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Critiques de Daryl Gregory (139)
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Nous allons tous très bien, merci

Les éditions du Bélial publient peu d’œuvres ne relevant pas de la science-fiction (il y a bien quelques titres mais ils sont rares) alors il fallait vraiment que le récit de Daryl Gregory leur ait tapé dans l’œil. Une bonne raison de s’intéresser à ce « nous allons tous très bien, merci ». Et puis, il faut dire que l’argument du court roman de Gregory était très alléchant. Promesse tenue, j’ai passé un très bon moment de lecture.



« Nous allons tous très bien, merci » est un roman assez atypique, à la croisée de plusieurs genres, thriller, horreur, fantastique… Ce mélange de registres est savamment dosé et confère au récit une tonalité vraiment singulière. Gregory maîtrise chacun des genres auxquels il fait référence. Il sait parfaitement susciter la tension et le suspense inhérents au thriller. Il sait créer un univers cohérent dans lequel existe des éléments fantastiques invisibles au commun des mortels. Quant au genre horrifique, c’est là aussi une grande réussite. Sans tomber dans le gore ridicule mais tout en étant assez démonstratif, Gregory propose un récit qui fout vraiment la pétoche. C’est diablement efficace et bien foutu. L’originalité du roman vient aussi du point de départ choisi par l’auteur. Très souvent, les récits d’horreur s’intéressent d’avantage aux bourreaux qu’aux victimes. Ici, c’est le contraire, Gregory centre son histoire sur les victimes et, en plus, en s’intéressant à l’après. En effet, lorsque le roman débute, les personnages ont déjà traversé le pire et participent à une thérapie de groupe, comme des victimes de stress post-traumatique en somme. Du coup, le récit à une tonalité très psychologique. J’ai presque envie de parler d’horreur psychanalytique. Et sur ce registre, le roman est là aussi très réussi. Les personnages sont complexes et bien fouillés malgré la brièveté du récit. Les motifs psychanalytiques sont savamment utilisés. Je pense notamment au motif de la porte qui revient beaucoup dans le roman, à chaque fois de façon pertinente et impactante. Ce côté roman d’ambiance psychologique n’altère en rien l’aspect distrayant de la lecture. « Nous allons tous très bien, merci » est riche en péripéties et s’avère très immersif. C’est un vrai page-turner. Petit plaisir supplémentaire : les références ou inspirations qui émaillent le récit, de « massacre à la tronçonneuse » à Lovecraft, en passant par « They live » de Carpenter.



« Nous allons tous très bien, merci » a été une très bonne surprise. Ce récit d’horreur très humain est habilement construit, habité par des personnages qui ont de l’épaisseur. Ce mélange de genres est très réussi, efficace, émouvant, effrayant et parfois même drôle. Il va falloir que je m’intéresse aux autres écrits de Monsieur Gregory.

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Nous allons tous très bien, merci

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce court roman qui, certes, n’a pas complètement répondu à mes attentes, mais qui ne manque pas de se révéler entrainante, percutante et efficace. L’ambiance fantastique qui se développe lentement, se révèle vraiment intéressant, ajoutant une touche d’étrangeté et de mystère à l’ensemble qui colle parfaitement à ce récit qui oscille entre humour, frisson et action. Je trouve juste dommage que tout l’aspect original de l’ensemble, lié à cette thérapie et aux développement de ses personnages brisés en tant que héros, se retrouve figé à la moitié du récit une fois que la chasse aux monstres prend de l’ampleur. Surtout que les personnages ont un énorme potentiel et pouvoir en développer six n’est pas toujours facile. Cela n’empêche pas cette seconde partie de se révéler solide, pleine d’adrénaline et de rebondissements et qui fait qu’on tourne tout de même les pages avec plaisir. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide, entrainante et s’amuse avec la narration offrant une voix à chaque personnages mais aussi au « nous ». Je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur en tout cas.





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Nous allons tous très bien, merci

Un étrange roman que celui-ci… Un groupe de parole assez spécial est formé par le docteur Jan Sayer. Les personnes qui le composent sont des rescapés de l'horreur. Ce qu'ils ont vécu est assez traumatisant aussi bien émotionnellement que physiquement. Les détails de leur vie sont donnés petit à petit, l'auteur les présente graduellement en même temps, qu'une nouvelle horreur se dessine…

J'avais entendu parler de ce petit livre, je m'attendais à tout autre chose mais leurs vies si touchées et fragiles attirent l'attention. J'aurais aimé en savoir plus sur eux, ça reste parfois un peu léger. Chacune personne semble à la limite entre vie et ténèbres… L'interview de l'auteur à la fin du livre donne une lumière intéressante sur la construction du livre.

Un auteur à relire.
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Dracula : La Compagnie des Monstres, tome 1

Merci Babelio, merci Masse Critique, merci French Eyes !

Je suis toujours partant pour une bonne vieille histoire de vampires, autant quand elle respecte ses classiques que quand elle fait dans l'originalité. Et ici on associe les 2 démarches : le Dracula de Bram Stocker est confronté au monde sans pitié du Big Business et du management darwinien. J'avoue sans honte que la violence physiques des créatures de la nuit est limite moins flippante que la violence économique des PDG, DRH et autres cadres sup sans foi ni loi, de véritables requins mangeurs d'hommes en costards cravates ou en talons aiguilles... Car oui d'un côté on licencie sans état d'âme 200 personnes pour améliorer le bilan trimestriel de l'entreprise, et d'un autre côté on achète un énième jet privé pour se faire plaisir aux frais de l'entreprise. Un exemple parmi d'autres. le pire c'est que IRL des économistes et des politiques expliquent que cela est normal, nécessaire voire indispensable. Au secours, le féodalisme est censé est mort et enterré depuis 1789 bordel de merde !

