défaite de freezer
A la défaite de buu

12 questions
174 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}