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Critiques de Daisy Johnson (87)
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Tout ce qui nous submerge

Une histoire originale et perturbante, qui ose revisiter le mythe d’Oedipe.



Il faut un certain temps pour se familiariser avec les personnages (même le nom et le sexe ne sont pas des certitudes), les décors, les époques. L’auteur brouille les pistes à un point que l’on pourrait être tenté de renoncer. Mais peu à peu, ces personnages atypiques vous accrochent, vous attendrissent et vous donnent envie d’en savoir plus. Il est donc nécessaire de se laisser happer par le brouillard initial pour distinguer peu à peu des trouées de lumière.



Le fil des événements que l’on reconstitue peu à peu finit par édifier une histoire forte où se mêlent drames et bonheur, larmes et sourires.



Les lieux sont vivants, évoluant pour leur propre compte en jouant avec le destin de ceux qui les hantent. La rivière, la forêt, allégories de nos lieux intimes?



Les personnages enfin, à la fois forts et faibles, denses et subtils, ballotés sur le courant de leur vie, suscitent une fascination puissante.







Mon estime pour le roman a donc évolué au cours de ma lecture, de la tentation d’abandon jusqu’à la séduction, celle ci liée à la force de l’histoire mais aussi à une écriture riche et poétique.



#ToutCeQuiNousSubmerge #NetGalleyFrance
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Soeurs

Une maison fatiguée. Un refuge chancelant. Une ambiance d’Halloween qui se moque du calendrier, avec des toiles d’araignée qui ne sont pas factices. Et à l’étage une mère dépressive, recluse dans sa chambre. La famille a tout quitté après un drame au lycée. La famille, ou plutôt ce qu’il en reste.



Alors Juillet raconte. La vie d’avant, les problèmes à l’école, la solidarité fusionnelle de ces quasi-jumelles, l’ambiguïté de Septembre, et dans la maison nouvelle, les émois d’adolescente et la découverte de l’amour. Les mots qui le disent semblent pourtant en masquer d’autres, ceux que l’on veut ignorer, ceux qui briseraient le cocon ou révèleraient la folie.



C’est Sheela, la mère qui viendra éclairer d’un jour nouveau les propos tenus par la jeune fille.



Dans une ambiance très particulière, à la fois romantique et lugubre, (le roman a pu être qualifié de gothique), et une écriture suffisamment énigmatique pour manipuler le lecteur subjugué, Daisy Johnson explore l’univers adolescent, les relations entre soeurs, la difficulté de s’intégrer.



Univers envoutant, original, sur le fil entre rêve et réalité et dans lequel on se laisse emporter avec délice.



Merci à Netgalley et aux éditions Stock
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Soeurs

Il y a une ambiance dans ce roman que Laura Kasischke ne renierait pas.

Deux sœurs adolescentes se retrouvent isolées dans une maison vétuste en compagnie de leur mère dépassée. Elles semblent toutes les 3, comme la demeure qu’elles ont investie, totalement abandonnées. Pas de relations avec l’extérieur, pas de lycée, pas de sorties. Les liens qui unissent la sororité sont fusionnels.

On pressent, au fil des pages, qu’un drame a eu lieu (ou va surgir) mais on ne sait lequel. C’est sombre, mystérieux, glaçant par moment tant la relation entre septembre et Juillet est parfois malsaine…

Au final, un texte dont j’ai apprécié la plume et l’atmosphère, mais que j’ai trouvé plutôt perturbant (mais n’est-ce pas l’intérêt de la littérature ? 😉).
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Tout ce qui nous submerge

«  Les mots étaient aussi pointus que des piques , aussi brûlants que des braises » .

Les enfants sont supposés quitter leurs parents, c'est comme ça que ça doit se passer .

Quand on devient parent , il faut accepter ça quoique cela implique. En revanche les parents ne sont pas censés quitter leurs enfants » .



Deux extraits significatifs de ce roman original, tout à fait singulier, à la belle écriture , source de réflexion mais aussi d'adaptation pour le lecteur tant pistes, époques , intrigues , et secrets se multiplient .