Tout est vu à travers les yeux d'Evan, un cadre supérieur sans ambition aucune et un peu rêveur qui doit sa place pour ne pas dire sa sinécure à son statut de fils à maman actionnaire majoritaire. Il serait un bobo tête à claques, né avec une cuillère en argent dans la bouche, sans son côté naïf face à l'amoralité du monde des grandes entreprises, limite Richard Virenque face au monde du dopage tant il ne veut pas voir que sa petite amie Corinna est une working girl arriviste, et le lourd fardeau qu'il traîne comme un boulet : étant enfant, son père s'est suicidé sous ses yeux après avoir tiré sur sa mère devenu paraplégique depuis lors...

Evan est fasciné par Dracula, avec qui il a un étrange accord tacite : en échange de connaissance sur le monde moderne et son fonctionnement, le Prince de la Nuit lui dévoile les arcanes de la magie noire. Mais il est piégé entre 2 monstres : Vlad III Tepes l'immortel, un monstre parmi les monstres certes, mais qui lui dit la vérité et lui accorde un minimum de respect, et son oncle qui désire s'emparer de ladite immortalité (non sans utiliser ses savoirs et ses pouvoirs pour faire du business de manière non éthique comme on dit dans ce milieu là), un autre monstre parmi d'autres monstres, qui lui ment comme il respire et qui ne lui accorde aucun respect. Pire il est écrasé entre 2 ego surdimensionnés qui ne peuvent supporter de ne pas être le premier...

Sauf que tous les dialogues opposent le très féodal Vlad qui ne cesse de discourir sur le fait que le pouvoir implique la responsabilité vis-à-vis de sujets, et le très néolibéral Conrad qui ne cesse de discourir sur le fait que le pouvoir implique des privilèges vis-à-vis de ses employés... Les mentalités se sont-elles vraiment améliorées depuis le Moyen-Âge ? A force, on va finir par sérieusement en douter...

D'importants interludes viennent couper le récit principal :

- des flashbacks sur la dualité légende/réalité du monarque médiéval en lutte contre le puissant Empire Ottoman : il y a un travail de documentation assez appréciable, et cela fait vraiment plaisir à lire/voir pour une fois.

- la investigations d'un clan familial de chasseurs de vampires roumains qui remonte la piste de Dracula... La dernière page de ce tome 1 laisse ainsi envisager pas mal d'action dans les numéros à venir !



Comme vous le voyez le fond élaboré par Kurt Busiek ("Astro City", "Avengers", "Conan"... c'est son nom qui a attiré mon attention) et Daryl Gregory est plutôt de bonne facture, alors pourquoi seulement 3 sur 5 ?

Parce que les graphismes, honnêtes sinon satisfaisants, sont plutôt passe-partout. Je ne connais Scott Godlewski ni d'Eve ni d'Adam pourtant j'ai l'impression d'avoir déjà vu maintes et maintes fois ses dessins. Cahier des charges, standardisation, formatage ou mentorat, je n'en sais rien mais c'est loin d'être la première fois que cela m'arrive avec les dessinateurs américains...



L'équipe de French Eyes a toute ma sympathie pour se lancer dans cette aventure, mais je suis obligé de mentionné que le comic cartonné est un peu fragile et que la qualité du papier laisse un peu à désirer... Mais bon, petite chenille deviendras peut-être plus tard beau papillon ?
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Harrison Harrison

Daryl Grégory est un auteur américain dont les ouvrages traduits en France depuis 2014 ont rencontré un certain succès. Il faut dire que l’auteur ne fait pas dans le conventionnel et que ses histoires ont de quoi interpeller, qu’il mette en scène un zombie pas comme les autres (« L’éducation de Stony Mayhall ») ou des individus transformés par leur rencontre avec une créature surnaturelle et participant à une thérapie de groupe (« Nous allons tous très bien merci »). « Harrison Harrison » s’inscrit dans la même lignée puisqu’il met en scène un personnage du roman précédemment mentionné dont l’auteur entreprend de nous raconter l’origine du traumatisme. Harrison est un adolescent à priori ordinaire, si on excepte l’absence de l’une de ses jambes, perdue après un terrible accident en mer qui causa la mort de son père alors qu’il n’avait que trois ans. Un événement dont le jeune homme ne se souvient que par bribes, qui ne correspondent d’ailleurs pas vraiment à la version officielle de l’accident dans laquelle aucune mention n’est faite à une quelconque créature marine gigantesque. Or c’est bien ce dont notre héros se souvient... Des années après les faits, Harrison accepte de suivre sa mère pour quelques mois dans une petite bourgade côtière éloignée de tout afin qu’elle puisse procéder à des relevés océanographiques. La ville de Dunnsmouth va toutefois leur réserver bien des surprises. Il y a d’abord ce collège où les enseignants sont au moins aussi flippants que les élèves et qui semblent tous appartenir à une même secte dont Harrison ne comprend ni la langue ni les codes. Et puis il y a ces signes inquiétants qui indiquent que les nouveaux arrivants ne sont visiblement pas les bienvenus. Il y a, enfin, la disparition de la mère de l’adolescent dont le bateau aurait disparu en mer. Seulement cette fois, Harrison n’y croit pas. L’adolescent va alors se lancer à la recherche de sa mère, et, s’il va bénéficier du soutien d’alliés improbables, son enquête va aussi réveiller de vieux souvenirs que certains habitants de Dunnsmouth ne sont manifestement pas désireux de voir ressurgir.



