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Critiques de Daniel Zagury (22)
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L'énigme des tueurs en série

Ouvrage très intéressant.

Pas ou peu de détails glauques.

Petit livre qui se lit très vite.

Mais l'essentiel est bien présent.



Merci au Dr Daniel Zagury car son propos est bien développé et clair.



Il nous brosse un tableau à la sauce psychanalystique, mais pas indigeste comme certains ouvrages plus abscons.

Mais attention, il vaut mieux pour votre compréhension du livre avoir acquis certaines notions de base concernant la psychologie voire plus encore. Le sabir psy ne fait pas encore l'unanimité...



Et oui, le Dr Zagury rentre dans le bois dur des tueurs en série.



Il s'agit principalement d'hommes ayant eu le même départ dans la vie ; face à une mère déficiente, déglinguée, alcoolique et pire, incestueuse, ils ont clivé, c'est à dire qu'une partie du Moi a été comme effacée, mise de côté, car si le tueur ne clive pas, il revit la scène ou les scènes traumatisantes de son enfance, et il peut s'effondrer dans la psychose et s'y perdre....

L'auteur nous parle de "marricide" déplacé, le fils aurait alors plaqué le visage de sa mère sur celui de ses victimes femmes. Ainsi, l'image maternelle peut rester idéalisée à vie, alors que l'inconscient du fils la hait gravement. Le clivage comme écran de fumée opaque.



Ensuite le médecin nous explique la différence entre un crime de tueur en série et un génocide. Chapitre très intéressant.



Les tueurs en série se mentent tout le temps, même à eux.

Surtout a eux.



Petit ouvrage très bien fait, qui explique et argumente l'énigme des tueurs en série, énigme bien obscure tout de même...



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La barbarie des hommes ordinaires

Avant de partir dans cette critique,je dois préciser ma position de professionnelle de la santé mentale,qui me met dans une posture avertie vis à vis du vocabulaire notamment.

Et en plus je suis une inconditionnelle de Daniel Zagury.J'apprécie, à travers ses interventions, sa finesse clinique, sa capacité à expliciter sa perception des entretiens qu'il a menés,son ancrage théorique qui résiste aux classifications psychiatriques récentes ( celles qui ne peuvent malheureusement pas rendre compte des processus psychiques évolutifs), enfin je salue son engagement à soutenir une psychiatrie de qualité et je déplore comme lui l'état des lieux actuel.

Avec ce préalable,je me suis lancée dans cet ouvrage avec une curiosité toute joyeuse( le sujet ne l'est pas mais mon attente l'était).

Je ne suis pas déçue, je soutiens cette pédagogie de la complexité pour tenter d'expliquer la barbarie des hommes ordinaires, l'auteur refusant de rester dans des prototypes ou bien de ne rien avoir à en dire. Je suis admirative de son énergie au service de la compréhension de ces personnes et des processus qui les ont amenées à la criminalité.

La thèse de la banalité du mal qu'a déployée Hannah Arendt au procès d'Eichmann prend là tout son sens .Les descriptions sont précises, l'argumentation est solide et nuancée,les références bibliographiques viennent apporter un appoint très intéressant.

J'ai été absorbée par les trois premiers thèmes,ceux sur les terroristes et les génocidaires sont plus complexes à cerner mais reflètent sans doute la réalité.

Face à ces drames sociétaux qui peuvent sembler inéluctables,la proposition d'une attention portée sur l'éducation et la formation des jeunes à garder une liberté d'être,de penser et de débattre avec soi même amène une note appréciable dans la conclusion.
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La barbarie des hommes ordinaires



J'ai lu cet ouvrage dans le cadre du Grand prix des lecteurs Pocket 2023 (j'étais juré de la catégorie Non-Fiction). Ce prix des lecteurs a été créé en 2022 pour célébrer les 60 ans des éditions Pocket.



