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Citations de Dan Smith (85)


Je vis des ombres bouger. Des silhouettes venir vers moi dans le jour déclinant. Le soleil se vidait de son sang; jetait ses derniers feux comme pour consumer tout ce qu'il lui restait d'énergie avant de sombrer sous la terre.
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- Et qu'est-ce que tu fais dans ce trou de merde ?
Je regardai autour de moi en me demandant ce qui pouvait pousser un homme à décrire ce beau paysage comme un trou de merde. Mais ce soldat, bien sûr, ne voyait rien du paysage. Il était aveugle aux forêts, aux steppes, aux montagnes et aux champs. Il ne voyait que la misère et le désespoir d'un peuple qu'on privait de tous ses biens; dont les familles étaient séparées de force; dont le poison de la convoitise et de la malveillance corrompait les existences. Il ne voyait que des hommes qui mendiaient leur pitance, des femmes qui pleuraient leurs fils perdus, des rues encombrées de morts-vivants.
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La vérité était que je m'étais perdu en route. J'avais servi dans plusieurs armées parce que le combat était dans mon sang. De vagues idéaux m'avaient suffi pour changer de bannière. J'avais cru que les communistes nous apporteraient une vie meilleure, mais il m'était vite apparu que ce qu'ils avaient à offrir n'était pas la liberté. J'avais déserté pour rejoindre Makhno, qui prônait à l'époque un système d'autogestion défendu par une armée du peuple, mais je voyais à présent la vérité de tout cela. Ces chefs avaient tous voulu la même chose. Rouges, blancs, noirs ou verts, ils ne s'étaient battus que pour accroître leur pouvoir sur les gens ordinaires.
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— Il se peut que j'aie oublié pendant un temps qui je suis vraiment. Ou que cela fonctionne dans les deux sens : même les hommes méchants peuvent faire le bien.
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Quelles sensations !
Le vent brossait mon visage alors que je fonçais sur la piste. C'était génial de se retrouver seul. Personne pour se moquer de moi, personne à décevoir, sinon moi.
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Si le cœur n'hésite pas, la main n'hésite pas.
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La hantise de Lara, Baba Yaga, fit irruption dans mes pensées, et je me rappelais les histoires de mon enfance, qui me paraissait alors tellement réelles.
Cette sorcière tapie dans les profondeurs de la forêt, cherchant à attirer des victimes dans sa marmite.
Je retrouvais d'un coup le sentiment de sa réalité. Pendant la journée rien ne m'effrayait plus que la menace des hommes qui risquaient de venir briser ma famille, mais ici, en pleine nuit, cet autre danger, surnaturel et issu de mes rêves hachés, redevenait palpable.
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... j'avais déjà pris tellement de vies qu'une de plus n'y aurait pas changé grand chose. La première fois, j'avais eu l'impression qu'on rabotait un petit morceau de mon âme, mais j'en avais perdu tellement d'autres depuis qu'il m'arrivait parfois en me réveillant la nuit, de me demander s'il m'en restait quelque chose.
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Le chagrin envahit tout. Si on le laisse faire, il peut annihiler les pensées, consumer les émotions jusqu'à ce que plus rien d'autre n'existe. Incontrôlé, il empêche toute réflexion lucide et peut mener un homme au bord de la folie. Je ne pouvais pas me le permettre, aussi décidai-je de ravaler le mien au plus profond de mon coeur, derrière une porte épaisse. Si le voleur d'enfants comptait revenir à la charge, il était peut-être déjà en mouvement: peut-être déjà en train de contourner le lac par la forêt et de se rapprocher de l'endroit où j'étais assis avec la tête de mon fils mort sur les genoux. Il était temps d'agir.
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— Je n’ai jamais voulu recevoir d’ordres de lui.
– Mais vous n’avez pas eu le choix.
J’avais déjà entendu cet argument : le commandant Orlov avait été dans le même cas. Il avait obéi aux ordres parce que c’était son devoir de les suivre, et parce qu’il y avait des conséquences pour ceux qui ne le faisaient pas.
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Même les hommes bien peuvent faire le mal.(...).Il se peut que j'ai oublié pendant un temps qui je suis vraiment. Ou que cela fonctionne dans les deux sens : même les hommes méchants peuvent faire le bien.
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Nous nous laissâmes guider par le bruit du convoi à l’arrêt et l’odeur de charbon brûlé qu’il avait laissé dans son sillage, en gardant un œil sur les rails à côté de nous et en écoutant les cris qui nous parvenaient de la brume. Au début ceux-ci étaient intermittents : quelques ordres lancés d’une voix sèche, ponctués par le sifflement des jets de vapeur lâchés par la locomotive.
« Dehors ! Craig la voix. Sortez! »
Puis d’autres se joignirent à elle pour relayer ses ordres.
Plus près encore, alors que le train n’était toujours pas visible dans le brouillard, d’autres sons commencèrent à prendre le dessus. Plus bas et discrets pour la plupart, mais infiniment plus dérangeants. Un gémissement presque continu bourdonnait dans l’air assourdi par le silence de la forêt. Un concert de voix étouffée s.
Murmures et chuchotements nous parvenaient de tous côtés, comme si les esprits s’étaient levés et étaient sur le point de nous rattraper.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »demanda Anna.Lev me jeta un coup d’œil, attendant ma réponse.
« On dirait des fantômes, continua sa fille. Je n’aime pas ça.
- ce sont des blessés, leur expliquai-je. C’est ça qu’on entend sur un champ de bataille après les combats. »
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" Nous sommes encore des êtres humains. Quoi que nous fassions, quoi que nous voyions, quoi qu'il arrive dans ce pays, il ne faudra pas l'oublier. Nous sommes encore des êtres humains. Il ne faudra jamais l'oublier. Parce que si nous oublions ça, tout sera perdu."
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Ludmila et elle avaient repris leurs esprits, et c'était tout ce qui comptait. Nous avions tous notre croix à porter, des choses qui nous tiraient vers notre propre folie, mais nous devions rester forts.
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« La forêt est un juge sévère. Elle donne à chacun ce qu’il mérite. Nous devons savoir l’écouter, et nous battre bec et ongles pour notre proie. A présent, tout était clair. J’étais censé le secourir. C’était ça mon épreuve. Je n’étais pas venu dans la forêt pour tuer, j’étais venu pour sauver. » page 174
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La guerre est une expérience intense, et, pour certains de ceux qui l'ont connue assez longtemps, elle devient même la seule façon de vivre. J'en savais quelque chose. Peut-être l'excitation du meurtre autorisé manquait-elle tellement à cet homme que son esprit troublé s'était inventé un moyen de la reproduire. J'étais persuadé qu'il existait des gens pour qui combattre devenait une seconde nature, et j'en étais persuadé parce que ce sentiment m'avait envahi plus d'une fois. Je comprenais qu'une guerre puisse s'enraciner dans le cœur d'un homme et corrompre que le sang qui circulait dans ses veines. Pour moi, cela s'était manifesté par des cauchemars, d'interminables nuits blanches que seule la présence de Natalia avait pu calmer.
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Il fallait que je voie les visages de ces hommes qui venaient de me donner tout ce qu'ils avaient. Des hommes qui ne savaient rien de moi et qui pourtant m'offraient tout. Et je fus frappé par le fait que, même en des temps aussi durs, il pouvait exister de brefs moments de douceur qui nous élevaient au-dessus de la fange et de la mort.
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Aussi, lorsque les paysans avaient commencé à garder leur grain pour eux, à le cacher pour que l’armée révolutionnaire ne le trouve pas, j’avais vu en eux des traîtres.

