AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Damien Marie (321)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ceux qui me touchent

On va suivre le parcours d'un homme de la France d'en bas qui travaille dans un abattoir de cochons après avoir raté le coche d'une carrière d'artiste. Son épouse travaille également assez durement dans un hôpital comme personnel soignant.



Ils ont eu du mal à avoir un enfant mais le miracle a fini par arriver. Leur fille constitue le point d'orgue de leur vie accaparé par les contraintes professionnelles. Un soir, il invente une histoire à sa fille et le lendemain, par coïncidence, certains éléments du récit fictif arrivent dans sa vie. Il commence alors à se poser sérieusement des questions quand cela se reproduit les jours suivants. Est-ce un message pour signifier qu'il est temps de porter un autre regard sur ce qui nous entoure ?



La résonance sonne comme un conte qui nous dit qu'il faut changer sa vie et faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur. Cependant, il va vite être rattrapé par la dure réalité dans un contexte économique difficile pour la France d'en-bas qui galère chaque jour.



La fin de cette BD est tout simplement horrible car il y a une double conclusion : une heureuse et la réalité. Comme dit, la vie n'est pas un conte de fée. Oui, mais si on lit des BD, c'est justement pour s'évader parfois et avoir un message positif et non d'un pessimisme sans nom.



Les auteurs ont choisi une voie qui est à contre-courant. Je n'ai pas aimé mais je salue ce choix assez audacieux. Bref, cela risque de ne pas plaire à tous les lecteurs.
Commenter  J’apprécie          1087
Ceux qui me touchent

Neuf ans après « Ceux qui me restent », Damien Marie et Laurent Bonneau reviennent avec un nouveau one-shot qui invite cette fois à suivre le parcours de Fabien, un jeune homme qui rêvait d’une carrière d’artiste, mais qui doit finalement se contenter d’un travail à la chaîne dans un abattoir de cochons afin de parvenir à boucler les fins de mois difficiles. S’il ne croise plus trop sa femme, qui enchaîne les gardes de nuit dans un hôpital, il s’accroche au petit rayon de soleil qui illumine la vie du couple depuis cinq ans. Arrivée sur le tard, après de nombreuses fausses couches, des inséminations artificielles et des fécondations in vitro, la petite Elisa déborde non seulement d’énergie, mais également d’imagination. Ce sont d’ailleurs les histoires qu’elle invente le soir avant de rejoindre les bras de Morphée qui vont subitement réveiller la flamme artistique qui sommeillait en lui…



Damien Marie, dont je suis grand fan depuis « Welcome to Hope », nous plonge dans la France d’en bas, au cœur de cet engrenage pervers qui pousse les gens à mettre leurs rêves de côté au détriment d’une réalité économique souvent cruelle, obligeant à accepter des métiers à la con pour joindre les deux bouts, tout en s’accrochant aux petits moments de bonheur, allant de bières entres amis au rituel du soir qui permet à son enfant de trouver le sommeil.



Damien Marie rend hommage à ces artistes qui voguent à contre-courant d’une société où l’argent est roi, tout en dénonçant les dérives d’un art devenu lui-même commerce. En suivant les pas d’un ancien étudiant des Arts Appliqués, condamné à tuer des porcs pour survivre, l’auteur met le doigt là où ça fait mal, invitant à réfléchir sur notre société, sur ces familles qui galèrent au seuil de la pauvreté, sur les laissés pour compte, sur l’abrutissement du travail à la chaîne, sur l’élevage intensif et sur la création artistique… pour finalement proposer deux fins alternatives à son récit : une heureuse, imaginée…puis celle, plus probable, qui résulte de la dure réalité.



Visuellement, Laurent Bonneau propose des planches très aérées, qui permettent de saisir les petits instants de la vie, ces silences et ces non-dits qui capturent les moments de tristesse ou de joie qui jalonnent l’existence. Installant immédiatement l’ambiance adéquate en alternant les teintes au fil du récit, il installe son graphisme au diapason des émotions véhiculées par le scénario. Et que dire de ces planches tout bonnement magnifiques où l’univers onirique de la fillette se superpose à merveille à la réalité du père ?



