
J'espère que tu pourras lire ceci, Mark.
Hé, j'espère que quelqu'un pourra me lire, parce que pour l'instant la seule chose qui m'empêche de péter les plombs, c'est de coucher tout ça sur le papier dans l'espoir qu'un jour, quand tout sera terminé, ce journal prouvera que je ne suis pas dingue. Car hier, il s'est passé deux évènements qui ont changé ma vie à tout jamais.
Le premier, c'est que j'ai enfin pu embrasser Courtney Chetwynde. Oui, la Courtney Chetwynde, celle qui se mord la lèvre inférieure quand elle réfléchit, dont les yeux gris sombre semblent regarder jusqu'au plus profond de l'âme, qui est si belle dans sa tenue de volley-ball et traîne toujours une odeur de rose. Oui, je l'ai embrassée. J'ai attendu longtemps, mais enfin, c'est fait. Yah-houh !
Le second, c'est que je suis passé dans une sorte de trou noir, ce qu'on appelle un "flume", qui m'a projeté à l'autre bout de l'univers, sur une planète nommée Denduron, au beau milieu d'une guerre civile.
Mais revenons-en à Courtney.
Ce n'était pas un baiser du genre "bonjour, ça va? ". Oh non. C'était un baiser, un vrai...
Combien y a-t-il de contes où un fantôme est capable, mettons, de laisser un indice particulièrement ésotérique tracé dans du sang, une énigme que les vivants doivent résoudre pour survivre? Ça donne une touche de mystère supplémentaire , c'est vrai, mais on peut se demander pourquoi, si le fantôme a pu laisser une telle marque, il n'a pas choisi d'écrire: "Au cas où vous vous posiez la question, c'est ma femme qui m'a assassiné pour toucher l'assurance avant de jeter l'arme du crime dans le puits. Le trésor est sous l'escalier, l'antidote du poison dans le frigo derrière le jus d'orange, et vendredi dernier, j'ai oublié de récupérer le linge au pressing, vous pouvez aller le chercher?"
J'y étais arrivé! Marsh ouvrit paresseusement les yeux, et il éclata de rire. Il devait avoir senti l'air. Un vrai médium! Mais lorsque je me penchai pour regarder le livre, mon enthousiasme retomba. D'accord, j'avais tourné la page, mais ça ne signifiait rien. Ce n'était pas comme si, dans cette BD, il y avait une bulle qui disait: "Salut Marsh. Cooper est mort, son cadavre gît au fond du lac, et c'est le fantôme d'un psychopathe macédonien qui te harcèle."
Certains se sont cachés les yeux, d'autres se sont redressés, comme si le moins qu'ils puissent faire pour leur semblable était d'avoir le courage de regarder.
I hurried up the driveway and rang the doorbell. Nobody answered so I knocked. Hard. If somebody was inside, they would have heard.
" They're probably at work", Kent said. "Or maybe they're weekend people."
"Or maybe they're just hiding in the basement because, oh, I don't know, there was just a huge battle raging off shore."
'Oh that," Kent said soberly.
- Il n'y a qu'à faire un pansement avec mon tee-shirt en attendant que Patrick m'amène voir un docteur, ai-je dit.
Courtney m'a aidé à le retirer, ce qui n'était pas si facile, puisque je ne pouvais pas me servir de mon bras gauche. Elle l'a déchiré pour former une lanière qu'elle a nouée autour de mon bras. Après avoir stoppé l'hémorragie, elle m'a regardé avec un sourire malicieux :
- Dis donc, tu as fait du sport ?
Soudain, je me suis senti gêné d'être torse nu. J'ai fait mine de le prendre à la légère :
- Essaie de suivre le même entraînement que Loor m'a fait endurer, et tu deviendras comme moi.
Hé, j'espère que quelqu'un pourra me lire, parce que pour l'instant la seule chose qui m'empêche de péter les plombs, c'est de coucher tout ça sur le papier dans l'espoir qu'un jour, quand tout sera terminé, ce journal prouvera que je ne suis pas dingue. Car hier, il s'est passé deux événements qui ont changé ma vie à tout jamais.
- À votre service, mam'zelle. Quand est-ce qu'on commence ?
- Demain matin. neuf heures. Et ne m'appelle pas non plus "mam'zelle".
- Comment, alors ?
- Courtney. Pas de surnom, as d'argot pittoresque. Juste Courtney.
- C'est noté. Mettons neuf heures. Je te retrouve dans le salon ?
- C'est noté. (Elle ne put s'empêcher de sourire.) Merci, Dodger. Mais si jamais tu es Saint Dane, sache que je t'ai à l'oeil.
- Et moi, peut-être qu'un jour je comprendrai ce que tu racontes. En attendant, bon appétit ! À demain !
- Jamais ! s'est écriée Courtney, dégoûtée. Pas question que je mette ça !
Elle a ramassé une jolie robe à petites fleurs bleues, sans doute à la mode en 1937, et aussi une énorme culotte blanche si haute que l'élastique devait bien monter jusqu'à ses aisselles.
- Et ça, c'est quoi? a-t-elle ajouté en brandissant un soutien-gorge blanc qui ressemblait à deux obus maintenus par une grand lanière. C'est une blague ?
- Garde tes propres sous-vêtements, ai-je dit en riant. Je doute que quelqu'un voie ton soutien-gorge de sport.
Elle m'a jeté un regard torve.
- Comment tu sais que je porte un soutien-gorge de sport ?
- Simple déduction, me suis-je empressé de répondre.
Dodger se coiffa d'un chapeau brun. À cette vue, Courtney éclata de rire.
- Quoi ? demanda-t-il innocemment.
- Tu te prends pour Indiana Jones ?
Dodger secoua la tête d'un air dégoûté.
- Tu sais ce qui me plairait bien ? Qu'au moins une fois, tu dises quelque chose de compréhensible.
- N'y compte pas trop.