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3.6/5 (sur 5937 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) , le 27/04/1949
Biographie :

Didier Daeninckx a exercé entre 1966 et 1975, les métiers d’ouvrier imprimeur, animateur culturel et journaliste localier.
Écrivain qui place au cœur de ses fictions la thématique sociale et l'enquête historique sur un passé travesti ou caché, son engagement prend sa source dans son environnement familial partagé entre le courant anarchiste, antimilitariste et le courant communiste.

En 1984, il publie "Meurtres pour mémoire" dans la «Série Noire» de Gallimard. Il a depuis fait paraître une trentaine de titres qui confirment une volonté d’ancrer les intrigues du roman noir dans la réalité sociale et politique.

Plusieurs de ses ouvrages ont été publiés dans des collections destinées à la jeunesse (Syros-Souris Noire, «Page Blanche» chez Gallimard, Flammarion). Il est également l’auteur de nombreuses nouvelles qui décrivent le quotidien sous un aspect tantôt tragique, tantôt ironique, et dont le lien pourrait être l’humour noir.

Il a obtenu de nombreux prix (Prix populiste, Prix Louis Guilloux, Grand prix de littérature policière 1985, Prix Goncourt du livre de jeunesse...), et en 1994, la Société des Gens de Lettres lui a décerné le Prix Paul Féval de Littérature Populaire pour l’ensemble de son œuvre. En 2009, il reçoit le Prix de la Presse des jeunes, du Salon du livre et de la presse jeunesse et du Syndicat de la presse des jeunes et en 2013 le Prix Polar du Parisien pour "Têtes de Maures".
Didier Daeninckx travaille en tant que journaliste à amnistia.net, un quotidien en ligne d’information et d’enquêtes.
Didier Daeninckx a reçu le prix Goncourt de la Nouvelle 2012 pour 'L'Espoir en contrebande' (Cherche-Midi), un recueil de vingt-six nouvelles.
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Source : www.editions-verdier.fr
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Bibliographie de Didier Daeninckx   (190)Voir plus


Didier Daeninckx et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Martin Eden de Jack London


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Il y a nombre de livres qu`on aurait aimé écrire, pour rester dans les immédiats contemporains, le Ravel de Jean Echenoz ou Les années de Annie Ernaux. Mais ce sont des lectures stimulantes. Ce qui est médiocre et rencontre un écho démesuré, c`est cela qui décourage. Et c`est de l`ordre du quotidien.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les Sherlock Holmes de Conan Doyle. Je les ai relus de dix ans en dix ans en découvrant à chaque fois des livres différents. Le fait d`avoir été confiné dans la littérature « jeunesse » et « policière » a amoindri l`impact de son projet littéraire.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Le comte de Monte-Cristo Là, on est vraiment jaloux de ne pas l`avoir écrit. Et cela n`a rien à voir avec les adaptations cinématographiques ou télévisuelles qui censurent tous les aspects radicalement sulfureux de ce livre de vampire.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Belle du Seigneur me décourage à chaque tentative.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs?

Justice sanglante de Thomas de Quincey dans la traduction publiée aux éditions José Corti dans la collection Romantiques. Un texte fulgurant, écrit en 1838, et qui annonce le roman noir avec une vision prophétique sur les drames du XXe siècle. Une déclinaison abâtardie en a été publiée au Seuil (collection Baleine) à éviter.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Les œuvres romanesques complètes des frères Goncourt, dont le nom récompense le meilleur roman de l`année.


Et en ce moment que lisez-vous ?

Je viens de terminer la lecture d`un manuscrit de 700 pages qui brasse toute l`histoire de la Chine contemporaine. Un très grand bonheur. Orphelin de m`en être sorti. Sinon, D`écrire, j`arrête d` Alain Nadaud aux éditions Tarabuste. Un voyage en Tunisie, aujourd`hui, grâce à un écrivain véritable que l`édition dédaigne.



L`entretien de Didier Daeninckx avec Babelio : Octobre noir


Octobre noir est publié à l`occasion du Cinquantenaire de la nuit du 17 octobre 1961 pendant laquelle de nombreux Algériens sont tués à Paris lors d`une manifestation. Quand et comment avez-vous eu l`idée de faire cette bande dessinée ?

Le sujet, la collision du rock and roll et de la manifestation algérienne d`octobre 1961 me trottait dans la tête depuis un moment. le rock naissant, c`est la bande son de la guerre d`Algérie. On torture et les Chaussettes Noires font un tube avec « Tu parles trop ». Et le temple du rock, le Golf Drouot, se trouvait à Richelieu Drouot, sur le parcours de la manifestation.
L`occasion s`est présentée quand Aïssa Derrouaz, le fondateur des éditions Ad libris m`a contacté et m`a demandé si j`avais une idée de scénario autour du 17 octobre, un événement qui a marqué sa famille. Je lui ai proposé un synopsis qu`il a accepté, et Mako est entré en piste.


