Citations de Daphné Collignon (21)
Alors. Que peux-tu me dire de la méthode scientifique, Calpurnia? Hum, pas grand chose. Mais tu vas à l’école, non? Évidemment! Nous apprenons l’orthographe, la calligraphie, suivons des cours de savoir-vivre… J’ai eu « acceptable » pour le maintien , mais « insuffisant » pour l’usage du mouchoir et du dé à coudre. Mère n’était pas contente du tout. Seigneur. C’est encore pire que ce que je pensais. Pas de sciences? Pas de physique?!! J’imagine qu’on vous enseigne aussi que la Terre est plate et qu’il y a des dragons qui dévorent les bateaux tombant par-dessus bord!! Calpurnia, ça ne va pas du tout.
Alors Bon-Papa me raconta des choses stupéfiantes.
« Dans la vie, il n’y a rien à craindre et tout à comprendre.
Il est temps de comprendre davantage pour avoir moins peur » .
Chanter c'était comme me cogner aux choses, aux êtres, aux émotions. Comme lancer un radar pour comprendre un peu mieux la forme du monde - laisser se perdre un flot dans l'océan créer une vague - un remous - il fallait que je sente mon espace pour avancer dans un scaphandre, protégée par ma voix ; c'était ça ou trop sentir, trop voir, ricocher sans cesse contre la vie des autres.
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l'esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n'est pourtant jamais tout à fait le même.
« Dans la vie, il n’y a rien à craindre et tout à comprendre .
Il est temps de comprendre davantage pour avoir moins peur » .
Pourquoi les filles doivent-elles toujours être jolies ? Dans la nature, ce sont pourtant les mâles qui font des efforts. Comme les colibris par exemple.
Le lendemain, le soleil brillait dans un ciel pur, lavé, comme si la nuit avait voulu tout reprendre à zéro.
La sirène s'oublie dans un rayon de lune et l'esprit endormi voudrait venir à elle.
Pétra, malgré l'état lamentable où elle est tombée sous l'empire du Croissant, demeure encore la huitième merveille du monde !
Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l’esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, recule, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n’est pourtant jamais tout à fait le même
« Il y avait peut-être une place pour moi dans ce monde, après tout. Une place où je ne serais ni étrange ni égoïste, où je ne serais une déception pour personne. Qui pourrait être déçu par une femme qui découvrirait tant de merveilles scientifiques? Ma mère, sans doute. Mais je ne voulais pas y penser. »
On ne se souvient jamais du moment ou l'on s'endort.
Ça ressemble à une zone interdite, inatteignable- un coma;
une absence.
Peut-être est-ce la même chose quand on meurt?...
Peut-être qu'on ne se souvient de rien.
Pouvait-on m'en vouloir d'être ce que j'étais ?!
Mieux vaut voyager l'espoir au cœur qu'arriver sain et sauf. Cela signifie que nous devrions fêter chaque échec, parce qu'il indique clairement que notre voyage de découverte n'est pas encore fini.
J'étais assez connue. J'avais une belle voix, j'étais belle. Avec mes cheveux longs, mes cinq kilos en trop et la façon de bouger que j'avais soigneusement travaillée au fil des concerts, comme une plante aquatique balancée par les vagues, sensible à chaque mouvement.
Qu'est ce qu'une naturaliste ?
Je ne sais pas très bien, mais j'ai décidé de passer l'été à en devenir une. C'est un peu l'idée de Harry au départ, il faut l'avouer.
Mon cher Harry.
(C'est la mère de Calpurnia qui parle)
Calpurnia, punie en classe ?! Si tu étais un de mes fils, je pourrais laisser passer, mais ma FILLE ! Quelle honte !!
-On dirait une chenille d'ours laineux
-Est-ce que ça pique si on la touche ?
-Mmmm, je pense qu'il faudrait essayer pour le savoir. Ce qui soulève une question : jusqu'où es-tu prête à aller au nom de la science ?
La lune était entrée et posait ses longs doigts d'ombre sur le parquet, devant la fenêtre. Du lit, elle pouvait voir l'arbre hurler dehors, dans le vent, dessinant sur le verre des alphabets d'eau noire dont les reflets couraient frénétiquement vers elle.
wwwwwwwww faisait le vent.
ykurtuycvzrydbukbnhyoio, répondait l'arbre, en lettres démembrées, contre la vitre froide. Noa se sentait vide. Quelque chose l'avait quittée, dans la nuit, sans qu'elle sache exactement quoi. Le souvenir d'un rêve, peut-être, dont il ne restait plus qu'une empreinte sans son ni matière - comme l'ombre de la lune et ses mots dans la nuit;
comme s'il ne restait plus que l'arbre et que la lune était partie.
Noa soupira.
Parce qu'il n'y a pas que des bonnes nouvelles, vous vous en doutez. Beaucoup de choses ont changé pour moi, et ça n'a pas l'air de vouloir s'arranger.