Quand l’art rend hommage à ceux qui ont le courage de l’exercer, on ne peut qu’applaudir !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10111
Ceux qui me touchent

Très belle qualité graphique, très bel album relié, soigné dans sa présentation, avec notamment un papier épais qui invite à bien sentir les pages et avec elles l'histoire lorsqu'on les tourne.



J'ai beaucoup aimé ce graphisme, ces personnages taillés à la hache, ce dessin tout en finesse pour les personnages féminins, ces grandes planches en pleine page, et même en double page pour le cerf et toutes ces couleurs changeantes selon l'évolution de l'histoire.



Mais celle-ci m'a laissé à la sortie de l'abattoir, comme ce pauvre homme qui veut quitter son boulot parmi les cochons saignés. Il raconte le soir des histoires à sa fille que j'ai trouvée détestable, une gamine qui veut tout immédiatement, père et mère restant désemparés devant cette gosse qu'ils ont eu beaucoup de mal à concevoir, ils sont donc prêts à satisfaire coûte que coûte ses exigences.



Il me semble qu'il y avait de la matière sur un scénario original et porteur, l'abattoir, la jeune artiste autiste tatoueuse de cochon, les sdf et l'armée du salut, mais ces thèmes sont juste effleurés. Le couple de parents est-il encore un couple amoureux, écrasés par les contingences de leurs boulots, l'un travaillant de jour, l'autre de nuit? On peut penser que oui, mais cet aspect de leur vie sentimentale est lui aussi très peu abordé.



On a quand même deux fins alternatives qui sauvent un peu le scénario, ce roman graphique brillant, à mon goût, par l'esthétique et le raffinement de ses dessins qui traduisent jusqu'aux plus petits détails l'atmosphère pesante de la vie de cette famille.
Commenter  J’apprécie          851
Ceux qui me touchent

Fabien raconte une histoire à sa fille Élisa, cinq ans. Cela peut sembler banal, sauf que ce récit fantastique qu’il invente sur le moment semble débouler dans sa vie, de quoi perdre ses repères. Ceci amène cela et voilà que Fabien se pose pas mal de questions. Il a un travail abrutissant aux abattoirs et, soudain, réalise qu’il pourrait changer de vie.

Mais qu’en pense sa femme pour qui la vie aussi est difficile car son quotidien à l’hôpital est épuisant. Pourtant, leur vie va changer, et pas forcément pour le mieux, mais il y aura du rêve, grâce à un porc réformé. L’inattendu peut se cacher dans des choses fortuites et ouvrir grand la fenêtre à d’autres possibles

L’auteur aborde le thème du travail sans avenir et abrutissant, des fins de mois difficiles mais aussi la différence avec une jeune femme autiste. C’est à ses côtés qu’il va reprendre le chemin de l’art, abandonné depuis longtemps. Et si tout pouvait changer ? Et si ce n’était pas trop tard ? On se met à espérer à ses côtés.

Heureusement, au milieu de ce marasme très sombre, on trouve des moments de grâce auprès des amis et de la fillette, et on se prend à rêver à autre chose, comme Fabien.



L’auteur a su décrire une réalité dure, sans avenir dans une société sans concessions.

Les couleurs, qui changent au fil du propos, découpent le texte selon les moments de vie.

J’ai aimé les personnages, et leur façon de s’exprimer. Il y a une émotion tangible à travers les dessins et les dialogues. Tout cela est très réaliste mais aussi laisse sa place au rêve.

Une belle lecture qui m’a touchée.



Commenter  J’apprécie          720
Ceux qui me restent

Florent quitte la terre ferme le temps d'un voyage en Angleterre. Là-bas, il espère de tout cœur retrouver Jenny, une jeune anglaise rencontrée 2 fois mais dont il est tombé fou amoureux et ainsi commencer sa vie avec elle. Surprise par cette venue inattendue, elle se laisse charmer par le jeune homme et lui fait une déclaration des plus surprenantes. Elle veut une véritable histoire d'amour avec une maison en Normandie, manger du camembert toute la vie et surtout une petite fille au doux prénom de Lilie...

