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3.59/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Didier Audebert a collaboré en tant que journaliste aux plus grands magazines français, à la radio (RTL2) et à la télévision, pour laquelle il a réalisé des documentaires (Arte, TV5 Monde). Il est aussi l’auteur d’un téléfilm, « Le temps d’un éclair », pour France 2. Il dirige l’agence de communication et de relations publiques LET ME SEE.

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D.J.F. Audebert
- Il y aura certainement une poignée de sans-emploi qui surgiront dans quelques mois mais ils seront aussitôt éliminés, déclara Barnay avec un sourire béat, euh..., je veux dire reclassés. D'ailleurs, désormais, si un individu devient chômeur, c'est une telle honte pour lui vis-à-vis de son cercle amical, familial, de ses enfants, il ressent un tel sentiment d'inutilité, qu'en général les chômeurs n'ont même presque plus le temps de le devenir ; ils s'éliminent souvent d'eux-mêmes avant d'être comptabilisés. Ils s'autodétruisent en se jetant d'un pont ou sous le métro. Ces solutions de « reclassement » sont d'ailleurs proposées préventivement dans le nouveau guide pour l'emploi : « Si vous avez le sentiment de ne servir à rien, ce n'est pas la peine de vous acharner, supprimez-vous ! ». D'ailleurs, il faudrait peut-être réfléchir à un endroit où les gens dans cette situation pourraient se suicider proprement, une sorte d'usine à suicides qui proposerait différents moyens de mettre fin à ses jours, avec un catalogue dans lequel on suggérerait des idées : balle, poison, noyade, chaise électrique ; cela éviterait que certains se jettent sous un train ou un métro, car l'activité des travailleurs est retardée, avec tous ces incidents voyageurs qui se multiplient.

Certains visages s'étaient tendus en l'écoutant. Barnay le ressentit et fit mine de plaisanter en clôturant sa phrase d'un rire sarcastique ;

Un autre conseiller ajouta, sur le même ton de la plaisanterie :
- Oui, au moins au Japon, ils se suppriment tranquillement dans leur coin, sans salir et embêter personne. Perdre son travail est un tel déshonneur qu'ils se font hara-kiri immédiatement.
Quel beau pays, un bon exemple à suivre, n'est-ce pas ?
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Verley tombait des nues. Oui, il avait bien mis la pression à ses conseillers pour réduire le chômage à zéro. Oui, il avait dit que toutes les solutions devaient être envisagées ; Oui, le résultat lui importait plus que les moyens d'y parvenir mais jamais, au grand jamais, il n'aurait pu imaginer que cela se fasse autrement que dans le cadre des lois de la République. Qu'un conseiller, à qui il avait accordé sa confiance, ait créé à son insu une cellule serial killeuse et ait produit de faux ordres de missions lui glaçait le sang. On parlait d'un nombre incalculable d'éliminations et de disparitions suspectes, un vrai génocide de chômeurs. Il se voyait déjà traduit devant la Cour pénale internationale de justice, accusé d'avoir couvert ou ordonné un crime contre l'humanité.
Il repensait à la folie de Barnay et le revoyait lui annoncer, toujours le sourire aux lèvres, qu'une figure emblématique du chômage de longue durée avait péri dans un accident de la circulation ou avait été victime d'un arrêt cardiaque. Verley s'était figuré naïvement que Dieu était de son côté en l'aidant à accomplir la grandeur de son destin par ces petits signes de bienveillance. Le doigt divin était en fait celui de Barnay ou d'un de ses sbires qui pressait la détente. Après réflexion il admettait que sa mégalomanie l'avait parfois emporté sur la raison. L'aveuglement l'avait quelquefois bien arrangé. Il risquait maintenant d'en payer le prix fort.
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L'un de ses anciens amants policier d'élite dans une section spéciale était en possession de renseignements capitaux, une vraie bombe à retardement. Il lui avait raconté les meurtres de chômeurs maquillés en suicides, en accidents domestiques, en accidents de la route. Toutes sortes d'actions criminelles couvertes par le secret d'Etat. Une véritable machine diabolique pour éliminer ceux qui gênaient, les sans-grade, les SAR ( Sert A Rien ), les inutiles qui grossissaient les chiffres du chômage et ponctionnaient les finances. Selon lui, les ordres étaient validés directement par le Président, car il avait vu un ordre de mission signé. Il racontait avoir participé à la neutralisation programmée du Dernier Chômeur. Tentative avortée in extremis. Ce conseiller machiavélique, issu de l'armée de l'ombre, qui semblait avoir tout pourvoir et être le bras armé de la République pour exécuter les sales besognes, se nommait Barnay.
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vous êtes sûr de votre coup, hein ?
- Bien entendu, monsieur le Président, tous les calculs ont été effectués et vérifiés. Avec les dernières mises à la retraite, les contrats aidés, quelques jeunes diplômés fils à papa fumeurs de cannabis que nous avons expatriés à l'étranger en Erasmus ; quelques inaptes au travail que nous avons internés, ceux qui ont été transférés en formation et quelques dealers que nous avons incarcérés, sans compter les tout derniers irrécupérables, mis sous le tapis comme on dissimule la poussière, les chiffres sont catégoriques. ( En montant la voix :)
Aujourd'hui, nous n'avons plus un seul chômeur officiel dans notre pays.
( Salve d'applaudissements dans le bureau. )
C'est historique !
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