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Citation de Ledraveur


— Le Bouddha, c'est vous, c'est moi, c'est la nature profonde de notre propre esprit. Si vous n'osez remettre en question les maîtres, où trouverez-vous la liberté ?
— L'enseignement du Bouddha forme un tout cohérent dans lequel on peut avoir foi...
— Si vous comprenez profondément l'enseignement du Bouddha, vous comprendrez qu'il n'a ni nié ni affirmé quoi que ce soit. En fait il n'a jamais rien dit.
— Le Bouddha était un être parfait, pouvez-vous en dire autant ?
— Le Bouddha n'était pas parfait. La perfection est un fantasme d'adepte. Le Bouddha était un homme.
— Pouvez-vous citer un seul de ses défauts ?
— Il était sexiste. Comme il refusait d'admettre les femmes dans la sangha*, sa mère et sa femme, après s'être rasé les cheveux, ont dû conduire une marche forcée de plusieurs centaines de kilomètres, suivies par un grand nombre de femmes. Elles arrivèrent les pieds en sang et le Bouddha dut se résoudre à les recevoir dans la communauté. Le sexisme existe toujours. De nombreux moines ont prétendu par le passé que les femmes ne pouvaient atteindre l'éveil. Les religieuses doivent prendre trois cent trente vœux alors que les moines n'en prennent que deux cent cinquante. Les nonnes les plus extraordinaires sont toujours soumises aux moines, même à ceux de piètre entendement. Heureusement, cela commence à changer. Mais le sexisme n'est pas l'apanage du bouddhisme, on le trouve dans toutes les voies religieuses. Partout je ne vois que la grande mutilation des femmes. On leur interdit l'accès au sacré, on les isole, on les masque, on les découpe. Dans combien de centres spirituels demande-t-on directement ou implicitement aux femmes de ne pas laisser apparaître leur féminité ?
« Elles sont mises à part de peur qu'elles ne contaminent les hommes. Elles apparaissent cheveux tirés, corps masqués, on les préfère muettes, inexistantes. C'est à croire que les hommes sont nés hors de leurs corps. Dans le tantrisme, la femme a une place royale. On considère que sa présence, son courage, sa sensibilité, sa puissance, son enseignement sont capitaux. Un homme qui médite à côté d'une femme s'ouvre beaucoup plus vite à cette vaste sensibilité sphérique qui sans la proximité de la femme demeurerait à jamais une énigme.
Quant à mes défauts, je suis plus intéressé par la spontanéité que par la perfection. Chacun porte en lui ses caractéristiques personnelles où se font jour manques et qualités. Cela ne m'intéresse pas. »
p. 18 et 19
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