C' est l'histoire éternelle tournant autour de la relation mère- fille, exclusive suivie d'un changement radical de rapports inversés et brouillés à l'arrivée d'une maladie neuro dégénérative de Sarah, la mère .



Jusqu'à ses seize ans Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche le long des canaux de l'Oxforddshire .

( L'intrigue se déroule de nos jours en Angleterre )

Leur univers est singulier , elle vivaient sur un bateau en marge de la société , le bruit que faisait la rivière en différentes saisons , parfois si tranquille , parfois qui démarrait d'un coup et se mettait à bouillonner les berçait ....

Puis un jour, Sarah a disparu.

Seize ans plus tard, un coup de fil ravive les questions qui n'ont jamais cessé de hanter Gretel.

Pourquoi Sarah l'a- t- elle abandonnée?

Qu'est devenu le garçon étrange , ce Marcus, qui vécut quelque temps avec elles sur leur bateau?

Et que s'est- il passé réellement sur la rivière , le fil continu de cette quête d'identité de Gretel à la recherche de son enfance?

L'auteure brouille les pistes et la chronologie des époques , surtout par la mise en scène d'identités fluctuantes du point de vue du genre —-, une femme dans le corps d'un homme——aussi bien que des prénoms : Marcus, Fiona, Charlie, Margot, Roger, Jennifer...

.Quels sont leurs rôles respectifs?

Elle décrit le féminin sous toutes ses formes, ( des individus changent de genre ) avec cet inlassable appel de l'eau, à l'odeur très particulière diffusée par cette rivière à la fois immensément maléfique ou / et attirante .



Il y a des références mythologiques , un animal fantastique : le Bonak, préhistorique , rugueux , couvert de taches dorées . ....



Quête d'identité, abandon, faiblesse , oubli , aphasie, ce roman est aussi celui des mots virtuoses , savants ou impropres .

Les allers et retours dans le passé scandent ce récit , filiation, voyage initiatique , sénilité et mythe d'Oedipe revisité.

Gretel devient lexicographe et cherche sa mère disparue depuis seize ans .



La rivière ,la forêt , la nature hantent et peuplent l'ouvrage de bout en bout.



Le lecteur se perd un peu même si l'écriture est poétique , à cause des longueurs.

Histoire de famille, d'identité, de langage et d'amour, une espèce de conte surréaliste et intemporel marquant et frappant qui ne manque pas de charme , difficile à interpréter ....

Mais ce n'est que mon avis, bien sûr !
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Soeurs

Je suis complètement passée à côté de "sœurs". Je n'ai pas aimé l'histoire, je n'ai pas aimé la relation très particulière qui lie ces deux soeurs. Il n'y a qu'à la toute fin que j'ai compris et pu apprécier sous un autre angle ce roman. Il n'en reste pas moins que je n'ai pas trouvé toutes les qualités énoncées en 4ème de couverture ou encore dans les critiques lues jusqu'ici.

Je reconnais qu'il y a quelques belles métaphores mais pour moi cela n'a pas suffit à me convaincre. Je suis restée complètement à distance du lien entre ces deux soeurs.

Je suis peut-être particulièrement exigente lorsqu'il s'agit d'histoire de sœurs, j'en attends toujours beaucoup, à l'image de ce que je ressens et reçois de ma propre sœur.
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Tout ce qui nous submerge

C'est toujours une expérience intéressante de partir sur les traces d'une nouvelle pépite de la littérature. Finaliste du Man Booker Prize à même pas trente ans... Britannique en plus. J'ai donc ouvert ce premier roman avec une belle envie et je l'ai refermé avec une impression très mitigée. J'y ai trouvé une écriture élégante, une ambition, un sens indéniable de la description. Mais je me suis surprise à rattraper mon esprit qui avait tendance à s'échapper, un peu perdu dans les méandres et les circonvolutions d'une intrigue peut-être un peu trop délayée...



En même temps, c'est un livre liquide, dont le fil rouge est une rivière et dont le titre annonce la couleur. L'eau est omniprésente, c'est peut-être pour cela que j'ai parfois eu la sensation de me noyer. Jusqu'à l'âge de seize ans, Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche. Et puis un jour, Sarah l'a abandonnée et s'est volatilisée.



