Publié à Florence en 1928 faute de pouvoir le sortir en Angleterre, L'amant de Lady Chatterley écrit par D.H Lawrence laisse présager le scandale... Imaginez une lady au début du xxème s. commettre l'adultère sur demande de son époux handicapé et impuissant. La raison ? La filiation pardi ! Bien que le sujet soit sulfureux pour l'époque, ce n'est pas tant l'adultère qui est ici réprimé, mais les scènes explicites et l'individu choisi pour mener à bien cette mission...Oliver Mellors, le garde chasse du domaine. Scandale !
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Car si Constance Chatterley à l'aval de son époux pour assurer la périclité de leur famille, il ne s'agit pas de choisir n'importe qui. Baronnet, Clifford Chatterley a un rang à tenir et Constance la responsabilité de s'y soumettre physiquement et sans sentiment s'il vous plaît. Un acte charnel mécanique pour espérer, un jour, entendre les cris d'un enfant. Lady Chatterley va non seulement entamer une relation physique intense et secrète avec Mellors, mais pire encore, lui céder son cœur.
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l faudra attendre 1960 pour que l'Angleterre découvre enfin ce roman à la sensualité palpable et s'effrayer d'un tel scandale. En effet, Constance découvre non seulement une sexualité "sauvage" et épanouie où les corps sont comparés aux saisons et évoluent au rythme de la nature, mais partagent également la fougue de l'esprit politique de Mellors. S'affrontent alors deux visions, deux rangs de l'Angleterre : l'aristocratie à la classe ouvrière, l'industrialisation effrénée versus une vie simple en accord avec la nature.
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Au-delà d'une histoire d'amour charnelle, D.H Lawrence nous livre donc une fine analyse sociétale de l'Angleterre traumatisée par la Première Guerre Mondiale, et y révèle une scission sociale.
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Bien que dans l'ensemble le roman soit agréable à lire, j'y ai lu des clichés homophobes, racistes et antisémites qui m'ont laissés un peu bouche bée. Ces réflexions somme toute sporadiques, m'ont toutefois un peu gâché ma lecture.
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Du roman je connaissais les grandes lignes de son histoire et du scandale soulevé sans toutefois l'avoir lu. Il m'a fallu attendre d'être tenté par la version cinématographique de Netflix pour me donner enfin envie de me plonger dans ce classique.
Subjugué par une volupté débordante, cette version m'a totalement embarquée. Le jeu des acteurs, les décors, la beauté de la campagne anglaise et les magnifiques scènes de sensualité portées par une nature reine m'ont totalement séduite. Édulcoré, le film fait l'impasse sur toute la première partie du roman pour se consacrer à l'histoire d'amour entre Constance et Oliver. Il met ainsi de côté la quête du plaisir de l'héroïne auprès d'un premier amant, oublie parfois les aspects racistes, antisémites et homophobes (que le film aurait eu l'occasion de dénoncer dans un vent de modernité), mais conserve toutefois la confrontation sociale et évidemment le scandale de moeurs.
Me reste donc a visionner toutes les autres versions qui sont, tenez-vous bien, au nombre de cinq (sans compter celle de Netflix).
Préférant lire les romans avant de me plonger dans leurs adaptations ciné, j'ai cette fois-ci fait l'inverse et heureusement finalement !
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