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Critiques de Daniel Grenier (39)
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L'année la plus longue

Pourquoi je l’ai choisi:



J’ai été intriguée par ce synopsis, et les petits avis positifs que j’ai vu jusqu’à maintenant. J’ai eu envie de me laisser prendre au jeu, de compter différemment…

Ce que j’ai ressenti:…Un sentiment mitigé…



J’ai un peu de mal à expliquer mon ressenti: j’ai aimé certaines choses, et d’autres moins…



Je me suis attachée à un personnage en particulier, Aimé, son histoire, son destin, sa vie hors norme. J’ai bien accroché à cet anniversaire extraordinaire, au côté fantastique, à sa participation à l’Histoire des Etats-Unis. Qui ne rêverait pas de toucher presque l’immortalité?



Aimé avait traversé deux fins de siècle, deux débuts de siècle, ces périodes troubles où tout était à la fois mourant et plein de vie, où la déchéance des uns côtoyait le renouveau optimiste des autres.



J’ai apprécié cette plume, au rythme soutenu. Il y avait beaucoup de jolis passages, et j’ai aimé l’originalité de cette date si particulière, qui fait qu’on traverse les siècles avec un seul et même personnage. C’était intense, intéressant.



Il y a toujours de l’inconscience dans le courage, bien sûr, ce n’est pas moi qui vais dire le contraire.



Oui, mais voilà, Aimé Bolduc et son destin ce n’est que la partie centrale, le corps du roman. Reste que je me suis ennuyée, au début et à la fin du roman. Au début, c’est gênant forcement, car on risque de laisser tomber cette lecture, mais plus encore la fin, car c’est la dernière impression qu’il nous reste…



Pourtant, Thomas, c’est le descendant de cet être exceptionnel, leurs vies s’entremêlent, mais je n’ai pas accroché. Je ne m’explique pas pourquoi, un personnage plutôt que l’autre…



En refermant ce livre, je me dis, que ce que j’en retiendrai essentiellement, c’est le grand panorama historique des évènements marquants qui ont bouleversé les Etats Unis. On a de très beaux moments mis en scène, mais peut être que la façon de les mettre en place dans le récit m’a fait décrocher à de nombreuses reprises. Ce qui est sur, c’est que je suis certainement passée à côté de quelque chose, et que c’est un livre qui ne laisse pas indifférent. Le mieux est encore de vous en faire votre propre avis…



Certes, ce n’était pas sa guerre, mais la guerre était grandiose et enlevante quand on y pensait.

Remerciements:



Je tiens à remercier chaleureusement, le site Babelio et son opération Masse critique, ainsi que les éditions Flammarion pour l’envoi de ce livre. Merci de leur confiance.


Lien : https://fairystelphique.word..
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L'année la plus longue



L'histoire de Thomas Langlois et, à travers elle, la vie de ses ancêtres : Laura et Albert, ses parents, mais surtout Aimé Bolduc, né le 29 février 1760, qui ne vieillit que d'un an tous les quatre ans. Thomas aurait hérité de cette étrangeté. Premier roman  d'un québécois de 35 ans  empRuntant avec beaucoup d'ambition la veine historique et fantastique, L’année la plus longue sonde avec enthousiasme les siècles et le territoire américain, du Tennessee à Sainte-Anne-des-Monts. Une œuvre solide et envoûtante.
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L'année la plus longue

Un livre très sympathique. Un peu longuet par moment mais somme toute pas du tout désagréable à lire.

Ne vous attachez pas à suivre la trame du temps, elle n'a que peu d'importance et on saute d'une année, d'un siècle ou d'un personnage à l'autre mais cela n'a rien de pénible et tous les fils (ou presque) finissent par se rejoindre.

Cela vaut le détour. Et pour un premier roman, c'est pas mal réussi.
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L'année la plus longue

Voici un roman atypique, qui propose au lecteur de retrouver sa capacité à croire, à se laisser raconter des histoires tout en lui dressant un tableau impressionnant de l'histoire de l'Amérique du Nord. La matière romanesque est originale et l'ensemble est très bien mené, obligeant le lecteur à fixer toute son attention pour ne pas perdre le nord dans ce voyage à travers les siècles.

