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3.64/5 (sur 21 notes)

Né(e) à : Châteauroux , 1946
Biographie :

Études à l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses et à la Sorbonne, lors desquelles elle fait la rencontre du professeur Yvon Belaval qui lui prodigue conseils et encouragements pour ses premiers essais littéraires. Agrégée de philosophie, elle enseigne actuellement dans la région de Grenoble.
En 1992, Cheyne éditeur publie un premier texte, "Tombeau", dans sa collection de proses inclassables : Grands fonds. Cette parution permet à l'auteur de recevoir une bourse d'aide à l'écriture de l'Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation.
En 1995, publication par Cheyne éditeur de "Vieilles", et bourse d'encouragement du Centre national du livre. Cette publication est bientôt suivie de la parution d'un court texte hors-commerce : "La Jeune Fille qui dansait devant sa fenêtre".
Les "Contes et légendes du Berry" paraissent en 1997 chez Nathan.
Puis en 1998, toujours dans la collection Grands fonds de Cheyne éditeur, publication de "L'Égarée".
Depuis, Danielle Bassez a publié "Ecrits dans les marges" en 2006 et "Meurs encore" en 2007 chez Cheyne éditeur" ainsi que "Le Chant du Klefte" chez Castells éditions.


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Source : http://auteurs.arald.org/
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Découvrez le nouveau livre de Danielle Bassez, "Le Même et l'autre" à paraître le 11 avril 2023. Réalisation : Roman Ganz.


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
 
 
 Pourtant, dans cette sécheresse, il croise
celui qui lui convient, quelqu'un qui va du
même pas, avec qui marcher : Vladimir Jan-
kélévitch. La mèche est célèbre, le visage
osseux. Quand à la voix, on la reconnaîtrait
entre mille, haletante, une voix qui se reprend,
se repent déjà de ce qu'elle a affirmé et se
corrige sans cesse, modeste, anxieuse et cepen-
dant sûre, qui tisse par tant d'approximations
successives la toile d'une vérité.
 Il interroge ce maître du « je ne sais
quoi » et du « presque rien ». Maintenant que
l'œuvre de Proust est refermée, la question
du Temps reste nue, entière. Il n'est pas sûr
qu'elle obtienne réponse. À vrai dire, y a-t-il
question ? Il n'y a que des définitions, des
éclaircissements, des sentences. Les mots sont
nettoyés, grattés, toute la gangue sensuelle
leur est enlevée, ils apparaissent comme des
pierres. Des outils à penser, que le philoso-
phe affûte et dispose sur son établi mental,
qu'il déplace et oppose, concasse ou agglu-
tine au gré des besoins, non sans quelque
penchant pour la plaisanterie : « L'Irréversible
absolument irréversible-imprévisible, l'Irré-
versible-prévisible, le Reversible-imprévisible,
l'Irréversible relativement irréversible-impré-
visible… » On croirait des jongleries, un jeu
métaphysique.

p.34-35-36
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Une fois nue, la créature lisse ses ailes, translucides et diaprées, pour les soulager de l'eau qui les empèse. Il comprend, juste à temps, qu'après s'être séchée, sa prise va s'envoler et referme sa main sur elle. Alors des cris presque inaudibles lui confirment qu'il n'est pas en train d'imaginer tout cela. Il porte son poing-prison à son oreille et entend : (Extrait du "Coup du soir")
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Il se confiait au papier, aux pages d’un livre ami, et pour se murmurer à lui-même cet émoi fugitif, coulait sa voix dans les mots d’un autre
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 Pétri, son corps, d'une culture sauvage, non
calibrée, qui s'échange au bistrot dans la
fumées des pipes, frotté au-dessus
de la bassine par de vigoureuses mains mater-
nelles. Les mots ne lui font pas peur. Il les
aime tels qu'il sortent de la bouche, malaxés
par la langue et les dents, chuintant au travers
des trous laissés dans les mâchoires, déformés
comme des mains au travail, de lourdes
paluches, contaminés par la proximité de la
frontière, des mots mal plantés, bancals, qui
clopinent et jouent à cloche-pied dans des
vers de mirlitons.

