Apprendre aux chrétiens à parler en public.
Avons-nous honte de la foi de nos cathédrale est un lieu de culte. Avons-nous honte du Christ ? Oui, cette cathédrale est un lieu de culte, c'est sa finalité propre et unique. Il n'y a pas de touristes à Notre-Dame, car ce terme est souvent péjoratif et ne fait pas droit à ce mystère qui pousse l'humanité à venir chercher un au-delà de soi. Ce bien cultuel, cette richesse spirituelle, ne peuvent être réduits à un bien patrimonial. Cette cathédrale, œuvre commune au service de tous, n'est que le reflet des pierres vivantes que sont tous ceux qui y pénètrent. Peut-on vraiment par ignorance ou par idéologie séparer la culture et le culte ? L'étymologie elle-même montre le lien fort qui existe entre les deux. Je le dis avec force: une culture sans culte devient une inculture. Il n'est qu'à voir l'ignorance religieuse abyssale de nos contemporains, en raison de l'exclusion de la notion divine et du Nom même de Dieu dans la un sphère publique en invoquant une laïcité qui exclut toute dimension spirituelle visible.
Mgr Aupetit, Archevêque de Paris
Le silence n'est pas une absence. Au contraire, il est la manifestation d'une présence, la plus intense des présences ; [faire silence] c'est avoir une attitude mentale et physique d'ouverture, d'empathie, recevoir tout ce qui se dit.
Cultiver la délicatesse à l'encontre de ceux avec qui l'on n'est pas d'accord ne doit pas pour autant empêcher de parler avec autorité et fermeté. Il faut en fait être convaincu qu'aborder la partie sur la réfutation est une marque de respect envers l'adversaire : tenir compte de ses arguments et de ses objections signifie que l'on reconnaît son existence et son droit à avoir une opinion divergente. Par la réfutation, on permet à son adversaire d'exister en tant que personne humaine et on le reconnaît en tant que tel. (p. 69)
Ecouter, comprendre et entendre : tout un programme qui évoque bien le travail spirituel du chrétien. Ecouter, se mettre en état d'accueillir le message, créer de l'espace en soi. Comprendre, mettre en route son intelligence, celle de sa tête et celle du coeur. Entendre, accepter que ce message entre en soi et transforme le coeur.
Prendre Jésus comme modèle d'orateur, c'est s'attacher à sa personne. Il ne s'agit pas de mettre en avant une imitation pointilleuse du Christ [...] mais de rechercher une conformation originale et personnelle à l'attitude, à l'état d'esprit, à l'appréhension de la prise de parole par Jésus enseignant, prêcheur.
Ecouter, c'est laisser de côté ses jugements personnels et faire silence en soi.
Se lancer avec confiance, c'est aussi accepter la part d'imprévu, accueillir ce qui est authentiquement inscrit dans la spécificité de l'instant : cela incite à être prêt à improviser. (p. 44)