Tour à tour drôle, surprenant, voire carrément captivant, le roman de Daryl Grégory est une vraie bouffée d’air frais. L’auteur parvient à créer un climat de tension et à entretenir le suspens pendant la quasi totalité de l’histoire que l’on se prend à dévorer à vitesse grand V. Impossible de ne pas être intrigué par cette flippante petite bourgade, de même que par ses habitants tous plus glauques les uns que les autres. Le malaise qui saisit le héros à son arrivée est donc extrêmement communicatif et, que se soit à cause de leur physique ou de leurs réactions totalement inappropriées, notre instinct nous hurle que ces gens trament quelque chose de vraiment louche à Dunnsmouth, sans qu’on puisse pour autant mettre le doigt sur ce qui cloche. Alors certes, l’arrivée d’un étranger dans une école mystérieuse et dont il ne connaît pas les codes n’est pas un thème nouveau en fantasy (on pense bien sûr à « Harry Potter », mais aussi plus récemment à l’excellent « Vita nostra » de Marina et Sergeï Diatchenko), il n’en reste pas moins que l’auteur s’y prend efficacement et que le procédé fonctionne à merveille. L’influence du maître du fantastique, H. P. Lovecraft, et de ses grands anciens saute aux yeux puisqu’on retrouve la même mention oppressante à des créatures trop anciennes, trop immenses et surtout trop terribles pour être appréhendées. La suggestion suffit toutefois amplement pour entretenir un climat angoissant, d’autant plus que les « intermédiaires » mis en scène sont suffisamment impressionnants comme cela, qu’il s’agisse du terrible scrimshander ou de la gigantesque mère-crapaud. L’influence de Lovecraft se fait également sentir à travers les illustrations qui parsèment le roman et qui sont signées Nicolas Fructus, un artiste qui n’en est pas à sa première incursion dans l’univers du maître du fantastique puisqu’il a également travaillé sur l’ouvrage « Kadath – Le guide de la cité inconnue », ou encore plus récemment sur « La quête onirique de Velitt Boe » de Kij Johnson (une réinterprétation féministe d’un célèbre texte de Lovecraft).



Le principal atout du roman reste cela dit ses personnages, et notamment le protagoniste. Le jeune Harrison est en effet un héros très attachant qui, en dépit de son jeune âge, a visiblement la tête sur les épaules et est surtout doté d’un sacré sens de l’autodérision. Son sens de la répartie contribue d’ailleurs à instaurer une ambiance chaleureuse qui vient quelque peu contrebalancer l’aspect horrifique du texte. Car en dépit du caractère dramatique des événements, une certaine bonne humeur se dégage du roman qui multiplie les dialogues assez savoureux. De même, si le jeune âge du personnage ne sert absolument pas de prétexte à l’auteur pour édulcorer son récit, il lui est en revanche utile pour distiller des références populaires aux mangas, aux comics, aux super-héros, ce qui permet d’entretenir une connivence entre le lecteur et les personnages. L‘empathie que l’on éprouve pour Harrison vient aussi de sa vulnérabilité car, si le jeune homme donne l’apparence d’être solide et désinvolte, on se rend rapidement compte que gérer ses émotions, et notamment sa colère, lui demande des efforts colossaux. Des efforts qu’il s’emploie néanmoins à fournir, ce qui le rend d’autant plus sympathique. Les personnages qui l’entourent sont tous très étranges, mais en dépit (ou peut être à cause) de leur étrangeté, on ne tarde pas non plus à s’y attacher. C’est le cas de Lub, créature marine dotée d’un irrésistible sens de l’humour, mais aussi de Lydia, une étrange jeune fille du collège de Dunnsmouth, ou encore de la tante de l’adolescent dont l’apparente désinvolture et l’ironie mordante cachent une personnalité beaucoup moins superficielle que ce que son apparence laisse penser. Le roman est également peuplé de personnages effrayants ou bizarres dont les traits prennent vie sous le superbe coup de crayon de Nicolas Fructus.



Original, drôle et palpitant : voilà ce qui vient à l’esprit pour qualifier le roman de Daryl Grégory une fois la lecture terminée. « Harrison Harrison » est ainsi un bel hommage à Lovecraft, doublé d’une enquête bien construite qui enchaîne les rebondissements tout en mettant en scène un héros drôle et attachant. Un roman rafraîchissant, qui vous poussera sans doute à réfléchir à deux fois avant de vous aventurer sur la mer. Qui sait ce qui se cache sous l’eau ?
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L'éducation de Stony Mayhall

Il existe des romans de zombies drôles et des romans de zombies pas drôles. Et puis il existe ce roman L'éducation de Stony Mayhall, qui sous couvert de romans de zombies (et d'ailleurs ici ce sera plutôt des MV - morts-vivants-), porte un message de tolérance.

Souvent les romans de zombies (pas drôles) sont là pour nous rappeler cette question fondamentale : sommes-nous toujours vivants?

