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Citation de ClaudeDarde


Chapitre 1 : Animale (extraits)

... Le pléthysmographe, un petit appareil muni d'une ampoule et d'un capteur de lumière miniatures que l'on insère dans la vagin.
C'est ce qu'avaient fait ses sujets d'études en s'asseyant dans le petit fauteuil inclinable de cuir fauve installé dans son laboratoire pauvrement éclairé de Toronto, où elle m'avait parlé pour la première fois de ses expériences. A demi renversée sur le fauteuil de cuir, chacune des jeunes femmes était soumise à une série de films pornographiques sur l'écran d'un vieil ordinateur de bureau. La fine ampoule transparente de cinq centimètres du pléthysmographe émettait une impulsion lumineuse contre les parois vaginales et évaluait son intensité en retour, permettant ainsi de mesurer l'afflux sanguin dans le vagin. Un afflux sanguin déclenche ce que l'on nomme une transsudation vaginale, la sécrétion d'un lubrifiant par les pores de la muqueuse vaginale. Indirectement donc, le pléthysmographe mesure l'intensité de ces sécrétions. De cette manière, les barrières mentales sont contournées, les régions cérébrales supérieures n'exercent plus aucune répression et l'on cerne de plus près ce qui, au niveau primaire, excite les femmes.
En s'engageant pour cette expérience, les sujets de Meredith Chivers devaient spécifier si elles étaient lesbiennes ou hétérosexuelles. Les films leur soumettaient les scènes suivantes :
Une femme aux formes superbes est allongée sur une couverture verte de l'armée, dans les bois, tandis que son amant lui fait l'amour. Les cheveux de l'homme sont coupés très courts, ses épaules musclées saillent. Il s'appuie sur ses bras tendus et pénètre sa partenaire. Elle a levé les jambes pour enserrer sa taille. Lorsqu'il accélère son va-et-vient en elle, on voit les muscles de ses fesses se crisper, tandis que la femme étend les mains pour agripper les bras de son partenaire.
A l'issue de chaque petit films de 90 secondes, les sujets étaient soumis à une vidéo neutre afin de ramener les mesures du pléthysmographe au niveau minimum. En l'occurence, il s'agissait d'un panoramique sur des sommets montagneux finissant sur un plateau désolé.
Ensuite, un homme marche sur une plage, il est nu. Il a le dos musclé, les dorsaux en V, des abdominaux en tablettes de chocolat, les cuisses puissantes. Il lance un galet dans les vagues. Pas l'ombre d'un coussinet de graisse sur son torse sculptural, ses fesses lisses. Il longe à grands pas l'arête d'un précipice. Son sexe au repos se balance d'une cuisse à l'autre. Il lance un second galet, faisant saillir ses dorsaux.
Une femme élancée au visage ovale et serein, les cheveux bouclés, est assise au bord d'une grande baignoire. Ses aréoles brunes se détachent sur sa peau bronzée. Une seconde femme émerge de la baignoire, ses cheveux blonds et mouillés encadrent son visage. Elle enfouit son visage entre les cuisses de la femme brune et la lèche voluptueusement.
Un homme à la barbe de trois jours s'agenouille devant un autre homme au bas-ventre musclé et luisant, et enfonce son pénis en érection dans sa bouche.
Une femme aux longs cheveux bruns se penche au-dessus du bras d'un canapé, les fesses lisses et offertes. Puis elle étend son corps bruni et satiné sur le cuir blanc. Elle a de longues jambes, la poitrine haute et généreuse. Elle se lèche les doigts avant de se caresser le clitoris. Genoux relevés, elle écarte largement les cuisses, caressant sa poitrine. Ses reins commencent à frémir, à se soulever.
Un homme en sodomise un autre, qui laisse échapper des gémissements de plaisir ; une femme nue fait des ciseaux avec ses jambes au cours de gym ; un athlète à lunettes, nu, allongé sur le dos, se masturbe ; un homme caresse la cuisse d'une femme avec une sandale noire et l'entreprend avec la langue ; une femme en chevauche une autre, munie d'un godemiché fixé par un harnais.
Ensuite, un couple de bonobos - un singe originaire d'Afrique - traverse une prairie. Le mâle arbore un pénis noueux, rose, en érection. Subitement, la femelle s'allonge sur le dos, les jambes en l'air, et le mêle la pénètre, adoptant immédiatement un rythme furieux. La femelle rejette les bras derrière la tête, succombant apparemment à un plaisir érotique sans entraves.
Allongées sur le fauteuil inclinable, les sujets de Meredith, lesbiennes comme hétéros, se sont toutes senties excitées instantanément par l'ensembles des films, dont celui sur la copulation des bonobos. Les données recueillies par le pléthysmographe étaient sans appel : l'excitation sexuelle était totalement anarchique...

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Mon ressenti : Cette première expérience scientifique décrite est certainement choquante pour une personne qui n'a pas une curiosité avivée sur ce thème, mais moi personnellement, je ne suis pas choqué. Je suis très étonné du constat de cette expérience, ça oui. Car cet outil, le pléthysmographe, se fit essentiellement à la réaction physique de l'appareil génital de chacune des femmes, et elles ne peuvent pas lui mentir !!!
De cette expérience, il ne faut pas retenir que les femmes sont excitées sexuellement par les diverses scènes vidéos visionnés, de la plus "normale" à la plus déséquilibrée, non !!! Il ne faut pas conclure stupidement à ça !! Cela voudrait dire qu'on est tous dingue ... Non !
Moi, ce que j'y vois, c'est qu'une réaction physique animale est en chacun de nous, elle existe, elle est bien là, en nous, homme comme femme. Une réaction physique, naturelle... C'est ça qui compte pour moi quand je lis cet extrait du chapitre 1. A partir de ce point essentiel, il est permis de mieux s'ouvrir à la compréhension de la sexualité et d'aussi, de mieux comprendre les femmes.
Ensuite, le rapport d'équilibre et du respect donné à la sexualité et à la femme rencontrée dépend de chaque individu.

Bisous.
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