Sauf pour un rituel saut de puce à Cambridge, les touriste étrangers ne s'aventurent que rarement dans l'Angleterre de l'est. Et ils ont tort, l'Essex, le Suffolk, le Norfolk offrent à foison ces paysages immobiles où l'architecture prolonge et souligne les reliefs modelés par le temps.
Francisco Zurbaran
Qu’il ait été marqué par le caravagisme, comme le furent d’ailleurs la plupart des peintres espagnols, ce n’est pas contestable.
Mais il reste avant tout le peintre du volume et de la lumière.
Ses toiles sont des constructions architectoniques où l’ombre légère ne sert qu’à accuser certains reliefs. (…)
L’adjectif jésuite, employé à tort et à travers, lui va comme un gant.
Zurbaran est sans doute le plus jésuite de tous les artistes : contemplatif, il veut être édifiant ; mystique, il fait appel au naturalisme.
Ses saints et ses saintes constituent une étonnante série de portraits.
S’ils ont un visage connu en effet, ils se retrouveront replacés dans l’humanité dont ils sont issus, et le miracle qui les transfigure, le salut qui leur ouvre l’éternité deviendra directement perceptible à ceux qui peuvent les reconnaître, leur ressembler, en un mot croire à leur existence.
(pages 64-67)
Baroque dans l’expression picturale, Rubens l’est surtout dans son attitude mentale, dans ses sentiments et dans son comportement d’homme.
Esprit profondément religieux, il confond la nature et la Divine Providence dans une même adoration.
Cette Providence ne peut errer mais seulement éprouver.
La leçon stoïque apprise par Poussin dans l’Antiquité, c’est la religion qui la lui enseigne en illuminant le monde visible.
Rubens invente ainsi un panthéisme chrétien.
(page 84)