Métro boulot dodo, alcoolisme, drogue...

Blasés, arrogants, méprisants, cruels, intolérants, racistes...

Etre vivant c'est juste parce que son cœur bat ou c'est aimer la vie? Est-ce que l'on peut considérer de vivant quelqu'un qui se complait dans l'ignorance, la haine et l'égocentrisme ? Est-ce qu'on n'est pas plutôt vivant lorsqu'on possède un désir d'aider les autres, de les aimer et de vivre en harmonie pour le bien commun?

Arf ça fait mal à la tête.

En tout cas, dans ce roman on peut être vivant sans cœur qui bat et la bonté de cœur n'est pas toujours dans celui dont le cœur bat.





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Legenderry Green Hornet

Hop ! Cul sec !

Glouglouglou…



Aaaaah ! Ca rafraîchit !

Voici donc la suite de la bombe comics de super-héros steampunk qui ne se prend pas au sérieux, j'ai nommé Legenderry. Scénariste différent (Daryl Gregory quand même, c'est pas rien), dessinateur différent mais même atmosphère. C'est aussi jouissif.



Sur la pelletée de héros présentés dans le premier tome, on se concentre ici sur le célèbre couple de justiciers citadins : le Frelon Vert et son chauffeur karateka Kato. L'action fait suite aux événements précédents ; la pègre de la ville de Big City est sens dessus dessous à cause du nouveau démonvilainpasbeau qui y a été invoqué. Pour rajouter du piquant, un couple de copieurs de nos deux héros porte tout ce beau monde à température dans le but de se venger de l'épouse du pasbeaudémonvilain. Frelon et Kato ont fort à faire pour ramener un peu de tendresse chez ces brutes, mais ils ont des arguments frappants.



Pas de profondeur psychologique des personnages ; on s'en fout ! C'est fandard, humour à tous les étages, bagarre à la Tarantino sans le sang, on est là pour se détendre. Pas de prise de tête. Si vous lisez dans les transports en commun, vous pouvez laisser le cerveau à la maison.



Niveau dessin je préférais le dynamisme de Sergio Fernandez Davila (premier tome). Brent Peeples est plus statique dans les scènes d'action. C'est plus dépouillé aussi, moins riche. Mais le coloriste étant le même ça n'est pas gênant.



Plus qu'à acheter le troisième tome maintenant, consacré à…

(la fin de ce texte a été effacé sous l'autorité du Centre de la Censure de Legenderry, non mais oh !)

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Afterparty

En résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre un techno-thriller nerveux, percutant et sans temps morts, mais qui propose aussi plus qu’un simple page-turner offrant de nombreuses réflexions. En effet que ce soit sur notre société, sur l’acceptation des personnes différentes, sur les drogues ou bien encore sur la religion l’auteur pose pas mal de questions. Il en pose d’ailleurs peut-être un peu trop ce qui fait que certaines idées restent sous-exploités je trouve, mais bon rien de trop gênant. L’univers développé se révèle solide, efficace et intéressant d’un point de vue technologique, même si j’ai trouvé que l’aspect géopolitique manquait un peu de profondeur. Concernant les personnages ils sont l’un des points forts du roman, se révélant complexes, travaillés et offrant des héros et héroïnes attachants. Je regretterai peut-être juste certains personnages secondaires qui manquent de profondeur mais rien de bien dérangeant. Malgré ses qualités, j’ai quand même soulevé quelques aspects qui m’ont dérangé. Un léger soucis par moment dans la gestion du rythme, ensuite quelques facilités, principalement dans la seconde partie et enfin une intrigue finalement très prévisible, même un peu trop. Rien de non plus bloquant tant il s’avère percutant et proposant de nombreuses idées le tout porté par une plume fluide, efficace et entraînante. Je lirai sans soucis d’autres récits de l’auteur.





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Nous allons tous très bien, merci

Amadoué par une couverture en errant sur Babelio (celle de l'édition Le Bélial, pas la version poche), puis alléché par le pitch sous-jacent, et enfin conforté par la faible épaisseur de l'objet, je me suis payé une petite (et relative) nouveauté, chose que je fais somme toute assez peu, ayant malencontreusement trop chômé par le passé et étant réduit à faire du rattrapage plus souvent qu'autrement avec des auteurs déjà actifs au siècle dernier et souvent même actuellement sous forme d'ossements ou de poussière impalpable.



Un auteur assez récemment dévoilé donc, spécialement dans la francophonie, nous offre ici une poignée d'inadaptés qui vont apprendre à se connaître et former des liens dans le cadre d'une thérapie de groupe. Tous ont vécu des expériences hautement traumatisantes et peinent à mener une vie normale, balançant sur le seuil de la folie. Chacun, à son rythme, va nous dévoiler sa fascinante et horrifique histoire, et Dieu seul sait ce qui résultera de cette démarche.



