La plupart des buveurs s’en tiennent à une consommation alcoolique que l’on peut qualifier de bourgeoise et qui prend toutes les formes : passion pour le vin, la vinification et les terroirs, murges du week-end entre copains, pot avec les collègues en sortant du bureau – toutes les formes, sauf celles de l’alcoolisme. Plus on est intelligent, plus les histoires que l’on sert à sa famille, à ses amis et à soi-même pour pouvoir continuer à boire sont convaincantes.
En Allemagne, notre chancelière est capable d’affirmer, dans une interview télévisée portant sur légalisation du cannabis, que l’alcool, loin d’être une drogue, ne se consomme que pour le plaisir, et que les Allemands, on le sait bien, ne boivent que « leur petit verre au dîner ». Nous vivons dans un pays où nous attendons tout naturellement de nos politiques qu’ils boivent, histoire d’avoir l’impression d’être à leur niveau.