Dans le 152e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La sage-femme du roi, album que l'on doit au scénario d'Adeline Laffitte, au dessin d'Hervé Duphot et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur lactualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de lalbum Deviens quelquun ! Que lon doit à Daniel Blancou et aux éditions Sarbacane
- La sortie de lalbum Dehors ! que lon doit au scénario de Ludovic Piétu, au dessin de Jika et cest sorti aux éditions Rouquemoute
- La sortie du cinquième tome de la série Stern que lon doit au scénario de Frédéric Maffre, au dessin de son frère Julien Maffre, un cinquième tome baptisé Une simple formalité quédite la maison Dargaud
- La sortie de lalbum Lanimateur que lon doit à Juanungo et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing
- La sortie de Lincroyable histoire de la bière que lon doit au scénario de Benoist Simmat, au dessin de Lucas Landais et cest sortie aux Arènes BD
- La sortie de lintégrale de War ans dreams que lon doit au scénario conjoint de Maryse et Jean-François Charles dont ce dernier en signe aussi le dessin, une intégrale sortie chez Casterman.
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LA MÈRE : Rappelle-toi aussi que l'administration imposait des prénoms français à certains enfants. La Cécile que tu avais en classe s'appelait Malika à la maison.
LE PÈRE : C'est vrai…
LA MÈRE : Pire, cette petite inscrite sur nos registres sous le sigle S.N.P. : " Sans Nom Patronyme ". Un collègue a eu l'idée de l'appeler Snep. C'était quand même mieux que S.N.P.
LE PÈRE : « Messieurs, j'accepte de répondre à votre interview mais je n'ai pas à me soumettre à une inspection de mon directeur. Puisque c'est comme ça, les enfants, rangez vos livres de lecture. La télé, c'est fini. Tant pis, les journalistes embarquent leur matériel et s'en vont. »
Il n'y a pas eu d'interview et laisse-moi te dire : heureusement ! Ce que j'aurais dit aurait peut-être été coupé, monté… On pouvait me faire dire des âneries. Ça se serait retourné contre moi. Les journalistes sont capables de te faire dire ce que tu n'as pas dit.
Un jour, l'un d'eux m'a demandé : « Est-ce que vous avez déjà embrassé madame Blancou ? » Je lui ai répondu : « Oui. » Et il m'a dit : « Combien de fois ? » Je lui ai fait cette réponse un peu poétique : « Peux-tu compter le nombre des étoiles ? » Il est resté pensif et a conclu : « Alors, vous n'avez pas acheté votre femme, vous l'aimez. »
LA MÈRE : Est-ce qu'à un moment donné de ma vie, je ne vais pas me dire : « J'ai été du côté de ceux qui ont opprimé cette population ? » J'espère que non, parce qu'au fond de moi je les respecte. Je les ai aimés, mais est-ce que pour l'Histoire je ne vais pas être assimilée à ceux qui étaient du côté de l'oppression ?
LE FILS : Mais par ignorance.
LA MÈRE : Oui, mais enfin, c'est tout de même grave d'être dans l'ignorance.
LE FILS : Tu n'excuses donc pas ceux qui disent : « Je ne savais pas. »
LA MÈRE : Non, parce que je ne m'excuse pas moi-même d'avoir été ignorante. C'est peut-être pour cela qu'ensuite je me suis tenue au courant de tout. Je crois que ça m'avait stimulée. Il y a des choses que je n'avais pas vues, et je ne veux pas que ce soit pareil pour d'autres événements.
LE FILS : Savez-vous un peu comment sont arrivés en France les harkis et leurs familles ? À Saint-Maurice surtout ?
LE PÈRE : Par les parents d'élèves, on n'a rien su.
LA MÈRE : Comme on te l'a dit, ils ne nous ont pas trop raconté ces événements.
LE PÈRE : Bien sûr, ils ont fui les représailles du FLN et les massacres. Il y a eu des règlements de comptes d'une horreur absolue contre hommes, femmes et enfants. J'ignore le nombre de victimes.
LE FILS : On ne sait pas exactement mais j'ai souvent lu entre 60 000 et 80 000 morts. Le gouvernement ne tenait pas à rapatrier les supplétifs. Il ne s'occupait que des pieds-noirs. D'ailleurs, il ne pensait pas qu'il y en aurait tant. Un million de pieds-noirs et 20 000 " français musulmans ".
LE FILS : Difficile de croire que c'était une école. La nature a repris ses droits. Il ne reste rien.
LE PÈRE : Sur le terrain, il ne reste rien… mais chez les gens, il reste beaucoup. Beaucoup de souffrances. On les a fait entrer dans un tourbillon destructeur. La plupart ont du mal à s'en remettre.
Quand un élu local souleva la question de la pollution des nappes phréatiques par cette méthode d'extraction, un représentant du pétrolier aurait rétorqué :
" Avec tous les pesticides qu'il y a déjà dedans, un peu plus ou un peu moins, ça changera pas grand chose!"
En France, quand une ressource est découverte, c'est l’État qui en est propriétaire et qui est chargé de la gérer.
Mais, aux États-Unis, le propriétaire du sol dispose du terrain en surface et de tout ce qu'il contient jusqu'au centre de la terre. Chacun est, en quelque sorte, son propre ministre des Ressources naturelles et attribue les permis comme il l'entend.
Si le gouvernement polonais ne pouvait jamais tenir ses promesses, c'est tout simplement car les gaz de schiste ne tenaient pas les leurs : ils n'étaient pas rentables.
En Pologne, Marathon Oil, Exxon ou encore Eni ont jeté l'éponge bien vite devant les coûts faramineux de l'exploration. Ce n'était pas la Pologne qui était trop cher, c'étaient les gaz de schiste eux-mêmes.
Mais les gaz de schiste sont une histoire sexy à raconter : une ressource nouvelle, de la haute technologie, des créations d'emploi... sauf que quand on regarde les comptes des entreprises, il apparaît clairement que leurs bénéfices sont plus liés aux mouvements de capitaux qu'à une activité productive.