Peut-on, dans les années 2010, écrire une histoire de monstres efficace qui renouvelle et actualise le genre ? Ce livre prouve que oui. L'escapade valait le coup et je garderai un oeil sur le responsable. Très charmant petit roman (quoique foncièrement morbide et sanguinolent).
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Nous allons tous très bien, merci

Deuxième ouvrage de Daryl Gregory publié en France après le succès de « L’éducation de Stony Mayhall », « Nous allons tous très bien merci » est une novella pour le moins atypique puisqu’elle commence d’une certaine manière par la fin. On y rencontre en effet cinq personnages plus ou moins étranges qui ont tous vécu une rencontre traumatisante avec une créature fantastique peu sympathique, de la puissance aquatique malfaisante en passant par l’esprit pyromane sans oublier l’araignée mangeuse d’hommes ou le tortionnaire mi-homme mi-requin. Or, l’originalité du roman vient du fait qu’il ne s’attache pas vraiment à décrire ces rencontres par le détail, mais plutôt à raconter l’histoire des personnages une fois leur épreuve terminée. Que se passe-t-il après le clap de fin ? Dans quel état se trouve les protagonistes après avoir vécu une aventure qui les dépasse ? Comment continuer à vivre après avoir été confronté à des créatures aussi terrifiantes, en sachant pertinemment qu’elles existent toujours en périphérie de notre monde ? C’est à ces questions que tente de répondre ici Daryl Gregory qui, pour se faire, a eu la brillante idée de nous convier à une thérapie de groupe. Réunis par les soins d’une psychologue spécialisée dans les questions surnaturelles, nos cinq victimes vont devoir vaincre leur réticences et leur réserve à parler du calvaire qu’ils ont vécu afin de pouvoir commencer à guérir. Le pitch est assez savoureux, et le reste du récit est à l’avenant puisqu’il se dévore avec une déconcertante rapidité.



Tous les personnages sont développés avec soin et possèdent des particularités qui nous les rendent immédiatement sympathique, même si certains cachent leurs fêlures mieux que d’autres. Harrison, par exemple, est un jeune homme à priori tout à fait banal si ce n’est qu’il a été confronté, adolescent, à une créature marine digne des grands anciens de Chtulhu et qu’il est devenu de ce fait le héros d’une saga littéraire contant ses exploits (son histoire a d’ailleurs véritablement été développée depuis dans un autre roman de l’auteur paru en 2020 : « Harrison Harrison »). Stan, lui, a perdu ses deux jambes et ses deux bras après avoir été capturé par une famille cannibale qui a fait la une de la presse à sensation il y a plusieurs années. Persuadé que tout le monde le regarde avec dégoût, il compense son insécurité permanente par une attitude outrageuse et une tendance un peu agaçante à monopoliser la parole. Barbara, elle, est tout l’inverse : mère de famille en apparence calme et posée, elle est néanmoins hantée par le message gravé aux prix de grandes souffrances sur ses os par une créature appelée le scrimshander, et dont elle ignore le contenu. Viennent enfin Martin et Greta : le premier est perdu dans un monde de réalité virtuelle dans lequel il a développé la capacité de voir les monstres évoluant à la lisière de notre monde, et dont il n’ose à présent plus sortir ; la seconde est une jeune fille taiseuse qui refuse de parler de ce qu’elle a vécu mais qui porte sur son corps les marques témoignant d’une rencontre incontestable avec le surnaturel.



L’intrigue, elle, suit son cours à un rythme de croisière agréable, alternant rebondissements et moments intimistes propices aux révélations sur le passé des personnages. A noter que le mode de narration choisi est un peu particulier puisque les chapitres se focalisent chaque fois sur un personnage différent qui commence à la première personne du pluriel, avant que le point de vue ne s’éloigne peu à peu jusqu’à passer à la troisième personne du singulier. Un peu déroutant au début, ce procédé se révèle finalement astucieux puisqu’il permet de multiplier les angles de vue tout en plaçant le groupe, et non pas chacun des individus qui le compose, au centre du récit. Les interactions et les relations forgées entre les uns et les autres constituent d’ailleurs tout le sel du roman, et on prend autant de plaisir à les voir se chicaner, s’entre-aider et se faire peu à peu confiance qu’on en prend à découvrir l’origine de leur traumatisme. A ce sujet, la référence à Lovecraft et à ses Grands Anciens saute évidemment aux yeux, sans que cet hommage ne prenne pour autant trop de place dans l’intrigue et n’éclipse les particularités propres à l’univers fantastique de l’auteur. Ce dernier est d’ailleurs parvenu à instaurer une atmosphère inquiétante du plus bel effet et qui se révèle d’autant plus intrigante que les personnages se montrent finalement peu loquaces dès qu’il s’agit de décrire leur interaction avec le surnaturel.



Si vous vous êtes toujours demandés ce que devenait le héros une fois ses aventures terminées, vous allez adorer cette novella ! La thérapie de groupe mise en scène par Daryl Gregory fonctionne à merveille et parvient sans mal à captiver le lecteur qui appréciera également l’ambiance un peu oppressante qui imprègne le récit, ainsi que la diversité des profils des protagonistes. Une vraie réussite, que vous pouvez prolonger si ce n’est pas encore fait avec le roman écrit par l’auteur dans le même univers : « Harrison Harisson ».
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Nous allons tous très bien, merci

C'est un bon livre, mais malheureusement je ne l'ai pas lu au bon moment.

Je ne suis pas du tout dans le mood "horreur" malgré la période.



C'est bien écrit (même si je pense qu'il y a quelques soucis de traduction parfois), mais les personnages restent à peine effleurés, voire mystérieux malgré le fait qu'on soit dans un roman "psychologique".



Les explications de l'auteur en fin de livre apportent un bon éclairage, mais il est dommage qu'on ait besoin de cet éclairage pour mieux comprendre le propos, de mon point de vue.



