Écœurante, vaporeuse, élastique, massive, brutale, la peur empoisonne tout ce qu’elle habite, traverse ou corrompt. Elle parasite le corps et vit en lui comme une lèpre purulente. Physique, elle prend aux tripes. Une douleur aiguë ramollit les jambes, assèche la bouche, perle le front de sueur froide, provoque des spasmes le long de l’échine, jusqu’à rendre débile les facultés sensorielles. Psychique, cisaillant toute initiative, elle brûle le feu même qui meut la lucidité, et envoie l’intelligence au creuset de l’idiotie ou de la paranoïa, gangrénant la richesse de la raison.