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Citations de Daniel Morvan (21)


Daniel Morvan
Ecrire
(1985-1986)
                                À E. Guillevic
extrait 4
  
  
  
  
La mort est là qui abrège le dire
Poète nourris ton feu
Les mots pleuvent comme du bois sec
Derrière la fenêtre un paysage de neige
Ici ta solitude
Se consume sans brûler.

Mettre un mot sur chaque chose
Pour tout démasquer du sable.

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Daniel Morvan
Ecrire
(1985-1986)
                                À E. Guillevic
extrait 1
  
  
  
  
Où reprendre le poème
Le poème si longtemps arrêté ?
Les mots d’aujourd’hui
Font écho à ceux d’hier
C’est toujours
Le même visage dans la glace
Inutile de falsifier ses papiers
Au travers des années
Il s’agit toujours
De s’aider à vivre.

Les mots vont là
Comme une coupe de fruits
Posée sur une table
Mais quel mirage
Me fait croire
À toute cette liesse ?
Puise à volonté
Sers-toi à ta guise
La nappe est toujours garnie
La coupe se remplit d’elle-même.

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Daniel Morvan
Ecrire
(1985-1986)
                                À E. Guillevic
extrait 2
  
  
  
  
Ce sang qui coule dans les mots écrits
C’est le sang usé de tous les silences accumulés
Lorsqu’il nous a quittés
Nous reprenons vie
Jusqu’au prochain besoin d’écrire.
Voici les mots sur le papier
Autonomes définitivement étrangers à moi-même
Et du coup me restituent mieux mon image
Ce portrait que je vois n’est plus tout à fait moi
Il évolue avec la conscience que je prends de moi-même.

Les mots ne révèlent rien
Ils conduisent plus loin,

La plupart des choses enfouies
Parfois des bulles
Le trop-plein de rêves
Puis à nouveau le silence
Pour longtemps.

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Il y avait près d’une année déjà que tu étais morte, et c’est seulement ce jour où je me perdis en forêt que je pénétrai dans le territoire de ta mort. Ta voix me priait d’ouvrir jusqu’à elle le chemin de la perte, et je consentis à m’égarer.
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Daniel Morvan
Nos greniers
  
  
  
  
Où vont tous ces mots que l’on pense
Toutes ces pensées qui en nous sagement dorment
Où vont toutes ces paroles que convaincus l’on prononce
Tous ces rêves qui en nous germent ?

N’y aurait-il pas en nous quelque part caché
Un monde de fumées bleues un grenier de poussière déposée
Où toutes ces choses viendraient s’amonceler
Et que par instant creux dans votre vie
L’on viendrait secouer au jour, sans bruit ?

                                            1976


/ Traduit du breton par l’auteur
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Daniel Morvan
Ecrire
(1985-1986)
                                À E. Guillevic
extrait 5
  
  
  
  
C’est facile de dire « neige »
Dans le cœur de l’autre
Naissent tant de souvenirs
Mais c’est heureux
Comment alors rejoindre
Dans un lieu qui ne soit pas
Une référence commune ?

Le Temps, notre peau.
Alors se dépecer pour l’Eternité ?
Durer ? Non.
Brûler dans la splendeur du Cri.


/ Traduit du breton par l’auteur
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Mon ami Lucien me dit que nous, acrobates, sommes des poètes car nous allégeons la vie. Il dit : chacun se figure que c'est le bonheur qui est attaché à nos voltiges. Et c'est vrai parce que je les trouve quand je te serre contre moi.
Je le dit que je suis honorée mais que non.
Il dit que notre art grandit l'homme parce qu'il lui fait lever la tête et admirer.
Je lui dis que dans l'église voisine aussi, les hommes lèvent la tête, puis la baissent, puis se signent.
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                Le jeu des étoiles
                    Mathilde en juillet /B
  
  
  
  
viendront
—après les fausses splendeurs et les frayeurs de submersion
quand nous aurons cessé de prolonger nos bains
et d’offrir nos corps aux bleus du sel et du limon
où la menace n’est encore que la vibration lointaine d’un marteau
sourd qui frappe le bronze là-bas sur la rive opposée
—Viendront les mois de cendres et des boues étincelantes
qui me rappelleront nos veilles aux remparts assiégés
par les eaux jaunes d’un flot qui cette fois ne se pare
d’aucun artifice et ne se donne pas les beautés
d’un parfum s’écoulant d’une vasque

puis
ce seront les mois noirs la saison des décombres
les jours de la rumeur montante et de votre rire effronté
de votre insolente parole opposée aux langues innombrables
que la souveraine emploie lorsqu’elle ordonne ses divisions
et entre dans la ville pour établir son trône
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XIV. Mon ami