Avant cette bande dessinée vous avez déjà travaillé sur ce sujet dans certains de vos ouvrages (« Meurtres pour mémoire »). La bande dessinée permet-elle aujourd`hui de faire passer des idées à un public plus large ? Que vous apporte ce support par rapport aux autres ?

Non, ce n`est pas une question de marketing. J`ai appris à lire dans la bande dessinée, mes premières rencontres avec les « héros » se sont produites dans les cases des illustrés. Et je pense que des dessinateurs comme Tardi, Ferrandez, Juillard, Pinelli, David B. sont de grands romanciers.


« Meurtres pour mémoire » publié en 1984 évoquait déjà ce massacre. Est-ce que depuis les années 1980, vous avez été témoin d`un changement dans le discours de l`Etat et des médias ?

Oui, en près de 30 années, le travail des associations, des écrivains, des cinéastes, des enseignants, a eu pour effet de mettre un sens sous cette date oubliée. Elle commence à figurer dans les livres de cours. L`enjeu essentiel de la qualifier pour ce qu`elle est : un crime d`État.


Dans les dernières cases, Mohand, à travers une chanson, adresse un message rageur au peuple français. Pensez-vous que la France a volontairement fermé les yeux (par racisme ?) sur cet épisode sanglant ?

Cet événement souligne toutes les contradictions de l`époque. Un état qui négocie l`indépendance en ayant dans son sein des ministres jusqu`auboutistes acquis à l`Algérie Française, d`autres qui veulent conserver le Sahara pour le pétrole, le gaz et les essais nucléaires. Un peuple français qui s`est peu à peu rallié à l`idée de la Paix en Algérie. Et une population algérienne de Paris et sa banlieue qui se bat elle pour la victoire et l`indépendance. le peuple français ne sera pas aux côtés des victimes, et le massacre suivant, celui de 9 militants communistes à Charonne, quatre mois plus tard, sera l`occasion d`opérer une sorte de rattrapage dans le non-dit. Et il y aura très rapidement la décision d`amnistie sur les crimes commis pendant la guerre d`Algérie ; amnistie qui se transformera en amnésie. du côté algérien, nombre de dirigeants de la Fédération de France du FLN qui avaient organisé la manifestation se retrouveront dans l`opposition au nouveau pouvoir. On taira leurs actions de l`autre côté de la Méditerranée.


On note la présence de deux historiens : Benjamin Stora pour la préface et Jean-Luc Einaudi, qui, lui, nous livre la liste des victimes). L`exactitude des faits était-elle votre première préoccupation pour ce récit ?

Le scénario est directement inspiré de la tragédie qui a frappé la famille de Fatima Bédar, et le fait que la relation de cette disparition avec le 17 octobre ait longtemps été niée obligeait à cette proximité avec la reconstitution du réel.


Mako, les planches sur Paris sont magnifiques même si le noir est la couleur dominante. La pluie et le froid que l’on ressent ressortent comme des éléments dramatiques. Comment vous êtes-vous pris pour restituer graphiquement l’atmosphère de cette nuit tragique ? Avez-vous effectué des recherches particulières ?

Mako : Je suis au service d`une histoire écrite, un scénario très dense, des dialogues et des ambiances soulignées... A moi de rendre le récit le plus narratif possible et de le rendre crédible. Respecter ce que Daeninckx souhaitait.
Je considère le noir comme une couleur à part entière. Mais c`est une évidence qui n`est pas toujours acceptée. J`ai déjà eu à faire à un éditeur qui sous prétexte de mise en couleur d`un album, désirait un dessin au trait uniquement.
J`ai subi des influences, gamin, des lectures de petits formats peu chers, dont la couleur était absente, j`y ai vu le travail de dessinateurs tel que Breccia, Pratt etc... sans savoir qu`il s`agissait d`eux. A l`époque ils ne signaient pas leurs BD. Je crois avoir été très marqué par ces gens là : rester efficace, un noir et blanc tranché au service d`une lecture fluide.
La restitution de cette époque troublée m`est venue sans grande contrariété, presque naturellement. Ce n`est pas très compliqué de rendre l`effet de la pluie sur les pavés par exemple, mais la documentation, fournie par Daeninckx, a été essentielle. Cela m`a rassuré et énormément aidé. J`ai fait quelques recherches complémentaires de mon côté, portant davantage sur les intérieurs, le mobilier d`époque, les voitures, la police etc., toujours dans un souci de lecture crédible du récit ....


