Dane Rudhyar

"Au commencement était le Verbe" ; et le Verbe est la structure individuelle du Soi. Au commencement était la Forme. L'astrologie, "science de tous les commencements" (Marc Jones), lève donc le voile sur la "forme" de toute chose en devenir. Le sens est accompli lorsque la forme potentielle -et derrière elle la qualité de l'Un principiel, la Monade- s'actualise en un organisme achevé et intégré. Le sens ne prend corps et ne devient créateur que dans la seule intégration. Le processus d'individuation est le décours universel de la prise de conscience du sens. Il commence avec la Forme et prend fin dans la Signification : tout sens naît dans le tréfonds de l'individu, mais d'un individu qui, après avoir assimilé sans trêve des contenus vitaux collectifs, est parvenu à un état d'épanouissement : la Personnalité intégrée.
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Chaque planète joue le rôle d'un chanteur dans le choeur de la personnalité. Chacune possède le rythme, le cycle et la fonction qui lui sont propres au sein de la plénitude polyphonique de la personnalité. Chacune est un centre organique dans l'organisme total de l'homme physio-psychologique. S l'on choisit d'analyser chaque planète comme un facteur séparé dans le cadre fixe des Maisons natales ou du Zodiaque, chacune a son propre cycle de positions. Cependant, ces cycles de positions ne sont que des entités abstraites destinées à faciliter l'analyse. La réalité vivante du thème de naissance réside dans la confluence de tous les cycles des planètes et c'est d'elle que naît "l'accord tonal de la personnalité".
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Dans notre perspective, l'astrologie est une technique de compréhension et une discipline de pensée ; elle permet au consultant d'acquérir une vision nouvelle de sa vie et une compréhension plus objective et plus structurée de la place et du sens qu'ont, dans le cycle de sa vie, ses expériences et ses crises les plus importantes. Elle aide à faire d'une crise apparemment dépourvue de sens, un processus cathartique, le prélude d'une renaissance à un niveau de conscience plus élevé et plus inclusif.
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La conscience de l'homme, son mentat et son sens d'ipséité individuelle croissent et se développent depuis les potentialités de la naissance jusqu'à un stade graduellement plus complet d'actualisation, en opposition avec les rythmes de la Force de Vie. Cela produit inévitablement des problèmes individuels, des conflits et des complexes psychologiques ; mais c'est le chemin de l'homme pour arriver à la maturité, à l'indépendance et à l'accomplissement créateur en tant que "personne".
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La distance entre l’homme et l’étoile est abolie, certes, mais il reste à abolir la distance entre l’homme et lui-même, entre l’homme et l’ensemble des autres hommes sur la planète tout entière. Et ce sera là, sans nul doute, un des rôles essentiels de cette astro-écologie du monde futur.

On peut comprendre l'astrologie comme une technique qui nous permet de découvrir la structure individuelle propre à notre être. Cette structure est le fondement de notre immortalité individuelle;car l'immortalité est le pouvoir de résider dans un monde que nous avons édifié nous mêmes, et de conserver intacte la structure de ce monde (ainsi que nos pouvoirs de pensée créatrice fermement établis à l'intérieur de celui ci),et cela même contre le choc de la désintégration de l'organisme biologique auquel on donne le nom de mort. L'immortalité est la victoire de la durée subjective sur le temps objectif.

On savait qu'il avait été prix de Rome ; que, dès la Villa Médicis, il avait osé profaner ce temple saint d'impiétés sacrilèges. Sa musique s'attachait à des poèmes bizarres ; on parlait d'harmonies insensées, de choses à faire dresser les cheveux sur la tête... et parfois on rencontrait quelque enthousiaste, écoutant avec extase toutes ces sonorités qui ne ressemblaient à rien de ce qu'on avait entendu... et tout bas... mystérieusement, on chuchotait le mot de Génie.

Au fur et à mesure qu'une société élabore une culture qui caractérise son mode de vie et incorpore ses croyances et idéaux collectifs, elle abandonne habituellement nombre de ceux que des cultures encore existantes ont tenus ou tiennent pour fondamentaux dans leur mode de vie. Des groupes d'êtres humains mécontents, opprimés ou plus primitifs s'approprient une nouvelle impulsion spirituelle ; ils répudient souvent violemment les anciennes croyances et adoptent comme idéaux et symboles personnels ce dont ils ont apparemment besoin pour leur développement mental et émotionnel. De même, les enfants découvrent souvent ce qu'ils prennent pour leur nature authentique en se rebellant contre les croyances et le comportement culturel que leurs parents ont essayé de leur inculquer comme des absolus, en vérité, en conduite et en moralité. Plus tard, lorsqu'ils ont grandi et, après diverses crises, développé un esprit plus ouvert et des réactions-sentiments plus matures, ils peuvent reconsidérer ce point de vue et accepter, avec les modifica­tions nécessitées par les changements dans leur envi­ronnement social et intellectuel, ce contre quoi ils s'étaient émotionnellement rebellés, en tant que naïves croyances enfantines.

Vers le milieu de la quarantaine ou de la cinquantaine, un individu retourne souvent à des concepts et sentiments qu'il avait auparavant rejetés mais qu'il ne trouve plus alors aussi naïfs : ils acquièrent pour lui un nouvel éclat, un nouveau sens. Il en va de même dans le développement d'une société dans son ensemble ; et ce qui s'est passé dans le monde occidental suggère que notre civilisation est en train d'expérimenter un «changement de vie».

Quand le nouveau siècle commence, ce qui a débuté au niveau mental ou occulte est modifié par deux genres de tendances : les idées-semences sont popularisées et souvent vulgarisées et leurs conséquences sont appliquées, au moins dans les cercles progressistes ; d’autre part, l’élan karmique des forces libérées pendant le siècle maintenant terminé, poursuit impitoyablement sa course.