Les 6 livres en lice (catégorie Non-Fiction) :

- La barbarie des hommes ordinaires (Daniel Zagury)

- Le monde caché : comment les champignons façonnent le monde et influencent notre avenir (M. Sheldrake) : LAUREAT 2023

- Le chevalier dans l'histoire (F. Gies)

- Civilisation : un point de vue personnel (K. Clark)

- Kiffe ta race (G. Ly & R. Diallo)

- Une année en Grèce : plongez dans la vie quotidienne des habitants de la Grèce antique (Philip Matyszak)



Ma critique : Ce livre est intéressant pour son analyse psychiatrique des actes meurtriers commis par des 'gens ordinaires'. Un ouvrage pas toujours facile à déchiffrer en raison des notions de psychiatrie parfois complexes que seuls les spécialistes maîtrisent.



Le livre est composé de sept chapitres : 1- Du crime passionnel à l'homicide conjugal, 2- Les meurtres de nouveaux-nés, 3- Les crimes de lèse-narcissisme, 4- L'emprise mentale, 5- Les terroristes, 6- Les génocidaires, 7- La banalité psychique du mal.



Le chapitre sur l'emprise mental m'a vraiment passionné. L'auteur analyse de manière détaillée les mécanismes utilisés par les escrocs (gourous des sectes...) pour manipuler leurs victimes.
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La barbarie des hommes ordinaires

Qui ne s'est jamais indigné, perplexe, face aux atrocités dont sont parfois capables des êtres humains ? Cela ne manque pas d'interroger, et nous place parfois dans l'écueil du tout ou rien.



Soit dans le génie du mal : une conception qui nous rassure par son identification impossible en rejetant l'horreur dans la folie ou dans ce qui n'appartient plus à la communauté humaine : le monstre;

soit dans le concept érigé par Hannah Arendt de "banalité du mal" où la barbarie est le fait d'Hommes ordinaires.



L'auteur, Daniel Zagury, psychiatre spécialiste en psychiatrie légale, voit dans l'intuition de la philosophe une théorie pertinente, mais nuance "(...) on a cru pouvoir s'appuyer sur la banalité du mal pour basculer dans la généralité (...) . C'était la nouvelle représentation commune, celle de "Monsieur-Tout-le-monstre". (...) C'est une grave erreur de confondre banalité et généralité du mal. (...) Le mal n'est jamais banal. Ce sont les individus qui le commettent et les mécanismes qui le permettent qui le sont, provoquant souffrance et destruction."



Éminemment intéressant, ce livre aborde plusieurs thématiques nous permettant d'appréhender par quels mécanismes psychiques et circonstances des Hommes ordinaires passent du côté de la barbarie :



- Du crime passionnel à l'homicide conjugal

- Les meurtres de nouveaux-nés

- Les crimes de lèse-narcissisme

- L'emprise mentale

- Les terroristes

- Les génocidaires

- La banalité psychique du mal



C'est une lecture tout à la fois accessible et exigeante mais qui a la grande richesse d'apporter des réponses à ces questions de prime abord inaccessibles à la compréhension.

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La barbarie des hommes ordinaires

L'ouvrage assez court se découpe en catégories de crimes et révèle différents profils psychologiques de meurtriers. Un chapitre se distingue de ce choix d'analyse car l'angle de vue devient celui des victimes. Le livre aussi l'occasion à l'auteur de scander son mécontentement face à la justice française.



Cet essai permet de quitter les jugements hâtifs afin de mieux plonger dans les méandres de l'esprit humain, entre conscience et inconscience, rationalité et système de défense psychologique. Il met le doigt sur l'instant de black-out, de vide de la pensée, au moment du passage à l'acte des criminels. Sans excuser ou justifier, l'auteur tente d'expliquer les mécanismes psychologiques. Se faisant, il permet d'ajuster le curseur entre deux polarités, avec d'un côté les personnes littéralement malades mentales, dénuées de tout discernement, et de l'autre les "monstres", qui tuent en conscience, voire y prennent du plaisir.



