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4.05/5 (sur 169 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1947
Biographie :

Cyrille Javary est un sinologue et auteur.

Il étudie le chinois à partir de 1975 à l'Université de Vincennes et part séjourner à Taïwan entre 1979 et 1981. Il fonde en 1985 le Centre Djohi pour l’étude et l’usage du Yi Jing et la revue ''Hexagrammes''.

Il est formateur d'hommes d'affaires à la collaboration et la négociation avec des partenaires asiatiques, rattaché au groupe Lotus Bleu de l'INALCO.

Écrivain et conférencier, consultant et formateur en civilisation, culture chinoise ancienne et moderne, il est aussi traducteur du Yi Jing, fondement depuis 25 siècles du mode de penser Yin/Yang.

Auteur de nombreux ouvrages, il a également mis au point un jeu interactif de formation à l'esprit chinois fondé sur les principes du Yi Jing et appelé : la Grande Marelle du Yin/Yang.

Son nom de plume complet, apparaissant sur les pages de titres de la plupart de ses ouvrages à partir de 2001 (mais pas toujours sur les couvertures), est Cyrille J.-D. Javary.
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Source : wikipedia
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Rencontre avec Henri Tsiang et Cyrille Javary, animée par Hélène da Costa autour du thème : Qi Gong, la familiarité chinoise avec l'invisible. Henri Tsiang auteur de "Descartes au pays du Qi Gong", nous montrera par sa connaissance des neurosciences que les gestes du Qi Gong ne sont que les supports à l'INVISIBLE ressenti de la circulation de l'énergie vitale à l'intérieur du corps humain. --- Je découvre le livre : https://www.dunod.com/ean/9782729622602 ********************************* Retrouvez-nous sur : --- Site web : https://www.dunod.com --- Facebook : https://www.facebook.com/Groupe.dunod.armandcolin --- Twitter DUNOD : https://twitter.com/DUNOD --- Twitter ARMAND COLIN : https://twitter.com/ArmandColin --- LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/dunod --- Instagram : https://www.instagram.com/groupe.dunod.armandcolin/

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Citations et extraits (114) Voir plus Ajouter une citation
(Extrait du Discours de la Tortue de Cyrille J.D. Javary)

Texte fondateur de la civilisation chinoise, maître d’oeuvre de sa philosophie et compagnon de son histoire depuis trente-cinq siècles, le Yi Jing est un livre unique, étrange et utile. On peut dire de lui “ce qu’on dit volontiers du Livre de la Voie et de la Vertu attribué à Lao Zi : né du génie d’un peuple, il est devenu patrimoine mondial de l’humanité.”

Et pourtant, voici un livre qui ne ressemble à aucun autre. Il se pourrait même que de tous les livres qu’ont pu produire ou rêver les diverses civilisations, le Yi Jing soit le plus étrange. Ni texte révélé comme la Bible ou le Coran, ni parcours médité comme le Livre des Morts tibétains, encore moins poème épique comme l’Iliade et le Ramayana, ou méthode logique comme celle de Descartes, le Yi Jing est le livre de la vie qui passe.
“La vie qui engendre la vie, c’est cela le changement”. Le nom chinois du Yi Jing “Classique des changements”, situe son sujet : la fluctuation incessante, l’évolution cyclique, le mouvement saisonnier, le changement perpétuel, la seule éternité aux yeux des Chinois. Son projet n’est pas spirituel, il ne révèle rien qui puisse être l’objet d’une foi ou d’une croyance, sa visée n’est pas théorique, il n’édifie aucun système explicatif de l’univers, ni ne disserte sur la cause de son existence ou la finalité de son devenir.

