AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.73/5 (sur 90 notes)

Nationalité : États-Unis
Biographie :

Daniel Mason est né en 1976. Il est diplômé en biologie de l’Université de Havard et a passé une année à étudier la malaria à la frontière de la Birmanie et de la Thaïlande, où il a écrit une grande partie de L’Accordeur de piano, son premier roman. Il vit à San Francisco.

Ajouter des informations
Bibliographie de Daniel Mason   (3)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Daniel Mason présente "Un lointain pays" à Authors@google. Non sous-titré.


Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Je continue à croire au rôle que peut jouer un piano. Mais j'en suis venu à penser que vouloir apporter à ce pays la musique et la culture ne va pas tout seul - l'art et la musique existent, c'est leur art et leur musique. Je ne dis pas que nous ne pouvons rien apporter à la Birmanie, mais il faudrait sans doute y mettre davantage d'humilité. En vérité, si notre intention est d'assujettir ce peuple, il faut leur présenter ce qu'il y a de meilleur dans la civilisation européenne. Bach n'a jamais fait de mal à personne. Les airs de musique ne sont pas des armées.
Commenter  J’apprécie          50
A l'instant je sens en moi à la fois une tristesse immense et une joie, un désir lancinant, quelque chose qui surgit des tréfonds, une forme d'extase. Je pèse mes mots, c'est vraiment ce que j'éprouve, cela monte en moi, telle l'eau qui sourd d'un puits et mes yeux se remplissent de larmes, comme si j'allais déborder. Je ne sais pas de quoi il s'agit exactement. Mais je n'aurais jamais cru que je pouvais tant recevoir de la pluie qui tombe ou d'enfants qui jouent.
Commenter  J’apprécie          50
Oh, chère âme, comme ce pays est beau ! La forêt a subi un changement incroyable. En quelques jours seulement, les buissons desséchés se sont transformés en une explosion de couleurs. Quand j’ai pris le vapeur de Rangoon à Mandalay, j’ai rencontré des jeunes soldats qui m’ont parlé de Mae Lwin. Sur le moment, je restais asses sceptique, mais je sais maintenant que tout était vrai. Le soleil brille très fort. Des brises fraîches s’élèvent du fleuve. L’air est plein de l’odeur du nectar, de celle des épices qu’on met dans les aliments. Quant aux sons, ah, quels sons inouïs ! Les branches du saule pendent si bas que j’aperçois à peine la rivière. J’entends des rires. Si je pouvais traduire les rires des enfants par les vibrations d’une corde, ou les fixer sur le papier !
Commenter  J’apprécie          40
Au-dessus d’eux, un rapace qui volait en cercles fut pris par un courant ascendant ; Edgar se demanda ce que l’oiseau voyait de là-haut : trois silhouettes minuscules qui trottinaient sur une piste sinueuse encerclant les collines calcaires, les villages miniatures, la Salouen qui serpentait paresseusement, les montagnes à l’est, le plateau Chan, incliné jusqu’à Mandalay, et puis toute la Birmanie, le Siam, l’Inde, les armées rassemblées, des colonnes de militaires français et anglais en attente, invisibles les unes pour les autres mais que l’oiseau, lui, distinguait, et entre elles trois hommes occupés à cueillir des fleurs.
Commenter  J’apprécie          40
Edgar avait éprouvé un élan de sympathie pour une religion où les dieux prennent plaisir à écouter de la musique et où un piano peut servir à prier.
Commenter  J’apprécie          50
Et voilà que d'un lieu invisible surgit la voix d'une femme qui chante. L'air commence très doucement, et au début je ne le reconnais pas. Le son est très bas, très beau, c'est une chanson semblable au vin, un plaisir interdit, enivrant, une ballade comme je n'en ai jamais entendu. Je ne comprends pas les paroles, et la mélodie m'est totalement étrangère ; cependant elle me touche de si près que je me sens comme nu et honteux... Le vieil homme, qui pendant son récit n'avait pas quitté les yeux d'Edgar, se tourna vers la mer. "J'ai raconté cette histoire à bien des gens, dit-il. Je veux trouver quelqu'un sur terre qui ait entendu le chant qui m'a rendu sourd... Et puis, ajouta-t-il, je ne crois pas que ce soit le chant qui m'ait rendu sourd. Ce que je pense c'est qu'après avoir entendu un chant d'une telle beauté, mes oreilles ont simplement cessé de percevoir les sons parce qu'elles savaient qu'elles ne rencontreraient plus jamais une telle perfection."
Commenter  J’apprécie          30
Au bord de la clairière, il s'arrêta. Les ombres bleu foncé peuplant ses souvenirs de la nuit précédente étaient devenues des fleurs tout justes écloses, des orchidées tombantes, des roses, des hibiscus. Partout volaient des papillons, petits morceaux de couleur virevoltants qui occupaient l'air comme une pluie de confettis. Des enfants jouaient avec une balle en jonc tressé, soulignant de leurs cris ses rebondissements erratiques sur le sol inégal.
Commenter  J’apprécie          20
L'atelier lui-même était une pièce basse de plafond, un terrier qui abritait des carcasses poussiéreuses de pianos... Une fois Katherine l'avait appelé le cimetière des éléphants ; il lui avait demandé si c'était à cause des cages thoraciques des pianos à queue éviscérés ou à cause des rouleaux de feutre qui ressemblaient à de la peau de bête et elle avait répondu : Tu vas chercher trop loin, je disais cela seulement à cause de l'ivoire.
Commenter  J’apprécie          20
L'accordeur partit, poursuivi par une phrase de Carroll comme la trace légère d'une cigarette flottant après un concert dans un salon. "On déplace beaucoup plus facilement un homme qu'un piano."Ce médecin allait lui plaire. Ce n'est pas tous les jours qu'on trouve des phrases aussi poétiques dans les lettres des militaires. Edgar Drake avait le plus grand respect pour ceux dont le sens du devoir se transforme en musique.
Commenter  J’apprécie          20
Il avait vingt-deux ans, un tempérament fébrile, rebelle à la hiérarchie et était impatient de voir sa formation se terminer.
Pendant trois ans, il avait étudié seul dans les bibliothèques et s’était consacré à la médecine avec une austérité monastique. Des morceaux de papier pelure festonnaient les marges de ses manuels, humectés de salive et collés à la main. Dans les grandes salles de cours, sur des plaques de lanterne magique, il avait vu les ravages du typhus, de la scarlatine, du lupus, de la peste. Il avait mémorisé les symptômes du cocaïnisme et de l’hystérie, savait que l’haleine d’un patient empoisonné au cyanure sentait l’amande et qu’on pouvait entendre dans le cou le murmure d’un rétrécissement aortique valvulaire.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Daniel Mason (163)Voir plus

Quiz Voir plus

Termes et expressions belges

Donner une dringuelle signifie :

donner une petite tape
laisser un pourboire
offrir un verre
faire une surprise

20 questions
101 lecteurs ont répondu
Thèmes : belgiqueCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..