La solitude est en effet, dans l'univers éluardien, beaucoup plus que le manque d'un être ; elle est en même temps et surtout ce qui semble vider l'être et le monde de leur substance : la privation de relation avec autrui est privation de tout contact avec soi-même et avec le monde.
Le lecteur occidental est frappé par l’absence de tout propos portant sur des notions qui lui sont familières parce qu’elles se sont imposées dans le champ de la réflexion artistique depuis l’Antiquité grecque : jamais ne sont évoquées les questions du « sublime » ou du « réalisme » (sauf pour l’opposer à la « suggestion »). Et le rapport aux textes n’est envisagé que sous l’angle d’une incompatibilité irréductible. En revanche, Gao Xingjian revient toujours aux notions fondatrices de son travail, sans pour autant les questionner comme le fait l’Occident: le « Beau » et l’« Esthétique ». Le Beau est présenté comme relevant d’une évidence, qui échappe justement à sa saisie par le langage et les concepts.
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Auteur : Theophile Gautier
Le squelette était invisible,
Au temps heureux de l'Art païen ;
L'homme, sous la forme sensible,
Content du beau, ne cherchait rien.
Pas de cadavre sous la tombe,
Spectre hideux de l'être cher,
Comme d'un vêtement qui tombe
Se déshabillant de sa chair,
Et, quand la pierre se lézarde,
Parmi les épouvantements,
Montrait à l'oeil qui s'y hasarde
Une armature d'ossements ;
Mais au feu du bûcher ravie
Une pincée entre les doigts,
Résidu léger de la vie,
Qu'enserrait l'urne aux flancs étroits ;
Ce que le papillon de l'âme
Laisse de poussière après lui,
Et ce qui reste de la flamme
Sur le trépied, quand elle a lui !
Entre les fleurs et les acanthes,
Dans le marbre joyeusement,
Amours, aegipans et bacchantes
Dansaient autour du monument ;
Tout au plus un petit génie
Du pied éteignait un flambeau ;
Et l'art versait son harmonie
Sur la tristesse du tombeau.
Les tombes étaient attrayantes:
Comme on fait d'un enfant qui dort,
D'images douces et riantes
La vie enveloppait la mort ;
La mort dissimulait sa face
Aux trous profonds, au nez camard,
Dont la hideur railleuse efface
Les chimères du cauchemar.
Le monstre, sous la chair splendide
Cachait son fantôme inconnu,
Et l'oeil de la vierge candide
Allait au bel éphèbe nu.
Seulement pour pousser à boire,
Au banquet de Trimalcion,
Une larve, joujou d'ivoire,
Faisait son apparition;
Des dieux que l'art toujours révère
Trônaient au ciel marmoréen ;
Mais l'Olympe cède au Calvaire,
Jupiter au Nazaréen ;
Une voix dit : Pan est mort ! - L'ombre
S'étend. - Comme sur un drap noir,
Sur la tristesse immense et sombre
Le blanc squelette se fait voir ;
Il signe les pierres funèbres
De son paraphe de fémurs,
Pend son chapelet de vertèbres
Dans les charniers, le long des m
Ce Vocabulaire est à la fois un ouvrage de consultation rapide, condensant un savoir pratique et permettant de vérifier une définition, et un ouvrage de réflexion orienté vers la perception esthétique du fait littéraire.
Les encres de Gao Xinjian sont d'une beauté à couper le souffle et suscitent une émotion inexplicable. Le noir et blanc ne sont pas chez lui un signe de morbidité ou de tristesse, mais un jeu pur entre l'ombre et la lumière, l'une révélant l'autre. L'image qui en surgit a quelque chose d'organique et de primitif, une force sensuelle et prenante. De toute beauté!