Toutefois, les habitants de la petite commune de Blacourt s'endormirent paisiblement ce soir là, loin de se douter que dans peu de temps, ils seraient tous suspectés de meurtre. Les rues qu'ils aimaient tant arpenter seraient bientôt remplies de gendarmes et de journalistes à l'affût du moindre scoop, de la moindre rumeur.
Oui, il n'aura suffit que d'une seconde pour faire trembler tout un village. Une simple seconde, juste un claquement de digts pour qu'un être ordinaire devienne un assassin.
Je rejoignis ma maison, ou plutôt celle que mes parents m’avaient laissée en héritage, située en haut de la falaise, avec une vue époustouflante sur la mer. L’endroit rêvé pour tout écrivain en mal d’inspiration. Le plus étrange était que jusqu’à leur mort, j’ignorais son existence. Ils ne m’en avaient jamais parlé et à ma connaissance, n’y étaient même jamais retournés. Pourquoi la garder ? Pourquoi vouloir garder une maison où ils ne venaient jamais ? Et pourquoi en avoir fait un tel mystère ? Ça, je ne l’ai compris que deux mois plus tard, lorsqu’en fouillant dans les papiers de ma mère, je tombai sur une lettre manuscrite de sa part m’étant adressée. De toute évidence, elle n’avait pas eu le temps de me la donner. Sa découverte fut un véritable choc, c’était comme tomber en chute libre dans un puits sans fin. Mais voilà, ce fut cette lettre qui m’expliqua pourquoi ils avaient gardé cette maison et pourquoi ils m’enseignaient le français depuis mon enfance. Tout cela n’était pas dû au hasard, ça faisait partie d’un plan, un immense puzzle dont j’essayais de rassembler les morceaux.
Alors qu’il faisait un premier pas, il se coinça le pied dans la racine d’un arbre qui sortait un peu de terre, et s’étala de tout son long au sol. Je posai ma main sur mon front et secouai lentement la tête, affligé de voir un tel spectacle. Cette enquête allait être longue.