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Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 23/09/1968
Biographie :

DOA, pour "Dead On Arrival" (mort à l'arrivée), est le nom de plume d'un écrivain français de romans noirs.

Son pseudonyme fait référence à "Dead On Arrival", un film noir américain réalisé par Rudolph Maté (1950).

Après avoir été parachutiste dans un régiment d'infanterie de marine, il travaille comme producteur de jeux vidéo en France et à Londres, DOA finit par se tourner vers la littérature.

Son premier roman, "Les Fous d'Avril" (2004) a obtenu le Prix Agostino, prix des lecteurs, au Quai du Polar à Lyon en 2005. Son roman "Citoyens clandestins" a obtenu le Grand prix de littérature policière en 2007.

En 2009, son thriller intitulé "Le Serpent aux mille coupures" fait partie de la sélection de l'été du prix SNCF du polar. En 2017, le réalisateur Éric Valette adapte le roman au cinéma. Le film a été présenté au Festival de Rotterdam dans la sélection Criss Cross.

DOA est également scénariste de la série télévisée Braquo (épisode 5 de la saison 1, coscénarisé avec Jean-Guy Serrier et Michaël Souhaité).

En 2011, il publie avec Dominique Manotti "L'Honorable Société" qui obtient le Grand prix de littérature policière 2011.

Cinq de ses romans font partie de la célèbre "Série noire" de Gallimard : "Citoyens Clandestins", "Le Serpent aux Mille Coupures", "L'Honorable Société", "Pukhtu Primo" (2015) et "Pukhto Secondo" (2016).

Revirement en 2018 avec "Lykaia", paru chez Gallimard également, et qui se penche cette fois sur le milieu BDSM européen à travers une histoire d'amour un peu spéciale, où le sexe et la mort dansent une valse macabre.

Bibliographie :
Roman
– Citoyens clandestins
– Le Serpent aux mille coupures
– Pukhtu : Primo
– Pukhtu : Secundo,
– Le Cycle clandestin
– Le Cycle clandestin, II,
Romans indépendants
– Les Fous d’avril,
– La Ligne de sang
– L’Honorable Société
- Lykaia
- La Meute
Romans graphiques :
– La Ligne de sang, Les Arènes, 2019



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Entretien avec DOA, à propos de son ouvrage Lykaia


16/11/2018

Vous nous aviez habitués dans vos précédents livres à croiser souvent Thanatos, à travers les nombreux cadavres qui jonchent notamment les pages de Citoyens clandestins et Pukhtu. Cette fois, c`est Eros qui tient une place de choix, et éclipse un peu la mort. Qu`est-ce qui vous a poussé à écrire une histoire d`amour et de sexe, et de choisir leur versant le plus extrême, le BDSM, dans ce qu’il a lui-même de plus extrême ? Les flingues et les grenades ne vous manquent pas trop ?

Je suis surpris que vous pensiez que la mort est éclipsée de Lykaia, il me semble au contraire qu’elle y est omniprésente et que c’est une très forte pulsion morbide qui, justement, sous-tend en grande partie les rapports de pouvoir et de sexe de mes protagonistes.

Quant à savoir ce qui vous pousse vers un sujet, il est difficile de le dire. Chez moi, il y a rarement une raison unique ou principale. Je peux en revanche vous dire qu’un vital besoin de changer de thème et d’univers m’a tenu éloigné « des flingues et des grenades ».



Est-ce que vous avez travaillé l’écriture de ce roman de la même manière que celle de vos précédents livres, qui tournaient autour de la criminalité et de la guerre ? Loin d’un champ de bataille, votre style dans Lykaia évoque plus le bloc opératoire du fait de sa concision (qui répond à la profession du narrateur chirurgien), mais aussi de la pagination assez restreinte du livre…

Evacuons d’emblée la question de la pagination : celle-ci ne dépend pas d’une façon de travailler qui serait différente d’un roman à l’autre, mais de natures de textes qui n’ont pas nécessairement besoin du même nombre de pages pour exister ; mes romans font la taille nécessaire au sujet et à son traitement.

Et sinon, oui, j’ai travaillé de la même façon, des recherches à la rédaction en passant par la structuration, avec une langue qui s’est adaptée à la thématique. On n’écrit pas la guerre comme on écrit le cul ou les tourments d’une passion mortifère.


Vous remerciez en fin d’ouvrage des adeptes du sado-masochisme : ce milieu vous a-t-il accueilli « les bras ouverts » ? Avez-vous souvenir de votre tout premier contact avec ces pratiques ?

Les pratiquants que j’ai rencontrés sont méfiants par nature et par nécessité. Potentiellement, le jugement que porte le monde extérieur – à commencer par le mien – sur eux peut être dur et blessant. A cet égard, dans leur façon de cultiver leur jardin secret, de se protéger des regards indiscrets et de tester leurs interlocuteurs, les adeptes du BDSM ne sont pas très différents des fonctionnaires des services secrets ou des agents d’officines que j’ai pu rencontrer pour préparer mes romans précédents.