Quelques aspects peuvent néanmoins perturber le lecteur. Premièrement certains termes propres au vocabulaire psychatrique et certaines phrases complexes quelque peu jargonantes rendent par moment la lecture moins fluide. Ensuite, certaines prises de position placent l'auteur dans la posture de la personne savante opposée à une masse d'ignorants. Enfin, une approche m'a particulièrement déplue. Le terrorisme est exclusivement abordé par le prisme du djihadisme contemporain, tandis que le chapitre consacré au génocide se concentre sur l'Holocauste. Sans nier ces réalités, il me semble important d'élargir le champ de vision à l'ensemble de l'Histoire et des peuples.
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La barbarie des hommes ordinaires

Un essai écrit par Daniel Zagury, expert psychiatre. Dans ce texte il recense les différents types d'actes barbares (terrorisme, crimes passionnels, meutres de nouveaux nés...) tout en cherchant à les présenter et décortiquer du point de vue de la psychiatrie.

J'ai trouvé le sujet intéressant mais suis restée sur ma faim pour deux raisons : le vocabulaire très technique est parfois obscur pour une néophyte et le texte manque d'exemples précis. Bien entendu l'auteur est lié au secret médical mais certaines réflexions m'ont ainsi semblé trop abstraites.
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La barbarie des hommes ordinaires

Tout le monde devrait lire cet essai. Il éclaire sur le pire de la nature humaine et apporte l'éclairage nécessaire pour appréhender toute l'actu macabre des JT.



Daniel Zagury est psychiatre spécialiste en psychiatrie légale et auteur de plusieurs ouvrages dont “L'énigme des tueurs en série” que j'avais vendu par pile dans les années 2010.



Le titre "La Barbarie des hommes ordinaires" résume tout l'essai. Ordinaires car ils ne sont pas fous à enfermer. Ils ont fait des choix, ils ont des problèmes psy comme vous et moi mais qu'ils n'ont pas réglés.



L'essai est très bien écrit. Chaque phrase est utile et je ne vais pas le paraphraser.J'ai souligné quelques passages qui m'ont interpellée dont :



“On ne naît pas barbare. On le devient.”



“Ils sont pleinement responsables d'avoir eux-mêmes créé les conditions d'une irresponsabilité qui ne relève d'aucune maladie.”



“C'est d'abord dans le vide de la pensée, dans l'incapacité à élaborer nos conflits ou plus prosaïquement à les contenir psychiquement, que s'inscrit le mal.”



L'auteur aborde entre autre le crime passionnel, les meurtres de nouveau-nés, l'emprise mentale, les terroristes…



Tout est passionnant. Pas besoin de sortir le dico pour comprendre le propos. Et surtout, c'est TRES instructif.



Et il est sélectionné pour le Grand Prix des Lecteurs Pocket 2023
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La barbarie des hommes ordinaires

En janvier de cette année, je te confiais mon intérêt pour la psychologie, dont la criminologie et la victimologie, à l’occasion de la critique d’un ouvrage de Jean-Luc Ployé à propos de son expérience d’expert auprès des tribunaux français. Ce témoignage m’avait permis de mieux comprendre ce rôle mais n’apportait que peu d’éléments concernant la psychologie des criminels qu’il avait eu l’occasion d’expertiser. Et j’ai eu envie d’en savoir plus à ce sujet… C’est en cherchant des bouquins sur la question que je suis tombée sur celui du docteur Zagury, spécialiste en psychopathologie, en psychiatrie légale et expert auprès de la cour d’appel de Paris. Bref, un médecin qui pourrait peut-être offrir quelques réponses à mes interrogations… Comme je ne voulais pas aller tout de suite vers des sujets plus particuliers, comme le cas des tueurs en série, je suis logiquement allée vers son essai, La Barbarie des hommes ordinaires.



C’est avec quelques réserves que je me plongeais d’abord dans La Barbarie des hommes ordinaires… Non pas que je n’étais pas enthousiaste à l’idée de lire l’ouvrage en question mais simplement parce que les essais ne sont pas toujours très simples à lire. Combien de fois un bouquin de philosophie, de psychologie ou d’histoire est parvenu à m’ennuyer ou à paraître aride malgré mon appétit à découvrir et à comprendre le sujet en question ? Je me préparais donc à devoir faire preuve de volonté pour accéder au savoir que je convoitais… Qu’en est-il au terme de ma lecture ?