"Les enfants sont supposés quitter leurs parents. C'est comme ça que ça doit se passer. Quand on devient parents, il faut accepter ça, quoi que ça implique. En revanche, les parents ne sont pas supposés quitter leurs enfants".



A trente-deux ans, Gretel est lexicographe, les mots figurent son quotidien mais ne répondent pas aux questions qui la taraudent. Alors, quand elle retrouve Sarah, elle tente de remplir les trous de sa mémoire, de trouver des explications à certaines images imprimées sur sa rétine. Sauf que l'esprit de Sarah se fait la malle et que ses douleurs semblent enfermées à jamais dans ce corps qui la lâche peu à peu... Le lecteur est invité à plonger dans le passé par l'intermédiaire de chapitres qui alternent entre le récit de Gretel sur la traque qui l'a menée à Sarah et les souvenirs de Gretel sur le temps où elles vivaient sur la rivière ; et puis revient régulièrement au présent où se déroule le dernier face à face entre la mère et la fille. Des personnages apparaissent. Marcus, Fiona, Roger, Laura, Charlie, Margot. Reste à éclaircir leurs rôles et à trouver un sens à toute cette histoire dont la famille et l'identité semblent être au cœur.



Et pour être honnête, j'ai eu envie de comprendre, de remettre moi aussi de l'ordre dans les souvenirs de Gretel, d'élucider la source de la souffrance de Sarah et de les aider à combler les trous. Et j'ai trouvé, en arrivant au bout de cette histoire que l'auteure faisait effectivement preuve d'une belle maitrise dans la construction. Mais peut-être trop justement. Car je ne suis jamais entrée en empathie avec l'un ou l'autre des personnages, je n'ai pas été emportée, je suis restée sans émotion et l'emboîtement des pièces du puzzle n'a pas suffi à me satisfaire. Ce qui est donc très personnel. Mais peut-être tout simplement que l'univers singulier (car il y a un vrai univers, ça c'est sûr) que fait naître Daisy Johnson ne correspond pas à ma sensibilité.



Me restent une belle écriture, une puissance d'évocation et l'impression d'avoir rencontré une vraie plume avec laquelle je ne serais pas contre retenter l'aventure à l'avenir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Soeurs

Alors là les ami.e.s on peut dire que je ne m'attendais pas à une telle baffe en lisant ce livre. Je vais me lancer dans un exercice difficile : en dire assez pour vous partager les émotions que j'ai eu au fil des pages sans vous révéler l'intrigue car c'est l'un des tours de force de ce roman si brillamment mené que de ne rien révéler trop vite.



Septembre et Juillet sont deux sœurs de dix mois d'écart qui vivent presque comme deux jumelles, élevées par leur mère et dont le père est mort quelques années plus tôt. Septembre, la première enfant, protège sa sœur autant qu'elle la manipule. Leur relation est plus d'une fois pathologique, et son emprise sur Juillet ainsi que les jeux sadiques qu'elle lui impose mettent terriblement mal à l'aise.



Au lycée, peu de temps après qu'un groupe d'adolescentes ai partagé un selfie seins nus de Juillet, tout va au plus mal. Septembre est prête à en découdre pour protéger sa sœur, jusqu'à ce que survienne un incident. La famille s'exilera alors dans cette maison qui a un jour vu naître Septembre, située en bord de mer, et dans laquelle tout se tendra jusqu'à l'explosion des dernières pages.



Quelle incroyable lecture ! Je ne connaissais pas la jeune autrice dont c'est le deuxième roman, mais je ne regrette pas de l'avoir découverte. L'histoire est d'abord un peu malsaine, borderline, et on se demande où ça va péter autour de ce duo là. Et puis, doucement, l'air de rien, les failles apparaissent, on entrevoit des possibilités, et enfin on comprend. J'imagine que tout le monde n'aura pas ce ressenti mais j'ai eu l'impression qu'on avait vidé l'oxygène dans la pièce et qu'en plus de m'étouffer ça soufflait la seule bougie qui m'apportait un peu de lumière dans toute cette noirceur.
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Soeurs

Soeurs de Daisy Johnson

Premières phrases : » Ma soeur est un trou noir

Ma soeur est une tornade

Ma soeur est le terminus ma soeur est la porte verrouillée ma soeur est un coup de feu dans l'obscurité. »



Elles sont soeurs, Septembre et Juillet quelques mois les séparent juste le temps qu'il faut au corps pour abriter à nouveau un petit être.