Quant à mon premier contact avec cet univers, il est difficile de le dater. L’esthétique fetish et BDSM est partout autour de nous, depuis longtemps. De la haute couture en passant par l’art (le photographe Robert Mapplethorpe, par exemple), le cinéma (Matrix en est un bon exemple), toute la culture a emprunté à ce milieu. S’il s’agit, en revanche, de dater le premier contact qui a conduit à ce livre, en rappelant cet univers à mon bon souvenir de façon un peu plus appuyée, il remonte à sept ou huit ans.


Que représente le BDSM pour vous, dans nos sociétés ? Est-ce un miroir de l’assujettissement des corps dans le monde du travail, par exemple, ou de la mise en scène que chacun fait de soi ? Ou au contraire une pratique très marginale qui se veut hors-société, presque hors-époque, comme le suggère le choix de la ville de Venise comme décor des dernières scènes du livre ?

Bien qu’il n’existe évidemment pas de statistiques officielles, je pense pouvoir affirmer que cette pratique n’est pas si marginale que cela. Dans ses formes les plus extrêmes sans doute, mais dans ses manifestations les plus classiques, je crois au contraire qu’elle est assez répandue dans la population. Ca commence très vite, vous savez, le BDSM, par une simple fessée. Donc ce n’est certainement pas un phénomène hors du temps ou de la société.

Le sens de ma démarche a toujours été avant tout artistique, même dans mes précédents textes. Je ne manipule pas le réel pour dire ou dénoncer, mais pour réfléchir et sublimer. Pas de message chez moi. Ni avant, ni maintenant. Cependant, on peut effectivement s’interroger sur les parallèles qui existent entre la pratique BDSM, fondée sur le fantasme, le travestissement et le jeu avec des corps réduits à l’état d’objet, réifiés, et les tendances plus générales de la société à l’individualisation, à la marchandisation des corps de plus en plus réduits à leur valeur transactionnelle, à leur « accesoirisation » ou à la mise en scène permanente de soi via les réseaux dits sociaux.


A travers ce couple dont on suit l`itinéraire amoureux et morbide se dessine une vision désenchantée du monde, extrême et parfois volontairement choquante (notamment lors des séances de SM clinique). Etait-ce une manière pour vous de tester le pouvoir de la littérature sur nos organismes ? De prouver que face aux images et leur puissance, les mots demeurent tout de même efficaces ?

Je n’aime pas trop le terme « volontairement », il confère au mot « choquant » une intentionnalité que mon texte n’a pas. Mon ambition n’était pas de choquer, c’était d’écrire sur un sujet qui m’intéressait pour une œuvre au noir, et il se trouve que les caractéristiques ou les manifestations de ce sujet choquent, c’est très différent. Ensuite, nous touchons là à l’essence même de ce qu’est la littérature et ce débat est sans fin. Je pense, pour ma part, que l’écrit, et en particulier l’écrit de fiction, doit bousculer le lecteur, en bien, en mal, les deux, à travers l’expression de la sensibilité qui l’anime. Je ne crois pas qu’il faille obligatoirement écrire pour faire du bien aux gens ; parfois, il faut savoir les heurter.

Quant à se confronter à la puissance des images et à leur omniprésence… Il faut savoir choisir ses combats, et le mien n’est pas là. La force des images, c’est leur immédiateté et la facilité avec laquelle, en bonnes filles de joies de la création, elles s’offrent. Peu d’efforts sont nécessaires pour voir, lire en réclame beaucoup plus. Seulement voilà, produire du contenu audiovisuel n’est ni simple, ni bon marché, alors qu’un texte ne réclame que du temps, un crayon, du papier et de l’imagination. Rien ne peut supplanter cela. La meilleur preuve : aujourd’hui, l’essentiel de la production audiovisuelle relève de la reprise, de l’adaptation de livres ou de BD, ou de l’emprunt aux faits réels. C’est un médium qui ne crée plus, ou très peu, de contenu vraiment original.


Vous vous réclamez d`un héritage sadien dans les remerciements. Pensez-vous qu’il faille aujourd’hui réactualiser la rage et l`outrance d’auteurs comme le marquis de Sade, ou ses écrits vous paraissent-ils toujours aussi choquants aujourd`hui ?