Il est difficile de parler d’un ouvrage que l’on a adoré. Personnellement, je trouve même plus facile de critiquer un livre que j’ai détesté, l’objectif étant alors à porter de ma plume : donner des arguments, illustrés d’exemple, de ce qui m’a déplu. Comment, à contrario, parler de ce que l’on a aimé ? Comment donner, te donner envie, à toi ami-lecteur, de plonger à ton tour ? Oui, j’ai beaucoup plus de mal à argumenter le plaisir que la déception, l’ivresse d’une lecture que l’ennui, l’agacement ou l’indignation face à un texte médiocre…



Laisse-moi d’abord t’expliquer en quoi consiste à peu près l’essai de monsieur Zagury… Il s’agit ici de tenter d’expliquer les processus psychiques qui conduisent des individus ordinaires à commettre un crime atroce. Et ceci sans qu’une quelconque pathologie psychiatrique puisse nous donner un alibi pour ne pas nous plonger dans les méandres des processus en question. Le psychiatre nous permet, en fait, d’aller à la rencontre du pire de l’humanité. Il serait tellement plus confortable de voir ces criminels, ces êtres humains, comme des monstres. Donc forcément loin de ce que nous sommes. Daniel Zagury le confirme dès la fin de la première partie, consacrée aux « crimes passionnels » :



Comme tous ceux que nous évoquons dans ce livre, ces hommes et ces quelques femmes ont commis des actes souvent atroces. Dans l’après-coup, nous pouvons essayer de décrire les failles de leur personnalité et les processus psychiques qui ont conduit au drame. Mais ce qui est impossible, c’est d’en faire des malades ou des monstres. (page 31)



Afin de mettre à mal cette idée, ce fantasme de monstruosité ou de maladie, il fait preuve d’une clarté magistrale mais jamais au détriment de ce qu’il veut que nous comprenions. Lors de l’introduction, il aborde d’ailleurs cette question de rendre accessible :



Comme expert, je crois à la pédagogie de la complexité. Je déteste être suspecté de jargonner. Certains me reprocheront peut-être d’être simpliste, comme si vouloir s’adresser à un large public éclairé était blâmable, mais c’est mon choix.(page 8)



Revenons un instant à cette question de la monstruosité… Ce que La Barbarie des hommes ordinaires m’a donné à comprendre et que, vraiment, je n’avais pas envisagé, c’est que, le plus souvent, les criminels eux-même ne se voient pas ainsi. Qu’ils ne commettent pas le mal en le définissant comme tel :



En dehors de quelques grands pervers ou délirants, le mal ne se pense pas en tant que mal.(page 5)



Le psychiatre nous montre donc les processus psychiques mis en œuvre pour que le passage à l’acte soit possible. Et il le fait pour une grande variété de crimes : les « crimes passionnels », les néonaticides, les crimes violents pour des « broutilles », l’emprise mentale, le terrorisme, les génocides… Enfin il nous parle longuement de la « banalité du mal » psychique, proposé d’abord par Hannah Arendt. Ce que j’ai apprécié c’est qu’il parvient, dans cette partie (et prépare ce phénomène avec tout le reste de l’ouvrage) à réconcilier deux écoles qui s’opposent : celle qui pense l’être humain naturellement mauvais et, à l’opposée, celle qui prétend la bonté de l’humanité. Or monsieur Zagury fait une proposition bien plus nuancée et, à mon sens, sans doute bien plus près de la vérité. Que le mal peut naître d’individus tout à fait ordinaires, au terme de processus psychiques complexes mais que cela ne signifie pas pour autant que le mal lui-même est banal. Et pour mieux exprimer ce concept, je vais laisser la parole à l’auteur, qui parvient admirablement bien à résumer le concept :



Je répète une dernière fois, ne confondons pas banalité et généralité du mal. (page 161)