Et si Juillet la cadette est calme, posée, discrète, parfois trop, Septembre mène la danse.

C'est elle l'ainé qui décide, qui brave les interdits emmenant Juillet sur des pentes parfois trop glissantes. Faisant fi des interdits des convenances et des qu 'en dira-t-on, si Septembre veut, Septembre prend et si Septembre exige et dit alors Juillet s'exécute, elle n'a pas le choix car c'est ainsi que la règle de vie a été fixée.

Mais parfois le jeu va trop loin et après l'incident, les voilà contraintes avec Sheela, leur mère, de quitter leur quotidien à Oxford pour trouver refuge dans une vieille maison familiale, mais si la vie était si simple nous le saurions.



Un roman dur, fort, que j'ai dévoré, l'écriture est belle et juste. L'auteure nous entraine avec elle sur les traces de ces deux jeunes filles en devenir, Daisy Johnson, nous malmène et nous surprend .Je me suis égarée avec un tel plaisir, ces deux être indissociables m'ont terriblement émue.



Emma aime :

-Ces émotions qui jaillissent.

-Trembler pour Septembre.

-Trembler pour Juillet.

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Soeurs

Septembre et Juillet sont nées à seulement 10 mois d'intervalle. Juillet est toujours sous l'emprise de sa sœur aînée. Septembre peut la pousser à faire n'importe quoi, risqué ou douloureux, à travers leur jeu favori «Septembre a dit». Mais une fois, les choses vont trop loin. C'était le jour où elles sont allées sur le terrain de tennis pour affronter les filles de leur école d'Oxford qui avaient intimidé Juillet.

Pendant une grande partie de ce court roman, Johnson incite les lecteurs à deviner ce qui s'est passé ce jour-là et pourquoi la mère des filles, Sheela, les a emmenées à Settle House, la maison familiale de son défunt mari dans les North York Moors, un coin de campagne perdu, en bord de mer. Malgré le nouveau cadre, Juillet n'arrive/n'essaie pas à se soustraire de l'influence de sa sœur. Leur lien psychique est tel qu'elle sent qu'elle perd sa propre virginité alors qu'elle regarde Septembre coucher avec un garçon sur la plage! Imaginez quoi !

Utilisée émotionnellement et physiquement blessée, Juillet commence à douter de sa santé mentale.

Daisy Johnson illustre une connexion fraternelle qui va bien au-delà de ce qui est connu pour lier les frères et sœurs. L'atmosphère est sombre à chaque ligne. Dès le début, vous sentez qu'une catastrophe se profile et elle n'attend que de se présenter avec fracas.

"Sœurs" est un livre qui dépend entièrement de sa tournure tardive, donc je n'en dirai pas plus. À mi-parcours, j'avais une vague idée de ce que pouvait être la "surprise", j'avais tort, mais pas entièrement .

Le style de l'autrice est assez simple mais efficace et les sous-thèmes de l'identité, de la codépendance et du chagrin est intéressant. Des lueurs d'espoir glissent par-ci et par-là, mais aucune évasion en douce ne s'offre à la fin, et ce livre prouve une fois de plus que les plus grandes choses à craindre sont parfois dans notre tête.

Si je n'ai pas réussi à "capter" l'histoire à 100 % , ou si je n'ai pas pu me lier davantage aux personnages, c'est parce que j'ai trouvé que la narration était un peu éparpillée, troublée, parfois incohérente. Trop des questions à la fin restent sans réponse, et j'aurais voulu que cette histoire soit creusée encore plus. C'est pour cela que j'ai un avis plutôt mitigé, même si je dois reconnaître que dans l'ensemble, j'ai adoré l'atmosphère créée par l'autrice, j'ai eu quelques frissons aussi. Comme idée, c'était prometteur et psychologiquement troublant !