Lorsqu’ils avaient créé leur marché noir et vendu leurs récoltes à d’autres paysans à un prix élevé, j’avais vu en eux des opportunistes qui profitaient de la situation pour se remplir les poches.

J’étais trop immergé dans la révolution, trop obnubilé par mes idéaux pour voir en eux les familles qui essayaient de se nourrir, ou les hommes qui en avaient assez de l’agitation politique et de la guerre et voulaient juste rentrer chez eux retrouver femme et enfants.

Je n’avais pas compris cela avant d’être moi aussi gagné par la lassitude et de vouloir les mêmes choses.

Tania avait raison. Je ne croyais pas vraiment ce que je disais. Je ne le croyais plus.

Les paysans de Tambov, tout agaçants qu’ils étaient aux yeux de l’Armée rouge et des barbus qui siégeaient à Moscou, étaient peut-être des dissidents, mais ce n’étaient pas des ennemis du peuple.

C’étaient simplement des gens. Des hommes et des femmes qui voulaient être libres de travailler dans leur ferme, de nourrir leurs enfants et de dormir dans leur lit sans crainte d’être traînés hors de chez eux au milieu de la nuit, ou de voir leur maison incendiée.

Cela ne changeait rien au fait que l’Armée rouge allait les écraser.
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Même les gens bien peuvent faire le mal.
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Toutefois, même si je connaissais les défauts de ces officiers qui nous forçaient à livrer une guerre inutile, je n’avais jamais accepté leur massacre par les révolutionnaires, car tout homme prêt à se battre pour ses convictions continuait de mériter mon respect. Voir une centaine d’individus comme Dimitri s’attaquer à des officiers, qui avaient fait don de leur vie à leur patrie et méritaient à tout le moins de mourir au champ d’honneur, ne correspondait pas à ma vision de la justice.
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