En me plongeant dans La Barbarie des hommes ordinaires, je pensais apprendre des choses sur la criminologie. Ce fut bien entendu le cas mais pas seulement… En nous donnant à comprendre en partie les processus psychiques qui rendent possible l'impensable, Daniel Zagury aborde beaucoup plus que les crimes qui bouleversent régulièrement l’actualité, il nous parle de notre humanité, de ses limites, de sa complexité, des nuances qui la caractérisent. Finalement, c’est ce qui est passionnant tout autant que terrifiant dans cet ouvrage : qu’en nous parlant de meurtriers, de terroristes, de génocidaires, il parle un peu de nous tous.
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La barbarie des hommes ordinaires

une lecture intéressante, qui peut enlever certains préjugés. inspiré par la théorie de Hannah Arendt sur la banalité du mal, l'auteur, psychiatre, qui a travaillé pour l'expertise dans des procès, explique comment des gens en apparence sans histoires peuvent devenir meurtriers. Selon lui, ces crimes ne s'expliquent ni par des maladies mentales, ni des traits de caractère de futur monstre, ni par un coup de folie. il s'agit bien un processus. il évoque les crimes dits passionnels, les meurtres de nouveaux-nés, les génocides.

la fin est rassurante: les circonstances seules ne poussent pas au meurtre; il faudrait parfois se montrer rebelle à une climat, garder ses convictions et émotions, ne pas obéir aveuglément.
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La barbarie des hommes ordinaires

L'autre jour enfin plutôt l'autre nuit, je regardais sur Youtube un "Complément d'Enquête" en bricolant (J'aime mieux choisir mes programmes que de me faire imposer une grille télé), émission que je n'ai pratiquement jamais regardée. C'était sur Jean-Claude Romand qui allait bientôt sortir de prison, au moment de cet épisode, et il y avait divers experts qui intervenaient, dont Daniel Zagury, expert dans de nombreux procès criminels, psychiatre en prison, et psychiatre hospitalier. Je ne le connaissais pas du tout, mais pour une fois je trouvais un psychiatre expert avec lequel j'étais d'accord. Sur le psychisme de Romand.

Oh, à propos, si certains ne voient pas de qui je parle, c'est qu'ils ont passé les 25 dernières années dans un couvent. Ou sous terre. Ou sur une île déserte. Romand est le type qui a tué sa famille pour ne pas qu'ils découvrent qu'il n'était pas medecin à l'OMS à Genève, et encore moins medecin.

Zagury expliquait que c'était juste un monsieur tout-le-monde, embringué dans cette immense histoire à cause d'un petit mensonge : il n'a dit à personne qu'il avait raté ses examens de 2e année de medecine. Ce garçon brillant qui réussissait en tout a, à ce moment-là, craqué, et probablement fait une dépression. Et il a continué à dire qu'il avait eu son exam, etc, jusqu'à s'inventer une vie et personne n'a rien vu. Et c'est au moment où tout allait être découvert (emprunts auprès de la famille, faux placements, juste pour l'argent du ménage) qu'il n'a plus vu d'autre solution que des meurtres et son suicide. Qu'il a loupé. Tout le monde pousse les hauts cris au procès, hurlant au pervers, à la paranoïa, au diabolique, au monstre, au démoniaque sanguinaire. Les journalistes s'en donnent à coeur joie, surtout lorsqu'ils découvrent un homme falot, au teint blême et jauni, recroquevillé sur lui-même. J'ai lu encore récemment L'adversaire de Emmanuel Carrère, que j'ai détesté parce qu'il n'a pas du tout pigé Romand. Pas le moindre essai de comprendre. Bref, l'avis de Zagury, disant cette impossibilité pour cet homme ordinaire de voir ce qu'il lui arrivait pendant toutes ces années, l'impossibilité de s'expliquer pendant le procès, parce que sa fuite en avant après chaque mensonge l'empêchait de se voir de dehors, la pensée était oblitérée.

