Du vendredi 16 au dimanche 18 juin, les Editions Riveneuve dirigées par Gilles Kraemer vous invitent à rencontrer ses auteur-e-s :
Michèle Barbier - dernière secrétaire de Joséphine Baker -
France Dumas et dès le vendredi, vous avez rendez-vous pour une exposition inaugurale picturale de Daniel Besace, invité aussi en dédicace de son roman "Cachalot" dans les locaux de la cour des Editions .
Gilles Kraemer participera aussi en soirée à une table ronde portant sur les métiers du livre
Lieux : 85 rue de Gergovie 75014 Paris et tout le 14e arrondissement.
Et participez aussi au jeu Quiz affiché sur la vitrine.
Bienvenue à toutes et tous !
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Le vaisseau que nous utilisâmes fut assemblé en orbite à partir des modules envoyés depuis la Terre. Puis il fut ravitaillé en nourriture et matériaux durant six mois avant d'être éjecté de l'attraction, en se servant de la vitesse orbitale, pour accélérer l'appareil en direction de Mars. À bord, un habitacle spécial fut construit, une sorte de piscine dans une citerne blindée équipée d'un sas d'étanchéité, contenant une réserve d'eau de trente mètres cubes, énorme quantité de liquide. Dans cette citerne remplie aux trois quarts, l'eau s'était formée en une bulle parfaite, transparente, de couleur changeante suivant l'éclairage. Équipés de combinaisons de plongée et d'une petite réserve d'oxygène, ou en apnée, nous pouvions y évoluer en liberté... Nous y étions alors parfaitement protégés des radiations, et lors de ces baignades, l'eau exerçait sur nous une pression qui suffisait à nos corps pour faciliter la circulation du sang. De plus en plus de scientifiques pensent que les vaisseaux doivent être remplis d'eau, ce qui constituerait le meilleur rempart contre les agressions du vide.
Encore à ce jour, je trouve étrange d'appartenir à un territoire limité, à une géographie politique, à une parcelle du monde qui n'obéit qu'à certaines lois.
A dire vrai, je suis plutôt content de la lenteur de mon bateau, car toute distance est trop courte quand on a rendez-vous avec la fin
Lorsque je vois la mort submerger la foule, tel un tsunami venu du fond de l’Antiquité grecque, je sens qu’une partie de moi est hébétée, comme si la lumière que j’ai reçue de cette ville s’était assombrie au point de me faire tâtonner. Une sensation de panique m’oppresse alors. Je ne peux attendre que le quotidien anesthésie la tristesse. […] Quelque part en ce monde, quelque chose doit être combattu pour que des êtres cessent de désirer le néant, cessent de désirer engloutir d’autres hommes.

Nous étions cinq volontaires sélectionnés sur un groupe de cinquante astronautes aux existences transfrontalières, portant chacun l'écusson de sa nationalité étriquée, comme si un seul pays pouvait s'enorgueillir des progrès de l'humanité. Il m'a toujours paru étrange de glorifier l'origine de la naissance. Car après tout, nous n'avons rien décidé de notre apparition sur Terre. Ce n'est qu'un concours de circonstances, trop souvent dramatiques, qui aboutit à la conscience de cet instant. La volonté qui nous anime dans l'action est le fruit d'un destin improbable. Avoir l'intention d'être là n'est pas un choix de conscience. Ce qui fait de nous des personnes capables de transcender l'accident de naître est un miracle de notre biologie. Le cerveau, dans son énigme absolue, nous transforme en voyageurs de l'immensité, et aucune nation ne peut s'attribuer le mérite de diriger ce destin. Dans cette succession de hasards, des esprits se sont rencontrés. Nous avons formé un équipage d'incompréhensions dont les étrangetés composaient un équilibre pour assurer la réussite de la mission.
Lorsque tu te baignes dans la mer, tu deviens un éclat de soleil, avec cette capacité à traverser les éléments sans te frayer un chemin. Il n'y a pas de violence à être un rayon de soleil.
Nos histoire sont des mélanges d'aveuglements et de silences.
Seul l'esprit appartient à l'humanité.
Aller plus loin malgré les pertes a toujours été le moteur de l'humanité.
Ecrire me permet de comprendre ce que je deviens.