5 ans ont passé... La petite Lilie est bien là tandis que Jenny n'est plus... Sans réellement comprendre ce qui lui arrive, la petite fille assiste aux obsèques de sa maman sur sa terre natale tandis que Florent voit subitement sa vie s'écrouler. Lilie est tout ce qui lui reste et lui, son seul refuge. Sur le bateau qui les ramène en France, alors que la petite s'en va chercher un coca, il la perd de vue quelques minutes, plongé dans ses pensées, à se demander comment il va faire pour surmonter cette terrible épreuve. Elle reste introuvable alors il part à sa recherche. Partout, il court, demande si quelqu'un ne l'aurait pas aperçue...



N'était cette quatrième de couverture trop bavarde qui mentionne "Voyage en Alzheimer", l'on est bien loin de se douter de la tragédie qui se joue entre ce père et sa fille. Une seule planche, pleine page, et l'on comprend que Florent voyage dans ses souvenirs qu'il voit s'envoler petitement et qu'il essaie de rattraper. Damien Marie et Laurent Bonneau nous offrent une escapade intense, émouvante et d'une force incroyable. Ce huis clos entre un père trop absent et sa fille qui se cherchent continuellement sans vraiment parvenir à se rejoindre. Entre passé et présent, l'on est pris dans le tourbillon de ces souvenirs qui peu à peu se dérobent. Tout en retenue et d'une justesse incroyable, ce récit émeut de par ses quelques silences évocateurs, ses sentiments confus et pudiques et ses quelques touches de couleurs. Le dessin de Laurent Bonneau est d'une sobriété déconcertante.



Ne pas oublier Ceux qui me restent ...
Commenter  J’apprécie          680
Ceux qui me touchent

Après des années de tentatives, Fabien et Aude sont, enfin, les parents de la petite Élisa, qui, aujourd'hui, a presque 6 ans. Un bonheur qui enchante leur quotidien pas toujours rose. Elle travaille à l'hôpital public, arrangeant ses gardes en fonction de Fabien qui, lui, tue des cochons du matin au soir ou du soir au matin. Une situation qui fait qu'ils ne se voient pas beaucoup. De plus, Fabien ne s'épanouit pas du tout dans son travail qui ne devait être que temporaire. Le soir, Fabien s'octroie un moment rien qu'avec sa fille au cours duquel il lui lit une histoire ou parfois en invente à partir de personnages imaginés par celle-ci. Or, le cerf majestueux de l'histoire, Fabien le croise, étonnamment, le lendemain. Et lorsque, plus tard, sa fille imagine un cochon avec un beau tatouage de cœur, Fabien n'en revient pas, alors qu'il se tient au poste de contrôle de l'arrivée des animaux depuis les fermes voisines, d'en voir justement un...



L'imagination d'une petite fille peut-elle faire dévier le cours de la vie ? Quel sens donner à sa vie, partagés que nous sommes, parfois, entre la passion et la raison ? Après l'émouvant « Ceux qui me restent », le duo, Damien Marie et Laurent Bonneau, revient avec un roman graphique tout aussi fort et poignant, à la fois contemporain et fantastique. À partir de cette famille soumise aux contraintes de la vie, lui trouvant son travail à l'abattoir de plus en plus pénible et dur, elle devant faire face au peu de moyens de l'hôpital public, l'auteur nous plonge dans une chronique sociale introspective, teintée d'une certaine mélancolie. Fabien veut donner un nouveau sens à sa vie et à son travail. En cela, l'imagination de sa fille et sa rencontre avec cette gamine autiste et artiste vont l'y aider. Si les personnages sont remarquables de réalisme, les dialogues n'en sont que plus forts tant chaque mot semble pesé. Graphiquement, Laurent Bonneau donne vie à ce scénario. Le trait, lui aussi réaliste et tout en finesse, a su capter toutes les émotions et l'ambiance, tour à tour réelle ou évocatrice. Ses planches, en bichromie, originales et puissantes, sont juste magnifiques.

Un album sensible...



