Danielle Digne - Lady Mary
Cher Paulin, fit elle en changeant de ton, je me suis consacrée à son éducation en pensant qu'une fille sachant lire et écrire était moins facile à opprimer qu'une autre; (p.8)
En lisant l'article, je compris que son "Eclectique" était en quelque sorte son autoportrait
[ Diderot]. Je m'appliquai à le résumer afin d'essayer de l'impressionner par la finesse de mon analyse.
(...)
-L'éclectique regarde avec attention tout ce qui l'entoure, s'intéresse à la politique, aux sciences de la nature, à l'économie, à l'art. Il n'est pas sectaire. Il ne se reconnaît pas de maître. Aucune discipline ne lui est étrangère. Il les accueille toutes avec bienveillance, les discute en fonction de son expérience et de sa raison. Il ne garde pas son savoir pour lui comme Harpagon sa cassette d'or. (p.101)
[Diderot]
-Ce sont des grands mots pour des choses simples. Je crois qu'il y a une certaine correspondance entre ce que nous sommes et notre écriture. (p.39)
-Ma fille, je vois que tu suis de près Elizabeth Vigée-Lebrun et que ce n'est pas en vain que je te l'ai donnée pour modèle.
Des larmes coulèrent de ses yeux, il pouvait mourir, sa fille bien-aimée était armée pour l'avenir. Il s'endormit tranquillement, le 23 mars 1849, à cinquante-trois ans. En comparaison de la violence de ses douleurs, sa mort fut bien douce, mais le chagrin de Rosa fut immense. Dire qu'elle payerait ses funérailles avec l'acompte du -Labourage" dont ils s'étaient réjouis tous les deux ! Elle put lui offrir un enterrement digne de lui. (p.66)
A cause des rapports affectifs qu'elle entretenait avec eux depuis son enfance, Rosa ne supportait pas l'idée que les animaux, surtout ceux avec lesquels elle vivait, n'eussent pas d'âme, fussent de simples machines, comme l'affirmait Descartes. En revanche, elle avait décidé que, par la bouche des héros de La Fontaine, c'étaient bien des animaux qui s'exprimaient. Rien n'était plus naturel que ces dialogues pour elle qui commençait sa journée en parlant aux oiseaux. (p.57)
[Diderot]
-Quand je n'ai plus le feu sacré, il suffit que je m'oriente du côté des livres pour me dire : "Voilà ceux qui ne me causeront jamais de chagrin" (p.217)
Pour Rosa c'était une vraie torture de voir des Français tirer sur des Français. Seul le travail la détournait de sa tristesse:
-Je pars en forêt. La peinture est mon unique consolation. Souvent très perturbée par les évènements, elle arrivait parfois à les nier par son désir et son plaisir de peindre. (p.130)
Surmontant sa rage, mon maître accepta ces sages recommandations. Il se calma en pensant qu'il avait rempli son contrat auprès des souscripteurs et des imprimeurs. Son oeuvre était là, imparfaite certes, mais signée de son nom. Il espérait qu'elle engendrerait à son tour des pensées nouvelles. La postérité se souviendrait alors de ses combats. Il lui était important de laisser sa trace dans l'histoire.
-Il faut rester vigilant, conclut-il. Si on laisse survivre la médiocrité humaine, un jour il n'y aura plus de pensée...
Quand Diderot demanda des comptes à Le Breton, celui-ci se justifia ainsi:
-Pardonnez-moi, mon ami, mais il y a des choses que l'on ne peut pas laisser passer sans semer la révolution . ( p.220)
[A propos de l'Encyclopédie....]
-Personne n'a jamais exécuté un ouvrage de cette importance. Moi, j'ai écrit dans l'Avertissement qu'il devait servir de guide à ceux qui se sentaient le courage de travailler à l'instruction des autres et à éclairer ceux qui ne s'instruisaient que par eux-mêmes. Quand le premier tome est paru, en juillet 1751, on aurait dit qu'on avait jeté une boule de feu dans un champ de paille ! Notre manifeste se donnait pour ambition de changer la façon commune de penser en libérant les hommes des ténèbres de l'ignorance et du fanatisme. D'après nous, seule la Raison doit éclairer les esprits. L'homme est né pour penser par lui-même. mais cette idée ne plaît pas à tout le monde. Il faudra du temps pour l'imposer. (p.17)
L'encyclopédiste (Diderot) redevint plus sérieux.
-Le plus grand bien que l'on puisse faire aux filles est d'étendre leurs connaissances, les aider à développer leurs dons et les conduire au bonheur. Voilà le genre de message qui devrait être inscrit au fronton des académies. (p.63)