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Critiques de Danielle Digne (28)
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La petite copiste de Diderot

Une impression très étrange…. De retrouver comme une amie, ou du moins une « vieille connaissance ». Le premier livre lu à sa parution, et relu tout dernièrement de Danielle Digne fut l’excellente biographie romancée de « Rosa Bonheur ou l’insolence »…parue en 1980 !!



Et je retrouve quelques années plus tard…Danielle Digne, avec ce second ouvrage , que j’achève avec grand plaisir, étant passionnée par la personnalité et les travaux de Diderot.



Un "Diderot" vu et appréhendé par un "regard candide et féminin"...



Ce qui paraît léger, ou naïf, c’est le ton, et le procédé narratif choisis fort astucieusement par Danielle Digne. Nous allons revisiter le parcours de Diderot, et plus exclusivement tout ce qui touche à la création de l’Encyclopédie, à travers le regard candide, mais non dénué de malice, d’observation d’une jeune paysanne , orpheline, Félicité, qui a la chance de savoir lire, et qui par diverses recommandations , va se retrouver embauchée comme « copiste » au service de Denis Diderot, et de son « Encyclopédie ».



Nous allons vivre au quotidien son travail de copiste, sa vénération pour le « maître »…son esprit taquin qui se fait plus critique, au fil des années, les rencontres avec les grands personnages qui gravitent autour du philosophe : le baron d’Holbach, Condillac, Leroy, Madame d’Epinay, Le baron de Grimm (un des nombreux collaborateurs de l’Encyclopédie), Helvétius, Charles-Georges Leroy, Le Directeur de la Librairie française, Malesherbes, Le censeur-imprimeur, Le Breton, et l’italien facétieux et brillant économiste, Ferdinando Galiani.



Ce dernier nom m’a subitement rappelé des souvenirs incroyables ; une période de recherches intensives faites pour cataloguer chez mon « patron-expert », un lot de livres anciens du 18e, concernant les physiocrates, dont Galiani faisait partie. Moi… profondément ignorante en économie, me suis surprise à me passionner pour ces physiocrates. De Galiani, j’ai le souvenir d’un « traité sur le commerce du blé »….Le moment rare aussi de collationner (compter et vérifier que l’ouvrage est bien complet du texte et des illustrations) les planches gravées de l’Encyclopédie, en 17 volumes. J’ai eu le bonheur de voir ces 17 impressionnants volumes in-folio, une « fois dans ma vie »… Et surprise, je l’ai réaperçue avec émotion, en écoutant le petit interview avec Danielle Digne (que je vous ai joint avec le lien, noté à la fin de cette « critique »)



S’ajoute à tous les détails, mésaventures liés à « L’Encyclopédie », tout ce qui concerne les mentalités de l’époque, quant à l’éducation des filles, confinée, réduite à cause de la religion . Nous accompagnons de nos encouragements intérieurs la soif d’apprendre, d’écrire de cette jeune copiste, nous indignons des idées très réductrices quant à l’instruction des filles,des bagarres de Diderot avec sa femme bigote, pour qu’elle n’envoie pas leur fille unique au couvent. Et l’affaire semble avoir été plus que tumultueuse et de longue haleine. Nous connaissions l’amour fou de Diderot pour sa fille, qu’il voulait instruite, autonome, avec un « esprit bien fait »…



Un roman faussement léger… qui aborde une multitude de thématiques et de questionnements de ce 18e, bouillonnant entre Ancien régime, « Encyclopédistes, et hommes des Lumières », remises en cause sociétales , philosophiques et religieuses… et l’approche imminente de la Révolution…



J’ai aimé ce texte… mais je suis restée sur ma faim. Cette « Petite copiste de Diderot » a, cependant, les immense qualité et mérite de mettre en

« appétit » ,de donner envie de lire, d’en apprendre beaucoup plus sur Diderot, sur « L’Encyclopédie » et sur tous les talents et « cerveaux » de l’époque dont Denis Diderot est le représentant flamboyant….



J’achève cette note par un passage qui exprime un peu de l’essentiel du travail acharné de Diderot, à qui l’on doit tant…encore aujourd’hui, de multiples façons !

