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Citations de Cypora Petitjean-Cerf (25)


Je m'appelle Tracey Charles et j'ai onze ans. Je viens d'entrer au collège Jean-Lurçat qui se trouve tout près de mon ancienne école. L'école des Cosmonautes est la plus pourrie de la ville, tout le monde le dit. Je suis né en 1997 à l'hôpital Delafontaine qui est à deux cents mètres de l'école des Cosmonautes et à quatre cents mètres de mon collège. Cet hôpital a la plus mauvaise réputation du département. Il paraît que des trucs bizarres se passent dans les sous-sols. On raconte des histoires de bébés morts et de femmes à huit bras. Mais cette dernière partie est fausse, évidemment. Certaines personnes peuvent naître avec un tout petit bras minuscule sur le côté genre pince de crabe, mais c'est tout. Il ne faut pas non plus prendre des gens pour des imbéciles.
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Le jour ou la peur aura disparu de ma vie, je serai devenue une autre.
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Prier ne changera pas la fin du livre mais, puisque la religion permet de demander l’impossible, autant ne pas se priver. C’est l’un des avantages de la foi.
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« J’ai passé trois jours de suite dans la salle de bains. Mon chevalet dressé près de la baignoire, mes tubes de peinture disposés sur un tabouret, j’ai peint la sirène. Elle semblait ravie. Je ne l’avais jamais vue rouler ces yeux-là. A tel point qu’à un moment une chose incroyable s’est produite : elle s’est mise à chanter. Mais pas comme les sirènes qui rendent les marins fous et font échouer leurs bateaux, non. Ca ressemblait à une plainte d’animal, modulée pour former des notes. A la place des paroles, elle chantait des sons inarticulés de bête, mais très beaux. Sur le moment, ça m’a bouleversée. J’ai dû m’asseoir. Je me suis arrêtée de penser, de vouloir, de désirer, de craindre. Je l’écoutais. Quand elle a cessé de chanter, j’ai recommencé à peindre. Ses joues avaient rosi et j’ai dû changer un peu mes couleurs. »
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Je l'aime, donc je n'ose pas le regarder. Son visage vacille, se tord et se perd au milieu des visages que je lui invente. Manger les vrais traits, oublier, reconstituer : c'est le travail absurde de la mémoire qui tricote l'image d'amour.
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Huguette avait préparé des crêpes et des galettes aux pommes. Elle avait acheé du cidre doux. Au dernier moment, par réflexe, par habitude, elle avait confectionné un kouign amann. toute cette préparation pour le goûter le distrayaitet la déchirait en même temps. La dernière fois qu'ele avait reçu Lamia, Crystal était là. Huguette repensait à l'embryonde Louison enterré dans le jardin.Elle avait envie de dénicher, elle aussi, un petit endroittranquille pour enterrer le bébé qu'elle n'avait pas eu. Huguette avait bien vu Paris. Elle connaissait la gare Montparnasse, la rue d'Alésia, le jardin du Luxembourg, Saint-Denis et le périphérique. C'était suffisant.Elle avait envie de retourner en Bretagne , maintenant. son potager devait être dans un état!
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J'ai créé une religion. La religion du Chiffre Huit. Pourquoi ce chiffre en particulier ? D'abord parce que je suis née un huit août. Ensuite parce que je pèse quarante-huit kilos pour un mètre cinquante-huit. Enfin parce que le chiffre huit évoque un corps féminin.
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Après une demi-journée de séparation, on a encore plus envie de se voir. Le cœur bat, les jambes et les mains tremblent un peu. On sait qu'on est en vie.
"Même sans ça, on le sait, a souligné Rabah.
- Oui, mais là, on le sent. C'est mieux."
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Pense d'abord à manger, ensuite à la fiancée.
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"Vous savez que deux hommes se battent pour vous avoir ?" dit Sophie.
Huguette eut un sursaut d'inquiétude.
"Quels hommes ?
- Des directeurs de galeries. Ils veulent tous les deux votre portrait !"
Les doigts d'Huguette se crispèrent autour du sucrier.
"Et heu...mais...ah bon ? Et où qu'elles sont, d'abord, ces galeries ?
- A Paris."
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Cette semaine j'ai lu deux romans au pied de notre cerisier, la nuque pressée contre l'écorce. "Ma pauvre Tracey, à commenté maman, il faut vraiment avoir la tête en vrac pour lire dehors au mois de novembre. Remarque, j'aime autant que tu restes dans le jardin. Pendant ce temps là, on est tranquilles à l'intérieur."
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Maman n'aime pas les faits, ils la privent de sa liberté de mentir.
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- Jeeeee te crott-euh, je pipite sur toi, je pipite, je pipite! chantait Armelle sur l'air d'Alouette, gentille alouette.