J'ai immédiatement acheté ce livre, qui traite de l'affaire Romand et d'autres, comme les néonaticides après dénis de grossesse, avec en figure de proue Véronique Courjault, les crimes de "lèse-narcissisme", l'emprise mentale, avec les Reclus de Montflanquin en exemple, les terroristes et génocidaires. Il se réfère souvent à Hannah Arendt, qui a interrogé Eichmann longuement pendant le procès de Jérusalem. Et d'autres psychiatres plus anciens, sur les hommes sans aucune pathologie mentale qui ont tué, parfois en masse, alors que ce ne sont que des hommes ordinaires, sans aucune empathie ou connaissance en tant qu'humain chaque homme, femme, bébé qu'ils tuaient. Sans état d'âme.

Il arrive un moment où la pensée claire sur eux-mêmes est devenue impossible. Une oblitération de la pensée. Zagury ne l'a écrit qu'une fois dans ce livre, mais ce mot anglais "insight" est ce qui manque à tous ces criminels à propos de ce qu'ils ont fait. Lui utilise les mots "absence de pensée", moi je pense "lack of insight". le mot anglais est plus parlant.(les possibilités de traduction en français font 9 pages). L'exemple flagrant est ces femmes en déni de grossesse qui ne peuvent même pas réaliser que ce qui sort d'elle pendant des douleurs qui les paniquent soient autre chose qu'une partie d'elles, un organe, voire un caillot de sang. Ça a toujours été également mon point de vue, de comprendre qu'elles ne pouvaient pas seulement imaginer que cette chose était un bébé.

Ceci dit, c'est un excellent ouvrage éclairant sur certains crimes, criminels et surtout cela repousse clairement qu'il y ait quoi que ce soit de l'ordre du monstre ou de l'intervention de Satan dans certains criminels. À lire si on aime le côté psycho-décortication des gens.Et qu'on est à l'aise avec les références psycho et psychiatriques.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Comment on massacre la psychiatrie française

Daniel Zagury, psychiatre honoraire des hôpitaux et auteur de nombreux ouvrages, est aujourd’hui un homme en colère. En témoigne le titre de son dernier livre, Comment on massacre la psychiatrie française. Néanmoins, c’est avec rigueur et sans outrance qu’il décrit la situation actuelle.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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L'énigme des tueurs en série

Extrêmement déçue, je ne le conseille pas du tout, que ce soit pour des élèves étudiants en droit ou en psychocriminologie. L'auteur me semble hautain et donne certains avis déplacés et non-objectifs. La lecture n'est pas conseillée pour les personnes qui ne connaissent pas spécialement la psychologie puisque les concepts ne sont pas expliquer, ou alors très brièvement. Grande critique de la criminologie (américaine), qui, rappelons-le, n'aurait existée sans des profilers tels que Bob Ressler et John Douglas. Quel dommage, le livre ne pose aucune base, aucune question n'est posée (le livre de nomme-t-il réellement '' l'énigme des tueurs en série"?) et bien sûr, aucune réponse n'est apportée. Beaucoup de grandiloquent car le psychiatre a été nommé dans certains journaux, mais rien de sensationnel.
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L'énigme des tueurs en série

Fort de son expérience d’expert psychiatre, Daniel Zagury partage dans cet ouvrage son approche avec des hommes tels que Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret. Il dévoile les éléments qu’il a pu dégager de ses entretiens et propose de définir le « tueur en série » loin de toute fascination et de toute esthétisation.



Un livre accessible avec un minimum de connaissances en psychologie clinique. L’ensemble est clair, structuré, bien expliqué mais peut-être un peu court. Au moins, il ne se perd pas dans son propre sujet et n’oublie pas son lecteur, pas nécessairement expert comme lui.



Une référence dans les publications françaises, avec un regard qui diffère de celui proposé par le courant américain, créateur de la notion de « serial killer ».
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L'énigme des tueurs en série

Un livre intéressant et intelligent, conseillé lors d'une journée de formation professionnelle.

Beaucoup de découvertes, et d'explications sur des idées reçues.

Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser que ce livre est tout de même destiné à un public aguerri à la psychologie.
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L'énigme des tueurs en série

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La barbarie des hommes ordinaires

C’est un essai qui a d’ores et déjà fait grand bruit à la suite de plusieurs dramatiques faits d’actualité qui ont marqué les jours et les mois passés en France et ailleurs. La barbarie des hommes ordinaires publié aux Editions de l’Observatoire est le dernier essai de Daniel Zagury, psychiatre reconnu dans sa profession mais aussi dans la voie médiatique après ses nombreuses apparitions au cours de procès ayant marqué l’histoire judiciaire française (Guy Georges, Patrice Alègre etc.) L’homme revient avec un nouveau livre qui ne vise rien d’autre qu’à nous éclairer quant à notre part de barbarie qui sommeille en chacun de nous.





Quatrième de couverture :



Pourquoi les actes les plus barbares sont-ils si souvent commis par les hommes les plus ordinaires ? Un mari assassine brutalement la femme qu'il disait aimer; une mère tue son enfant à la naissance; un homme respectable participe à un génocide; un petit délinquant prépare une tuerie. Cela suscite à chaque fois l'incrédulité et la stupéfaction de l'entourage et des médias. C'était «un homme sans histoire», «une jeune femme discrète», «un marginal sans grande envergure»... Comment ces personnes basculent-elles dans la barbarie? Quels sont les mécanismes psychiques à l'oeuvre pour que leur pensée se vide et que plus rien ne les retienne? Quelles barrières émotionnelles et morales sont un temps franchies pour que surgisse l'impensable ?



Ce livre éclaire les conditions qui, d'étape en étape, conduisent à des actes aussi atroces. Il explore la clinique de la banalité du mal. Il nous semble incroyable de commettre de telles horreurs. Cela dépasse notre entendement. Pourtant, les cas ici présentés ne relèvent ni de la maladie, ni de la perversion, ni de la psychopathie. Autrement dit, ils nous ressemblent.







« Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. » Cette phrase restée célèbre de Claude Lévi-Strass pourrait suffire à résumer tout un pan du livre de Daniel Zagury. Au fil des pages et des cas mis en lumière, Zagury montre avec une certaine pédagogie que le ressort pathologique ne permet pas toujours d’expliquer les actes les plus horribles, les plus graves. La tendance contemporaine à « pathologiser » à outrance prend dans ce livre du plomb dans l’aile tant Daniel Zagury démontre qu’il est plus que jamais indispensable d’aller fouiller tous les rouages et toutes les réflexions profondes qui peuvent se cacher derrière un meurtre ou un acte grave et inexplicable. Sur ce point, la première partie de l’ouvrage est d’une richesse évidente tant elle prend à contre-pied nombre d’idées reçues largement diffusées ces temps-ci. L’instabilité psychiatrique supposée n’est pas cause et conséquence comme on voudrait le croire, et Daniel Zagury s’emploie à nous le prouver.





C’est sur la seconde partie que le bât blesse. L’auteur glisse doucement vers les travaux d’Hannah Arendt, quitte à en introduire d’importants passages. Et à partir de là, la réflexion se fait plus nuageuse, un brin complexe, et il devient peu aisé de voir les liens entre le procès de Nuremberg et les autres éléments que peut avancer l’auteur.





Spécialiste reconnu aussi bien en psychopathologie qu’en psychiatrie légale, Daniel Zagury s’essaie à éclairer les esprits avec La barbarie des hommes ordinaires en mobilisant nombre de concepts, avec en première ligne plusieurs travaux d’Hannah Arendt. Les différentes affaires judiciaires ayant profondément marqué l’Hexagone ces dernières années, des classifications psychiatriques de certains actes, une évaluation de notre société à la lumière des connaissances psy- (-chologiques, -chiatriques, -chopathologiques etc.)… Daniel Zagury n’épargne rien et semble peut-être vouloir trop en faire en oubliant que, à titre d’exemple, le déroulé du procès d’Outreau n’est pas une évidence pour chaque lecteur, tout comme certains termes techniques propres à sa profession. Un ouvrage à visée éclairante, c’est certain, mais qui manque peut-être le coche sur certains points et davantage sur sa conclusion qui ne tranche pas véritablement, ne se risque pas à un éclaircissement ferme et définitif. L’homme ordinaire est-il nécessairement un barbare qui s’ignore ? Peut-être…





Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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La barbarie des hommes ordinaires

Je ne lis pas ce genre de livre en général mais j'avoue une fascination pour les crimes en tout genre, et comme tout le monde je me demande "mais pourquoi ?".