Commenter  J’apprécie          640
Ceux qui me touchent

Fabien a remisé ses rêves d'artiste depuis un certain temps.Pour gagner sa vie il est contraint de travailler dans un abattoir porcin tandis que sa compagne ne compte pas ses heures en tant qu'infirmière à l'hôpital public. Dans cette vie merdique,la lumière s'appelle Elisa, petite fille de 5 ans tellement attendue.Le quotidien s'écoule bon gré mal gré, entrecoupé de moments chaleureux comme l'histoire du soir où l'imagination de l'enfant amène son papa dans des endroits inconnus et merveilleux. Or, des événements en rapport avec ces histoires (ce qu'on appelle des coïncidences ou synchronicités)amènent Fabien à changer de cap pour modifier une trajectoire prévisible dans laquelle il étouffe.



Portée par un trait de crayon très réaliste et des applats de couleur qui varient selon l'ambiance, cette histoire nous renvoie à la face notre condition humaine robotisée par l'économie et détachée par la force des choses de nos rêves inaccomplis.

Pourtant il suffit de peu pour changer de regard quelquefois.Se reconnecter à la nature,à notre intériorité,pour nous guider face au formatage de la société. Certains y arrivent, d'autres pas. Il s'agit d'en être conscient pour embellir notre vie et par ricochet celle des autres.

Je trouve de l'authenticité à ce parcours.Dans ce qu'il a de terrible et glauque comme les scènes de l'abattoir et dans les préjugés que l'on a et l'interprétation que chacun a de l'autre.On peut parler de satire sociale avec une( petite) ouverture sur ce qui fait sens dans notre vie.Touchée !

Merci à Babelio et aux éditions Grand Angle pour ce bel album.
Commenter  J’apprécie          606
Ceux qui me restent

Florent + Jenny = Lilie.

Puis très rapidement, cette équation parfaite va se muer en problème quasi insoluble.

Trop jeune pour être veuf. Déjà fatigué avant l'heure.



Le temps a filé. Ses souvenirs également.

A 70 ans, placé en établissement spécialisé, Florent se bat contre lui-même. Contre cette foutue mémoire qui n'en fait qu'à sa tête en lui bouffant la sienne.

Immanquablement, elle le ramène sur ce bateau maudit qui aura vu ce père égarer la petite prunelle de ses deux océans de tristesse bloqués sur la position hémorragie oculaire. Avant, nada, zob, fondu au noir.



La petite Jenny a bien poussé. Écartelée entre son boulot et les visites journalières à son père, elle n'est qu'une boule de rancoeur envers celui qui a fauté, à ses yeux.

Mais le temps passe et s'efface. Celui de la réconciliation est peut-être enfin venu...



De prime abord, coup de crayon épuré à l'extrême et couleurs tristounettes fleurent bon le bof-bof de compétition. Puis survient la gravité du propos et sa foultitude de flashbacks narratifs qui, sans avoir l'air d'y toucher, vous chopent l'âme et vous l'essorent jusqu'au dénouement final, celui qui vous cueille, la larmiche au coin des yeux et le palpitant tout serré.



Ici, on ne fait pas dans le pathos m'sieur-dames. En même temps, que viendrait foutre un mousquetaire en cette galère?

Non, Ceux Qui Me restent fabrique de l'émotion à plein tube avec une intelligence et une élégance rare.



Ceux Qui Me Restent traite de l'oubli.

Paradoxalement, ce récit me restera encore très longtemps...

Commenter  J’apprécie          592
Ceux qui me touchent

Merci beaucoup à Babelio pour cette masse critique privilégiée ainsi qu’aux Éditions Bamboo de m’avoir permis de découvrir ce très beau roman graphique.

Après avoir publié Ceux qui me restent en 2014, les auteurs ont pris leur temps pour écrire ce nouveau roman graphique, suite à la naissance de leurs enfants.

Élisa a été très attendue par ses parents, maintenant, elle a cinq ans et le soir, on lui lit une histoire. Un jour, cependant, il n’y a pas de livres de contes pour l’endormir. Son père décide d’inventer une histoire fantastique.

Chacun des parents a un travail ingrat. Pour subvenir à leurs besoins, Fabien à abandonné son rêve de devenir artiste. Il a pris un travail alimentaire dans un abattoir. Les parents se relayent pour s’occuper d’Élisa et une amie les aide également.

Élisa est une petite fille à l’esprit très imaginatif. Pour elle, l’histoire doit être composée de princesses, de princes, d’un bâton arc-en-ciel, de loup et de cochons zombies.

