Les Gilets Jaunes, c'est la foule et la foule fait peur. Médecin et sociologue, admiré de Mussolini, Gustave Le Bon écrit dans Psychologie des foules en 1895 : "Par le fait seul qu'il fait partie d'une foule, l'homme descend plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation. Isolé, c'était peut-être un individu cultivé ; en foule c'est un instinctif, par conséquent un barbare." C'est "la grande peur des bien-pensants", le parti de l'ordre qui se crispe devant "la violence" - toujours vue unilatéralement, comme la violence des colonisés qui s'insurgent.
On parle de la violence du fleuve, disait Bertolt Brecht, jamais de celle des digues qui le contiennent.
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