C'est un livre de psychologie donc la réponse n'est pas tranchée. Mais j'en ressors mieux éclairée et surtout plus compréhensive.



Je n'ai pas lâché ce livre une fois commencé et si le style est en accord avec ce genre d'essai, d'explication, il reste accessible et compréhensible, sans tomber dans la vulgarisation un peu rabaissante. Il faut rester concentré, certes, mais pas de grosse difficulté.



La découpe est claire, en grand "thème de crime" et un certain nombre d'exemples nous sont donnés, expliqués et surtout, relativisés.



Passionnant et inquiétant, voilà qui fait réfléchir sur le monde et sur soi même, ce qui ne fait pas forcément du mal.
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La barbarie des hommes ordinaires

Tout d'abord merci à Babelio pour m'avoir choisi pour ce livre. Un quatrième de couverture réellement très attractif traitant de sujet qui me passionne, j'étais ravie de le recevoir.



Seulement j'ai vite déchanté.

Dans les premières pages l'auteur nous dit (page 67) qu'il écrit pour des non spécialistes en psychiatrie, j'ai pourtant une base mais les termes sont tellement pointus qu'on passe son temps à chercher la significations ou devoir relire pour rester bien concentrer. Son texte est lourd, et l'abus de superlatif tue la lecture.

Je crois que Daniel Zagury aime s'entendre parler et étaler sa science, nous rappeler qu'il est un homme important, à la sixième fois, on ne pouvait plus oublier qu'il était un expert en procès.

J'ai fini par regretter que ça ne soit pas Hannah Arendt qui ait écrit ce livre, les deux longs extraits (page 170) sont bien plus clairs que le reste du livre.



Plus d'une fois il fait des allusions à des dossiers sans les expliquer. N'ayant pas un ordinateur sous la main au moment de ma lecture, je ne sais toujours rien de Véronique Courjault, ni ce qu'est l'affaire d'Outreau.



Au final, il m'aurait suffit de lire la conclusion qui est un résumé très bien écrit du livre et qui était bien plus digeste.

Je reste sur ma fin n'ayant pas vraiment appris grand chose à cette pénible lecture
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La barbarie des hommes ordinaires

La barbarie des hommes ordinaires est un livre extrêmement intéressant ou l'auteur Daniel Zagury, psychiatrique et expert reconnu, décortique les mécanismes psychiques amenant des hommes et des femmes ordinaires à franchir les barrières du "normal " pour commettre l'irréparable.

Du crime passionnel à la mère

qui tue son nouveau-né , du

jeune qui tue pour une "embrouille" à l'homme qui asservi un autre homme et du terroriste au génocidaire, tous sont passés sous l'œil expert de l'auteur.

Analyse extrêmement intéressante, appuyée par des faits concrets, que ce soit historiques ou qui ont défrayé la chronique, mais aussi par des études d'experts et de cliniciens.

Petit bémol : une bonne concentration concernant la lecture est nécessaire pour les non initiés à la psychiatrie (que je suis).







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Cruautés

Plusieurs chercheurs nous livrent ici quelques analyses brillantes autour du thème de la cruauté, vu sous des angles divers.

Certains articles sont plus abordables que d'autres. Certains me semblent plus percutants aussi (même si ce n'est pas le but ciblé).

Cependant, toutes ces recherches incitent à la réflexion, notamment celles qui scrutent les faits génocidaires.

L'ensemble est marquant, convainquant, intelligent.

Pour conclure, malgré les tendances et similitudes de comportements qui se dégagent de ces textes, je persiste à penser que la science exacte concernant les attitudes humaines n'existe pas.
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