Après le symbolisme et les archétypes sont très très forts dans ce bouquin, si je me place du point de vue "junguien" des termes, et je conçois que certains puissent se le prendre dans la tronche direct sans passer par la case "je prends du recul"...



C'est une bonne lecture, saine un peu moins. Mdrrrrr !
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Deuxième personne du singulier

Cette courte nouvelle est disponible gratuitement en version numérique sur le site de l’éditeur.



J’ai eu beaucoup de mal sur le premier tiers : Thérèse est décédée d’une overdose de la drogue Z, et Terry la remplace. Ses parents refusent la mort de Thérèse, mais désirent que Terry soit leur fille. J’ai d’abord cru à une histoire de robot qui se substituerait à un être humain. En parallèle, le narrateur tente de décrire les mécanismes du cerveau, notamment comment il décide et commande une action. Mais c’était un peu abscons pour moi.



Sur la construction du scénario, je trouve que le flou entretenu pendant le premier tiers perturbe le lecteur sans apporter grand-chose.



Le récit s’éclaircit après une dizaine de pages (sur une trentaine), et l’auteur image une variation sur ce qui fait réellement notre personnalité, voire notre personne. Mais l’intrigue n’est pas suffisamment marquante pour être une nouvelle qui porterait à la réflexion sur le sujet. L’histoire manque de profondeur et de développement.


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L'éducation de Stony Mayhall

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous présente le zombie de façon vraiment intéressante, offrant une intrigue efficace, soignée et qui nous fait clairement réfléchir sur de nombreux sujets, principalement sur l’acceptation des autres, la façon dont on les perçoit et dont les média nous les font voir. Une chronique sociale et acerbe aussi sur notre gouvernement, la façon dont il peut traiter les personnes différentes des normes. Si vous cherchez un livre de zombie sanglant et sauvage, passez votre chemin. Le personnage de Stony se révèle vraiment attachant, bien construit, fascinant et complexe, se révélant l’un des gros points forts du récit. La plume de l’auteur est entrainante, efficace et on sent bien qu’il s’amuse avec le lecteur faisant varier sa façon d’écrire. Il teinte aussi au fil des pages son histoire d’ironie et d’humour noir plutôt efficace même si parfois certains passages tombent un peu à plat. Je regrette juste que certaines ellipses temporelles hachent le récit, perdant le lecteur pendant quelques pages et aussi une conclusion, certes pas mauvaise, mais avec un happy-end qui me parait exagéré ici. Au final ce livre reste un très bon récit et je lirai sans soucis d’autres écrits de Daryl Gregory.





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Nous allons tous très bien, merci

Sous l’égide d’une psy se réunit chaque semaine un groupe : une thérapie classique pour des pathologies bien particulières. Chacun des membres est un survivant, chacune des histoires semble être issue d’un recueil halluciné des pires scénarios d’Horreur (le genre). Pourtant, la psy les croit tous et se donne entièrement pour que la thérapie aboutisse… « Nous allons tous très bien, merci » est un roman dense et ramassé qui se présente fièrement comme de l' »anti-horreur ». Rétif au développement, il réussit à contenir ses univers disparates et à permettre au lecteur d’en ressentir les effluves : une pincée de références et une grosse louche d’effets très reconnaissables et on y est, on y croit nous aussi. Pour tous ceux qui savent très bien que dans l’obscurité grouille quelque chose toujours à la recherche d’un passage…
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L'éducation de Stony Mayhall

L’éducation de Stony Mayhall de Daryl Gregory s’affiche comme un roman référence sur l’univers zombie. Empreint d’une infinie tendresse, il présente une créature fine et intelligence, se débattant dans une société sourde à sa clairvoyance et à ses motivations. Et, en conservant la menace zombie bien vivante, l’auteur propose un roman subtil et complexe dans lequel le lecteur ne fonce pas tête baissée vers le mot « fin ». L’élégance de l’écriture vient parfaire l’édifice, et je me suis régalée d’un bout en bout.



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Nous allons tous très bien, merci

Après avoir adoré sa nouvelle dans l'anthologie des Utopiales de 2015, ce court roman ne fait que confirmer une chose : il FAUT que je lise ses autres bouquins !



Au-delà d'une jolie couverture (Aurélien Police oblige) qui donne le ton, et d'un pitch génial pour lequel j'aurais tué pour en avoir l'idée moi-même, c'est un récit prenant qui s'offre à nous, impossible à lâcher. Heureusement alors qu'il fasse moins de 200 pages.

Sa taille joue-elle d'ailleurs en sa défaveur ? Nullement à mon sens. On est immergé dès le début dans le récit et surtout dans la psyché des personnages qui se débattent tant bien que mal avec leur démon et essaient de se reconstruire et vivre après ce que chacun a vécu. L'empathie se crée à mesure que nous les accompagnons, tout en cherchant ce que peuvent cacher les non-dits lorsqu'ils s'expriment les premiers temps au groupe.

L'action n'est pas pour autant mise de côté, surtout en deuxième moité de roman, ne laissant que peu voire pas de temps mort.

On se surprend à rire par moment (surtout grâce au caractère de Stan), à frissonner face à des passages plus effrayants même si l'auteur ne sombre jamais dans le gore ou le trash. Mais le tout reste à chaque page complètement fascinant.