Chaque ambiance est déterminée par une couleur différente. Les diverses thématiques évoquées sont nombreuses et intéressantes, comme les rêves non accomplis, l’amour, la paternité, l’art, le travail à la chaîne, l’autisme et surtout la relation père-fille. Cette relation occupe une part très importante dans cette histoire. Malgré tout, il subsiste beaucoup d’espoir dans ce roman.

Commenter  J’apprécie          502
Ceux qui me touchent

Doit-on se résigner à perdre sa vie pour la gagner ? Est-il profitable à ceux qu'on aime de se laisser devenir un autre et renoncer à ses valeurs, à oublier la beauté du monde pour garantir un revenu minimum ?

Quand après douze ans de galère Fabien devient enfin papa d'une petite Elisa,les sacrifices semblent naturels pour lui assurer le confort, même si cela passe par un emploi à temps plein dans un abattoir. Mais est-ce que le confort matériel prévaut à la qualité des relations familiales ? Le temps partagé avec ceux qu'on aime n'est-il pas la vraie richesse dont on ait besoin ?

Ce sont toutes ces questions qui rongent Fabien,et quand les histoires qu'il invente le soir pour endormir Elisa viennent s'imposer dans la réalité de son quotidien, il ne veut plus ignorer les signes que la vie lui envoie. Mais rien n'est simple. Pourtant il décide d'assumer des choix qui ne sont pas partagés par sa compagne,et met toute son énergie au service de ses rêves.

Cependant, notre monde peut-il encore laisser une place à un autre modèle que metro,boulot, dodo?

Cet album traduit tellement bien le dilemme dans lequel tant de monde se retrouve qu'il n'est pas difficile de partager les conflits intérieurs de Fabien!

Le graphisme est très réaliste, les postures et réactions de la fillette sont plus vraies que nature. Les planches ont alternativement une couleur différente, le vert me semble représenter l'espoir...

Très bel album.
Commenter  J’apprécie          460
Après l'enfer, tome 2 : Le bayou d'Oz

Après l'enfer, le paradis arrivera-t-il pour Alice et Dorothy?



Pour ma part, ce ne fut pas une lecture paradisiaque, un tome 2 aussi confus que le premier, avec une incursion dans le fantastique et le vaudou.



Les dessins sont toujours très réussis, les couleurs très choisies, l'incursion dans les bayous bien figurée. Pour l'histoire, j'ai vraiment du mal à en saisir toutes les subtilités, même si l'auteur précise à la fin les multiples références cinématographiques qui l'émaillent.
Commenter  J’apprécie          451
Après l'enfer, tome 1 : Le jardin d'Alice

Premier tome d'une BD un peu confuse à mon goût sur les espoirs de paix dans le Sud des Etats-Unis, à la fin de la guerre de Sécession.



L'héroïne m'a semblé être davantage Dorothy qu'Alice, malheureuse fillette, victime collatérale des atrocités de cette guerre civile sauvage. Dorothy est très bien dessinée, elle est belle, des yeux bleus splendides, une poitrine magnifique que le dessinateur valorise à chaque planche.



Les hommes sont pratiquement tous des méchants, qu'ils soient en quête d'or ou de vengeance et les deux filles sont ballottées au fil de leurs pérégrinations dont le but ne sera pas atteint dans ce tome qui me laisse surtout une impression de confusion, malgré des dessins irréprochables.





Commenter  J’apprécie          430
Ceux qui me touchent

Tout d'abord, j'ai adoré le graphisme, le trait est brut, réaliste, comme du dessin d'observation, très juste parfaitement proportionné, avec une rapidité dans le trait, donnant une vivacité à la mise en images, comme pris en direct devant la scène, du coup on s'immerge totalement dans le récit, tel un observateur présent dans la scène. La couleur est travaillée en aquarelle ou encre, généralement un seul ton par planche, donnant l'illusion d'une bichromie mais surtout accentuant encore cette impression de prise sur le vif. Le trait, le coup de pinceau, l'étalement de l'encre possèdent une force remarquable, c'est énergique, on sent l'énervement du personnage devant sa situation, et aussi les moments de flottement.