Le destin de Thomas Langlois, né un 29 février est fortement lié à celui de l'un de ses aïeuls, Aimé Bolduc, né comme lui au cours d'une année bissextile. Mais ça, Thomas est loin de s'en douter, tout comme il comprend mal les allusions de son père, Albert concernant le fait qu'il serait spécial. Que sait Albert sur cet aïeul que personne ne semble vraiment connaître ? A partir de là, Daniel Grenier embarque son lecteur dans une véritable odyssée, entre Canada et Etats-Unis, sur les traces d'Aimé Bolduc, né en 1760 et doté d'une incroyable particularité, celle de ne vieillir qu'une année sur quatre. Témoin de plusieurs siècles, il traverse toutes les guerres qui ont marqué l'histoire de la région avec une incroyable faculté d'adaptation. Forcément, vivre une histoire d'amour ne sera pas simple mais de sa rencontre avec Jeanne Beaudry vers 1860 (il n'a que 25 ans donc et pas 100 ans...) naîtra un fils, adopté par le mari de Jeanne, premier maillon de la dynastie des Langlois qui mène jusqu'à Thomas.

C'est un réel plaisir de se laisser conter l'histoire des "twentyniners" et de suivre les aventures d'Aimé. Un plaisir qui permet de s'imprégner du tableau de la société nord-américaine que dessine peu à peu l'auteur, permettant de comprendre l'origine des conflits ethniques et raciaux que vit l'Amérique de nos jours et auxquels Thomas Langlois est lui-même confronté.

Une façon originale et bien agréable de parler d'héritage, d'histoire et de destinée. Une question aussi sur la quête effrénée de l'immortalité, d'un elixir de jouvence qui permettrait de ne plus vieillir, voire de ne plus mourir. Est-ce bien raisonnable ?
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Les constellées

Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais exactement, en soulevant la belle couverture des Constellées, mais ce n'était pas tout à fait à ce que j'y ai trouvé...



Je m'attendais peut-être à ce que le texte prenne la forme d'un journal de lecture, dans lequel chacun des livres lus serait analysé et commenté séparément. Les lectures sont plutôt regroupées par thèmes – un pour chaque mois de l'année – et présentées dans un texte suivi, au gré des réflexions de l'auteur.



Je m'attendais peut-être aussi à lire davantage le récit d'une découverte, celle d'un homme s'ouvrant à un nouveau champ de possibilités. Même si l'auteur admet avoir eu tendance à préférer lire des auteurs masculins par le passé, la littérature féminine et sa théorie ne sont pas du tout inédites pour lui. Il n'y a pas tellement de surprise ou d'étonnement dans le récit qu'il fait de ses lectures.



Et comme je pensais lire les débuts exploratoires d'un néophyte, je m'attendais probablement à retrouver plus de classiques ou de titres connus parmi ses choix de lectures. L'auteur y va plutôt de ses goûts personnels un peu nichés, qui semblent plutôt pencher du côté de l'essai et du récit autobiographique que de celui de la fiction. L'auteur semble aussi beaucoup s'intéresser à la littérature américaine, et un nombre important d'extraits non traduits se retrouvent en anglais dans le texte.



Tout ça étant dit, différent ne veut pas nécessairement dire décevant. le projet demeure pertinent, la démarche, louable et le résultat, intéressant. L'auteur aborde son sujet avec beaucoup d'humilité – peut-être même un peu trop! – et évite habilement les nombreux écueils qui auraient pu faire couler le projet. Une grande place a été ménagée aux autrices issues de communautés marginalisées, il est donc abondamment question des littératures autochtone, afro-américaine et queer. C'est un exercice d'ouverture remarquable et un exemple à suivre.



J'ai particulièrement apprécié le chapitre du mois d'août, dans lequel l'auteur suit les suggestions de lectures de ses amies et collègues féminines, ainsi que le chapitre final, où il raconte son expérience de lecteur d'un point de vue plus personnel. C'est un texte qui donne envie d'explorer et d'apprendre. J'en ressort avec une très longue liste de livres à ajouter à ma déjà-très-longue-liste de livres à lire!
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L'année la plus longue

Roman intéressant mais j'ai eu de mal avec la chronologie des évènements je n'ai pas acccroché réellement je m'attendais à voyager plus que cela
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L'année la plus longue

Ce roman nous plonge au coeur de l'histoire de l'Amérique sur près de 3 siècles. Laissez vous emporter par l'histoire, peu ordinaire, de Thomas, né un 29 février et qui, par cette naissance, se trouve faire partie de ces personnes qui ne vieillissent d'un an que tous les 4 ans. Il va ainsi suivre le destin de son ancêtre, Aimé, qui a traversé l'histoire de l'Amérique en vieillissant à un rythme plus lent que d'ordinaire.