Je fais, dans mes remerciements, un clin d’œil sympathique et respectueux au Divin Marquis qui a fait école, comme on dit. En aucun cas je ne me considère héritier de celui-ci, n’ayant aucune intention de poursuivre dans cette veine au-delà de Lykaia. Quant à votre question, j’avoue ne pas la comprendre ou plutôt, j’ai peur de la comprendre : faudrait-il censurer la littérature parce qu’elle peut choquer ? Vers quel monde allons-nous ? Je vois tous les jours autour de moi, je lis ou entends dans la bouche de nos élites, dans la presse, des choses qui me choquent et me dégoûtent bien plus que les délires inquiets d’un Sade qui, au fond, semble ne faire qu’explorer l’éventualité d’une libération des pulsions, perspective qui, je le crois, le terrifiait profondément.



DOA à propos de ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Véritablement envie, Moins que zéro de Bret Easton Ellis.



Quel est le livre que vous auriez rêvé écrire ?

Méridien de sang de Cormac McCarthy.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Ce n’est pas tant un livre qu’un auteur, Charles Dickens.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Les Noirs et les Rouges d’Alberto Garlini.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

La Promesse de l’aube de Romain Gary.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Les livres mentent. » Cormac McCarthy.



Et en ce moment que lisez-vous ?

Une biographie d’Aldolf Hitler écrite par Volker Ullrich.



Découvrez Lykaia de DOA aux éditions Gallimard :




Entretien réalisé par Nicolas Hecht.






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Espionnage, enquête et politique, quoi de mieux comme ingrédients pour une série réussie ? Avec "Citoyens Clandestins", série adaptée du livre éponyme de DOA, la réalisatrice Lætitia Masson revisite les codes du thriller d'espionnage en nous ramenant au lendemain des attentats du 11 septembre. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux. #11septembre #espionnage #series _________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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Citations et extraits (312) Voir plus Ajouter une citation
Pour préserver la confiance, il a même organisé volontairement sa succession et adoubé un ancien du Quai d’Orsay issus de l’énarchie, donc insoupçonnable, ex-ambassadeur essentiellement réputé pour le faste de ses réceptions passées. Et ses frasques sexuelles. Un idiot utile, mondain et priapique, à l’impeccable vernis, comme il s’en épanouit tant sous les ors de la République.
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Tout le mal de ce monde vient de ce qu’on n’est pas assez bon ou pas assez pervers. Ce n’est pas de moi, c’est de Machiavel. A son époque, l’Italie vénérait autre chose que des footballeurs, des pédés créateurs de mode et des starlettes à gros seins.
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Bien qu’on soit en zone de conflit, avec des populations civiles très exposées, souvent de leur plein gré, les morts prépubères ou de sexe féminin ont une fâcheuse tendance à provoquer des élans de compassion absurdes et d’intempestives ouvertures de parapluie, pardon, d’enquêtes.
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De toute façon on se marie tous par flemme. Ou par fatigue. Ceux qui racontent le contraire disent des conneries. On cherche, on cherche, un jour on en a plein le cul, on dégote une qui a faim et on la garde, c’est pas exactement ce qu’on voulait, on se fait un peu chier, mais c’est pratique.
- Pratique jusqu’à ce qu’elles demandent une pension alimentaire.
- La tranquillité n’a pas de prix.
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Elle n’a commencé à creuser du côté de la jeune Chloé que le lendemain, en allant au plus simple, le Who’s Who 2.0, Facebook, le plus mouillé des rêves mouillés des nostalgiques de la Stasi.
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Sans la moindre hésitation, Sher Ali accepte cet honneur et exécute Manzour, ce traître vendu aux mécréants. Sang et matière cérébrale giclent derrière le crâne explosé, aspergeant un petit qui se tenait trop près, sur le côté. Il n’a pas bronché. Personne n’a bronché. Le corps s’effondre au sol et l’odeur de poudre brûlée envahit l’espace confiné. Dans la tête de chacun retentissent les échos de la détonation. Un des instructeurs engueule le garçonnet souillé, il aurait dû faire attention à son gilet lesté de pains de plastic, et lui file une beigne. L’enfant se met à pleurnicher.
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Cette nuit-là, une des gamines partouzées, une ado serbe attrapée près de la frontière deux semaines auparavant, meut d’une overdose vers quatre heures du matin. Ghost ne s’en aperçoit pas, il y en a tellement des pouffes à cette teuf, et bien avant qu’il ne redécolle, elle a été balancée dans l’une des décharges de la ville.
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La mission, la mission, la mission. Sans illusion. Ces fantomes-là iront rejoindre les autres, tous ceux de son passé, ce territoire perdu qui restreint chaque jour un peu plus les limites de son existence.
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Parce qu'à ce moment là , il n'y a que la peur. Ou la folie. Furieuse, meurtriere, celle qui apppelle la fin des choses , l'entropie.
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" Sourate quatre, verset quatre-vingt quinze. Celui qui tuera un croyant volontairement aura l'enfer pour récompense ; il y demeurera éternellement. Dieu, irrité contre lui, le maudira et le condamnera à un supplice terrible. Tu te souviens, toi qui as tout appris par cœur ? Dors bien. "
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