Il est question de souffrance animale et d'Art contemporain, mais le véritable thème est bien plus universel, il s'agit de la façon de mener sa vie, des espoirs, des choix, des contraintes que la vie nous impose et surtout des rêves brisés. C'est un thème qui, quand il est bien traité, me passionne et me bouleverse toujours, et j'ai trouvé cette bande dessinée particulièrement puissante et troublante sur ce sujet.



Fabien se destinait à l'Art, mais il a aussi choisit d'avoir une famille, rien n'est simple, Aude a dû faire une insémination artificielle, et l'enfant est arrivé, la liberté s'est envolée, il a fallu prendre un boulot alimentaire, Fabien, l'artiste, se retrouve à travailler aux abattoirs. Un jour, il découvre dans un lot de cochon, un animal aux tatouages étranges, cela provoque une prise de conscience, une nécessité de retourner à la création.



C'est raconté avec beaucoup de poésie, de dureté aussi, les réflexions sont particulièrement justes et riches, pas de pathos romantique et de mise en scène lyrique, au contraire, tout est dans le sensible, par la manière d'étaler la peinture sur les planches, certaines vignettes sont totalement abstraites, on est toujours dans l'effleurement de la réalité, le rythme est plutôt lent, pour nous laisser le temps de nous déstabiliser, cette lecture ne fait pas dans le confort, c'est rude, parfois désespérant, et à d'autre moment, c'est le contraire, il y a un côté maniaco-dépressif dans ce rythme cassé, mais c'est la vie telle qu'elle est, quel est son prix pour celui qui a une conscience, qui a des choses à dire et qui se tait, le poids des choix est parfois trop lourd.



Bref, cette bande dessinée m'a bouleversé, m'a troublé, m'a ému, elle comporte beaucoup de force et de puissance, c'est un beau coup de cœur !
Commenter  J’apprécie          422
Welcome to Hope - Tomes 1 à 3

Hope, vaste fumisterie.

Porteuse des pires tourments mais certainement pas d'espoir.

Archétype même du patelin empli de bouseux consanguins, de notables véreux, de jolies gamines faussement naïves appâtées par le gain facile.



Hope est une trilogie sympathique qui, sans créer la surprise, tire facilement son épingle du jeu en instaurant un climat entubatoire omniprésent.

Sur fond de combat de chien et d'amour déchu, et non l'inverse, l'enjeu sera d'en sortir plein aux as mais surtout en un seul morceau.

Et vu les prétendants au filon, ça devrait pas tarder à se bousculer devant chez Saint-Pierre.



Le trait est agréable, la colorisation vive et l'hémoglobine à volonté.

Si vous passez par Hope, évitez l'arrêt aux stands !
Commenter  J’apprécie          420
Ceux qui me touchent

Ceux qui me touchent…. Ne m’a pas vraiment touché !



C’est une B.D qui a été encensé, que j’ai voulu me procurer… Tout d’abord, J’ai voulu l’acheter, mais voyant les graphiques (et le prix), j’ai renoncé.

Heureusement, j’ai une médiathèque (qui me permet de faire des économies) remplies de B.D (et pas seulement)… Donc lorsque je l’ai vu, je l’ai récupérer pour la découvrir…



Il m’a fallut plusieurs jours pour la lire… je n’accrochais pas vraiment.. et son histoire et un peu la mienne actuellement… alors le morale ni était pas vraiment pour la déguster…

Tourner la page pour tout recommencer (surtout quand on a pas le choix, c’est compliqué et stressant, et déprimant… d’autant plus lorsqu’on est affilié à la case handicapée… enfin ça c’est mon histoire pas la sienne!)



En résumé, c’est plus facile d’imaginer un autre monde dans son esprit, d’espérer, de croire que tout peu encore être modifié … Et puis, la réalité nous rattrape et nous remets là ou l’on doit être…



Fermer les yeux et rêver… C’est tout ce qui me reste !



Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          410
Ceux qui me touchent

Club N°54 : BD sélectionnée ❤️

------------------------------------



Wahouu quel album !



Tous les sujets (la paternité, l'amour, le travail, l'amitié, l'engagement, le travail subi... ) sont traités intelligemment et avec beaucoup d'élégance...



Très bel album.



Barbara

------------------------------------



Quelle superbe découverte !