p.15
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Il s'enfonce dans la brousse des phrases.
Lire le soustrait du monde, des assauts du
monde, le rend à sa solitude, à cette blessure
toujours vive dont il ne parle pas, recouverte
d'occupations et d'affairements, et ce qu'il a
besoin de palper pour s'assurer qu'il est bien
toujours le même. On ne le retrouve plus.
Il ne reste de lui que des traces, les notes
inscrites d'une écriture aiguë, parfois minus-
cule, les signes cabalistiques dont il ponctue
les marges : petits carrés, cercles, triangles,
astérisques, sur le sens desquels on s'interroge,
jusqu'à ce papier de soie s'échappant d'entre
les feuillets, livrant des listes : éon, quoddité,
monadologie, hapax, empirie, ontique, anam-
nèse, ipséité, mots dont lui, l'autodidacte,
veut vérifier la signification. Il résume cer-
taines phrases, les prend à son compte :
J'étoffe à tord le vide de la réminiscence ;
ou bien : Nous ne pouvons rétrograder. Il s'est
enfoui dans le langage, on le perd de vue.

p.9-10
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Écrire, marcher : de mon père je ne
retiens que cette allure du corps,
balancée, ce geste de la main qui tour-
noie autour d'elle, l'absente, autour du vide
qu'elle laisse, peut-être aussi ce haussement
des sourcils au-dessus de l'arc des lunettes,
cette avancée des lèvres qui sifflotent lorsqu'il
marche, ou qui soufflent l'air dans l'étonne
ment de ce qu'il lit. Où marche-t-il ? Au long
d'ennuyeuses rues de province qu'il emplit de
son élan, ou dans l'allée du jardin qu'il fran-
chit à grandes foulées, vêtu de la blouse de
travail grise, avec, bien en main, le couteau
courbe qui lui sert à tailler. Il explique avec
des circonvolutions de doigts comment bou-
turer une plante ou construire un abri pour
les bouvreuils, ou bien lance sur le papier à
lettres les majuscules initiales, aériennes,
bouclées, M à grands jambages, C qui s'achè-
vent en queue de comète, et les rangs serrés
de mots épineux, autant de chardons en ce
désert.

p.7-8
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 Lui, maintenant, file vers sa propre
angoisse, de plus en plus claire. Proust lui
prête encore des mots, une part de son scep-
ticisme — « on accepte la pensée que dans
dix ans soi-même, dans cent ans ses livres,
ne seront plus » — seulement, ce ne sont
pas des livres qu'il a à écrire, mais quelque
chose de plus précaire encore, un souvenir,
qu'il construit par touches ténues dans les
marges, sur ses petits papiers, une barque
fragile dont il espère qu'elle le sauvera, lui,
et ceux déjà disparus qui ne vivent plus que
dans sa mémoire. Il en est aux dernières
pages. Proust est derrière lui. Gagnée ou
perdue, c'en est fini de sa bataille avec le
Temps. Lui poursuit sa route. Il avance. Il
est seul.

p.32-33
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Il lit des livres denses imprimés sur papier bible, qui se défendent par toutes les ronces d’un vocabulaire hermétique et dans lesquels on pénètre avec difficulté
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De minces papiers de soie, des bandes d’expédition de journaux, des fétus qu’il planque entre les pages
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TU M’AS VERSÉ À BOIRE,
Tu as rempli mon verre,
Ta hanche s’approchait de moi
Et tu inclinais le flacon
Au point
Que j’ai pris peur,
Cela ne pouvait pas durer,
Tu allais
Éclater de rire.
Moi, j’étais le voyou,
L’indéfinissable,
J’étais le tordu
Que tu ne peux aimer,
Le mal foutu,
Le non-conforme,
Le Quasimodo d’Esmeralda,
Le prince-crapaud de ta piscine,
L’ours de Baïkal.

p.68
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