Citations de Daniel Glattauer (580)
On ne peut pas reproduire le bon vieux temps. Comme son nom l'indique, ce temps est vieux. Le nouveau temps ne peut jamais être comme le bon vieux temps. S'il essaie, il semble aussi défraîchi et usé que celui qu'il souhaite voir revenir. Il ne faut pas regretter le bon vieux temps sous peine de devenir soi-même vieux et amer.
Ecrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Ecrire c'est embrasser avec l'esprit. p.136
J’ai en moi d’énormes coffres et armoires remplis de sentiments pour toi. Mais j’ai aussi la clé qui convient.
"Mes sentiments pour toi n'enlèvent rien à ceux que j'ai pour elle. Ils n'ont rien à voir. Ils ne sont pas en concurrence. Tu ne lui ressembles pas du tout. J'ai avec vous deux une relation très différente. Je n'ai pas un contingent fixe de sentiments que je dois répartir entre les différentes personnes qui comptent pour moi de différentes façons. Chacune des personnes importantes pour moi est indépendante, elle a sa propre place dans mon coeur."
Vous êtes comme une deuxième voix en moi, qui m'accompagne au quotidien. Vous avez fait de mon monologue intérieur un dialogue. Vous enrichissez ma vie spirituelle. Vous remettez en question, vous insistez, vous parodiez, vous vous opposez à moi. Je vous suis reconnaissant pour votre esprit, pour votre charme, pour votre vivacité, et même pour votre "mauvais goût". p.119
Je ne sais pas si vous êtes celui que vos mails laissent deviner. Même si vous ne lui ressembliez qu'un peu, vous seriez déjà exceptionnel.
Vers minuit
Objet : Toi
Cher Leo, cette fois c'est moi qui te remercie (la première). Merci pour l'après-midi. Merci de m'avoir laissée jeter un œil, par une petite fente dans ton armoire à sentiments. Ce que j'ai pu voir m'a convaincu que tu étais celui que tes mails laissent deviner. Leo, je t'ai reconnu. Je t'ai retrouvé. Tu es le même. Tu es une seule et même personne. Tu es vrai. Je t'aime beaucoup ! Dors bien.
20 min plus tard
RÉP :
Chère Emmi, sur la paume de ma main gauche, à peu près au milieu, là où la ligne de vie, gênée par deux arcs de chair, se dirige vers l'artère, il y a un point de repère. Je le contemple, mais je ne le vois pas. Je le fixe, mais il est impossible à retenir. Je ne peux que le ressentir. Je le sens même avec les yeux fermés. Un point de repère. Je le ressens si fort que j'en ai le vertige. Quand je me concentre sur lui, son effet se déploie jusque dans mes orteils. Il me picote, il me chatouille, il me réchauffe, il me bouleverse. Il me fouette le sang, il contrôle mon pouls, il fixe mon rythme cardiaque. Et dans ma tête, il déploie son effet enivrant comme une drogue, il amplifie mon état de conscience, il élargit mon horizon. Un point de repère. Je pourrais rire de bonheur tant il me fait de bien. Je pourrais pleurer de joie de le posséder, d'en être empli et comblé jusqu'au profond de mon être.
Chère Emmi, sur la paume de ma main gauche, à l'endroit de ce point de repère, un incident s'est produit cette après-midi dans un café, il devait être environ 16 heures. Ma main a voulu attraper un verre d'eau. Les doigts d'une autre d'une délicate main ont jailli face à elle, ont tenté de freiner, tenté de se dérober, d'éviter la collision. Ils y sont presque arrivés. Presque. La douce phalange d'un doigt en mouvement s'est posée pendant une fraction de seconde sur la paume de ma main tendue vers le verre. Il y a eu un tendre frôlement. Je l'ai conservé. Personne ne peut me le prendre. Je te sens. Je te connais. Je te reconnais. Tu es la même. Tu es une seule et même personne. Tu es vraie. Tu es mon point de repère. Dors bien.
De quoi ai-je besoin, Leo? - De toi.
(Et ce, bien avant de savoir que tu existais)
Que peux-tu faire pour moi Leo?
- Etre là. M'écrire. Me lire. Penser à moi.
Devons-nous continuer? A tout prix.
Jusqu'où? - Nulle part.
Je vis ma vie. Tu vis la tienne.
Et nous vivons le reste ensemble.
Je pense beaucoup à vous, le matin, le midi, le soir, la nuit, entre-temps, à chaque fois un peu avant et un peu après - et aussi pendant.
Il faut que vous me sortiez de la tête. Vous ne pouvez pas être ma première et ma dernière pensée de la journée pour le restant de mes jours. C'est malsain.
Tu ne m’incommodes jamais. Tu le sais. Sinon, je m’incommanderais moi-même, car tu fais partie de moi. Je te traîne avec moi partout, à travers tous les continents et dans tous les paysages de mes émotions, comme un idéal, une illusion de perfection, le concept d’amour le plus pur.