Je dirai que malgré quelques petits bémols, ça reste un récit intense et vif avec quelques notes étranges.
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Soeurs

"Soeurs" me faisait de l'œil depuis quelque temps, je me sentais attirée par ses airs de conte gothique, par son étrange maison à flancs de falaise et d'océan. J'imaginais avec un délice étrange ce que pourrait être l'histoire de Septembre et de Juillet, l'histoire de leur relation, l'éclat de cette sororité mâtinée d'autant d'amour que de haine, d'altruisme que de domination...

J'ai toujours aimé les personnages à la lisière de la folie, les récits étranges où ne sait qui parle, du fantasme ou de la réalité.

J'aime quand l'adolescence et la mort de l'enfance se mettent en scène dans des romans qui pour mieux les dire se parent des oripeaux du conte, du fantastique.

Alors, oui, je pensais bien que "Sœurs" me seraient aussi destinée et j'y suis entrée avec passion.

C'est ainsi que l'on découvre à l'orée du roman de l'anglaise Daisy Johnson Septembre et Juillet, sa cadette de dix mois. Elles viennent de quitter Oxford avec leur mère, une douce et fantasque auteur de livres pour enfants qui a d'ailleurs l'étrange habitude de mettre ses filles en scène dans ses livres... Très vite, on comprend que cette emménagement cache un secret, un passé lourd que Daisy Johnson nous révèle petit à petit, par petites touches, jusqu'à l'éclaircissement du drame.

Très vite aussi, on pénètre dans l'intimité de cette famille pleine de non-dits. On devine l'ombre inquiétante d'une père aussi sombre que lumineux et on sent tout ce que l'auteur ne nous écrira pas avec acuité, on se prend à s'interroger sur les deux adolescentes, la blonde et la brune, la confiante et l'angoissée...

C'était séduisant, si séduisant... Hélas, la magie n'a pas eu de prises sur moi. Tout d'abord parce que j'ai senti, deviné même la chute du roman bien trop vite, bien trop facilement...

Ensuite parce que j'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture qui se veut lourde, oppressante mais qui ne parvient pas à l'être totalement. Elle ne fait que jouer à être cette écriture là, poseuse, superficielle. Il en est de même pour l'atmosphère du roman, très artificielle, comme si l'auteur avec ce style faussement haché et angoissé, ces phrases bien trop simples (parce que voulant imiter les propos d'une adolescente) avait voulu "jouer à écrire comme" plutôt qu'écrire vraiment... Par souci de mode, souci de ressemblance... Que sait-je? Mais c'est dommage...
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Soeurs

Une sacrée performance d'écriture, quelle ambiance angoissante dans cette relation perverse entre deux soeurs et à la fois tant d'amour toujours à la limite, l'emprise psychologique, l'ambiance de l'adolescence mal vécue, la description des états d'âmes, si précisément décrites. Chapeau bas. Si vous aimez les relations compliqués, les thrillers psychologiques allez y. A ne surtout pas faire lire à des ados.
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Soeurs

l'animateur d'un groupe de lecteurs nous a proposé ce samedi 21 octobre 2023, ce livre que j'ai cru être une nouveauté. Je n'ai aucun souvenir de cette publication de janvier 2021.

Une ambiance glauque, j'ai l'impression d'être en plein cauchemar: on est sur une route, la mère conduit en silence , elle fuit Oxford où s'est passé "un incident" pour une maison délabrée, fantomatique près de la mer: deux jeunes filles à l'arrière: Septembre mystérieuse et inquiétante et sa soeur Juillet née dix mois plus tard. Leur relation est fusionnelle mais malsaine: Septembre exerce un pouvoir redoutable sur sa soeur. Le père est mort (il les avait abandonnées) la mère est un zombie, très dépressive mais très en colère aussi:" j'aimerai toujours mes filles...mais j'ai besoin de temps" du temps pour oublier ce qui est arrivé au lycée.

surviennent des souvenirs de la vie d'avant: le harcèlement au lycée, les sms de Ryan, sa demande de photo sexy. Juillet prend la photo et croit l'envoyer à Ryan mais c'est en réseau et tout le monde la voit. Cela met Septembre très en colère. Elle décide de venger sa soeur en attirant les harceleuses dans un vieil abri...petit couteau, ambulance, peur...