Les thématiques s'avèrent passionnantes, l'auteur s’attardant surtout sur les tropes du genre horrifique à travers le point de vue des victimes survivantes, évoquant également la théorie du monomythe de Campbell pour mieux la retourner. Tout au long du récit, on retrouve l’empreinte, l'influence, l'hommage et les clins d’œil à des grands films ou romans d’horreur et de fantastique/épouvante.



Au niveau du style, celui-ci sait se faire fluide et prenant, immersif et bien senti.

Le jeu du passage d'une narration débutant par un "nous" pour se fondre dans un "je" s'avère troublant les premiers temps, puis on finit par comprendre que ce "nous" correspond au groupe lui-même, devenu une entité à part entière, un héros qui a lui aussi droit à la parole, avant de se fragmenter en "je" dès qu'on suit un peu plus le point de vue d'un des protagonistes.



La fin n'est pas complètement fermée à une suite, même si le roman tient bien tout seul sans laisser de sentiment de frustration. Mais le plaisir serait réel de retrouver ces personnages.

Une sorte de prequel-spin-off young adulte sur l'un des personnages, Harrison Squared, a d'ailleurs vu le jour, prolongeant un peu plus ce jeu de mise en abîme de Nous allons tous très bien, merci. En espérant une traduction prochainement.



En bref : petit texte, gros gros coup de cœur !
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L'éducation de Stony Mayhall

1968. Sur une petite route de l'Iowa, par une terrible tempête, Wanda Mayhall conduit la voiture qui les ramène chez elles, elle et ses trois filles. Soudain, l'aînée s'écrie qu'elle a vu quelque chose sur le bord de la route. La mère arrête le véhicule et s'approche. Il s'agit d'un cadavre, celui d'une jeune fille. Mais dans son giron se trouve un bébé, gelé, que Wanda ne peut se résoudre à laisser comme ça, sur le bord de la route. C'est une fois arrivées à la maison qu'elles vont faire une découverte incroyable : le bébé est bien mort, mais il bouge. Ni une ni deux, elles décident de l'adopter. John, dit Stony, fait à présent partie de la famille Mayhall. Mais son état le met en danger, elles devront donc le cacher...



A l'instar de Glen Duncan et de son Le Dernier Loup-Garou, où une partie de l'intrigue était vue par le biais de la bête, Gregory nous expose lui aussi son histoire vue par les yeux de celui qui, d'habitude, est le monstre qui cherche à manger le cerveau du personnage principal. En grand amateur des genres et de la culture pop (il l'avait déjà montré avec son Nous allons tous très bien, merci, déjà cité), Daryl Gregory nous présente un monde en très léger décalage avec le nôtre. Un univers où les zombies existent vraiment (malgré toutes les possibilités scientifiques que cela implique, au grand desespoir du jeune Stony qui cherche à comprendre sa condition de mort-qui-bouge-malgré-tout) et où le film de Romero de 1968, La Nuit des morts-vivants, est un documentaire et non pas une fiction.



Pour une chronique un peu plus complète, suivez ce lien :
Lien : https://les-murmures.blogspo..
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L'éducation de Stony Mayhall

Ne les appelez pas “zombies”, mais “morts-vivants”, puisqu’ils sont capables de penser, de réfléchir. Seules leurs fonctions vitales sont inexistantes. Vous l’aurez compris, Daryl Gregory modifie notre regard sur ces êtres hurlants et fin gourmets de chairs fraîches. Il faut dire que les zombies, assez loin au final l’origine zumbi haïtien, ont envahie notre vie depuis les innombrables films (j’adore les zombieland), les séries télé (« Walking dead »), jeux vidéo (célébrissime Resident Evil), en jeux de plateau (citons « Dead of Winter ») et littéraires (nous citerons les plus connus « World War Z » et « Zombie Story »), bref… décliné à toutes les sauces de divertissements.



C’est en 1968 que naquit John Mayhall surnommé Stony par ses amis. Ce n’est pas un bébé comme les autres, puisqu’il a le teint plâtreux et ne respire pas. Oh, cette pauvre dame au cœur immense va bien essayer de réchauffer le corps gelé du nourrisson, mais celui-ci reste glacé. Comme précédemment dit, point d’artifice et d’effusion de sang, Stony le mordra pas sa mère adoptive.



Le roman s’étale sur quatre décades et découpé en quatre parties. Daryl Gregory nous gratifie d’un roman intelligent, un brin philosophique, une pinte d’humour, de quelques clins d’œil nostalgiques. J’ai adoré la première trame qui s’étale de 1968 à 1982. Nous suivons l’enfance de Stormy, mais surtout son destin avec un autre enfant de son âge. C’est avec une pointe de tristesse que notre jeune mort-vivant envie la vie idylle de son meilleur ami.

S’ensuit un second acte entièrement consacré à l’année 1988 que je ne développerais pas pour ne pas divulgâcher, mais le roman prend une toute autre dimension.

J’ai un peu moins aimé la troisième partie, mais la dernière se termine en apothéose. Le gros reproche que je pourrais faire, concerne cet épilogue.



