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4.08/5 (sur 12 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Université du Québec à Montréal (sous la direction de Shirley Roy), Dahlia Namian est professeure à l'École de service social de l'Université d'Ottawa.

Au croisement des inégalités sociales et de santé, ses travaux portent sur la « vie moindre », soit sur les limites (normatives, physiques et sociales) fixées à la propriété de soi et du corps en contexte de vulnérabilité, de ruptures de dénuements extrêmes. Elle y aborde notamment les conditions de vie des populations multi-problématiques ou dites « difficiles » (personnes en situation d’itinérance; mourantes et malades séropositives; sans domicile, aux prises avec des problématiques de santé mentale et de criminalisation) et les pratiques d’intervention complexes qu’elles suscitent (entre encadrement, surveillance, soins et accompagnement). Elle mène présentement une recherche sur les dispositifs d’intervention mobile en contexte d’itinérance et poursuit ses réflexions sur les liens entre individualité, affectivité et socialité contemporaines.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il faut lire aussi l’ouvrage de Victor Klemperer LTI, la langue du IIIe Reich pour saisir à quel point l’adhésion du plus grand nombre, même parmi les plus résistants, à la barbarie du nazisme fut facilitée par la mécanisation et la déshumanisation du langage. Selon Klemperer, l’usage de formules creuses, de sigles, de superlatifs, de métaphores guerrières en tout genre est un poison subtil dont les effets toxiques agissent subrepticement sur l’esprit. On l’ingurgite à petites doses et un jour, sans qu’on s’en aperçoive, notre esprit devient un piano mécanique qui joue des partitions composées par d’autres. À entendre la novlangue managériale d’aujourd’hui, celle qui nous parle inlassablement, et sans humanité aucune, de « réingénierie de l’État », d’ « optimisation fiscale des services », d’ « orientations stratégiques exogènes » ou de « gestion des flux de patients », il est légitime de se demander si ce poison dont parlait Klemperer n’a pas atteint notre faculté — ou plutôt notre responsabilité — collective d’agir contre ce qui nous nécrose l’esprit.
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Au sud de la frontière américaine, dans des villes écrasées par le rouleau compresseur de la mondialisation néolibérale et teintée par le désespoir, le chômage et l’abandon, Amazon est accueillie en sauteuse. Sur ces terres, nul besoin de méditation en pleine conscience : les emplois que promet l’entreprise y sont reçus comme une bénédiction divine au milieu de la désolation. Des photos de l’entrepôt Amazon flambant neuf, un bâtiment géant, moderne, posé triomphalement au sommet d’un bidonville et de ses toits de carton, sont devenues virales sur les réseaux sociaux. S’agissait-il d’une nouvelle Jérusalem ? Ou d’un simple prodige du capitalisme ? C’était oublier que ce dieu ne donne jamais sans prendre. Son arrivée à Tijuana s’est accompagnée d’une condition : c’est l’entreprise, et non les ouvriers, qui fera la loi. Cette zone de non-droit est une terre promise pour Bezos, qui y trouve une main-d’œuvre sous-payée, sous-traitée et non syndiquée.
De quoi l’aider à livrer la marchandise… L’utopie qui promet le bonheur en un clic, les milliers de gris-gris qui remplissent le vide de notre quotidien ne jaillissent pas du néant, mais de la sueur et du sang de milliers de personnes exploitées dans le monde.
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La mécanique d’accumulation capitaliste, qui repose sur la nécessité d’extraire le plus possible de la nature et des hommes pour engranger le maximum de profits, produit elle aussi quantité d’humains superflus — des existences jetables au même titre que n’importe quel objet de consommation.
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Jusqu’à récemment, toute tentative d’organisation collective chez Amazon avait été réprimée par des tactiques antisyndicales aussi féroces qu’au temps du fordisme, bien qu’enrobées d’une sauce new age. Dans ses usines, le programme AmaZen prône par exemple des « activités physiques et mentales, d’exercices de bien-être » pour les employés, afin de « les aider à se recharger et à se ressourcer ». Les ouvriers des gigantesques usines-casernes entendent régulièrement la voix robotique d’un message préenregistré qui leur suggère de « prendre trente secondes pour méditer ».
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« Le consumérisme, pur produit exportable de l’American way of life, prône un modèle hédoniste de capitalisme où l’atteinte du bonheur se définit non seulement par la capacité d’accumuler des biens matériels, mais également de fermer les yeux devant l’exploitation des êtres et des ressources qui rendent possible cette consommation effrénée. »
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