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4.04/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rostrenen , le 23/07/1940
Mort(e) à : Paris , le 23/07/1978
Biographie :

Danielle Collobert est un écrivain français, journaliste, née à Rostrenen le 23 juillet 1940. Elle se suicide à Paris le 23 juillet 1978, le jour même de ses 38 ans.

Elle commence en 1956, à écrire son "cahier" avec des textes en prose et des poèmes.

En 1961, ayant abandonné ses études, puis renoncé à l’École normale où elle venait d’être reçue, elle travaille à la galerie Hautefeuille et y écrit Totem, ainsi que plusieurs textes de Meurtre. En avril, elle publie Chant des guerres chez Pierre-Jean Oswald (quelques années plus tard, elle détruira le tirage de ce premier livre).

Sa vie fondée sur le refus de toute oppression, elle s’engage dans un réseau de soutien au FLN. Forcée de quitter la France en raison de ses activités politiques elle doit se réfugier en Italie puis collabore à Révolution africaine.

En mai 1968, elle adhère à l’Union des écrivains. Elle se trouve en Tchécoslovaquie au moment où les chars soviétiques envahissent le pays.

Après de nombreux voyages dans le monde entier, elle se donne la mort le jour de son 38e anniversaire dans un hôtel de la rue Dauphine à Paris.

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Source : wikipédia
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Liliane Giraudon La Jument de Troie éditions P.O.L - où Liliane Giraudon lit la préface de son nouveau livre "La jument de Troie" où il est question notamment de poésie et de prose, de Charles Reznikoff et de Danielle Collobert, d'Anni Albers et de Maurice Roche, d'un troisième cancer et d'art brut, de singes et d'une guenon, de dessins poèmes et de poèmes dessins, d'Antonie Delebecque et de Penthésilée, à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L à Paris le 24 octobre 2023

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
  Entre deux rochers…


  Entre deux rochers, un peu de sable, un peu de boue. Il porte
un pantalon et une veste de grosse toile bleue, blanchie par l'eau
de mer, des bottes de caoutchouc et un grand béret noir sur la tête.
Il est courbé, plié en deux, et il fouille le sable avec ses mains. Le
sable noircit dès qu'il apparaît à la lumière. Le trou s'approfondit.
Ses mains atteignent la couche de boue humide, visqueuse. On
sent qu'il se noie dans ce travail. Il s'imprègne peu à peu d'hu-
midité. Il se concentre. Il pénètre dans la masse de vase, s'enlise
jusqu'aux épaules.
  Mais peu à peu, il se détend, il trouve le corps ouvert, dans la
vase. Un mélange de chair et de vase. Il plonge avec avidité, mais
aussi comme avec un certain rite, un cérémonial familier. Il prend
à pleine main le cœur, l'arrache et se relève. Il va vers la mer, l'y
baigne, le nettoie doucement de ses vieilles mains tannées. Il le
presse légèrement, il en sort un liquide gris, un peu rougi. Il le
regarde, le retourne, le fait rouler dans ses mains. Il choisit une
pierre plate au soleil, pose le cœur dessus, délicatement, et retourne
vers le corps. Il le recouvre de vase, de boue, de sable, tasse bien
avec ses bottes, cette terre, efface les traces de ses pas, s'assied sur
un rocher et regarde la mer.
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Extrait 9


il va se déplier – il se déplie – remonte vers quelle surface – tâte son corps – écoute son souffle – l’ordonne – cherche la respiration sans fatigue – rythme à tenir pour le restant de l’éveil – oublie ce bruit de l’air en lui – ouvre les yeux – redevient immobile
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déraper dans des souvenirs…



déraper dans des souvenirs de pluie le long des docks sur les quais – sur la ville – ou sur les terres rases – les dunes – en bordure de mer – des mots bien consistants – là – chargés d’images – lourds comme des bateaux pleins – des mots- clefs – pour ouvrir des paysages – des départs – et d’autres souvenirs – avec des mots pour les visages – les mains – un corps - vieilli souvent – le prochain – bientôt – leurs corps – leurs regards – des mots ouvrants
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Dire II