Puis ce départ précipité.

Sur la plage un pique-nique d'ados autour d'un feu: on boit jusqu'à l'ivresse.

Il semble que Septembre fasse l'amour et cette "bête de Juillet" le ressent comme si c'était elle et pense perdre sa virginité.

Atmosphère pesante , une fin assez surprenante malgré quelques indices.

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Soeurs

Septembre et Juillet sont des sœurs nées à dix mois d'intervalle mais entretiennent une relation quasi gémellaire, même si elles  ne se ressemblent pas physiquement. Sheela, leur mère est bien consciente de l’emprise, de la manipulation , confinant parfois à la cruauté, que l'aînée exerce sur sa cadette mais n'intervient pour autant pas de manière efficace.

Harcelée à l'école,  "cette bête de Juillet " donnera lieu à un premier incident, puis à un second  dont la gravité vaudra à cette famille de trois femmes de se réfugier dans une vieille maison au bord de la mer où l'atmosphère oscillera entre cauchemar et réalité.

Daisy Johnson excelle à créer ces mondes entre deux eaux où ses personnages se perdent pour mieux se retrouver. Elle y entraîne son lecteur, le déroutant parfois, le faisant douter avant que de dévoiler ce qui était devant nos yeux et ne pouvait mener qu'au drame.  Un roman envoûtant qui confirme le talent singulier de cette autrice.
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Tout ce qui nous submerge

Si "nous sommes déterminés par le paysage, notre vie est tracée en fonction des collines, des rivières et des arbres." et plus particulièrement ici par la rivière, sur laquelle ont vécu dans un bateau, la narratrice et sa mère, s'y créant un univers bien à elles, doté d'expressions singulières,empreintes de références mythologiques, et où rôdait un animal fantastique, englobant toutes les peurs : le Bonak.

Quand le roman commence la narratrice, Gretel, a retrouvé sa mère, Sarah, quasi aphasique, au comportement frôlant la folie après une disparition de seize ans. Seize ans, c'est aussi l'âge auquel Sarah a abandonné sa fille.

Dans ce roman, il est en effet beaucoup question d'abandons, ressentis comme nécessaires, de "traque", de liens familiaux particuliers.

Daisy Johnson brouille les pistes, via la chronologie des différents épisodes, mais aussi par le biais des identités fluctuantes, tant du point de vue des prénoms que du genre. Elle revisite ainsi de manière originale le mythe d’œdipe, se penche sur les souvenirs et le pouvoir des mots. Ce n'est ainsi pas un hasard si Gretel, exclue du groupe par son langage particulier, devient lexicographe, pour mieux maîtriser les mots.

Il se dégage de ce roman une atmosphère particulière, irriguée jusque dans l'espace entre les os par la rivière, à la fois maléfique et attirante , créant un univers à la frontière du fantastique. Un roman fascinant qui perd parfois son lecteur mais, en dépit de quelques longueurs, parvient toujours à le garder captif, tant l'écriture est poétique , au plus proche de la nature , des émotions.
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Soeurs

Sœurs de Daisy Johnson m’a intriguée lorsque j’ai découvert son résumé sur NetGalley. Deux sœurs qui n’ont que dix mois d’écart, presque des jumelles, une relation fusionnelle, un « incident » mystérieux et un « univers gothique »… Je ne pense pas être la seule à être séduite par ce genre d’histoires.



Juillet et Septembre viennent d’emménager avec leur mère dans une vieille maison loin de leur ancienne vie. Depuis un certain incident, les deux adolescentes ne voient plus vraiment leur mère qui sort rarement de sa chambre. Elles s’ennuient, font des jeux de sœurs, dorment sur le même oreiller, mangent dans la même assiette. Juillet raconte leurs journées et l’on découvre l’influence de l’aînée sur la plus jeune. Septembre et son caractère difficile, à la limite du sadisme, qui teste l’allégeance de Juillet en permanence.