L'année la plus longue est un roman très riche et foisonnant d'informations sur l'histoire de l'Amérique, d'une écriture très agréable à lire. Le côté fantastique de cette date anniversaire "magique" est très bien rendu, et ajoute un attrait à la lecture. Peut-on vivre éternellement, et surtout est-ce bien raisonnable?



Merci beaucoup à Babelio et à l'opération Masse critique ainsi qu'aux éditions Flammarion pour l'envoi de ce titre.
Lien : http://elfique2.canalblog.co..
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L'année la plus longue

L'Année la plus longue est un roman très surprenant, très philosophique : une belle surprise pour cette rentrée littéraire !



Et si vous étiez presque immortel ? Que vous ne vieillissiez qu'une fois tous les quatre ans ? Voici que Daniel Grenier nous raconte l'histoire de deux hommes qui sont liés par le sang et par une date de naissance. L'un s'appelle Thomas : son père a abandonné sa famille, sa mère meurt dans un accident tragique c'est ainsi que nous suivons toute sa vie; l'autre s'appelle Aimé, aïeul de Thomas : son existence est l'objet de tant de suppositions et d'admiration car il aura vécu plusieurs siècles...



Ce livre est vraiment onirique du fait de cet aspect fantastique, c'est un roman qui amène à de nombreuses réflexions sur l'existence, sur cette quête éperdue de l'immortalité qui nous empêche de profiter du présent, sur les siècles qui passent, les mœurs qui changent, les êtres qui évoluent et la mort inéluctable. Les coïncidences de l'existence feront que certains se croiseront, d'autres verront leurs chemins se toucher sans se rencontrer...



A mes yeux cette lecture a été une vraie révélation permettant de découvrir des années de l'Histoire nord-américaine, le destin d'une famille à travers les âges : des fils qui s'entremêlent... J'ai été émue par les protagonistes, par les différentes leçons inhérentes à l'intrigue centrale : le racisme, le terrorisme, la cause amérindienne. Ce livre n'a pas de limites ni temporelle ni géographique : c'est un conte merveilleux, un premier roman d'un auteur talentueux !



La construction du livre est extrêmement bien menée puisqu'elle ne suit pas la chronologie du récit, elle file au gré du vent et des aspirations de l'écriture. Il faut percevoir ce roman comme un fleuve avec différents embronchements et divers paysages, aventures et pensées. Ce livre commence bien avant nous et termine aussi bien après...



En définitive une très belle lecture, une aventure humaine et émouvante !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Françoise en dernier

Je viens tout juste de terminer ce livre... deux jours de lecture relativement tranquille. Ce livre m'a fait ni chaud ni froid, c'est une lecture simple et agréable lorsque l'on ne souhaite pas s'investir. J'aurais aimé par contre que l'auteur nous en dise plus long sur le personnage principale, qu'il nous la rendre plus attachante, je suis resté sur ma faim à ce niveau. Cela reste malgré tout un petit livre sympatique.
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L'année la plus longue

Épopée, conte, saga, récit américain, est-on devant une certaine histoire de l'Amérique? Ou, est-ce que ce serait des histoires dans l'Amérique? Comment décrire sans la réduire cette oeuvre particulière dans le panorama littéraire québécois? Je ne crois qu'on puisse dire qu'il s'agit là d'un roman historique selon les codes généralement admis. À mon avis, c'est surtout un roman où l'imaginaire croise l'histoire à plus d'un moment. Thomas, comme son aïeul Aimé, est né un 29 février. Cela fait de lui un leaper, un membre de l'ordre des twentyniners. Mais a-t-il comme son ancêtre la particularité de ne vieillir que tous les quatre ans?



Les aventures d'Aimé au travers trois siècles de développement de l'Amérique du Nord, entre le Canada et les États-Unis, nous feront visiter ou revisiter des événements historiques comme des moments intimes de la longue vie de celui qu'on accompagne ou qu'on suit à travers les recherches d'Albert, le père de Thomas. Ce sera, notamment, des batailles appartenant à la Guerre de Sécession, des faits de la conquête britannique du Canada, des instants du déplacement des Amérindiens, un trafic d'armes en faveur des patriotes, un trafic d'alcool lors de la Prohibition, c'est aussi un certain Québec d'hier et d'aujourd'hui, de Montréal à Sainte-Anne-des-Monts.



