L'eau de javel utilisée dans le dortoir a certainement éliminé toute trace possible d'ADN. La faute aux séries policières à la télé : avant qu'elles n'existent, les criminels me paraissaient beaucoup plus faciles à attraper.
Les phares illuminèrent un bandeau de route noire qui brillait comme un serpent recouvert de glace et zigzaguait à travers des plaines enneigées. Une vie simple dans une petite ville calme du Montana lui avait semblé être une bonne idée alors qu'il séjourner depuis dix mois à l'hôpital militaire Walter Reed, mais après quatre heures de route à travers le néant il commençait à avoir des doutes.
Kane s'extirpa de la voiture et un souffle arctique lui cingla le visage. (...)
" Je suis fou d'avoir accepté ce job. Je n'ai pas besoin d'argent. Je devrais être chez moi , à lire un livre, au coin du feu."
Les psychopathes savent très bien charmer leur monde, croyez-moi, ils peuvent tromper les meilleurs d'entre nous. Pensez à combien de personnes Jeffrey Dahmer et Ted Bundy ont bernées ?
- Les filles ne vous intéressent pas ?
Kane secoua la tête.
- Non. A 35 ans, je préfère les femmes majeures et vaccinées.
- J'ai la tête qui tourne. Il m'a mis un coup de poing au visage.
- Je vois ça. Mais rien de trop grave a priori ; une poche de glace, du repos et ça ira mieux. On va quand même te faire passer des radios pour vérifier. Mais je te préviens, si tu te mets en danger une fois de plus, je t'enferme dans ta chambre jusqu'à tes 25 ans !
- Papa… C'est grâce à moi que vous avez le tueur. Est-ce que tu veux bien admettre ça ?
- C'est hors de question !
Kane lança un regard inquiet vers Jenna, alors que l’angoisse s‘emparait de lui.
- C’est officiel, on a un tueur en série en ville .
Un frisson d’effroi courut le long de la colonne vertébrale de Cassie Burnham face au regard hostile de l’homme appuyé contre le bar. Chaque fois qu’elle montait sur la scène du club de strip-tease Fuzzy Peach, dans le fond du Outlaws Saloon, il la fixait avec une intensité déstabilisante. Il ne lui lançait pas ce regard lubrique que la plupart des clients lui adressaient, mais le mépris qu’il affichait semblait se répandre dans toute la pièce. Danser de manière aguicheuse devenait de plus en plus difficile sous ce regard réprobateur…
Mon père était un tueur en série, et le jour où j’ai été placée en famille d’accueil, j’en étais une moi aussi. J’ai vu mon père assassiner ma mère, mais c’est un secret que je dois garder éternellement. Personne ne saura jamais que, pendant ces quelques secondes terrifiantes, il a éveillé mon côté obscur et m’a donné une bonne raison de tuer les monstres dans son genre.
Il retourna vers la grange, la tête haute et de dos droit. Il s'agissait de ne pas montrer sa peur à un jeune adjoint. Dans des moments comme celui-ci, il appréciait les années d'entraînement intense qu'il avait effectuées, pour résister à la torture, aux difficultés et aux effusions de sang, mais aucune déshumanisation ne pouvait effacer les souvenirs. Dès qu'il fit le premier pas dans la cave, l'odeur du sang l'enveloppa, faisant danser des visions horribles dans sa mémoire. Les yeux des morts renfermaient des secrets. Dieu seul savait de quels meurtres il avait été témoin, des meurtres sous toutes les formes possibles et il ne s'était pas endurci à leur vue.