Spectateur de cette relation, le lecteur finit par se dire que quelque chose cloche vraiment. J’ai fini par comprendre un peu avant que le voile se lève sur la vérité, mais j’ai tout de même trouvé ça bluffant.



L’atmosphère est assez particulière. On entre dans l’histoire sans pour autant y être totalement, car il nous manque des clés. On sent cette maison, son humidité, son parquet qui grince, sa peinture qui s’écaille, le vent qui s’y engouffre. On assiste, sans rien pouvoir faire, aux jeux de plus en plus dangereux de Septembre et on attend de savoir enfin ce qui cloche dans cette famille.



Sœurs est un roman prenant, un peu sombre, qui m’a bien plu. Néanmoins, j’aurais bien aimé un peu plus d’épaisseur, de détails, quelques dizaines de pages de plus.
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Tout ce qui nous submerge

Cet été, c’est décidé, je pioche dans ma PAL. C’est avec beaucoup d’envie et d’excitation que je décide de lire ce premier roman, dont la critique dans le magazine lire m’avait mît l’eau à la bouche en 2018...



Gretel a une enfance marginale. Jusqu’à ses 16 ans, elle vit avec Sarah, sa mère sur une péniche le long des canaux de l’Oxfordshire. Puis un jour, Sarah disparaît. Seize ans plus tard, il semblerait qu’on ait retrouvé Sarah. Cela ravive les souvenirs enfouis de Gretel et toutes les questions qu’elle a refoulées : pourquoi sa mère l’a-t’elle abandonnée ? Qui était Marcus, ce jeune garçon qui vivait avec elles? Qu’est-il devenu? Et le Bonak, cette bête des tréfonds de la rivière qui les terrorisait tant, est-elle encore vivante ?



Daisy Johnson a une plume singulière. Elle réussit à happer son lecteur dans cet univers étrange. S’il est indéniable que c’est un premier roman extrêmement bien maîtrisé (tout se dénoue de manière fluide), je me suis sentie submergée par les allers-retours entre le présent et le passé, les changements de points de vue et de narrateur. J’ai souvent été dans le brouillard mais tenue en haleine par ce roman. Je le referme un peu mitigée, incapable de dire si je l’ai aimé ou pas. Ce qui est sûr c’est qu’il ne m’a pas laissée indifférente : Daisy Johnson, qui vient de sortir son deuxième roman, est une jeune autrice talentueuse à suivre!
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Soeurs

Voici un roman que j’ai eu du mal à apprivoiser. D’ailleurs j’ai totalement échoué. Il manque sérieusement de subtilité dans la description des relations entre les personnages et particulièrement les deux principaux, Juillet et Septembre, deux sœurs désincarnées, sans substance, je n’y crois tout simplement pas !

C’est le premier roman que je lis de l’auteure et je crains que ce ne soit le dernier.

Déjà le parti pris de l’écriture heurtée, le profil psychologique des deux héroïnes qui est resté pour moi, hermétique. La mère absente et instable ? J’en suis au tiers de la lecture et franchement rien dans la trame, les personnages, l'ambiance pesante de l’intrigue que l’auteure instille, ne me donnent pas envie de continuer ma lecture…

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Soeurs

Ca commençait plutôt bien pour moi, malgré l'écriture heurtée. Il s'était passé quelques chose dans le lycée de Juillet et Septembre, deux soeurs très unies.

Un drame qui a obligé leur mère à partir avec ses filles dans une maison à la campagne.

C'est Juillet qui raconte ce qu'il se passe dans la nouvelle maison, avec parfois des indices sur le drame.

On sent la jeune fille sous la coupe de sa soeur aînée violente et en colère.

Et puis j'ai eu le tord de refermer le roman en son milieu pour aller me coucher, et le lendemain, je n'avais pas spécialement envie de le reprendre.