« Surmontant sa rage, mon maître accepta ces sages recommandations. Il se calma en pensant qu'il avait rempli son contrat auprès des souscripteurs et des imprimeurs. Son oeuvre était là, imparfaite certes, mais signée de son nom. Il espérait qu'elle engendrerait à son tour des pensées nouvelles. La postérité se souviendrait alors de ses combats. Il lui était important de laisser sa trace dans l'histoire.

-Il faut rester vigilant, conclut-il. Si on laisse survivre la médiocrité humaine, un jour il n'y aura plus de pensée...

Quand Diderot demanda des comptes à Le Breton, celui-ci se justifia ainsi:

-Pardonnez-moi, mon ami, mais il y a des choses que l'on ne peut pas laisser passer sans semer la révolution . » ( p.220)



Après cette lecture distrayante et fort documentée, à la fois, j’ai grande envie de débuter la biographie romancée en 2 tomes de Sophie Chauveau, « Denis Diderot, le génie débraillé »…

Je lance un appel aux passionnés du sujet, pour des conseils, et recommandations d’ouvrages, pouvant combler mon envie d’aller plus avant dans la vision de l’Encyclopédie et de son « créateur ». MERCI par avance.



***Une seule vraie frustration : j’aurais bien aimé que Danielle Digne, ajoute, in-fine, à son roman historique, un index des personnes, et une bibliographie (même sommaire)… Car à la suite de ce texte fort distrayant et instructif, il ne peut pas nous manquer l’envie de poursuivre plus avant des recherches



P.S : Voir le lien suivant, pour compléter cette chronique :

http://www.web-tv-culture.com/la-petite-copiste-de-diderot-de-danielle-digne-617.html

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La petite copiste de Diderot

un charmant petit livre historique, dans la veine de ceux de Tracy Chevallier. L 'héroïne est une petite paysanne de Langres, engagée par Diderot comme copiste, alors qu'il se bat pour la publication des derniers volumes de l'Encyclopédie (interdite par le pouvoir). Reflet des combats pour les Lumières, avec quelques portraits rapides d'intellectuel(le)s de l'époque. C'est simple, léger, facile et instructif. Jolie lecture.

Merci à Fanfanouche de m'avoir donné envie de lire cet ouvrage.
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La petite copiste de Diderot

Un petit livre intéressant, grâce à sa couverture, il est arrivé chez moi, sinon je ne pense pas que je l'aurai acheté.

J'aime assez les livres historiques qui nous permettent de découvrir des personnages illustres et une époque.

On n'y apprend certes sur Diderot mais pas assez à mon goût, un pas assez non plus sur l'époque. Cependant, c'est une lecture très agréable, la petite Marie est bien sympathique et j'ai passé un excellent moment à ses côtés. Ce roman aurait mérité d'être approfondi et développé.

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La petite copiste de Diderot



La question qui se pose toujours à la lecture d’un roman historique est : quelle est la part véridique et celle qui relève de la liberté de l’écrivain. Ici, il n’y a pas de note finale permettant de faire la part des choses, dommage. Je suppose qu’à part l’existence de la narratrice, l’essentiel est vrai.

Sinon, c’est un roman sympathique, vite lu, raconté par une femme qui relate brièvement ses années de jeunesse dans son village sur le plateau de Langres dans une famille de paysans tout à fait lettrée, puis plus longuement auprès de Diderot.

J’avais choisi ce roman évidemment par intérêt pour le rédacteur du Dictionnaire raisonné des Sciences et des Arts, dont j’avais surtout aimé le roman Le neveu de Rameau. J’ai apprécié de voir aussi peu soit-il, le baron d’Holbach, Julie D’Épinay, Melchior Grimm, l’abbé Galiani, économiste napolitain, dont j’ai découvert l’existence, certains personnages égratignés, Rousseau, d’Alembert…

Je ne peux pas me dire déçue, mais je ne peux pas me dire non plus enthousiasmée. Un roman agréable mais pour moi pas une révélation.



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Rosa Bonheur ou l'insolence. L'histoire d'u..

Une biographie passionnante, alerte, de Danielle Digne sur une grande figure du XIXe, de la peinture animalière , publiée en 1980 dans une excellente collection "Femme" chez Denoël/ Gonthier.



Rosa Bonheur, d'origine modeste, et alors que les écoles d'art sont fermées aux filles, réussit très tôt, à force de talent et de travail, à s'imposer: à dix-neuf ans, elle est reçue au Salon.