«[...] est-ce possible d'avoir été conscient de toutes ces choses, d'avoir été témoin de toutes ces vies, et de ne pas avoir eu de rôle à jouer dans leur avènement?» [D. G.]



J'ai lu L'année la plus longue après avoir récemment terminé Elles ont fait l'Amérique de Serge Bouchard et de Marie-Christine Lévesque. Ce sont deux écrits distincts qui nous font prendre conscience de façon évidente de toute l'américanité du Québec.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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La solitude de l'écrivain de fond

Voilà un court essai qui aura fait résonné toute sorte de concept tout au long de ma lecture. J'y ai lu le lecteur passionné qui découvre l'oeuvre d'un auteur, qui l'entreprend, qui s'y fond, qui s'y identifie, qui la recherche. J'y ai reconnu ma propre attitude lorsque, dans les années 80 et encore aujourd'hui, j'explorais les multiples traces littéraires laissées par Georges Perec.



«... c'est maintenant lui que je cherche quand j'entre dans une bouquinerie. C'est mon premier réflexe. J'entre et me dirige tout droit vers la lettre « M » dans le rayon de la fiction. Plus la bouquinerie est chaotique et poussiéreuse, plus j'ai l'impression que j'y trouverai une perle, un exemplaire oublié d'un de ses romans que je n'ai pas encore en ma possession...» [D.G.]



J'ai lu une réflexion sur l'art d'écrire et sur le rôle de l'écrivain, sur les aléas d'un auteur qui cherche à faire reconnaître son talent, sinon à se faire connaître, à se faire publier, à trouver un lecteur ou un lectorat. Cet auteur, c'est parfois Morris dans l’œil de Grenier, c'est parfois Grenier dans mon œil et ma lecture. Car, si Grenier aborde la question de la création dans l'acte d'écrire, je ne peux nier que cela m'a amené sur le terrain de la lecture créatrice et la notion de livre intérieur que Pierre Bayard abordait dans Comment parler des livres que l'on n'a pas lus? Le livre que j'ai lu est celui que j'ai créé, par son insertion dans ma bibliothèque intérieure, par les liens que j'ai créé entre lui et ce qui me reste de mes autres lectures ou même avec l'image que j'ai de mes non-lectures. Il sera peu probable que ce livre recréé par ma lecture puisse correspondre au livre du même titre que vous avez lu et placé dans votre propre bibliothèque intérieure. Il y aura bien sûr plein de constituants partagés, mais, à la marge, la trace laissée par ce même livre aura une couleur et un son différents dans nos univers respectifs. C'est en cela que la lecture constitue pour moi un acte créatif.



Le geste d'écrire de Daniel Grenier est soutenu par ce lecteur à qui il cherche à plaire, par la sensibilité de ce lecteur et par l'image qu'il s'en fait. N'est-ce pas le fait de la plupart des romanciers?



«Il est le lecteur idéal, fabulé, dont certains parlent aussi bien que le lecteur réel qui ouvrira le livre et sera charmé, envoûté par le résultat qu'il tient entre ses mains et qui lui appartient désormais.» [D.G.]



«Il y a quelque chose de l'artisan, en effet, chez le romancier. Plus que chez tout autre écrivain, il y a chez lui une capacité séculaire à emmagasiner, à déployer, à faire revivre et à perpétuer, comme des recettes ou des arts de vivre.» [D.G.]



Cela aura été une courte lecture, bien sûr, mais une lecture génératrice de réflexions sur l'écriture comme sur la lecture.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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L'année la plus longue

Commençons par l’aspect positif de cette lecture : j’ai appris plein de choses sur l’Histoire des Etats-Unis et du Québec, par le petit bout de la lorgnette.



Mais que le style m’a déplu : c’est alambiqué, les phrases tournent autour du pot, partent en digressions.



Qui plus est, le récit est construit comme un puzzle, me perdant dans les couloirs du temps.



Je ne me suis donc attachée ni aux personnages ni à l’histoire.



