Après une période de fiançailles pendant les années 70, le sport et l'économie de marché se sont mariés au milieu des années 80. Pour les économistes Jean-François Bourg et Jean-Jacques Gouguet, «cela signifie une recomposition du sport autour des valeurs marchandes. En langage économique, la lecture du phénomène sportif bascule totalement : le supporter devient un consommateur, l'athlète un travailleur, le club une marque et le sport une marchandise.»
En pensant que le sport a automatiquement un impact positif sur nos sociétés, en le considérant comme une fin en soi et non comme un cadre permettant d’imaginer des actions concrètes, nous sous-exploitons les solutions qu’il pourrait apporter à des problèmes que pose le XXIème siècle.
À force de parler de sport, on néglige sa pratique. À force de dire qu’il est formidable, on oublie qu’il faut y consacrer de la méthode et des moyens. À force d’en faire un business, on n’en fait qu’un spectacle. À force d’en faire un symbole de réussite, on prépare son échec. À force de… Vous avez compris l’idée. Si l’on prend le prisme de l’utilité sociale, en matière de sport, on est plutôt à côté de la plaque. L’important n’est pas de participer, mais de performer. Il ne s’agit pas de répondre aux enjeux de société, mais de consommer.
Le sport n'est pas pur et vertueux par nature.
Il est comme le reste de la société, imparfait et parfois injuste.