Je me suis tout de même obligée à aller au bout pour avoir le fin mot de l'histoire, mais en diagonale.
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Soeurs

Sheela, mère dépressive, écrivaine de livres illustrés pour enfants, fuit Oxford avec ses deux filles, Septembre et Juillet, dix mois d'écart, après un incident grave et se réfugie dans une vieille bicoque du Yorkshire. La narratrice est Juillet d'où un point de vue intérieur, adolescent, parfois déroutant.

Ce roman est profondément dérangeant; on ne peut que ressentir un malaise face à ces deux soeurs fusionnelles, aux comportements pratiquement gémellaires, où l'une, Septembre est dominante et l'autre Juillet, dominée. La relation est profondément malsaine, comme si la cadette était phagocytée par son aînée : elle ne peut penser par elle-même, décider par elle-même et obéit à tout ce que lui demande sa soeur même ce qui est dangereux pour elle. La mère, Sheela, est complètement dépassée par Septembre, elle en a même peur, consciente que sa fille aînée porte en elle une cruauté et une démesure dangereuses. Elle n'arrive pas à pénétrer dans la forteresse que Septembre a érigée autour de sa soeur et d'elle-même. Juillet semble perdre la raison, prise par une folie que l'on a du mal à comprendre et qui s'éclairera dans les dernières pages.

L'atmosphère est rendue encore plus glauque par la maison délabrée, pleine de bruits bizarres, aux objets déglingués.

Ce roman a déclenché en moi un malaise diffus, de par l'intrigue mais aussi grâce à l'art évocatoire et au style percutant de Daisy Johnson que je découvre; j'avoue avoir été perdue assez souvent dans les délires des adolescentes; je pense qu'une deuxième lecture, maintenant que le dénouement éclaire certains points, me permettrait de mieux apprécier ce roman singulier.
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Tout ce qui nous submerge

Une histoire tournant autour d'une relation Mère/Fille exclusive suivi d'un changement radical des rapports avec l'arrivée d'une maladie neurodégénérative.

Je voulais lire ce livre, il était fait pour moi !



Ce n'était finalement pas du tout ce à quoi je m'attendais. C'était beaucoup mieux !

• Plusieurs intrigues

• Plusieurs époques

• Plusieurs secrets

Que s'est-il passé ?



Au début du roman, nous découvrons Gretel et ses souvenirs. Alors que sa mère, elle présente la maladie d'Alzheimer (Miroir ?).

Jusqu'à ses 13 ans, elle a vécu avec Sarah et Marcus (L'homme qui n'était pas son père) sur une péniche. Puis, près de la rivière, il s'est passé quelque chose dont la narratrice n'a pas eu connaissance ou dont elle ne se souvient pas. Elle s'est ensuite installée avec sa mère dans un centre d'équitation, puis Sarah l'a abandonnée. Elle a disparu, jusqu'à aujourd'hui.

Avec le temps, les souvenirs de la narratrice sont devenus confus ; ils se sont transformés.



Nous découvrons également la jeune Margot dans un autre chapitre, qui s'est enfuie de chez elle et erre dans la forêt avant d'être recueillie par un pêcheur. Nous ne savons pas à quel moment cela se produit, ni pourquoi elle est partie.



Autour de ces personnages, il y a le Bonak qui semble signifier tout ce qui leur fait peur ou plutôt, tout ce qui les submerge...



« Tu finiras par oublier, je te dis. Mais j'en doute.

Mon nom et le tien, les objets du quotidien, les chiffres, les semaines, le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité ; Tout ça, à un moment ou à un autre tu l'oublie. Mais l'histoire de Margot et l'homme qui était son père, le Bonak et sa provenance, ça, tu ne l'oublieras pas même un instant. »



Sarah a tout oublié mais pas ces histoires, pas même un instant. Le lecteur, comme Gretel, les découvre peu à peu.



Vous l'aurez compris, il y a dans ce livre énormément de questions qui se multiplient au fil du récit. On trépigne d'en savoir plus, d'autant que vous le comprendrez vite, cet ouvrage est une réécriture moderne d'un mythe bien connu.

Le fil de l'histoire se tient du début à la fin. On a pas le temps de s'ennuyer.

Pour ce qui est de la plume, le traducteur a réellement fait un travail remarquable. On savoure.



En conclusion, c'est à lire absolument !
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