L’image que je retiendrai :



Celle de l’anniversaire de Thomas que son père ne lui fêtait que tous les 4 ans.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2147
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L'année la plus longue

Si vous n'avez qu'un livre à lire, c'est celui-ci. Un roman où le fantastique et le réel se mélange pour nous faire vivre l'histoire, celle connue et aussi celle du quotidien. Tout cela à travers la vie d'Aimé, né un 29 février 1760 et qui vieillit d'un an à tous les 4 ans. Un livre qui nous fait traverser le temps dans cette Amérique qui est aussi le Canada. Il ne faut pas avoir peur du côté fantastique car il n'est llà que pour soutenir l'histoire.
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Malgré tout on rit à Saint-Henri

Un premier roman au souffle épique et à l'écriture maîtrisée.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Françoise en dernier

Ce récit est du papier de soie. Délicate, raffinée, la lecture est une nage dans un lac de haute montagne. Régénérant, il faut se laisser emporter dans le profond du texte et attendre l’inaugurale offrande d’un incipit qui ouvre la voie d’une lecture aérienne. « Quand Françoise était petite, son frère s’est fait mordre par un renard enragé. » Françoise va s’échapper de ce drame qui lui colle à la peau. En agissant à contre-courant en cherchant l’issue de secours. Inconsciemment, elle va faire un pas de côté. Salvateur, ce dernier se murmure en fuite du conventionnel. Françoise va grimper sur les toits métaphoriques. « La première chose que Françoise a volée, c’est le peigne de sa grand-mère. Personne ne s’en est jamais rendu compte, alors elle a recommencé et elle a volé autre chose. » Françoise n’est pas délinquante. L’histoire n’est absolument pas dans cette contrée. Plutôt dans le versant de la lumière. Ses parents semblent le matin clair, cette montée en puissance d’une tolérance pour cette jeune fille qui se cherche. Elle lit un reportage qui va être le détonateur. Le fil rouge des jours qui vont tourner à vive allure à l’instar des pages de « Françoise en dernier » Elle va partir. Non pas fuguer. La porte est entrouverte. Ses parents savent le roc sur lequel leur fille est assise. La détermination d’un départ fusionnant avec un but à atteindre pour le meilleur ou pour le pire. Et là, le beau est une révérence. Françoise s’éloigne et les images d’Helen Klaben et Ralph Flores vont hanter ses jours. Suite à un accident d’avion, ces derniers sont restés 49 jours, seuls, dans la forêt du Yukon. Tels des Robinsons, blessés, ils ont survécu à la folie du désespoir et de faim et soif. « Elle est partie à la rencontre d’Helen dans les jours qui ont suivi. Sans écrire de mot, sans laisser de message. Elle se faisait pleinement confiance, elle pensait que rien n’était à son épreuve et elle avait le sentiment que ses parents le pensaient aussi. » Françoise veut comprendre. Cet évènement la hante, la heurte. Il devient magnétique, nécessaire pour elle. A l’instar d’un appel d’air, d’une raison existentialiste. Une initiation vitale pour enfin trouver sa voie. Les épreuves sont mentales. Certaines sont éprouvantes. L’écriture de Daniel Grenier est le signal au bout de la nuit. Attachante, douée, elle ne cède rien et relève en délicatesse vêtue le front de Françoise. Ici, nous sommes conviés au regard des rencontres riches, formidables, fraternelles. Parfois, pas. L’alliage est subtil, calme. Ce récit est un labyrinthe du cœur. Le renard est une parabole. Piégeant, mais qui pousse Françoise dans le dos. « Ici, chaque jour elle le constatait, tout était à inventer et à réinventer. Ici, on pouvait se rêver soi-même, on savait que ce qui existait à l’intérieur de nous pouvait un jour sortir et nous illuminer, jusqu’à ce que les autres soient quasiment aveuglés de beauté. » Ce qui est tremblant et bouleversant dans ce grand livre est cette quête. Cette certitude d’atteindre sa propre réalité. Tout se passe dans cet espace-temps. Entre Françoise qui se métamorphose tel « Le Phénix » qui renaît de ses cendres, et l’affrontement entre les turbulences d’un accident d’avion, cruelles sensations de mise en abîme. Laisser ce fluide atteindre la rive subrepticement. Le regain est là. Publié par les majeures Editions « Le Quartanier » A noter une magnifique photo (Pink Tree) en première de couverture de Justine Kurland.
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Malgré tout on rit à Saint-Henri

Avec un tel titre, je me serais attendu à ce que le quartier Saint-Henri de Montréal soit plus présent, qu'il occupe une place privilégiée parmi les décors de cet ensemble de nouvelles, qu'il soit l'assise de diverses aventures, qu'il soit le quartier général de ce recueil. Or, ce n'est point le cas. Je crois que Saint-Henri aura plutôt été le lieu de création, le contexte qui a permis la naissance de cette écriture multiple, l’atmosphère génératrice d'idées à mettre en textes.