Je pensais ne plus le voir.
Comme il travaille dans une voilerie, je l’imaginais à la barre d’un navire lancé sur l’océan.
Je l’ai vu apparaître sur la levée à l’heure où s’éteint l’œil rouge des échassiers.
Il a ouvert un flacon de vin et nous avons dîné au grand air, à la lumière d’un feu.
Les vents tournent à l’est, dit-il, c’est bon pour le sel.
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" Etre belle est un destin comme un autre qu'il faut accepter avec humilité, mais aussi remettre en jeu."
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"Le peintre dit : A celui qui reçoit bien les impressions de la nature, il ne manque parfois qu'une tension plus élevée de l'esprit pour devenir artiste."
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" Les pensées que j'ai d' Arthénice, je les laisse me brûler avec plaisir. Quelles me laissent sans vie, sans mot pour dire ce que dit ma sœur éparpillée dans l'abïme."
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Daniel Morvan
Ecrire
(1985-1986)
                                À E. Guillevic
extrait 3
  
  
  
  
Les mots qui s’inscrivent
Représentent aussi bien
L’image de notre chaos intérieur
Que le pouvoir de l’ordonner.
S’agit-il des mêmes ?

Quand j’aurai bien fixé sur la page
Ce cœur mystérieux
J’essaierai de le comprendre
Lui qui n’a besoin
Que de paroles pour s’épanouir.

Contemplatif
Je me suis tu si longtemps
Que le silence a formé en moi
Des concrétions.
Dans le souci de clarté
Qui m’habite aujourd’hui
Règne le dégel de l’Oubli.

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Je me souviens qu'enfant, comme tous les enfants, un regard de mon père ou ma mère animait certains muscles de ma face. Je me surprenais à leur répondre par un sourire dont j'avais jusqu'alors ignoré la possibilité. Ce même lien allait de leur visage à mon corps.
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XVIII. Usage de ce carnet
Ce carnet est destiné à tenir à jour mes exercices. Les pensées que j'ai d' Arthénice me sont dictées par elle depuis son séjour dans les limbes des équilibristes. Je les laisse donc venir sans honte et les consigne ici malgré la promesse faite à mon père de ne rien écrire .
Qui, d'ailleurs, voudrait me lire ? J'écris pour me taire et ne penser à rien
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Le fil est pour moi le lieu de la tranquillité et de la nuit. C'est sur le fil que je suis le plus proche d'Arthénice. J'y marche comme dans une forêt sans voûte étoilée pour l'éclairer. Toute pensée s'absente alors et je ne suis plus que mes pas sur un chemin de quatorze millimètres. (p.86)
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Petite, l’une des chose que j’aimais dans la vie foraine : le regard des autres enfants sur nous. L’envie que je lisais dans le regarde des petites filles avec qui j’avais joué pendant quelques jours, lorsque je prenais place près de mon père dans camion de tête, le Man qui tire le chapiteau.
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Le fil unique sur lequel nous marchions l'une vers l'autre était la course de soleil et son écume la trainée d'une chute qui emporte toute la beauté, les poissons d'ivoire et les cités de jade, dans un même abîme.
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                Le jeu des étoiles
                    Mathilde en juillet /A
  
  
  
  
Non je n’irai pas tutoyer le néant comme aux déplorations
ordinaires
ni lui adresser la chanson des mercenaires désœuvrés
qui gardent la porte des villes et lardent de leurs couteaux
le flanc gras des congres
je te dirai vous ma fille
parce que vous serez partout et innombrable
dans cette ville qui se balance comme les roseaux


J’accueillerai votre propagation irrésistible
qui se trouvait déjà dans l’eau verte de la fontaine
et dans les jeux d’eaux du palais d’Orta
et dans la verdeur des fruits qu’aujourd’hui je cueille
les eaux assoupies de septembre contiennent
les larmes à venir Il est doux pourtant de s’y baigner
Je n’irai pas jeter des cris à la face de la nuit
ni frapper des cymbales contre sa progression
Je n’irai pas protester et élever dans l’obscur
l’ennui d’une plainte contre les éclats de Jupiter
qui ensoleille les ombres et exhausse de larmes
le berceau le plus sûr et le moins rebelle
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XIV. Mon ami

Je pensais ne plus le voir.
Comme il travaille dans une voilerie, je l’imaginais à la barre d’un navire lancé sur l’océan.
Je l’ai vu apparaître sur la levée à l’heure où s’éteint l’œil rouge des échassiers.
Il a ouvert un flacon de vin et nous avons dîné au grand air, à la lumière d’un feu.
Les vents tournent à l’est, dit-il, c’est bon pour le sel.
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