extrait 4

à la recherche d'un mot- couleur ‒ peut-être ‒ sans savoir
vers quoi chercher ‒ prévoir ‒ une onde de couleur ‒ pour
tous ces mots-là ‒ sans doute ‒ tous les sons différents ‒ la
musique
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Dire II



ajoute sans cesse
construit
ténacité du souffle
accumule
poursuit
avide
sans cesse
du souffle à la parole
le même chemin
le retour encore
la répétition évidente
fragile
incertaine
allonger la trace – prolonger
quelque part
ailleurs
ne pas effacer – s'effacer
des mots en plus
le sang – encore battre
des mots encore
tracer
pour reculer l'approche
hors d'atteinte du silence
Blanc infini
lutte ‒ avec le mot ‒ nécessaire
unique nécessité
lutte vaine
épuisement
sans issue
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Danielle Collobert
Je ne peux plus dire mon nom.
Et je dois me défendre. Contre tout. Je m’agglomère aux gens du matin.
Je ne sais que faire, quel chemin prendre.
Chaque jour, je prends la forme d’un départ, il n’y a pas de préparatifs à faire.
Je décide seulement. Je me lève de l’endroit où je me trouve, je traverse la ville dans toute sa largeur. J’arrive aux faubourgs. Je dois aller encore plus loin, le long des murs gris, des eaux glauques, des palissades noircies.
J’ai pris l’habitude de vivre la nuit. Le début de la nuit m’apporte toujours une sorte d’étrange sérénité.
J’ai l’impression de vivre une mort.
Je dis fin, je dis que c’est fini, bien fini cette fois. Je ne dirai plus rien, je ne répèterai plus sans cesse. Je suis dans la pièce toute noire, toute sombre de cette nuit épaisse ; parce que je souhaite toujours cette épaisseur là mais rarement le monde. Elle pousse une porte. Il y a une lumière très faible quelque part. Elle monte. Je suis en bas. J’attends. C’est convenu. Puis je monte aussi. Je suis essoufflée, je crois. La porte est ouverte. Elle est sur le lit, en imperméable, les yeux fixes. Je la regarde. Il faut que je parte. Elle est morte.


-----------------
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Extrait 8


un corps là – non – ce corps là – celui qui frappe son visage contre le mur – peut-être – non


murs fictifs aussi – murs sans nécessité – non – seulement à voir du côté de l’invisible présent – ici – face au corps démuni – bras immobiles balayant pourtant l’espace autour sans rencontrer de support où prendre appui – attache provisoire – rien qu’un instant – pour ralentir son souffle – ralentir les battements – s’apaiser – ce corps cherchant la place – le creux où se refondre encore – chaleur rompue – et froid du monde autour – sa place ou position incertaine à inscrire contre le manque – les heurts du jour
il s’allonge sur le sol – se ramasse – bras et jambes repliés – position prénatale et tombeau – identité – ainsi – rarement – quand il s’épuise ou pleure – agonie quotidienne dans des gémissements muets – sans doute – puisque rien là n’écoute – rien ne se mêle à sa voix – isolement du silence
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"Recours aux vents pour d'innombrables motifs, à la mer sans raison.
Ne pas poursuivre clairement les chemins indiqués, les routes prévues.
Osciller à travers les complicités entre des moments coupables et les délires.
Pactiser avec les frayeurs les égarements pour rendre compte du flou, de l'incertitude.”
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Danielle Collobert
« J’ai une mer intérieure, pas bien grande, mais elle m’emplit tout entier. Ce n’est pas une eau tranquille, dormante, comme on dit. Suivant les jours, les heures, elle se gonfle, me secoue. Elle suit le rythme des marées, les miennes. Les vagues montent et roulent dans ma tête. Elle se rue sur mes digues. »
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Dire II


extrait 1

ici ‒ dans la chambre blanche ‒ assis dans un coin ‒ contre
un mur ‒ le papier sur les genoux ‒ le crayon entre deux
doigts ‒ voilà pour la description ‒ être là ‒ au moment du
mot écrit ‒ impasse ‒ imprécision du moment ‒ déjà faux
‒ déjà incohérent ‒ écriture seconde ‒ au passé
‒ inexorablement ‒ voilà pour la voix ‒ pas la peine d'insister ‒
la naïveté ‒ assez
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