Dans ce parcours non conventionnel, des parents pauvres, mais aimants, cultivés, et attentifs aux dons et la vive personnalité de Rosalie-Rosa. Une figure paternelle bienveillante, qui encourage les dons de sa fille. Le Papa, Raimond Bonheur, peintre lui-même, au début essaya de refreiner sa fille dans le choix d'une carrière artistique, n'ayant pas pu faire vivre correctement sa famille, avec sa propre peinture

Rosa se moquera de toutes les conventions, de toutes les hypocrisies: elle aime une femme et vit avec elle; elle refuse insolemment les commandes qui ne lui plaisent pas. Elle suit les élans de son cœur même quand ils la mènent, elle, la farouche républicaine, vers l'impératrice, Eugénie.

Elle chasse, elle fume, elle est indépendante, sans jamais renier sa féminité.



Biographie très riche , où Danielle Digne a restitué abondamment des dialogues, avec l'aide de la lecture de la correspondance de Rosa Bonheur, ainsi que des témoignages de sa compagne, Anna Klumpke....



N.B : Anecdote lointaine....je me souviens d'une visite trop courte du château de By, le lieu de Rosa Bonheur où elle vécut avec sa compagne, Anna Klumpke et peignit en pleine nature, au milieu de ses animaux, qui avaient pour eux, un vaste parc. Aujourd'hui, propriété privée... on ne voit qu'une infime partie de son espace, Je me souviens d'un document manuscrit, où elle avait demandé l'autorisation très exceptionnelle de porter " pantalon"....
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La petite copiste de Diderot

Danielle DIGNE raconte d’une manière très simple, d’une plume légère les difficultés rencontrées par Denis Diderot dans la publication de la célébrissime Encyclopédie. L’édition de la somme des savoirs au 18e siècle est en quelque sorte le Wikipédia de son époque.

Les propos tenus par les différents auteurs d’articles étaient conduits par les idées progressistes des Lumières. Diderot s’est heurté à la censure royale et ecclésiastique et a connu de nombreuses déconvenues.

Félicité, engagée par Diderot comme copiste de ses textes, est le fil rouge de l’histoire. Elle raconte avec une certaine naïveté, héritée de son passé de jeune paysanne l’histoire de l’Encyclopédie. Cet ouvrage est à la fois roman, biographie et étude de société.

Une bibliographie et quelques mots sur les sources utilisées par l’autrice auraient été les bienvenues.

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Le joailler d’Ispahan

Roman d'apprentissage et d'aventure dans lequel on suit le jeune Jean Chardin, fils unique de joaillers huguenots sous le règne de Louis XIV. Bercé de récits d'aventure, notamment "le devisement du monde" relatant les voyages de Marco Polo, le jeune héros se lance dans l’aventure à la recherche des plus belles pierres en Inde mais son parcours le mènera à Ispahan où il travaillera pour le Shah. Danielle Digne avec Le joailler d’Ispahan nous entraîne dans une aventure historique au travers de la Turquie et la Perse où le jeune héros devra surmonter nombre d'épreuves. C'est un roman très plaisant, écrit dans un style très fluide où l'on apprend pas mal sur l'organisation des voyages à l'époque ainsi que les tensions géopolitiques entre le royaume du Roi-Soleil et la région du Moyen-Orient. Un bémol toutefois, priorité ayant été donnée au rythme, la psychologie des personnage ou leurs différentes étapes auraient pu être un peu plus fouillés pour densifier le récit et la présence d'une carte aurait également été bien utile pour suivre facilement les étapes de ce voyage.

Au final, une lecture très agréable où l'on peut découvrir au fil des pages des illustrations de Chardin, car ce personnage a réellement existé et a inspiré à Montesquieu ses "Lettres persanes".
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Le joailler d’Ispahan

22 mois. C’est le temps qu’il a fallu à Jean Chardin pour rejoindre Ispahan. Nous sommes au XVIIème siècle sous le règne de Louis XIV. On n’imagine plus de nos jours la somme de détermination, de conviction qu’il fallait en ces temps reculés pour entreprendre un tel périple, avec ce que cela comportait d’incertitude, d’écueils et d’occasions de ne pas en revenir. Sans parler de la rupture avec les liens familiaux, puisque sans moyen de communication pendant des années.