Le Livre des Changements ne fait que constater une évidence ne s’opposant à aucune foi, ne contredisant aucune science : le changement est au coeur de la vie. Seule donnée stable au niveau humain, la raison profonde de cet état de fait ne le concerne guère, seul l’intéresse le fonctionnememnt de ce processus sans cesse à l’oeuvre. Il n’a pas d’autres ambitions que de l’élucider, afin que chaque être humain puisse s’y accorder et y jouer son rôle de la meilleure manière possible.
Mince cahier de quelques dizaines de pages, son énoncé originel se résume à un texte composé de 64 cours chapitres, cernant chacun une situation-type de la vie quotidienne, analysées dans leur dynamique interne, agencée avec minutie, détaillées en phrases brèves dans un style archaïque à la fois précis et poétique et résumées par un nom qui est le plus souvent un verbe d’action : “AVANCER AU GRAND JOUR”, “ATTENDRE”, “ECHANGER”…
Sans âge et sans auteur, ce texte étonnant est l’aboutissement d’une aventure intellectuelle étalée sur une dizaines de siècles et commentée avant même qu’en Chine naisse l’idée d’écriture. On pourrait presque dire, tant leur origine naît d’une source commune, que c’est pour parvenir au Yi Jing que les Chinois ont inventé leurs étranges caractères.”
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La seule chose qui ne changera jamais, c'est que tout est toujours en train de changer.
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L'idée que l'absence, tout autant que la présence, puisse être porteuse de sens, bien qu'elle soit un mode d'expression familier aux Chinois - c'est une des bases du décryptage des discours politiques -, avait rarement été appliquée à la compréhension du "Livre des Changements". Sans doute la teneur Yin, discrète, cachée, de ce genre de message est-elle plus délicate à prendre en compte et nous sommes moins habitués à accorder autant d'importance à ce qui n'est pas mentionné qu'à ce qui l'est. Pourtant, remarquer dans le texte de telle situation type généralement très appréciée l'absence de toute appréciation favorable ou dans telle autre unanimement déconsidérée, l'absence d'appréciations négatives, change considérablement l'idée qu'on peut s'en faire.
Cette analyse textuelle du matériau indiscutable du "Yi Jing" allait finalement m'amener à une autre découverte dont les conséquences sont très importantes par rapport à l'idée qu'on se fait du "Livre des Changements" en Occident. Pendant plus de quinze ans j'avais décrit cet ouvrage comme étant "le grand livre du Yin et du Yang", et voilà qu'il se découvrait sous un tout autre visage. Si son étude, comme le disait Zhang Jiebin, permet de pénétrer l'éternel enlacement du Yin et du Yang, son usage montre qu'à chacun de ces deux principes n'est pas du tout accordée une valeur équivalente. L'examen des appréciations mantiques montre sans conteste que, dans son versant stratégique, le "Yi Jing" est fondamentalement le grand livre du Yin. Voilà une nouvelle qui aurait étonné les traducteurs du XIXe siècle, et en particulier Richard Wilhelm, de tous le plus méprisant envers les femmes.
Tout au long du texte du "Yi Jing", le Yin est valorisé au détriment du Yang et les stratégies Yin systématiquement recommandées deux fois plus souvent que les stratégies Yang. Deux exemples, insuffisants pour prouver cela, permettront néanmoins de l'évoquer. ELAN CREATIF, le seul hexagramme entièrement constitué de Yang, ne se voit gratifié dans le texte de ses traits d'aucune appréciation mantique favorable ; on y trouve plutôt mention de danger et de risque d'orgueil. ELAN RECEPTIF, le seul hexagramme constitué entièrement de Yin, en revanche recueille les deux appréciations les plus hautement favorables : "rien qui ne soit favorable" et "fondamentalement ouvert". Parmi les différents conseils d'attitude du "Yi Jing", il en est un qui parle de "partir en expéditions", c'est-à-dire d'entreprendre un sévère travail de remise en ordre. Cette injonction qui ne manque pas de fermeté est citée en tout 18 fois. Cependant parmi ces occurrences, on n'en trouve que 6 pour lesquelles ce type d'attitude est jugé favorablement ("ouverture pour des expéditions") et 12 où le "Yi Jing" estime que réagir de cette manière mène à une "impasse". L'explication de ce déséquilibre est riche d'enseignements. Si l'attitude, secondaire, réfléchie, en un mot, Yin, est deux fois plus souvent conseillée que la réaction primaire, instinctive, Yang (et cela est également le cas pour la quasi-totalité des autres conseils stratégiques), c'est bien parce que la réaction brutale nous est à chacun spontanée, elle ne demande aucune maîtrise particulière alors que la retenue doit être apprise et réapprise souvent. Dans la ligne confucéenne de l'amélioration de soi, il est compréhensible alors que cette dernière soit le plus souvent prônée. Par ricochet, on prend la mesure de l'importance, dans cette perspective globale, des moments où le "Yi Jing" nous conseille d'agir avec véhémence.
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En augmentant notre information, le Yi Jing augmente notre liberté. En nous permettant des choix moins aléatoires, il nous aide à devenir, selon le mot magnifique d’Albert Jacquart, « co-auteur de notre destin ». 
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Tout esprit avisé sait combien la saisie qu'opère l'activité mécanique de la conscience peut être dommageable à la perception du réel. Des démonstrations pertinentes de ce dernier point ont été fournies par Jean-François Billeter, pour qui l'arrêt du contrôle qu'exerce la conscience permet à notre subjectivité de retourner à une forme d'activité plus complète et plus spontanée. La création d'un lien analogique entre l'état actuel de notre présence au monde et le corpus défini des hexagrammes semble être de cet ordre, dans la mesure où elle actualise, par le biais de la mémoire, de l'imagination ou de l'intuition, une partir d'un savoir latent mais inutilisé, beaucoup plus vaste que celui qui nous sert à produire ordinairement notre réalité.
Si la Chine ancienne a conçu la notion des san cai, les trois pouvoirs de la Terre, de l'Homme et du Ciel, c'est qu'on y était attentif non seulement à la relation intrinsèque de l'homme avec l'univers, mais surtout à la capacité de l'être humain à dépasser les représentations limitées et vite caduques de la seule conscience. Sans vouloir commettre d'assimilations hâtives, on peut suggérer que laisser intervenir ce que nous nommons "hasard", c'est accepter de prendre du recul par rapport au fonctionnement habituel de notre esprit, abandonner pour un temps nos tendances interventionnistes afin de laisser apparaître des signes où puissent se lire des analogies entre ce que nous percevons et ne percevons pas. Lorsque nous produisons de tels signes, nous accomplissons le lâcher-prise qui permet, non pas d'opérer des interprétations douteuses à partir d'intuitions échevelées, mais d'obtenir des descriptions nous permettant de nous dégager du point de vue étroit dans lequel nous étions enfermés. Amenés à déconstruire nos évidences, nous pouvons désenclaver le présent des rigidités qui l'enserrent : en le refluidifiant, nous l'élargissons aux strates qui le sous-tendent et aux germes qu'il recèle.
Alors, plutôt que d'apporter des réponses, le "Yi Jing" nous conduit à sortir nos questions de la gangue où notre propre sclérose les enfermait pour revisiter nos références, les mettre à jour ou les envisager à travers d'autres découpages. En entrant réellement dans l'originarité du changement, nous côtoyons à nouveau la transformation, nous avons l'opportunité de nous situer dans les courants à l'oeuvre et, plutôt que de les subir, de nous exercer au positionnement juste.
Ainsi la pratique de ce livre peut-elle opérer "à la manière d'une navette qui passe et repasse inlassablement sur la même chaîne", ainsi remplit-il son office de classique, au sens défini par Anne Cheng : "Le pouvoir [des signes écrits leur vient de ce qu'ils] épousent sans médiation les lignes naturelles de l'univers. [...] Une telle écriture est par excellence canonique au sens du terme chinois "jing", qui désigne la chaîne d'un tissu. Le texte, comme texture, se contente de faire apparaître les motifs fondamentaux de l'univers, il ne s'y superpose pas comme un discours sur l'univers."