Daryl Gregory nous gratifie d’un roman intelligent, emplit de tolérance, une nuance de politique avec différentes factions, des personnages sympathiques (on y verra même une parodie du capitaine Igloo). Son côté très (ou trop) fantastique pourrait déplaire à certains. Il faut pouvoir s’imaginer un être humain dont toutes les fonctions vitales sont désactivées et pourtant, il peut penser, réfléchir, parler, marcher. Les amateurs d’horreur pourront se sentir léser malgré le thème du zombie. Qu’importe. Malgré quelques longueurs (je zieutes la troisième partie) et l’épilogue, j’ai adoré ce roman.
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Harrison Harrison

Qui est le Harrison de Nous allons tous très bien, merci (roman paru en France au Bélial' en 2015) ? D'où vient-il ? Harrison square (titre original de Harrison Harrison) nous le dévoile. Nous sommes donc en présence d'un roman d'initiation où le jeune Harrison, qui a perdu son père dans des circonstances un peu floues (accident ou attaque d'un poulpe géant ?), retourne avec sa mère, scientifique émérite et au caractère bien trempé sur les lieux de l'accident (où le jeune homme a perdu une jambe). Comme leur séjour doit durer un certain temps, il s'inscrit au lycée du secteur. Et rapidement, il s'aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond ici.



Pour les amoureux de Cthulhu et des tentacules, Harrison Harrison fera tilt tout de suite. Les références à l'univers de Lovecraft se multiplient pour notre plus grand bonheur. On se croirait dans un roman du maitre ou dans une partie d'un de jeu de rôle dédié à son univers. Les personnages sont lugubres à souhait. L'atmosphère est humide, moite, gluante. Les étrangers y sont regardés de travers. Et la violence rode partout.



Ce roman, destiné aussi bien aux adultes qu'à un public un peu plus jeune, est un vrai moment de plaisir. Suivre les aventures d'Harrison, c'est la certitude de frissons de peur ou de dégoût, de moments de tension et de joie, d'amusement ou de surprise. Bref, une très bonne lecture qui m'a immergé dans un monde aqueux et où les tentacules sont rois.
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Legenderry Green Hornet

Voilà le retour du frelon vert avec son fidèle équipier Kato.

Ce personnage initialement créé en dans les années 30 pour une émission radiophonique a pris de l'ampleur au fil du temps.

C'est dans les années 40 qu'il prend son envol entre films et comics.

Aujourd'hui il nous revient dans la série Legenderry chez Graph Zeppelin avec aux manettes Mr Daryl Gregory écrivain scénariste et Mr Brent Peeples illustrateur.



Le dessin :



Le dessin de Brent Peeples est dans un style réaliste au trait épais, avec beaucoup de rondeurs mais puissant, vif et dynamique.

Le dessin, façon comics, est centré essentiellement sur les personnages, et délaisse ainsi malheureusement les décors des arrière-plans.

Les "backgrounds" sont donc réduits au strict minimum.

La mise en couleur de Michael Bartolo a été réalisée informatiquement est ça se sent.

Les couleurs sont très contrastées et le jeu sur l’ombre et la lumière est très accentué.

Cela donne un effet très "lisse" au dessin mais palie au manque de détails des fonds de cases.

A contrario les effets sont nombreux !

Onomatopées, jeu sur des silhouettes, dépassement ou enchevêtrement de cases, dégradés et éclats de couleurs etc... Et tout cela particulièrement dans les phases d'actions.

Cela permet donc donner un rendu fouillis, désordonné et de confusion afin de perdre le nord dans les batailles, mais notre héros et son acolyte en tirent toujours leurs épingles du jeu.

Les perspectives sont tantôt excellemment réussies, et parfois semblent prises à la légère, ce qui est un peu dommage.

Un autre effet m'a surpris : l'effet de vitesse des véhicules. Celui-ci est réalisé devant le véhicule et pas après, mais après réflexion cela parait logique car on rentre en vitesse...

Le livre est séparé en cinq petits chapitres dont les pages de transition sont illustrées par d'autres dessinateurs telle une couverture alternative. Elles sont de toute beauté !

L'ouvrage fait aussi l'objet d'un petit bonus de quelques pages avec encore une fois des couvertures alternatives magnifiques d'autres artistes !



Le scénario :



Le scénario tient la route, plutôt très classique pour du comics.

Cet épisode de Legenderry se situe après le "Legenderry : une aventure Steampunk" présenté par Juju Mercredi dernier.

Je regrette tout de même que nos deux comparses héros du récit (Le Green Hornet et Kato) ne soient pas complètement au centre du récit.

Ainsi les auteurs jouent beaucoup avec le rival Brass Hornet, mais aussi avec toute la ribambelle de gros durs tous plus cruels les uns des autres.

Tout va vite et on se perd parfois à travers tous ces intervenants des différents clans des nombreux méchants de Big City.

Quelques clins d'œil sont présent pour les initiés, dont un flagrant dans le texte, à un autre héros bien connu : "Flash Gordon" !

Le rythme du découpage varie très bien en fonction des phases.

Ainsi lors des actions, un savant mélange de désordre, superposition etc...Comme décrit précédemment, permet d'intensifier le visuel et la cadence pour le bonheur de nos rétines, et lors des phases de calme, le découpage revient sur du simple, sans grands artifices aux cases bien délimitées.



En bref, cela est un petit récit "détente" mais j'avoue avoir eu un petit pincement au cœur, car au vu de l'affection que j'ai pour ce héros, j'en espérais un peu mieux.

Mais j'ai tout de même passé un bon moment sur cette lecture.


Lien : http://www.7bd.fr/2018/05/le..
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Il a écrit en 1830 "Voyage à Tombouctou". Il fut le premier Européen à découvrir cette ville.

Pierre Savorgnan de Brazza
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