Cet ouvrage inspiré des œuvres de Jean Chardin est toutefois un peu fade. Il est peu révélateur de l’aventure qu’a pu être au XVIIème siècle le périple de ce joaillier parisien et huguenot. Il est peu démonstratif de la somme de courage et de volonté dont ont dû faire preuve ces hommes pour accomplir un tel périple à cette époque. Il décrit mal la sensualité et le piquant qu’il veut suggérer. Il est sans doute plus révélateur de la modestie de ces hommes. Ils n’avaient pas conscience de l’exploit accompli pour faire prospérer le commerce familial, puisque normal en ces temps difficiles.

Ce qui nous sépare de l’Iran contemporaine, la Perse d’hier, c’est plus le clivage politique que la distance géographique. La chape de plomb que fait régner l’islam aujourd’hui pervertie par l’obscurantisme a fait perdre de sa superbe à ces contrées qui faisaient autrefois rêver les aventuriers du commerce. Gageons qu’un jour le cauchemar du fondamentalisme abandonne un jour la route terrestre des Indes, la route des caravanes, pour lui restituer cette part de fascination dans l’imaginaire du voyageur.

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La petite copiste de Diderot

Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de roman historique et je suis assez contente d'être tombée sur celui-ci pour mes retrouvailles avec ce genre.

Marie n'a pas seize ans quand elle part pour Paris où elle deviendra la copiste de Denis Diderot. D'extraction paysanne, elle a appris à lire grâce à sa mère qui a été élevée dans un couvent. Ayant malheureusement perdu ses parents, elle a été recueillie par un cousin de sa mère, curé de campagne qui, soucieux de son avenir, usera de ses relations pour lui trouver une situation plus conforme à ses talents et capacités.

Marie, devenue Félicité pour plaire à Diderot qui n'aime pas les prénoms religieux (c'est ironique venant d'un homme dont la fille se nomme Marie-Angélique) est un personnage intéressant. On la voit évoluer au contact du philosophe et c'est un plaisir de suivre les réflexions qui ponctuent le roman. Félicité est un personnage sympathique. Il est plaisant de la voir grandir et devenir femme, même si, sans être anachronique, elle manque un peu de réalisme d'un point de vue historique. Ceci dit, je ne suis pas non plus une spécialiste, je le reconnais volontiers.

Les chapitres sont courts, souvent tissés d'anecdotes et de réflexions qui restent malheureusement assez succinctes, mais piquent la curiosité du lecteur et le pousseront peut-être à aller chercher plus loin. J'ai vraiment apprécié les références littéraires ainsi que la réflexion sur la femme et sa place dans la société. La religion alimente aussi, bien évidemment, les débats de nos personnages.

De manière légère, superficielle mais néanmoins cohérente, on apprend à connaître Diderot à travers ses écrits, qu'il s'agisse de ses essais, ses articles, ses fictions, ses écrits sur l'art et surtout sa correspondance. L'auteur les évoque, les cite parfois, s'en sert pour alimenter les discussions de Félicité avec son maître. Cependant, c'est au travers de l'oeuvre de sa vie, son combat pour la rédaction et la publication de l'Encyclopédie que l'on apprend le mieux à connaître l‘homme. Tout cela nous est relaté avec la distance nécessaire, sans un foisonnement de détails, mais c'est une manière assez ludique d'approcher l'oeuvre de Diderot ainsi que sa vie.

J'ai trouvé original de consacrer un roman à cet auteur, même au travers du regard d'un autre personnage. Tout en étant très connu de nom, Diderot n'est pas non plus le plus populaire ni le mieux connu des philosophes des Lumières. Dans le cadre de la fiction romanesque, c'est certainement Voltaire qui a inspiré le plus d'auteurs et il y avait de quoi. Cependant, Diderot se révèle un « personnage » plein de potentiel, que j'ai également trouvé assez émouvant dans son combat.

La petite copiste de Diderot est avant tout un roman d'apprentissage. Il relate la vie d'une jeune fille qui cherche à élever son esprit, mais reste simple, faisant plus dans le réalisme que le romanesque. Pas d'aventures rocambolesques ou de fortes émotions ici, mais une certaine sensibilité, alliée à une écriture douce. C'est très agréable à lire.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Lady Mary

Dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, la condition féminine est sans doute une expression qui n’a pas lieu d’être. Puisque chacun le sait bien, la condition optimum dont rêvent les femmes est d’être épouse modèle, mère attentive, femme discrète ne se formalisant pas si son mari a quelques élans du cœur ou du corps en dehors de la cellule familiale. Ceci étant entendu, quelle jeune fille de bonne famille raisonnable irait à l’encontre de ce postulat ?