La Guerre d`Algérie est présente en toile de fond mais n`envahit pas le récit qui reste focalisé sur la manifestation ainsi que sur le choix cornélien de Vincent/ Mohand, le personnage principal. L`idée était-elle de partir de l`individu pour raconter un évènement historique de plus large ampleur ?

Oui, c`est toujours le cas pour mon travail d`écriture. Un destin individuel qui s`inscrit dans un événement historique dont le principal intéressé n`a pas conscience.


Vincent/ Mohand doit choisir entre ses origines maghrébines et son futur dans un groupe de rock dans une France des années 1960 qui s`ouvre à la consommation de masse et où l`on voit émerger la culture jeune. Au-delà de ce contexte, voyez-vous ce personnage comme un symbole de toute une jeunesse actuelle partagée entre deux cultures ?

Oui, bien sûr. Quand j`ai écrit Meurtres pour mémoire, en 1983, ce regard était déjà présent avec le personnage de Kaïra Guelanine qui s`émancipe en adoptant les rites de la jeunesse des années 60 et que sa famille ne comprend pas.


Avez-vous d`autres projets d`écriture avec Mako qui signe les dessins d`Octobre noir ?

Rien de précis ensemble, à part des envies de continuer le mano en la mano. J`ai un recueil de nouvelles à paraître au Cherche-Midi, je termine l`écriture d`un roman pour Gallimard. Et un petit livre terminé, illustré par Mako : « Bagnoles tires et caisses » à paraître en novembre chez Jérôme Million.



Découvrez Octobre Noir, la bande dessinée de Didier Daeninckx et Mako aux éditions Ad libris :


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Dans le 170e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le parcours de Missak Manouchian, récemment entré au Panthéon, à travers deux bandes dessinées sorties récemment chez Les Arènes BD et Dupuis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Copenhague que l’on doit au duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg, publié aux éditions Dargaud - La sortie de l’album Le champ des possibles que l’on doit au scénario de Véro Cazot, au dessin d’Anaïs Bernabé et c’est édité chez Dupuis - La sortie de l’album L’homme miroir que l’on doit à Simon Lamouret et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album The Velvet underground, dans l’effervescence de la Warhol factory que l’on doit à Koren Shadmi et aux éditions La boite à bulles - La sortie de l’album Sept vies à vivre que l’on doit à Charles Masson et aux éditions Delcourt dans la collection Mirages - La réédition de l’album Mauvaises herbes que l’on doit à Keum Suk Gendry-Kim et aux éditions Futuropolis

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- "Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés. Je suis sûr que quand nous serons là-bas, nous serons redevenus des hommes." (p. 41)
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Didier Daeninckx
Depuis la nuit des temps les enfants naissent en pleurant comme s'ils pressentaient ce qui les attend.
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Même en suivant ce qui se passe en Yougoslavie, on a du mal à imaginer des jeunes de notre âge qui partent à la guerre, qui perdent tout sens moral, qui tuent, massacrent, violent... J'essaye de montrer ce qui peut les conduire à devenir des tueurs, par quelles techniques de manipulation on fait croire aux jeunes que le cauchemar peut se substituer au rêve, que la guerre les libérera à tout jamais du carcan social, qu'elle leur apportera la fraternité, l'esprit de corps...
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Je me suis même tapé le "Monte-Cristo" en trois volumes qu'on m'avait offert pour Noël ! mes parents n'en revenaient pas ; mille cinq cents pages dans la semaine. Ils me disaient que j'allais m'abîmer le yeux à force de lire... J'ai répondu à ma mère qu'elle ne s'usait pas la langue à force de parler ! Ils se sont marrés, sauf qu'au fond de ma tête je pensais qu'on ne s'usait pas la queue à force de baiser, mais ça, je pouvais pas leur dire.
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Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillés cet après midi à quinze heures. Cela m'arrivera comme un accident dans ma vie. Je n'y crois pas mais pourtant, je sais que je ne te verrai plus jamais.
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il n’était pas rare au XIIIe siècle de voir la nourrice, dès que le bébé perçait des dents, mastiquer la nourriture avant de la glisser dans la bouche de l’enfant.
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Quand on a du temps devant soi, il faut se fabriquer des souvenirs, ça peut servir, plus tard...
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Cette statue est un moulage du corps de la jeune femme, pratiqué juste après sa mort, et c'est les naturalistes qui l'ont intentionnellement habillée de cette manière simiesque. Pendant plus d'un siècle, des centaines de milliers de personnes ont défilé devant son effigie, et la grande majorité s'est donné bonne conscience. La répulsion, au mieux la moquerie, confortaient les Européens dans l'idée de leur supériorité.
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Un aliéné est aussi un homme que la Société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités. -Antonin Artaud
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Le respect, chez nous en pays kanak, il ne vient pas à la naissance comme la couleur des yeux. Il se mérite tout au long de la vie.
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