Écrire, c’est comme embrasser, mais sans les lèvres. Écrire, c’est embrasser avec l’esprit. Emmi, Emmi, Emmi.
nous adaptons en permanence nos sentiments à notre entourage, nous ménageons ceux que nous aimons, nous nous glissons dans les cents petits rôles du quotidien, nous nous tenons en équilibre, nous pesons le pour et le contre pour ne pas mettre en danger la structure à laquelle nous appartenons.
Une aventure est faite pour être vécue à fond, d'un coup.
Etre ensemble, c'est vouloir rester ensemble, pour peut-être un jour bien apprendre à se connaître.
Une seule personne ne peut pas tout donner. Bien sûr, on peut décider d’attendre toute sa vie de rencontrer un tel homme, qui donne tout. On peut caresser cette magnifique, cette enivrante et bouleversante illusion d’absolu, qui fait battre le cœur et rend supportable une vie rongée par le manque. Jusqu’à ce qu’elle se brise, cette illusion. Alors, on ne ressent plus que le manque. C’est un sentiment que je ne connais que trop. Ce n’est plus pour moi. Je ne tends plus vers un idéal. Je veux profiter le plus possible de quelque chose de bien, cela suffit à mon bonheur.
Chère Emmi, il faut que je t’avoue quelque chose, tu es la seule femme à qui j’écris, à qui j’écris comme cela, comme je suis, comme j’en ai envie. Tu es mon journal, mais tu ne tiens pas tranquille comme un journal. Tu n’as pas cette patience. Tu te mêles de tout, tu ripostes, tu me contredis, tu me troubles. Tu es un journal avec un visage, un corps et une stature. Tu crois que je ne te vois pas, tu crois que je ne sens pas ta présence. Erreur. Erreur. Quelle erreur. Quand je t’écris, je t’attire tout près de moi. Cela a toujours été ainsi. (...) Heureusement, personne n'a pris mon poul, depuis...
[...] il est un peu plus facile de se plaire à soi-même quand on plaît aux autres.
Tu écris : "Je n'ai jamais voulu te prendre à ton mari." Vois-tu Léo, je t'en veux de cette approche d'un conservatisme puant. C'est dégradant pour moi. Je ne suis pas un bien qui appartient à quelqu'un, et qui ne peut pas changer de propriétaire. Léo, JE M'APPARTIENS, et je ne suis à personne d'autre. Tu ne peux "me prendre" à personne, et aucun mari au monde ne peut "me garder". Il n'y a que MOI qui me garde et qui me reprend. Il m'arrive aussi de me donner. Ou de m'abandonner. Mais rarement. Et pas à n'importe qui.
Vous êtes tellement sévère, Emmi. Ne soyez pas si sévère. Je ne veux pas de café. Je veux Emmi. Venez chez moi. Buvons encore un verre de vin. Nous pourrions nous bander les yeux, comme dans le film. […]J’aimerais vous embrasser. Je me moque de votre apparence. Je suis tombé amoureux de vos mots. vous pouvez écrire ce que vous voulez. Vous pouvez être aussi sévère que vous le désirez. J’aime tout. D’ailleurs, vous n’êtes pas sévère du tout. Vous vous forcez, vous voulez avoir l’air plus forte que vous l’êtes. […]Dommage que vous soyez mariée. Non, c’est bien que vous soyez mariée. Trompez-vous votre mari Emmi ? Ne le faites pas. Cela fait si mal d’être trompé. […] Je veux embrasser Emmi. Je suis un peu ivre, pardonnez-moi. Baiser de bonne nuit. Dommage que vous soyez mariée. Je crois que nous irions bien ensemble. Emmi. Emmi. Emmi. J’aime écrire Emmi. Une fois le majeur gauche, deux fois l’index, le majeur droit. EMMI. Je pourrais écrire Emmi des milliers de fois. Ecrire Emmi, c’est embrasser Emmi. Allons dormir, Emmi.
Cher Leo, (...)
J'aimerais vous faire un compliment. Je trouve fascinant que vous soyez capable d'engager la conversation avec une personne que vous ne connaissez pas du tout, que vous n'avez encore jamais vue et que vous ne verrez probablement jamais, de qui vous n'avez rien à attendre, et cela sans savoir si elle vous répondra de la même manière. C'est une attitude atypique chez un homme, que j'apprécie chez vous. Je voulais commencer par vous dire cela.
(...)
Trois jours plus tard
Objet : Un manque
Cher Leo, quand vous ne m'écrivez pas pendant trois jours, j'ai deux réactions : 1. Je suis étonnée. 2. Je ressens un manque. Ce n'est pas très agréable. Faites quelque chose ! Emmi.