Lady Mary fut l’une d’elle. Rebelle, ne souhaitant pas seulement connaître la couture ou le piano, mais être instruite, capable de disserter, réfléchir, échanger avec ses pairs, et surtout avec les hommes qui l’entoure. Elle souhaite choisir son mari et n'approuve pas celui qui devrait lui être imposé pour satisfaire aux désidératas d’un père.

Lady Mary est belle comme le jour. Intelligente et cultivée, elle apprend à lire et le latin seule dans la bibliothèque paternelle. Il n’en faut pas moins pour devenir une héroïne hors du commun. Elle est amoureuse, celui qu’elle convoite ne sied pas à son père, qu’importe, elle va fuir avec celui qu’elle a choisi, quittant son confort et sa dot.

Pourtant, elle déchante vite, et celui qui au début de leur relation l’a parée de tous les compliments a tôt fait de l’ignorer, même lorsqu’ils partent en Turquie, où il est nommé ambassadeur à Constantinople pour cinq ans.



Lady Mary s’y intégrera rapidement et s’y révèlera fin stratège. Elle fera la connaissance des femmes de la haute société locale, tentera de vivre comme elles et s’intéressera de près à la condition féminine dans l’islam. Curieuse, attentive, intelligente, elle saura également conseiller finement ce mari qui ne comprend rien aux us et coutumes du pays.

Pendant son séjour, elle va écrire des lettres à ses relations restées en Angleterre. Ce seront ses Turkish Ambassy letters, qui nous en apprennent beaucoup sur la civilisation qui l’entoure et sur ses habitudes. Harem, épouses multiples, mais aussi place et importance de la femme auprès des décideurs, et liberté de celles-ci, rien ne lui échappe. Toute sa vie, elle osera, expérimentera, ira au contact des autres pour tenter de les comprendre, sera même un des précurseur de la technique d’inoculation de la variole, qu’elle a testé sur son propre fils en Turquie.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/03/lady-mary-danielle-digne/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Lady Mary

Un bon livre qui retrace la vie d'une femme exceptionnelle. On passe un bon moment. Il se lit relativement lentement.
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Le joailler d’Ispahan

En 1665, Jean Chardin, jeune joaillier protestant, quitte Paris pour l’Inde, dans le but d’y acheter des diamants pour l’atelier familial. Au cours de ce long et dangereux périple, il transverse la Perse où il séjournera de longs mois. Invité à la cour impériale, il deviendra même le joaillier personnel du Shah à Ispahan. Intrigues, maladies, découvertes des mœurs et coutumes alors inconnues constituent le cœur de ce roman, lui-même basé sur le journal de bord de Chardin, qui dit-on a inspiré « les Lettres persanes » de Montesquieu.

Ecrit à la première personne et dans un style Grand siècle, ce voyage exotique s’agrémente des jolies et délicates gravures originales de Guillaume-Joseph Grelot. Les préparatifs du voyage, les premières aventures emportent le lecteur. Tout est nouveau, étonnant. Malheureusement, l’intérêt se dissout par la suite, au rythme de l’enlisement de Chardin. De dynamique, le récit devient statique et ronronne, un peu comme le lecteur.

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Lady Mary

Nous découvrons ici la vie de Lady Mary, de sa plus tendre enfance à sa disparition. Son histoire, romancée à la première personne, nous permet de découvrir un esprit ouvert et libre dans une société enfermées dans ses traditions et ses préjugés.



Nous découvrons à travers son parcours le mode de vie de l’aristocratie anglaise de l’époque, mais aussi celui des autres nations rencontrées au cours de la vie de notre héroïne.



J’ai trouvé le style d’écriture très agréable à lire, le récit n’est pas monotone et il n’y a pas de descriptions à rallonge pour alourdir l’ensemble.



J’aime beaucoup la couverture qui représente assez bien le personnage, dans son ouverture d’esprit aux autres cultures.