Laurent Bonneau aux dessins qui offrent une oeuvre visuelle captivante, avec un trait très particulier et des ambiances bi-chromiques qui changent selon l'environnement.



Damien Marie aux desseins, qui marie parfaitement à l'écriture le banal de la vie et la folie de la passion.



Un couple qui se perd, la magie de l'enfance, le fantastique qui s'introduit dans les difficultés du quotidien, l'art et la vocation… tout fonctionne.



C'est touchant, intelligent et ça laisse le spectateur réflectif sur cet ouvrage qui nous laisse le choix de la fin à laquelle on veut croire.



Je ne connaissais pas le duo qui avait déjà signé en 2014, Ceux qui me Restent, que je vais essayer d'explorer également.



Une grande recommandation pour Ceux Qui me Touchent, un énorme plaisir de lecture.



Greg

------------------------------------



Brutal et prenant, Bonneau, dessinateur hors pair, nous emmène à travers un récit bien trop actuel, direct, et quotidien... n'échappe pas à l'usine qui veut !



Benoit

------------------------------------



Récit dur mais touchant avec des personnages crédibles de bout en bout.



Fin ouverte qui donne de l'espoir.



Le-graphisme efficace retranscrit parfaitement l'univers décrit.



David

------------------------------------



Remarquable et original tant sur le fond que la forme.



Wild57

------------------------------------



Beaucoup aimé.



Autant le dessin précis et évocateur des mimiques, des personnalités que l'histoire au goût du jour.



Morgane N.

------------------------------------


Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          410
Ceci est mon corps, Tome 2 : Surexposition

Ce tome clôt le diptyque (et premier cycle) d'anticipation dans lequel le scénariste français Damien Marie jongle avec des thèmes comme la pollution, la surpopulation et principalement le clivage entre (très) riches et pauvres qui, dans ce monde futuriste, est poussé à l'extrême.



Un avenir noir, selon que vous habitez en-bas, dans le Township où pénurie d'eau et de nourriture sont monnaie courante (à moins qu'un rat même pas gras vous tente ?)...

...ou que vous faites partie de la vie dorée et diamantée de cette élite, dénigrant la condition humaine, qui s'est construite un paradis ultra-sécurisé, géré par le Need Consortium, sur les collines d'Hollywood.

Et tandis que les papas jouent aux petits dieux dans la branche pharmaceutique du Need, leurs rejetons, bien à l'abri de toute nécessité, se livrent aux jeux de l'ennui : alcool, drogues, bagnoles...et... les voyages "de l'esprit", permettant de se projeter dans le corps d'un pauvre hère du Township afin de connaître le frisson pimenté de l'inconnu... excès et dérives compris, bien sûr !



Il arrive alors, comme au jeune Lucas, que vous allez devoir courir pour votre vie ainsi que pour la vie de celle que vous aimez... pour comprendre enfin que votre père n'est pas seulement le salaud pour lequel vous le teniez déjà, mais bien pire : celui qui bâtit sa fortune sur les générations à venir...



Bien que les détails dans les dessins plutôt classiques de ces BD's ne manquent pas, on se focalise sur les expressions des visages et le mouvement des corps, parce que entre le catapultage d'un corps dans l'autre et retour, il s'agit de ne surtout pas perdre l'identité véritable des corps.
Commenter  J’apprécie          410
Welcome to Hope - Tomes 1 à 3

Hope, un trou paumé au beau milieu du royaume du géant vert...

Scott, un joueur de poker invétéré se fait malheureusement plumer lors de cette partie avec des ploucs de seconde zone, notamment un pharmacien qui a moyennement apprécié que ce dernier saute sa femme. Quelques coups sur la gueule plus tard, une veste déchirée et tâchée de sang, le portefeuille vide, le voilà en rade sur une route déserte non loin de Hope, dans le Kansas. Alors qu'il dort paisiblement dans un champ de maïs, il se fait réveiller en sursaut par l'agriculteur qui l'invite à partager son petit-déjeuner à la ferme. Il fait alors connaissance avec Betty, sa charmante fille, mais découvre aussi leur élevage illégal de chiens de combat...