Après un Chèque en blanc particulièrement réussi où la psychopop du Secret trône, Daniel Grenier s'aventure vers des portraits, des anecdotes et quelques errances, sur des tons variés, en adoptant divers niveaux de langages, en s'étendant plus ou moins sur les univers ainsi créés. Et puis il y a Les mines générales où le narrateur, féru de langue portugaise, adopte, par l'intervention du hasard, une famille brésilienne qui le changera à jamais.



Dans toutes ses interventions en forme de nouvelles, Daniel Grenier met à contribution un souffle qui ne s'épuise pas. J'ai particulièrement hâte d'aborder son récent et premier roman L'année la plus longue.


Lien : http://rivesderives.blogspot..
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L'année la plus longue

littérature québécoise
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Malgré tout on rit à Saint-Henri

Jamais le quartier Saint-Henri ne sera plus présent que dans Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy quand il est question de fiction et que dans Occasions de bonheur à St-Henri du notaire Maurice Proulx, quand on parle de souvenirs.



Le titre accrocheur choisi par Daniel Grenier pour réunir ses nouvelles laissait croire que ce quartier où il a atterri il y a quelques années, après un long séjour dans le 450, serait omniprésent dans Malgré tout on rit à Saint-Henri. Ce n’est pas le cas. Il y a bien quelques clins d’œil ici et là, au fil des anecdotes que nous livre l’auteur. Des noms de rues sont mentionnés. Le très beau parc Sir-George-Étienne-Cartier, autant méconnu par ceux qui habitent hors du quartier que chéri par ceux qui le fréquentent, est présent, tout comme le marché Atwater.



Mais les lieux comme l’esprit du quartier m’ont semblé plus absents que mis en évidence. Cela n’enlève rien à ces nouvelles que nous offre Daniel Grenier, lesquelles forment un tout hétéroclite, l’auteur passant avec un certain bonheur d’un accent et d’un niveau de langue à l’autre.



C’est à une galerie de personnages colorés faisant face en alternance à des situations hors de l’ordinaire ou des plus banales que nous convie ce recueil, qui s’ouvre sur une histoire mettant en scène un lecteur qui m’a paru familier et qui le sera pour tout libraire (ou ex-libraire) qui a eu dans sa clientèle un dévoreur de titres de psycho pop. Autrement dit, un excellent début!



Même si les nouvelles n’ont pas toutes les qualités de la première, pas plus qu’elles ne provoquent le même effet sur le lecteur, chacune propose un regard de biais qui met en évidence le côté parfois insolite de certaines situations. Cela m’a plu, tout comme la façon de raconter de l’auteur dont la plume alerte a été remarquée alors qu’il n’avait que 18 ans. Il a en effet reçu en 1999 le Grand Prix Bruno-Roy-COOP du cégep André-Laurendeau pour son court essai sur la littérature québécoise, lequel a été publié dans XYZ. La revue de la nouvelle. Trois ans plus tard, il y publiait une nouvelle qui a été remaniée depuis et intégrée à Malgré tout on rit à Saint-Henri.



Le premier recueil de Daniel Grenier, sans être parfait ni uniforme, possède déjà un souffle et un ton qui devraient se faire une place dans la littérature de chez nous.



Saint-Henri est un quartier inspirant. Jean Pelchat et Martyne Rondeau y habitaient eux aussi au moment de la parution d’un premier recueil de nouvelles pour l’un et d’un premier roman pour l’autre. Puisse celui-ci continuer à inspirer Daniel Grenier qui l’a mis à l’honneur dans quelques-unes de ses nouvelles.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Françoise en dernier

L’héroïne du nouveau roman de l’écrivain québécois rêve de vraie vie et prend la route. En vain. Et c’est superbe.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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L'année la plus longue

Comme son titre, je trouve ce roman un peu long ...

L'idée de faire d'un seul personnage le témoin de presque 2 siècles aux états-unis est intéressante : on accepte assez bien le tour de passe passe qui consiste pour quelqu'un nait le 29 Février à n'avoir qu'un anniversaire tous les 4 ans. Donc, il vieilli 4 fois moins vite ! Pourquoi pas ?

Mais j'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire ancienne des guerres entre le Canada et les britanniques, puis les nordistes et les sudistes.

C'est un roman fleuve qui a de bonnes pages mais qui ne m'a pas convaincue, alors que les critiques littéraires sont dithyrambiques.
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