J’aurai aimé avoir une petite note sur l’origine de cette représentation. J’ai trouvé une peinture identique apparemment réalisée par Jean-Etienne Liotard mais qui représenterait Lady Ann Somerset. J’ai également trouvé un portrait de Lady Mary, dans le même style de représentation, réalisé par Achille Devéria. Du coup je m’interroge sur le choix de la couverture.



J’ai trouvé cette lecture très intéressante et je remercie Babelio et les éditions LePassage pour l’envois de ce livre.

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La petite copiste de Diderot

Un roman qui évoque le labeur et la censure entourant l'ouvrage titanesque que fut l'Encyclopédie, chapeautée pendant plus de vingt ans par Denis Diderot, grand écrivain et philosophe de son temps. C'est par les yeux et les oreilles d'une jeune paysanne orpheline engagée comme copiste auprès de Diderot que s'ouvrent au lecteur les arcanes des salons que fréquentaient Diderot et ses collègues, collaborateurs de l'Encyclopédie. le récit est caractérisé par une écriture simple et constitué de courts chapitres, évitant ainsi un ennui que, de toute manière, je n'appréhendais guère dans ce genre de littérature. Pourtant, le thème, d'une richesse indéniable, aurait pu être traité de façon moins légère et superficielle. Somme toute, une lecture rapide et instructive qui incite à consulter d'autres ouvrages plus nourris à ce sujet.
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La petite copiste de Diderot

Digne Danielle, La petite copiste de Diderot, le passage.



Avec en couverture « la liseuse » de Fragonard, et un titre accrocheur, le livre a de quoi séduire. Il propose, via les yeux d’une jeune paysanne montée à Paris, une promenade touristique dans le paysage littéraire du XVIIIe siècle.



Sur la scène Diderot, son travail épuisant pour l’Encyclopédie, ses ennuis avec la censure, ses déboires avec les libraires, et sa vie familiale.



Des aperçus sur d’autres œuvres qui lui valent l’hostilité des Jésuites et du pouvoir royal, des intrigues diverses, et ses fréquentations mondaines et littéraires : Rousseau, Voltaire, Grimm, D’Alembert, et bien d’autres, plus familiers de sa vie domestique privée.



Marie/Félicité, originaire du plateau de Langres, fait aux côtés du Philosophe son éducation intellectuelle, qu’elle complète en tant que femme, par les idées de Mme d’Épinay, sensible à l’éducation des filles.



Ses propres émois sentimentaux lui apprennent aussi à se comporter à une époque où les femmes de la (très) bonne société s’assuraient une forme de pouvoir par l’intermédiaire des Salons fréquentés par les Lumières.



J’ai apprécié ce « récit vécu », écrit à la première personne par la copiste, et dont le regard présente les célébrités du moment et l’esprit du siècle sous un jour nouveau. La première partie du récit évite de justesse les tirades « pédagogiques », pour prendre ensuite des accents plus personnels. La langue hésite entre celle de l’époque et des échos contemporains, donnant envie de relire « la vie de Marianne », par exemple - mais Félicité en auxiliaire dévouée, n’a pas les coquetteries d’une fausse ingénue.



L’éditeur aurait pu en fin de volume expliciter les diverses citations dans le texte, et surtout mentionner le nom de Fragonard, bien sage cette fois-ci, pour la couverture.



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La petite copiste de Diderot

C’est un des premiers romans historiques que je lis et je suis contente de ce que j’y ai trouvé. Ce n’est pas une histoire remplie de rebondissements et de suspense, c’est l’histoire d’une vie, celle de la copiste de Diderot.



J’ai apprécié cette réflexion sur la place de la femme dans la société. Au début, l’héroïne est une paysanne, puis elle devient copiste. Peut-on même y voir une future femme de lettres, arpentant les salons de conversation ? Comme le rappellent les personnages, l’art de la plume n’est pas réservé qu’aux hommes…



En bref, c’est un roman d’apprentissage qui relate diverses anecdotes et réflexions intéressantes. Ecrit dans un style simple et accessible, je l’ai dévoré en moins de deux heures ! C’est aussi une histoire pleine de sensibilité et de douceur.
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La petite copiste de Diderot



Félicité est une jeune paysanne qui aime lire et réfléchir .