in "Pour une actualisation du Yi Jing", préface de Pierre Faure
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Le Yi Jing n'est pas une science, c'est un art. Sa pâte est le vivant, son cadre l'humain et sa perspective l'incessant changement.
(...) Le Yi Jing est un livre de sagesse, parce que c'est un livre d'action. Il ne dit rien, pas plus l'avenir que la vérité, il fait mieux, il nous aide à agir.
(...) A la fois manuel d'aide à la prise de décision lorsque nous sommes confrontés à un problème ponctuel et "plan du monde" décrit dans sa continuelle propension au changement, le Yi Jing, ce cadeau de la Chine ancienne, raffiné par la détermination morale de l'éthique confucéenne, s'offre à chacun comme une manière de vivre avec plus de justesse la vie qui nous traverse.
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Les mots sont les outils avec lesquels on pense, et l'on pense différemment selon qu'on écrit avec des mots formés de signes dénués de sens et placés les uns à la suite des autres (les lettres) ou avec des idéogrammes constitués de dessins schématiques disposés de façon à tenir chacun dans un espace identique.
Le raisonnement analytique, ce fondement de la vertu occidentale qui nous a donné la science et la philosophie, doit beaucoup à notre façon d'écrire. Il nous semble évident que tout le réel, les objets physiques, le corps humain, le fonctionnement des entreprises, puisse être ramené à un nombre restreint de composants élémentaires pour être analysé, puisqu'il en est ainsi de tous les mots avec lesquels nous pensons. Rien de tel en chinois. On l'a vu, on ne peut pas épeler un idéogramme, c'est un tout, un agrégat dont la construction est souvent rétive à notre forme usuelle d'analyse.
Cette logique analytique, qui est pour nous la logique tout court, est si étrangère aux Chinois qu'ils n'ont même pas de mot pour la nommer.
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(…) le nirvana ne pouvant véritablement être défini que négativement, comme l’extinction d’une flamme, son écriture avec des signes issus d’images concrètes posait un délicat problème. Comment représenter un feu qui ne brûle pas, une lumière qui s’éteint ? La solution trouvée ne manque ni d’élégance ni d’efficacité. Apparemment, l’expression en trois caractères choisie pour écrire nirvana, 涅盤那 niè pán nà, semble s’être attachée à une simple transcription phonétique du mot sanskrit. C’est effectivement le cas pour le troisième mot (那 nà), déterminatif neutre souvent utilisé dans des transcriptions phonétiques. Ça l’est déjà un peu moins pour le second (盤 pán), dont le sens usuel actuel tourne autour des idées de bassin, assiette, plateau, etc., mais qui évoque aussi le fait d’être replié sur soi, lové, enroulé. Mais c’est surtout avec le premier idéogramme que se révèle la subtilité de ce choix ; le caractère 涅 niè a en effet pour sens propre « teindre en noir ». L’assemblage de ces trois caractères évoque donc le nirvana comme ce bassin matriciel dans lequel on se love pour s’y teindre en noir comme une flamme qui s’éteint.
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Feindre d'ignorer, ne pas souligner les fautes ou les défaillances d'autrui, c'est rendre la vie plus facile à soi-même et aux autres.

(P293)
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Les cérémonies du culte ancestral rendu à Confucius n'ont jamais cessé. De nos jours, elles sont conduites par son 77e descendant en ligne directe. Aucune famille, aucune dynastie ne peut se vanter d'avoir une continuité remontant aussi loin dans l'histoire. C'est peut-être pour cela qu'on a appelé Confucius "le roi sans couronne".
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