Le disciple doit méditer sur la signification de ;" La lune est dans l'eau." tu en comprends le sens ?
- Cela signifie que c'est la nature de l'eau de refléter l'image de la lune, tout comme c'est la nature de la lune d'être reflétée. Toute étendue d'eau, du grand océan à la modeste mare boueuse, est naturellement dotée de cette capacité de réflexion. Et pourtant, l'eau n'a pas de désir conscient de refléter la lune, c'est juste une qualité qui lui est inhérente.
De la même façon, la lune n'a pas de désir de se réfléchir dans d'innombrables étendues d'eau, c'est simplement, là aussi, une caractéristique intrinsèque de sa nature. Il en va ainsi des hommes aussi : certains sont destinés à être reflétés, tandis que d'autres sont destinés à refléter.
La mort d'un samouraï était une affaire autrement grave que celle d'un quelconque camelot. Les marchands formaient en réalité une des classes sociales les plus basses. Seuls les hors-caste leur étaient inférieurs dans l'échelle sociale, les eta qui s'acquittaient des besognes impures telles que l'abatage des animaux et le tannage des peaux.
L'honneur est comme le vent, songea Kaze. Bien qu'invisible, vous le sentez agir sur votre conscience et vous pousser là où vous n'auriez peut être pas envie d'aller.
L'honneur peut vous secouer jusqu'à ce que vous vous pliez à sa volonté et que vous preniez la direction dans laquelle il vous pousse
Il cherchait une proie. Si on le sortait de son obscurité encapuchonnée, c'est qu'une créature devait mourir. Ses yeux perçants scrutaient le ciel, quettant un mouvement une tache sombre qui se détacherait sur le bleu de l'azur ou sur le gris-blanc des nuages mouvants - page 11-
Les Hishigawa, en bon maître, avaient décidé d'arranger un mariage entre la jeune servante de leur fils et le fils des Ando, qui faisaient partie de leur domesticité. Mais la nouvelle épouse trouvait le mariage pénible et ennuyeux. Le corps de son époux ne lui procurait pas de plaisir et elle était horripilée par les nombreuses contraintes qui s'imposaient à une femme mariée, elle qui était entièrement dévouée au Jeune Maître
Suspendu entre la terre et l'éternité,
je tente de saisir la terre et la vie.
- Es-tu prêt à mourir ?
Le visage du jeune samouraï était un masque de colère et de la salive gicla de ses lèvres tandis qu'il lançait ce défi. Trois des quatres autres passagers du petit bateau s'agrippaient aux plats-bords, courbés sous l'assaut des paroles du guerrier. Le quatrième, cible de la fureur du samouraï, restait calmement assis à l'arrière, près du rameur qui avait cessé de pagayer quand le ton avait monté.
Mensonges des hommes aux femmes.
Mensonges des femmes aux hommes.
Quelque part doit se trouver la précieuse vérité
Malgré la simplicité affichée de ses manières, il y avait cependant quelque chose chez ce samouraï qui le troublait. Il semblait garder son sabre constamment à portée de main, comme s'il s'attendait à être attaqué d'un instant à l'autre. L'arme est une extension de l'âme pour un samouraï, bien sûr, Jiro le savait, mais il trouvait curieux que Kaze ne posât jamais la sienne hors de portée de son bras. Curieux aussi que Kaze n'eût qu'un seul sabre, le long katana. Normalement, les samouraïs en portaient deux : le katana et le wakizashi, plus court. Celui-ci servait d'arme supplémentaire et à d'autres tâches telles que le suicide rituel. Les samouraïs appelaient leur wakizaki "le gardien de l'honneur". Jiro se demandait pourquoi Kaze n'en avait pas.
L'honneur est comme le vent, songea Kaze. Bien qu'invisible, vous le sentez agir sur votre conscience et vous pousser là où vous n'auriez peut-être pas envie d'aller. L'honneur peut vous secouer jusqu'à ce que vous vous pliiez à sa volonté et que vous preniez la direction dans laquelle il vous pousse.
En grandissant, Kaze avait cessé de jouer au cerf-volant mais il s'était mis à mieux percevoir les effets de l'honneur. Si son karma le lui permettait, il se réjouissait déjà en pensant au jour où il se retrouverait proche de cette autre extrémité de son existence - de la vieillesse -, et où il pourrait s'offrir le luxe de s'amuser à nouveau avec des cerfs-volants.