William F. Cody, alias Buffalo, essaie tant bien mal de dépanner la voiture de Norma, une jeune femme dont il est secrètement amoureux et qui s'avère être la fille de son patron. Bien que garagiste, il ne réussit pas à réparer sa voiture et se propose de la ramener chez elle. Sur le chemin, elle lui raconte ses rêves de chanteuse à Vegas. Buffalo lui promet alors de tout faire pour l'emmener malgré ses maigres économies. Le couple s'arrête alors dans un motel, ce qui ne va guère plaire au paternel...



C'est dans ce patelin rural paumé, au nom quelque peu arrogant de "Hope", que les routes de Scott, le joueur professionnel de poker à qui on ne la fait pas, et de Buffalo, le mécano un peu perdu et surtout bonne poire, vont se croiser. Autour d'eux, deux belles jeunes femmes qui vont leur faire tourner la tête, Norma et Betty, et une galerie de personnages véreux et sans scrupules. Damien Marie nous offre un tryptique palpitant et nous plonge dans une ambiance à la fois oppressante et lugubre où se mêlent la corruption, la bêtise humaine, la vengeance, la rancoeur, la violence et des rêves de gloire. Une ambiance plus que jamais étouffante accentuée par une narration en voix-off alternant les récits de nos deux héros. Un thriller captivant aux moult rebondissements, retournements de situation et au final inattendu. Graphiquement, les couleurs chaudes de Damien Vanderstraeten collent parfaitement à cette ambiance, le cadrage est dynamique et le trait élégant bien qu'irrégulier.
Commenter  J’apprécie          400
Ceux qui me touchent

Un roman graphique qui aborde de nombreux sujets : un artiste qui a renoncé à exercer sa passion, un travail alimentaire, les abattoirs, un couple qui s'essouffle, la mercantilisation de l'art mais aussi la solidarité, un main tendue, l'amitié, les rêves enfantins et la paternité.

Je me suis laissée emporter par le scenario et les dessins magnifiquement expressifs.

L'alternance des couleurs en fonction de ce que vit et ressent le personnage principal m'a séduite.

Il y a de la nostalgie, de la sensibilité et de la poésie dans ce récit.

Une très belle découverte.

Merci à Babelio et aux éditions Grand Angle pour ce cadeau.
Commenter  J’apprécie          390
Ceux qui me restent

...ceux qui me restent... mes quelques souvenirs et, euh... ma fille...je crois. C'est ce qu'ils prétendent en tout cas, ici, à la maison de retraite. Mais, moi je cherche ma petite Lily ! Je la cherche sur le ferry qui nous ramenait d'Angleterre en France, après l'enterrement de ma femme, Jenny. J'avais 39 ans et je me devais d'être le refuge et un bon père pour notre fille Lily, alors âgée de cinq ans. Or, Lily s'est perdue... sur le bateau... je cherche ma fille au ciré jaune, je cherche ses yeux turquoises...



Florent, 70 ans, s'enfonce dans la solitude de la maladie d'Alzheimer, se réveillant chaque jour plus seul, après chaque "cauchemar" dans lequel il essaie de retenir les bribes de sa mémoire afin de retrouver Lily... qui pourtant vient voir son père une fois par semaine...



Il y a très peu de texte dans ce remarquable roman graphique, texte presque superflu, tant les dessins expriment tout. le chagrin, la colère, les remords, la souffrance, parfois un rare sourire, se lisent, criant de véracité, sur les visages et dans les attitudes de Florent et sa fille. La ligne des traits, essentiellement au crayon, fusain et encre, reste sobre. Les arrière-plans souvent floutés, le joli travail d'ombres et le parfait découpage amènent les personnages sur les avant-scènes aux teints pastels sombres...nuances par moments moins soutenues quand la mémoire de Florent se perd dans un effrangement brumeux...



L'histoire introspective de ce père et les relations avec sa fille se raconte en grande partie par flashbacks et la lecture de leur vécu constitue désormais un de mes plus beaux souvenirs... de ceux qui restent...
Commenter  J’apprécie          360




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Damien Marie (705)Voir plus

Quiz Voir plus

Les écrivains africains (2)

Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

Ahmadou Kourouma
Ferdinand Oyono
Amadou Koné
Birago Diop
David Diop

1 questions
17 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature africaine , culture générale , culture , homme , écrivain femme , écrivain homme , femmesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}