Elle va se retrouver auprès de Diderot à copier les écrits de l'Encyclopédie et différentes lettres de cet érudit . Les difficultés de publication de cette oeuvre , le travail d'écriture vont tisser des liens : Diderot se sent responsable de cette jeune fille immergée dans la société parisienne des "gens de lettres". Sa pensée évolue ,notamment parlant avec Louise d'Epinay.

un livre toujours d'actualité pour les réflexions sur le rôle de la femme.
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La petite copiste de Diderot

livre lu dans le cadre de la masse critique. Un grand merci pour l'envoi de ce livre tant à la maison d'édition Le Passage, qu'aux organisateurs de la masse critique, dont je salue le travail.

Marie qui a perdu ses parents est confiée au prêtre Paulin. Après avoir été agressée; il prend la décision de l'envoyer à Paris chez Diderot comme copiste. Marie arrive dans un monde inconnu et devient Félicité à la demande de Diderot qui ne veut pas de prénom à consonnance religieuse. Elle saura par sa discrétion, son intelligence et ses capacités de copiste, devenir une confidente de Diderot. Elle découvre l'encyclopédie, le plus grand ouvrage de Diderot, mais aussi l'espionnage de la police, les traitres. Diderot pense qu'elle peut écrire elle aussi, et lui laisse le choix de partir, lorsqu'il ne ressent plus le besoin de l'avoir près d'elle.

Un livre enchanteur qui ne se laisse pas de côté, et pour un auteur méconnu, qui a retenu toute mon attention
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La petite copiste de Diderot

Félicité est une jeune fille que le Destin a choisi pour elle une voie qu’elle n’aurait jamais soupçonnée.



Encouragée par sa mère, la jeune fille s’est très tôt plongée dans l’œuvre littéraire de son époque. Son livre préférée : la princesse de Clèves. Elle sait donc lire et écrire et tout naturellement, on lui propose de devenir la copiste de Diderot, père de l’Encyclopédie.



A son contact, la jeune fille va découvrir un univers très riche culturellement et elle va également faire son apprentissage de la vie et des hommes.



A cette époque, il était difficile d’aller à l’encontre de la pensée de l’Eglise. « Eduquer » les populations, réfléchir par soi même (n’est-ce pas le but de la philosophie). Pour Diderot, la culture était le remède à tous les maux.



Il a fait figure de précurseur et l’histoire a montré que ses contemporains ne lui ont pas rendu la tâche aisée.



A ceux qui auraient aimé vivre au siècle de Lumières, ce roman est fait pour vous, tant les descriptions historiques rendent le récit abordable à tous.



Et puis Félicité est très attachante, elle a soif d’apprendre et elle ne pouvait pas mieux tomber que sur Denis Diderot pour qu’il soit son mentor. De cet apprentissage va naitre un respect et une belle amitié à mon sens même si à l’époque l’amitié homme-femme n’était pas très répandue ou bien non comprise.

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La petite copiste de Diderot

Je pense que cette copiste a été inventée mais l’intérêt est de connaitre la condition des femmes dans les années 1750 et de voir vivre Diderot à travers ses yeux.

Un Diderot en plein travail du septième volume de son incroyable encyclopédie (encyclopédie qui mettra 20 ans à être terminée). Il n’y travaille pas tout seul bien sûr mais nous sommes à la période où d’Alembert sous la pression, quitte l’ouvrage, où la prison guette, que la publication est sans cesse retardée et qu’il faut parlementer avec les éditeurs et les libraires. Un Diderot fort occupé, aimant les femmes et la boisson, encourageant celle qu’il nomme Félicité (car Marie, non, trop religieux) à s’instruire, découvrir les articles de l’encyclopédie et à se méfier des hommes trop beaux parleurs. Un Diderot aussi dans sa vie familiale avec une femme qui ne comprend pas ce qu’il fait, une petite fille qu’il adore, ses amis aussi Voltaire, Rousseau, Mme d’Epinay.

Et donc cette jeune femme entrée comme copiste des différents écrits de Diderot, lettres ou roman et qui va s’émanciper, apprendre au contact de cette belle société érudite et menacée par le censure. Son rêve : tenir un salon comme ces femmes si différentes et si cultivées.

Le tout est très facile à lire, de courts chapitres, c’est enlevé, on y apprend en survolant et donne envie d’approfondir ses connaissances sur cette époque.

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