- Arrête ça tout de suite, ordonna Eva. On a des voisins.
- Pas questiooooonnnnnn! Va te faire tronçonner en apéricubes par le chef des crackers Belin! Je chante si j'veux!
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La petite semelle noyée, engloutie, je n'en ai parlé à personne. Les gens s'imaginent tous la sirène certes amoindrie, certes fatiguée, mais la sirène tout de même, belle et tragique, qui sombre dans la mer. C'est ce que tout le monde pense. Pour la semelle, vraiment, personne ne sait. C'est une image que je chéris car elle n'appartient qu'à moi. C'est une plaie secrète que j'entretiens.

Cette semelle ridicule, c'est la petite source de douleur intime dont j'ai besoin pour créer.
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Si Émile se comportait plus tard comme Claude ou comme T., Gretchen lui trancherait la carotide. Et s'il se permettait des sautes d'humeur à la Franz Barbot, elle le jetterait aux ordures
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Fidèle : l’histoire d’un homme qui aimait la même femme depuis vingt ans. Gisèle écoutait la chanson en pelant des pommes de terre. À son retour de la poste, elle avait trouvé son mari étendu sur le canapé, blanc comme un linge. Il subissait le contrecoup de sa soirée au Bélier. Gisèle aurait été criminelle de le forcer à y retourner. Et cette dinde de Chrissie qui avait accepté d’accueillir Juan pour finalement se rétracter ! Gisèle lui gardait un chien de sa chienne, à celle-là. D’un autre côté, elle aurait dû savoir qu’il ne fallait pas attendre grand-chose de cette fille. Au collège, déjà, Chrissie avait un comportement suspect. Elle faisait ami-ami avec tout le monde et sortait avec Christophe Pozzo, le gars le plus ennuyeux de la planète ! Quant à l’homme qu’elle avait fini par épouser, mieux valait ne même pas en parler. Laurent Vanhoutte était un lourdaud, un ringard et un casse-pieds qui passait sa vie à faire des mots croisés. Chrissie n’aimait que les imbéciles. Voilà pourquoi elle avait refusé d’aider Gisèle.
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La mollique, c’était la gadoue des chemins, glaiseuse, épaisse, incrustée d’herbe et d’insectes écrasés. Ce mot dégoûtait Gisèle. Il lui donnait des haut-le-cœur. Son père le prononçait exprès quand elle avait fait une bêtise. Gisèle se rappelait très bien son enfance, seulement elle n’arrivait pas à en parler. Comme Ruth allait être déçue ! Elle voudrait cesser sur-le-champ cette collaboration stérile. Gisèle ne participerait pas au film, elle n’irait jamais à Marseille pour le Festival international du film documentaire et tout serait gâché.
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Avec sa démarche claudiquante, Juan ressemblait à un pantin désarticulé. Une poutre lui avait écrasé la jambe pendant son apprentissage chez un menuisier-charpentier. Il n’avait que dix-huit ans. Les séances de rééducation lui avaient permis d’échapper à la chaise roulante, mais pas de retrouver une marche normale. Depuis l’accident, il boitait et se fatiguait vite, si bien qu’il n’avait jamais pu travailler. Ruth connaissait beaucoup de détails sur Juan. Chaque fois que Gisèle parlait de son mari, elle ouvrait grand les oreilles et elle retenait tout.
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Juan ne prit pas la peine de conclure. Il se trouvait grotesque, avec sa voix de fausset. Comment sa gorge arrivait-elle à fabriquer des sons aussi laids ? Juan décida de se taire pour le reste de la journée. Chaque fois qu’il aurait la tentation d’ouvrir la bouche, il penserait à Julio Iglesias. Ça le dissuaderait de parler.
« Tu vas pô dohors, dit Gisèle. Tu bois ton jus ici. »
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Le premier jour du tournage, le mari de Gisèle fut interdit de télévision. Il reçut l’ordre de se tenir coi. Au début, Juan prit les consignes de Ruth et de Gisèle à la légère. Mais très vite il saisit que les deux femmes ne plaisantaient pas. Elles attendaient de lui le vrai, le grand silence. Le calme absolu. L’immobilité des morts. Seulement, Juan était incapable de se montrer aussi discret ! Gisèle et Ruth exigeaient de lui l’impos sible. Ne tousse pas. Ne bâille pas. Ne traîne pas des pieds. Ne frotte pas ta barbe. Ne gratte pas ton cuir chevelu. Ne fais pas siffler l’air dans ta gorge quand tu respires. D’après Ruth, le micro hyper-sensible de la caméra captait tous les sons émis dans un rayon de cent mètres. Juan la soupçonnait d’avoir mal interprété le mode d’emploi mais il se garda de tout commentaire de peur d’être rabroué.
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